Construit d’après les plans des architectes Conrad Schwink et Johann Veit entre 1833 et 1835 pour Constantin Soutzo (en roumain : Suţu ), le Palais Soutzo fut pendant la seconde partie du XIXème siècle le centre des mondanités bucarestoises.
En février de chaque année, Grégoire Soutzo et son épouse Irène, née Hagi Moscu (dans le médaillon), donnainet des bals qui restèrent longtemps la référence de la haute société roumaine.
Le Palais resta dans la famille jusqu’au début du XXème siècle. Il devint en 1956 le siège du Musée d’Histoire et d’Art de la Ville de Bucarest, ouvert trois années plus tard il abrite depuis des expositions temporaires.
C’est ici en 1993 qu’eut lieu la première exposition consacrée à un membre de la famille royale de Roumanie, Élisabeth, Princesse puis Reine de Roumanie, née princesse de Wied organisée par Adrian-Silvan Ionescu et Gabriel Badea-Päun.
septentrion
8 décembre 2015 @ 06:17
Bonjour,
La famille Soutzo, Soutsos, Soutzos, Sutzu ou Suţu (en grec moderne : Σούτσου) est une famille greco-roumaine d’origine phanariote qui a longtemps servi l’Empire ottoman. Après avoir joué un rôle important dans les principautés danubiennes (Moldavie et Valachie), elle a donné plusieurs personnalités de premier ordre à la Grèce et la Roumanie modernes.
Le palais Soutzo est une des plus anciennes demeures aristocratiques de Bucarest et l’un des rares bâtiments qui est resté inchangé depuis plus de 150 ans.
L’intérieur du palais a été conçu en 1862 par Karl Storck, célèbre sculpteur et artiste décoratif.
Il a conçu le escalier monumental à double ouverture menant au premier étage et a ouvert l’espace en ajoutant un miroir au cadre doré apporté de Murano sur la paroi avant. Le médaillon en bois sculpté représentant Irina, est toujours situé au-dessus du miroir.
La seconde moitié du XIXe siècle a été l’age d’or du palais, le premier bal chaque année a eu lieu ici, au mois de Février. Grigore Suţu (1819-1893) et sa femme Irina, fille du grand banquier Ştefan Hagi Moscu, se sont investis eux-mêmes dans le maintien d’une ambiance typique et authentique des demeures aristocratiques. Ils ont également ajouté un chapiteau extérieur, soutenu par des piliers en fer forgé, qui forme une élégante entrée.
Depuis son inauguration, en 1956, le musée abrite de nombreuses collections et des expositions liées à l’histoire de Bucarest, en mettant à profit un patrimoine remarquable, issu de sites archéologiques, des dons et aquisitions effectués avec des fonds annuels prévus par la mairie de la capitale.
J’ai trouvé dans un livre intitulé « Dans la nuit et le vent : A pied de Londres à Constantinople (1933-1935) » de Patrick Leigh Fermor : un extrait qui décrit une pièce dans le palais : « Constantin résidait dans une des vieilles maisons familiales pleines de charme que j’avais admirées lors de ma première exploration de la ville : on l’appelait le palais Soutzo, la pièce qui me fut allouée était totalement circulaire, remplie de meubles Empire… »
JAusten
8 décembre 2015 @ 18:18
Merci ! Cet édifice ne paie pas de mine de l’extérieur mais l’intérieur promet d’être somptueux, même s’il ne reflète pas le bon gout.
Dommage que cette chaise, qui n’est pas du tout d’époque, traine sur la photo.
JAY
8 décembre 2015 @ 13:26
Qu est devenu cette famille ?
SOUTZO
30 mars 2016 @ 12:52
Cette famille s est éparpillée à travers le monde à la fin de la deuxième guerre mondiale.
Une partie habite la Principauté de Monaco.
Bertrand de Rimouski ( Canada )
8 décembre 2015 @ 14:45
Merci Septentrion…très intéressant votre complément !
Antoine
8 décembre 2015 @ 18:44
Illustre famille, mais l’extérieur de sa maison ressemble plutôt à la gare ou à la grand’poste… Pour l’intérieur, je ne crains pas le XIXème, mais là on est servi !
Zorro
9 décembre 2015 @ 15:33
C’est le style Biedermeier « Mittel Europa » en vogue à l’époque.
Rappelons qu’à l’époque de la construction du palais (1833-1835 et 1862), la « Roumanie » (ou plutôt les principautés de Valachie et de Moldavie) étaient des provinces de l’Empire Ottoman (Principauté autonomes vassales de l’Empire Ottoman à partir de 1859 seulement)
A titre de comparaison, le caravensérail de Bucarest (Hanul lui Manuc) a été bâti dans un style nettement plus oriental en 1808.
Sarita
9 décembre 2015 @ 23:35
Une bonne adresse, Hanul lui Manuc. Je ne sais pas si vous avez eu l’occasion d’y aller Zorro depuis sa rénovation. On y mange pas mieux qu’ailleurs mais le cadre depuis la cour et les balcons est magnifique. A faire pour ceux qui envisage un séjour à Bucarest.
Anastasie
10 décembre 2015 @ 15:59
J’ai fait plusieurs photos de Hanul lui Manuc que je pourrais envoyer à Régine si le sujet vous intéresse ! Cette auberge est située au sud de ce qui reste du quartier historique de Bucarest et sa façade principale donne sur la Piata Unirii qui mène au « palais de Ceausescu » (nombreuses photos aussi à disposition !!!)
Francine du Canada
9 décembre 2015 @ 05:13
Un palais qui a fière allure; merci pour les photos Régine. FdC
Anastasie
9 décembre 2015 @ 08:40
Merci pour cet article et le complément de Septentrion. J’ai eu l’occasion de visiter le palais Suţu, mais grâce à ce reportage je constate que son contenu a été grandement complété et amélioré. La pendule dans le hall d’entrée est amusante car elle se reflète dans le grand miroir et on peut ainsi voir deux fois l’heure… une fois naturellement à l’envers !
Ce palais est sitiué au carrefour de l’Université, soit au centre de la ville, avec au nord l’université, au nord est l’hôtel Intercontinental et à l’est le bel ensemble de l’hôpital Coltea avec son église.
Melle Zoutzo
20 septembre 2019 @ 04:02
La Famille Soutzo est présente en France. Mes arrières grands parents, la Princesse Alexandrina soutzo (née à Bucarest) et le Baron Edmond de Werbouck, se marrièrent à Paris en l’église Saint Augustin (circa 1870). il eurent 7 enfants, dont ma grand mère, Marcelle de Werbouck.
Melle Zoutzo
20 septembre 2019 @ 04:12
La Famille Soutzo quitte la Roumanie dès la fin du XIX eme siècle. Mon arrière grand mère la Princesse Alexandrina Soutzo se marie à Paris avec le Baron de Werbouck en l’eglise Saint Augustin vers 1880.