Parution fin janvier 2016 de ce livre « Madame Royale » aux éditions Fayard. Son auteure Anne Muraton-Philip est docteur en sociologie de l’information, diplômée en Sciences politiques, Histoire et Histoire de l’art. Elle a déjà publié des ouvrages historiques et plusieurs biographies dont « Marie Leszczynska » (Pygmalion, 2010) et « Le roi Stanislas » (Fayard, 2000).
En voici le descriptif : « Marie-Thérèse Charlotte, « Madame Royale », voit le jour le 19 décembre 1778. Hélas, pour la fille aînée de Louis XVI et Marie-Antoinette, les bonheurs d’enfance s’effondrent avec la Révolution. Le 13 août 1792, la famille royale est emprisonnée dans l’horrible forteresse du Temple.
Le 4 janvier 1793, on guillotine le roi ; sa soeur et la reine le suivent quelques mois plus tard. Madame Royale est épargnée mais séparée de son petit frère, l’éphémère Louis XVII, qui mourra de mauvais traitements sans jamais la revoir. Isolée, privée de tout, terrorisée, la jeune princesse s’enfonce dans un long enfer.
Fin 1794, les fureurs révolutionnaires s’apaisent et le peuple de Paris s’attendrit sur cette adolescente qui devient l’héroïne des gazettes. Dans le même temps, les cours d’Europe se la disputent. Au terme de longues négociations, faussement secrètes et parfois scabreuses, « Madame Royale » est libérée le 18 décembre 1795. Elle a tout juste dix-sept ans.
Accueillie à Vienne par sa famille maternelle, la fille de Louis XVI pourrait se libérer de son terrible passé. Mais elle ne veut pas renoncer à la France. Encore moins à sa filiation ! Ne serait-ce que pour contrôler les ambitions royales de son oncle, le futur Louis XVIII, dont elle a découvert les manigances…
À partir de mémoires et de souvenirs d’époque, Anne Muratori-Philip retrace avec brio et minutie les épisodes tragiques, mais aussi romanesques et politiques de la prisonnière du Temple, avant qu’elle ne devienne duchesse d’Angoulême »
« Madame Royale », Anne Muraton-Philip, Editions Fayard, 2016, 344 p.
Jean Pierre
2 janvier 2016 @ 08:11
Quoi de neuf sur Madame Royale ?
Pour ma part, je préfère, et de loin, relire les commentaires des contemporains que ce soit Madame de Boigne ou Châteaubriant.
Ogier le Danois
3 janvier 2016 @ 01:15
D’accord!
Ce-ci n’est pas assez ?
Alfred Nettement, Vie de Marie-Thérèse de France, fille de Louis XVI, Jacques Lecoffre 1859
Imbert de Saint-Amand, La Jeunesse de la Duchesse d’Angoulème, Dentu 1886
Imbert de Saint-Amand, La Duchesse d’Angoulème et les deux Restaurations Dentu 1887
Adolphe Lanne, Une officine royale de falsifications, Dujarric, 1903 — Contient une étude intitulée Le Récit d’une soeur (pp. 51-130) dans laquelle l’auteur analyse les Mémoires laissés par la duchesse d’Angoulême. Ces Mémoires concernent la captivité de la famille royale dans la tour du Temple.
Joseph Turquan, Madame, duchesse d’Angoulème, Émile-Paul 1909
Tony-Henri-Auguste de Reiset, Autour des Bourbons, Mme de Chanterenne et la fille de Louis XVI, Émile Paul 1927
Paul Sainte-Claire Deville, L’Orpheline de la prison du Temple, Perrin 1929
Frédéric de Saxe-Altenbourg, L’Enigme de Madame Royale Flammarion 1954
G. Lenotre, La Fille de Louis XVI, Perrin 1955
Roger Langeron, Madame Royale, hachette 1958
Marie-Madeleine-Louise de Sion, Le Vrai Visage de Madame la duchesse d’Angoulème, Beauchesne 1959
André Castelot, Madame Royale, Éditions Perrin 1962
Marie-Magdeleine de Rasky, La Révolution française, une histoire de famille, Madame Royale, Scriptoplan 1977
Michel-Bernard Cartron, Marie-Thérèse, duchesse d’Angoulème: la vertu et le malheur, Communication et Tradition 1999
Monique de Huertas, Madame Royale, Pygmalion-Gérard Watelet 2000
Philippe Delorme, Les Princes du malheur – Le destin tragique des enfants de Louis XVI et de Marie-Antoinette, Éditions Perrin, Paris, 2008.
Noëlle Destremau, Madame Royale et son mystère Nouvelles Éditions Latines 2008
(en) Susan Nagel, Marie-Thérèse : the Fate of Marie Antoinette’s daughter, London, 2008
Alexandra de Broca, La Princesse effacée, Éditions Robert Laffont, Paris, 2010. (ISBN 978-2221115480)
Hélène Becquet, Marie-Thérèse de France, l’orpheline du Temple, Perrin, Paris, 2012. (ISBN 978-2262032449)
Chronique de la Révolution, Editions Larousse, 1989.
Antoine
4 janvier 2016 @ 19:56
Merci et chapeau pour la bibliographie ! Je suis loin d’avoir tout lu ! Cette princesse, après une jeunesse épouvantable, n’a pas eu une vie très heureuse. Malgré tout, je n’arrive pas à la plaindre. Pleine de morgue, mesquine, bigote sans amour ni charité, étroite d’esprit et de coeur, rancunière, elle a entretenu son statut de martyre sans jamais s’intéresser à qui que ce soit hormis elle-même. La Foi, sans doute, mais sans la moindre petite oeuvre qui ne soit pas de commande. N’est pas Madame Elisabeth qui veut…
aubert
2 janvier 2016 @ 12:33
Docteur en sociologie de l’information. Serait-ce une spécialiste de la masturbation de cervelle ?
Kalistéa
2 janvier 2016 @ 15:56
jeune , cette princesse ressemblait bien à sa mère…devenue duchesse d’Angoulème , il ne restait plus rien de cette ressemblance avec sa jolie maman.
Gérard
3 janvier 2016 @ 13:10
C’est pourquoi on a tant jasé mais les épreuves ne lui ont pas été épargnées.
Ogier le Danois
3 janvier 2016 @ 01:32
Morte le 19 octobre 1851 à Frohsdorf……selon Proust il faut prononcer « Frochedorf », à la manière allemande supérieure, si on a des prétensions légitimistes !
« S’il n’y avait aucune affectation, aucune volonté de fabriquer un langage à soi, alors cette façon de prononcer était un vrai musée d’histoire de France par la conversation. « Mon grand-oncle Fitt-jam » n’avait rien qui étonnât, car on sait que les Fitz-James proclament volontiers qu’ils sont de grands seigneurs français, et ne veulent pas qu’on prononce leur nom à l’anglaise. Il faut, du reste, admirer la touchante docilité des gens qui avaient cru jusque-là devoir s’appliquer à prononcer grammaticalement certains noms et qui, brusquement, après avoir entendu la duchesse de Guermantes les dire autrement, s’appliquaient à la prononciation qu’ils n’avaient pu supposer. Ainsi, la duchesse ayant eu un arrière-grand-père auprès du comte de Chambord, pour taquiner son mari d’être devenu Orléaniste, aimait à proclamer : « Nous les vieux de Frochedorf ». Le visiteur qui avait cru bien faire en disant jusque-là « Frohsdorf » tournait casaque au plus court et disait sans cesse « Frochedorf ». »
Ogier le Danois
3 janvier 2016 @ 04:30
Pardon, « Frochedorf » avec le s démi-palatalisé en [ʃ] n’est pas haut-allemand (bavarois et autrichien), mais typiquement alémanique. (Je sais, j’ai habité Fribourg en Brisgau où tout le monde « isch » (de:ist / fr:est). On pourrait croire que les Bourbons causaient avec un accent alsacien quand ils s’exprimaient en allemand ! :-) (Sur une côté plutôt linguistique cela montre comme le français et les dialects gérmaniques franciques et rhénaniens ont quelque-choses en commun, dû au vieux francique.)
Plus raisonable est cet extrait de l’article Wikipédia sur la commune de Lanzenkirchen, dont Frohsdorf fait partie :
Der ursprüngliche Name war Krottendorf wegen der feuchten Grundstücke, wo viele Kröten vorkamen. Chrotendorf wurde 1158 erstmals urkundlich erwähnt. Ab 1673 entstand daraus Froschdorf. Der heutige Name stammt erst vom Anfang des 19. Jahrhunderts.
=
Le nom original était Krottendorf en raison des terres humides, oú il y avait beaucoup de crapauds (de: Kröten). Chrotendorf a été mentionné pour la prémière fois en 1158. Il en constituait à partir de 1673 Froschdorf (village de grenouille). Le nom actuel date seulement du début du XIX siècle !
Ô, ces chères étymologies proustiennes !
Villages des grenouilles – nom digne de l’asile des rois français ! Les maudits rois des Frogs :-)
Ogier le Danois
3 janvier 2016 @ 04:33
Le nom à peut-être changé en Frohsdorf parce-que « froh » et « frohes » veut dire « joyeux » en allemand.
Ogier le Danois
3 janvier 2016 @ 04:36
ÉTÉ changé, ce doit être un acte voulu par quelqu-un(s) !
Gérard
3 janvier 2016 @ 13:18
Merci Ogier de toutes ces précisions.
Francine du Canada
4 janvier 2016 @ 03:16
Hahahahaha! Moi je dirais : Un village de canadiens français… joyeusement appelés « Frogs » par les anglophones (du moins ceux de la marine canadienne) mais… menacés de sanctions pour ceux qui utilisaient cette dénomination péjorative et discriminatoire, les anglophones ont trouvé une autre appellation : Nous étions devenus des LLPJ (li-ly pad jumpers) ;-)))) Merci de vos commentaires Ogier le Danois; j’apprends plein de choses. Bonne et Heureuse Année! FdC
Ogier le Danois
4 janvier 2016 @ 22:55
Drôle, Francine. On mange des cuisses de grenouilles au Québec aussi ou c’est un surnom basé sur les prâtiques des Français métropolitains ?
D’où vient ce bizarre LLPJ ? Des pulls à l’ insigne du lis quebécois ?
Moi, j’ai toujours une envie de visiter le Quebéc (encore pas réalisée), surtout quand j’écoute les Cowboys fringants, que j’adore ! Vous êtes l’une de peu monarchistes quebécoise ou est-ce que je me trompe ?
Juliette d
5 janvier 2016 @ 03:48
Vous savez Ogier, quoique québécoise pure laine, je n’avais jamais entendu l’appellation LLPJ. Francine connaît des choses que j’ignore.
Vous connaissez les Cowboys Fringants? Comment les avez-vous connus?
Ogier le Danois
6 janvier 2016 @ 01:16
Je ne sais vraiment pas, j’aic cherche YouTune et Spotify pour musique pop francophone et tombe sur eux (et Kaïn), heureusement !
Juliette d
6 janvier 2016 @ 15:27
Si vous essayez le groupe Mes aïeux? Il faut écouter leur fameux hit « Dégėnération ». Ça devient un vėritable ver d’oreille….
Bonne écoute Ogier le Danois.
Francine du Canada
6 janvier 2016 @ 17:56
Pas vraiment important Juliette d, l’expression LLPJ était utilisée à Halifax (base de la marine canadienne) et vous savez que les canadiens anglais appellent les canadiens français « frogs » donc grenouilles et… un « lily-pad » est un nénuphar et les grenouilles sautent sur les nénuphars. Quant à savoir pourquoi les anglais avaient changé de « frogs » à « LLPJ », c’est qu’un officier supérieur de la Marine avait dit que « sous son commandement, il n’y aurait pas de discrimination et que ceux qui invectiveraient les canadiens français (tous des québécois sauf quelques uns du Nouveau-Brunswick) en les traitant de « frogs » seraient punis » alors… LLPJ (lily-pad jumpers) était l’insulte de remplacement mais… les marins en formation n’ont pas vraiment de temps à perdre avec ces stupidités ;-) FdC
Ogier le Danois
6 janvier 2016 @ 20:08
Merci, Francine ! Sauteurs des nénuphars est drôle, ça évoque Monet !
Et merci, Juliette, pour l’avis sur la chanson très poignante, aussi quant à l’ancien régime.
Alain Golliot
3 janvier 2016 @ 07:39
Mousseline la sérieuse devint bigote… Mais la vie ne l’a pas ménagée. Dernière Princesse à être servie par des Dames de la noblesse (je dis Princesse, non pas reine), les Cours européennes prirent le deuil à son décès. Sa biographie par Castelot fût l’une de mes premières lectures… Apres ma chère Comtesse de Ségur, née Sophie Rostopchine…@
Robespierre
3 janvier 2016 @ 11:17
Ogier le Danois a raison, le sujet est vraiment éculé. C’est comme les bio’ de Josephine.
A moins d’avoir retrouvé des correspondances et mémoires jusqu’ici inconnus, je ne vois pas l’intérêt de publier une nouvelle bio de Madame Royale.
aubert
3 janvier 2016 @ 13:07
les manigances du comte de Provence ? je croyais que seul Orléans manigançait.
clement
3 janvier 2016 @ 13:56
Princesse qui n’a pas été épargnée et qui a toujours éprouvé un grand ressentiment envers le peuple français ,on la comprend ….le comte de Chambord dans son testament a bien spécifié qu’il ne voulait pas que sa dépouille ainsi que celles de sa famille reposent en France et a préféré que tous les siens restent dans un monastère à l’étranger ….
Robespierre
4 janvier 2016 @ 10:06
Ce qui étonne le lecteur dans les bio’ de madame Royale, c ‘est le ressentiment qu’elle avait envers sa mère Marie-Antoinette. Ses familiers l’ont remarqué. Elle parlait toujours avec ferveur de son père mais jamais de sa mère. D’aucuns ont dit que Louis XVIII l’aurait convaincue que Louis XVII n’était pas le fils de Louis XVI mais de Fersen. Ce que je ne crois pas personnellement. Un jour un visiteur a offert à madame Royale un medaillon contenant des cheveux de Marie-Antoinette et elle l’a jeté au feu. Qu’avait-elle contre sa mère ?
Cosmo
5 janvier 2016 @ 13:20
Robespierre, peut-être avait-elle écouté aux portes de votre victime ?
Francine du Canada
6 janvier 2016 @ 17:59
;-)))
Robespierre
7 janvier 2016 @ 11:46
Cosmo, j’ai réfléchi plusieurs jours à votre boutade. Il se peut, qu’enfant elle ait surpris quelque chose qu’elle n’aurait pas du voir ou entendre. Une animosité pareille envers une reine martyre qui aimait profondément ses enfants pourrait s’expliquer ainsi.