Au King’s College à Londres, le prince Harry a participé à une conférence sur la santé mentale en présence de vétérans de guerre américains et anglais dont l’un d’eux était accompagné de son chien guide Cooper. (Copyright photos : Getty images).
Harry prend la parole, c’est donc qu’il a un témoignage à apporter. Sa présence au miliue des vétérans fait penser que cette conférence sur la santé mentale est plus spécifiquement axée sur les chocs post traumatiques, comment on se remet des situations de tensions extrêmes liées aux guerres. Un sujet ignoré jadis, quoique les guerres ne manquâssent pas.
Probablement que toutes les guerres avec leur potentiel d’horreur, de peurs, de morts ont généré de grandes souffrances mentales mais elles étaient souvent ignorées voire niées. Quand on se penche sur les documents relatifs à la Première Guerre Mondiale, on constate que, face aux horreurs vécues, beaucoup de soldats ont souffert de problèmes psychiatriques et de stress post traumatique mais il ne fallait surtout pas en parler, c’était honteux. Et quand cela devenait trop invalidant, on les envoyait en hôpitaux psychiatriques qui, malheureusement, ne soignaient pas grand chose. La définition et la prise en compte du stress post traumatique en tant que pathologie distincte sont relativement récentes et, selon les pays, la prise en charge n’est pas toujours évidente : plusieurs soldats n’osent pas en parler et certains supérieurs hiérarchiques ne voient pas d’un bon œil ce type de pathologie qui ne se voient pas assez ! Il n’y a d’ailleurs pas que le SPT qui pose problème, les conséquences psychologiques de lourdes blessures physiques impliquant par exemple des amputations, des paralysies, des cécités ne sont pas anodines. Il faut faire le deuil de celui ou celle que l’on était avant et cela ne se fait pas sans douleur et dépression.
C’est le désespoir, pour la plupart d’entre eux et le suivi psychologique s’impose. Malgré cela, la détresse est grande et parfois la présence apaisante et distrayante d’un animal est bénéfique, même si elle ne résout pas tout.
J’aime ce gaillard. Il a trouvé sa vocation. Et il oeuvre bien.
***
Le chien est très attentif. C’est son job. Et lui aussi le fait bien, son job. Gros câlin au chien.
:-D ! C’est que, Muscate…. j’aimerais bien… mais franchement, je vais laisser ça à des jeunes dames de son âge ! Très bon dimanche à vous aussi, dans votre beau Liban que je ne connais pas.
Pierre-Yves évoque les » situations de tensions extrêmes » liées aux guerres.
Oui.
Il y a aussi – en mode apparemment mineur, quoique – les périodes de tension longues et permanentes. C’est-à-dire un stress permanent au long cours, qui n’est pas forcément perçu comme stress sur le moment, justement parce qu’il est quotidien et instillé dans tous les instants.
Exemple : dans les bases avancées en Afghanistan, les militaires devaient porter leurs armes en permanence, sur la base même, jusque … aux toilettes. Ce qu’ils faisaient ou non, mais c’était l’ordre.
Autre récit / ce stress permanent et latent :
Au retour d’Afghanistan vers la France, la première escale est d’habitude la base aérienne US de Douchanbé ( Tadjikistan), hors conflit.
A son arrivée en France, Fiston racontait avec étonnement qu’à Douchanbé, bien que tous affalés sur le béton même, appuyés n’importe comment sur leurs sacs, sans tentes ni rien, ils avaient tous dormi comme des souches toute la journée. Ce qui ne leur était pas arrivé une seule fois pendant leurs 5 à 7 mois en base avancée. Sommeil sur le qui-vive dont ils ne s’étaient pas même rendus compte pendant tout ce temps. C’est seulement la comparaison qui leur en a fait prendre conscience.
Mais … oui, pour toutes les guerres précédentes, aucune aide de cette sorte pour les combattants.
La Guerre d’Algérie , pour ne parler que d’elle, en a rendu plus d’un muet.
Merci pour ce témoignage, Leonor.
J’ai rarement le temps de lire tous les coms et votre récit de « fiston » et ses collègues combattants, tombés d’épuisement, après plusieurs mois de stress, à même le sol, dans un sommeil pesant si fort qu’ils ne s’en étaient pas rendus compte. Ce qui donne une idée de ce qu’ils endurent, ces soldats…sans parler des traumatismes physiques et psychologiques !
Oui, les guerres sont effroyables, les après-guerres aussi.
Amitiés, Mélusine. Merci d’avoir prêté attention à ce récit .
Oui, nos soldats méritent qu’on s’occupe d’eux. Ce n’est que les dernières années que les Français s’en rendent compte, depuis les attentats.
En ont encore rendu compte ces tout derniers jours le fantastique courage de la femme militaire agressée à Orly, et la précision de tir de ses collègues, qui aura réclamé un formidable sang-froid, et des heures d’entraînement.
Avant les attentats, les militaires devaient tout au contraire endurer les sarcasmes . De la population en général, et de la prétendue intelligentsia en particulier.
Puisqu’il s’agit encore de « santé mentale », la présence du chien-guide de l’un des vétérans prouve, s’il en était encore besoin, l’influence bénéfique de l’animal (chien, chat, singe, dauphin, etc…) dans l’accompagnement des malades et le soutien bénéfique qu’il leur apporte.
Ceci dit à l’intention de toutes celles et ceux qui s’offusquent que l’on puisse militer (en retour) pour la défense de nos amis les animaux, auxquels nous devons tant… à commencer par le respect et la gratitude.
A mon tour d’être tout à fait d’accord avec vous, Mélusine.
Et, oeuvrer à la défense des animaux n’exclut nullement, bien au contraire, d’aider les humains comme on peut et là où on peut.
J’essaie d’expliquer à mes petites-filles que, plus on aime d’êtres, non seulement ça ne découpe pas notre coeur en morceaux dont il se trouverait diminué, mais ça l’agrandit . A l’évidence, les enfants sont très accessibles à ce constat.
Le prince Harry est proche de TOUS les vétérans de quelque nationalité. Il les écoute et se préoccupe réellement de leur devenir.
En France, je me demande qui le fait ? Il y a bien un secrétaire d’état aux anciens combattants, illustre inconnu, qui vu son âge à au moins fait son service militaire. C’est déjà ça !!!!
J’ajoute mon grain de sel made in USA à toutes vos réflexions fort intéressantes : A leur retour, les soldats de 20 ou 30 ans souffrant de SPT peuvent devenir dépendants à l’alcool et aux drogues. La quarantaine venue, le stress chronique, l’hypertension, peuvent être responsables de diabète, de maladies de l’artère coronaire, et du déclin précoce des facultés cognitives. Se sentant incapables de faire comprendre à des non-combattants ce qu’ils ont vécu, souvent paranoïaques, ils fuient la vie sociale, préférant la solitude, mettant leur jeune épouse dans une position de thérapeute qu’elles ne peuvent assumer, fragilisant leur mariage ou rôle paternel. Les compagnons animaux sont d’une grande aide et de plus en plus utilisés dans les hôpitaux de vétérans. Le livre de David Finkel, “Thank You For Your Service”, est d’une lecture émotionnelle difficile, mais la référence en ce domaine. Même si on n’en est plus au temps de la guerre du Vietnam qui a tant divisé le peuple et les familles, pour une partie de la population, un soldat est, pour des raisons économiques, sociales et politiques, un sujet d’opprobre, le bouc émissaire d’une honte nationale. Je respecte d’autant plus le prince Harry de contribuer à déstigmatiser les soldats. Pour conclure, je n’ai pas évoqué les femmes soldats (soldates?) souffrant de SPT, le cas est encore plus complexe.
Pierre-Yves
17 mars 2017 @ 11:37
Harry prend la parole, c’est donc qu’il a un témoignage à apporter. Sa présence au miliue des vétérans fait penser que cette conférence sur la santé mentale est plus spécifiquement axée sur les chocs post traumatiques, comment on se remet des situations de tensions extrêmes liées aux guerres. Un sujet ignoré jadis, quoique les guerres ne manquâssent pas.
Claude-Patricia
17 mars 2017 @ 13:42
C’est effectivement une vérité, il faut accompagner les soldats. Les aider et les entourer d’amour et d’affection.
Corsica
17 mars 2017 @ 19:27
Probablement que toutes les guerres avec leur potentiel d’horreur, de peurs, de morts ont généré de grandes souffrances mentales mais elles étaient souvent ignorées voire niées. Quand on se penche sur les documents relatifs à la Première Guerre Mondiale, on constate que, face aux horreurs vécues, beaucoup de soldats ont souffert de problèmes psychiatriques et de stress post traumatique mais il ne fallait surtout pas en parler, c’était honteux. Et quand cela devenait trop invalidant, on les envoyait en hôpitaux psychiatriques qui, malheureusement, ne soignaient pas grand chose. La définition et la prise en compte du stress post traumatique en tant que pathologie distincte sont relativement récentes et, selon les pays, la prise en charge n’est pas toujours évidente : plusieurs soldats n’osent pas en parler et certains supérieurs hiérarchiques ne voient pas d’un bon œil ce type de pathologie qui ne se voient pas assez ! Il n’y a d’ailleurs pas que le SPT qui pose problème, les conséquences psychologiques de lourdes blessures physiques impliquant par exemple des amputations, des paralysies, des cécités ne sont pas anodines. Il faut faire le deuil de celui ou celle que l’on était avant et cela ne se fait pas sans douleur et dépression.
Mélusine
20 mars 2017 @ 18:10
C’est le désespoir, pour la plupart d’entre eux et le suivi psychologique s’impose. Malgré cela, la détresse est grande et parfois la présence apaisante et distrayante d’un animal est bénéfique, même si elle ne résout pas tout.
JAusten
17 mars 2017 @ 11:37
Harry président ! Harry président !
AnneLise
17 mars 2017 @ 13:01
Plus qu’une journée pour se déclarer !
Et ce n’est pas lui qui vient à Paris ce vendredi !
Snif !!!
Claude-Patricia
17 mars 2017 @ 13:34
Dear Jane,
Yes, why not. Il ne serait pas pire qu’un autre finalement.
Muscate-Valeska de Lisabé
17 mars 2017 @ 19:50
L’honnêteté du chien à cette fonction, ça le ferait bien^^.
Dorothée
18 mars 2017 @ 16:04
Bon toutou, comment ose-tu bailler en écoutant Harry !
adriana
17 mars 2017 @ 12:33
un prince charmant un atout majeur pour la monarchie……. bon vendredi à tous
Leonor
17 mars 2017 @ 13:46
J’aime ce gaillard. Il a trouvé sa vocation. Et il oeuvre bien.
***
Le chien est très attentif. C’est son job. Et lui aussi le fait bien, son job. Gros câlin au chien.
Muscate-Valeska de Lisabé
19 mars 2017 @ 11:14
Et pour Harry,rien? ^^ ;-))
Bon Dimanche, chère Léo!
Leonor
19 mars 2017 @ 14:34
:-D ! C’est que, Muscate…. j’aimerais bien… mais franchement, je vais laisser ça à des jeunes dames de son âge ! Très bon dimanche à vous aussi, dans votre beau Liban que je ne connais pas.
Leonor
17 mars 2017 @ 14:05
Pierre-Yves évoque les » situations de tensions extrêmes » liées aux guerres.
Oui.
Il y a aussi – en mode apparemment mineur, quoique – les périodes de tension longues et permanentes. C’est-à-dire un stress permanent au long cours, qui n’est pas forcément perçu comme stress sur le moment, justement parce qu’il est quotidien et instillé dans tous les instants.
Exemple : dans les bases avancées en Afghanistan, les militaires devaient porter leurs armes en permanence, sur la base même, jusque … aux toilettes. Ce qu’ils faisaient ou non, mais c’était l’ordre.
Autre récit / ce stress permanent et latent :
Au retour d’Afghanistan vers la France, la première escale est d’habitude la base aérienne US de Douchanbé ( Tadjikistan), hors conflit.
A son arrivée en France, Fiston racontait avec étonnement qu’à Douchanbé, bien que tous affalés sur le béton même, appuyés n’importe comment sur leurs sacs, sans tentes ni rien, ils avaient tous dormi comme des souches toute la journée. Ce qui ne leur était pas arrivé une seule fois pendant leurs 5 à 7 mois en base avancée. Sommeil sur le qui-vive dont ils ne s’étaient pas même rendus compte pendant tout ce temps. C’est seulement la comparaison qui leur en a fait prendre conscience.
Mais … oui, pour toutes les guerres précédentes, aucune aide de cette sorte pour les combattants.
La Guerre d’Algérie , pour ne parler que d’elle, en a rendu plus d’un muet.
Mélusine
20 mars 2017 @ 18:20
Merci pour ce témoignage, Leonor.
J’ai rarement le temps de lire tous les coms et votre récit de « fiston » et ses collègues combattants, tombés d’épuisement, après plusieurs mois de stress, à même le sol, dans un sommeil pesant si fort qu’ils ne s’en étaient pas rendus compte. Ce qui donne une idée de ce qu’ils endurent, ces soldats…sans parler des traumatismes physiques et psychologiques !
Oui, les guerres sont effroyables, les après-guerres aussi.
Leonor
21 mars 2017 @ 19:04
Amitiés, Mélusine. Merci d’avoir prêté attention à ce récit .
Oui, nos soldats méritent qu’on s’occupe d’eux. Ce n’est que les dernières années que les Français s’en rendent compte, depuis les attentats.
En ont encore rendu compte ces tout derniers jours le fantastique courage de la femme militaire agressée à Orly, et la précision de tir de ses collègues, qui aura réclamé un formidable sang-froid, et des heures d’entraînement.
Avant les attentats, les militaires devaient tout au contraire endurer les sarcasmes . De la population en général, et de la prétendue intelligentsia en particulier.
Bien cordialement, Mélusine.
Mélusine
17 mars 2017 @ 19:19
Puisqu’il s’agit encore de « santé mentale », la présence du chien-guide de l’un des vétérans prouve, s’il en était encore besoin, l’influence bénéfique de l’animal (chien, chat, singe, dauphin, etc…) dans l’accompagnement des malades et le soutien bénéfique qu’il leur apporte.
Ceci dit à l’intention de toutes celles et ceux qui s’offusquent que l’on puisse militer (en retour) pour la défense de nos amis les animaux, auxquels nous devons tant… à commencer par le respect et la gratitude.
Leonor
21 mars 2017 @ 19:09
A mon tour d’être tout à fait d’accord avec vous, Mélusine.
Et, oeuvrer à la défense des animaux n’exclut nullement, bien au contraire, d’aider les humains comme on peut et là où on peut.
J’essaie d’expliquer à mes petites-filles que, plus on aime d’êtres, non seulement ça ne découpe pas notre coeur en morceaux dont il se trouverait diminué, mais ça l’agrandit . A l’évidence, les enfants sont très accessibles à ce constat.
stiernon
18 mars 2017 @ 06:40
Le prince Harry est proche de TOUS les vétérans de quelque nationalité. Il les écoute et se préoccupe réellement de leur devenir.
En France, je me demande qui le fait ? Il y a bien un secrétaire d’état aux anciens combattants, illustre inconnu, qui vu son âge à au moins fait son service militaire. C’est déjà ça !!!!
marielouise
18 mars 2017 @ 06:54
Harry â l’aise partout et avec beaucoup de sujets !
Quel charme…prince vraiment charmant!
ml
tourmaline
22 mars 2017 @ 01:09
J’ajoute mon grain de sel made in USA à toutes vos réflexions fort intéressantes : A leur retour, les soldats de 20 ou 30 ans souffrant de SPT peuvent devenir dépendants à l’alcool et aux drogues. La quarantaine venue, le stress chronique, l’hypertension, peuvent être responsables de diabète, de maladies de l’artère coronaire, et du déclin précoce des facultés cognitives. Se sentant incapables de faire comprendre à des non-combattants ce qu’ils ont vécu, souvent paranoïaques, ils fuient la vie sociale, préférant la solitude, mettant leur jeune épouse dans une position de thérapeute qu’elles ne peuvent assumer, fragilisant leur mariage ou rôle paternel. Les compagnons animaux sont d’une grande aide et de plus en plus utilisés dans les hôpitaux de vétérans. Le livre de David Finkel, “Thank You For Your Service”, est d’une lecture émotionnelle difficile, mais la référence en ce domaine. Même si on n’en est plus au temps de la guerre du Vietnam qui a tant divisé le peuple et les familles, pour une partie de la population, un soldat est, pour des raisons économiques, sociales et politiques, un sujet d’opprobre, le bouc émissaire d’une honte nationale. Je respecte d’autant plus le prince Harry de contribuer à déstigmatiser les soldats. Pour conclure, je n’ai pas évoqué les femmes soldats (soldates?) souffrant de SPT, le cas est encore plus complexe.