Après des années d’ostracisme et de calomnies, les Romanov reprennent aujourd’hui leur place dans l’histoire russe. Les initiatives se multiplient, pour rendre justice au Tsar martyr, et se souvenir de ces moments clé de 1917 en particulier.
“Le 2(15 mars) 1917 à 15 h 05 dans le wagon du train impérial stationné en gare de Pskov l’Empereur Nicolas II a abdiqué »
Toujours à Pskov, sur la plaсe située en face de la gare, a été construite une église, consacrée en 2003, que les Russes désignent sous le nom de “Tsarskaya” (littéralement “l’impériale”).
La ville de Dno a également voulu se souvenir de son rôle dans les événements de mars 1917. Des écrits ont circulé, prétendant que l’abdication a été signée à Dno, ce qui est inexact. La municipalité a fait ériger une simple croix orthodoxe, ornée d’une plaque qui porte l’inscription “ cette croix a été installée le 13 mars 2007 en souvenir du séjour le 15 mars 1917 dans la gare de Dno du train impérial, et du Tsar martyr Nicolas II Alexandrovitch”
Affiche de l’exposition organisée à Pskov à partir du 2 mars 2017 pour commémorer l’abdication de Nicolas II.
La Poste russe commémore le 100e anniversaire de la révolution, par l’émission d’un bloc de 4 timbres, dont l’un d’entre eux représente le manifeste de l’abdication de Nicolas II.
A Moguilev, une agence de voyage a créé un voyage thématique, qui sera commercialisé à partir du printemps 2017. Un acteur endosse le rôle de Nicolas II et invite les participants à visiter les lieux où l’Empereur aimait se promener. Le bâtiment de la Stavka n’existe plus aujourd’hui, ce qui réduit un peu l’intérêt historique de l’excursion. (Merci à la Baronne Manno pour ce récit). A suivre….
Andrei Makaiev, guide et professeur d’histoire, emmène les touristes sur les pays de Nicolas II à Moguilev.
Pascal
19 mars 2017 @ 21:00
Il est tout à fait normal que les Russes cherchent à se venger de tous les excès et outrances du communisme en honorant la mémoire du Tsar et de sa famille .
Les révolutions commencent souvent dans la joie et sombrent ensuite dans l’horreur .
On ne devrait jamais « fêter » ou exalter une révolution .
L’attitude la plus bienveillante que l’on puisse en certains cas adopter est de les regarder comme un mal nécessaire .
Comme les guerres les révolutions donnent libre cours aux plus bas instincts humains , si l’on peut parler d’instinct en l’occurrence mais aussi à des attitudes héroïques ou digne d’admiration .
Digne d’admiration et du plus grand respect fut la conduite de la famille impériale et de sa suite depuis la réclusion forcée à Tsarskoïé Selo .
C’est à ce titre que l’Eglise Orthodoxe les a canonisés .
Elle aurait peut être aussi pu canoniser le docteur Botkine ?
Jean Raspail a écrit de très belles pages sur les descendants des Romanov qui vivaient en Bretagne .
Ils descendent pourtant je crois du grand-duc Cyrille qui fut bien prompt à se rallier aux révolutionnaires de 1917 …
Mais les descendants de Guillaume II ne portent pas non plus le poids des fautes du gouvernement prussien de l’époque.
Ni les Orléans ne sont coupables des crimes de Philippe « égalité » .
Tous ont plus ou moins payé un prix assez élevé.
Les manifestations des Russes d’aujourd’hui me semblent bien paisibles et innocentes et leur coté expiatoire les aident sans doute à se « retrouver » .
La Russie est un très grand pays et ce pays , ses peuples , sont nos amis et nos meilleurs alliés au delà des vicissitudes de la politique.
(Et même ici il faut reconnaître que sans les armées de Joukov les alliés occidentaux auraient eu très probablement beaucoup , beaucoup plus de mal à vaincre les armées nazies.)
Les rejeter ,les ostraciser pour des questions contingentes est une vraie folie .
guizmo
19 mars 2017 @ 22:53
Merci beaucoup pour cette grande rétrospective et pour le travail que cela a du représenter.
Caroline
19 mars 2017 @ 23:36
Je relirai plus lentement cette dernière partie et les parties précédentes pour m’imprégner de votre long récit exceptionnel sur l’abdication de Nicolas II de Russie.
Un grand merci à la Baronne Manno !
Cosmo
19 mars 2017 @ 23:40
A la fin de la Première Guerre Mondiale, quatre empires ont disparu, l’empire d’Autriche, l’empire allemand, l’empire ottoman et l’empire russe.
L’empereur Charles d’Autriche est parti avec les honneurs, sans avoir abdiqué. L’empereur Guillaume d’Allemagne est parti, sans honneurs, après avoir abdiqué. Il en a été de même pour le sultan, Mehmev VI, qui déposé en 1922 finit sa vie en exil. Nicolas II et sa famille, après l’abdication, furent faits prisonniers puis furent sauvagement assassinés. Il doit bien y avoir un explication à ces différences de traitement entre les trois premiers empereurs et le dernier. Doit-on accuser la sauvagerie du peuple russe ou l’incompétence notoire de Nicolas II et l’influence funeste d’Alexandra ?
Bertrand de Rimouski ( Canada )
20 mars 2017 @ 13:42
La différence, est que les rouges ne s’appellent pas rouge pour rien : ils aimaient le sang ! Il ne faut pas oublier que des milliers voir des centaines de milliers de citoyens ont également été exécutés pendant et après cette révolution contrairement aux autres pays que vous mentionnez…
Cosmo
21 mars 2017 @ 11:21
Mais il y avait aussi des rouges à Vienne et à Berlin, qui ont momentanément pris le pouvoir. Et si l’on a craint pour la vie de l’empereur Charles, il n’y a jamais eu de tentative d’assassinat.
Cosmo
Michèle Lobre
20 mars 2017 @ 14:32
Je penche pour l’incompétence et le côté très rétrograde de l’empereur complètement « hors sol » et pour effectivement l’influence très néfaste de son épouse ; un peu comme Louis XVI et Marie Antoinette. » une constitution quelle horreur » dixit l’impératrice Alexandra.
Leonor
20 mars 2017 @ 14:41
Tout est intéressant dans ces articles.
Merci, merci.
Seul le mot » martyr » est de trop. Même si l’Eglise orthodoxe en a honoré le défunt tsar.
lorraine 1
20 mars 2017 @ 15:46
C’est à la sauvagerie de Lénine et des communistes qu’on doit surtout attribuer ces horreurs.
ciboulette
21 mars 2017 @ 01:07
Merci pour cette série d’articles très intéressants .
Je pense qu’une révolution ( avec les débordements sanguinaires que l’on a vus , en France aussi ) n’arrive pas par hasard .
Louis XVI comme Nicolas II ont payé l’autoritarisme de leurs prédécesseurs et leur propre perte du sens des réalités ( ils vivaient dans le luxe et leur peuple , dans la misère ).
On peut avoir compassion des hommes et des femmes qu’ils étaient , mais ce n’étaient pas de bons souverains .
septentrion
22 mars 2017 @ 15:35
Demain, jeudi 23 diffusion de l’émission « l’ombre d’un doute » à 20h30 sur numéro23 TNT, elle sera consacrée à la révolution russe, particulièrement à l’énigme concernant l’une des filles du Tsar.