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Un heureux événement est arrivé en ce matin du 18 août : au palais de Schönbrunn, l’archiduchesse Sophie, belle-fille de l’empereur François Ier, donne naissance à un garçon. C’est la chambre d’apparat de l’impératrice Marie-Thérèse que la mère a choisi pour l’occasion. 21 coups de canon annoncent l’heureuse nouvelle aux Viennois. L’enfant s’appelle François-Joseph

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Très rapidement, l’enfant est baptisé selon tout le cérémonial de la cour d’Autriche. Il reçoit les prénoms de l’empereur Joseph II et de son grand-père, François Ier. Une belle robe de baptême a été créée en soie pour l’occasion : elle servira pour tous ses frères et sœurs.

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Des somptueuses collections des Habsbourg, on sort une splendide aiguière d’or élaborée au XVIe siècle par un orfèvre espagnol. Elle est remplie de l’eau du Jourdain, car tout archiduc d’Autriche est baptisé avec l’eau du fleuve où le Christ reçu le baptême.

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La famille impériale réunie autour d’un portrait de François Ier d’Autriche. A gauche : François-Joseph enfant avec ses parents et ses frères.

Bien que troisième dans l’ordre de succession au trône impérial derrière son oncle Ferdinand et son père François-Charles, le jeune garçon est considéré dès sa naissance comme l’héritier en titre. L’état physique et mental du premier et l’indifférence du second envers les affaires de l’État font penser que François-Joseph régnera sur l’Autriche dans un avenir lointain.

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François-Joseph est bientôt l’aîné d’une belle fratrie : Maximilien, né en 1832, puis Charles-Louis en 1833, Marie-Anne en 1835 (mais décédée à 4 ans d’une fièvre maligne), un garçon mort-né en 1840, puis Louis-Victor en 1842.

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Les petits archiducs sont élevés dans le respect des valeurs traditionnelles et dans une foi catholique profonde, des valeurs qui marqueront le futur monarque toute sa vie.

 

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François-Joseph passe son enfance à Schönbrunn où ses parents possèdent leurs appartements. Il est au centre de l’attention de tous, y compris du duc de Reichstadt, l’Aiglon, qui se prend d’affection pour lui.

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Chacun a conscience à la cour qu’il sera un jour empereur d’Autriche. Ainsi, les gardes doivent lui présenter les armes chaque fois qu’il sort, un exercice que le jeune archiduc ne manque pas de leur faire exécuter par jeu, s’amusant à passer et repasser devant la garde d’honneur au garde-à-vous !

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A partir de l’âge de 6 ans, il reçoit une « éducation allemande, rude, militaire, où la part de Sparte est plus grande que celle d’Athènes » pour reprendre l’expression du comte de Saint-Aulaire. Dès 7 ans, il reçoit un enseignement de 32 heures par semaine, avec un régime d’étude de 7 heures à 21 heures chaque jour. Son plan d’étude s’apparente à celui d’un gentilhomme. Outre les matières classiques, ses précepteurs lui enseignent l’histoire des maisons souveraines, non sans insister sur la prééminence des Habsbourg.

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Il apprend aussi la musique, notamment le violon et la harpe. Le sport tient aussi une bonne place et ses patins à glace prouvent qu’il fut initié, comme tout enfant de son âge, à glisser sur les lacs gelés.

L’enseignement des principales langues de la monarchie danubienne lui sera aussi très utile dans un empire qui compte 11 nationalités car il lui faudra comprendre et parler toutes celles de ses peuples.

A 17 ans, il est capable de prononcer 8 discours en hongrois et possède une connaissance approfondie du français qu’il parle sans accent et écrit sans faute.

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Il développe un réel talent pour le dessin et n’hésite pas à gratifier les lettres à son cher Maxi, celui des frères dont il est le plus proche, de quelques croquis à la plume.

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Plus tard, il rapportera de ses manœuvres à l’armée ou de ses voyages, de beaux dessins croqués sur le vif mais avec un vrai souci de précision et de réalisme.

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Un de ses principaux précepteurs, celui qui lui enseigne les ficelles de la politique et l’art de gouverner, n’est autre que Metternich, le vieux chancelier, reconverti pour l’occasion en « éducateur spécialisé » pour futur monarque… C’est lui qui, avec la bénédiction de l’archiduchesse Sophie, va lui inculquer ses principes et ses idées : aversion du libéralisme et mode autoritaire de l’exercice du pouvoir. Quand on est le petit neveu de Marie-Antoinette, comment pourrait-il en être autrement… ?

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Ses maîtres développent en lui les qualités morales propres à un souverain : volonté, conscience, sang-froid, maîtrise de soi, application, assiduité, précision… Elles lui resteront toute sa vie et lui seront nécessaires pour faire face à tous les malheurs qui vont l’assaillir durant son règne.

C’est toujours avec la même volonté, la même conscience professionnelle, la même application qu’il gouvernera dans les pires heures de son existence. Son éducation lui aura enseigné à supporter le poids d’un empire en des situations catastrophiques, où l’empereur sera abattu jusque dans sa vie privée.

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Destiné à être un jour le chef suprême des armées, sa formation militaire est soignée. Il est très tôt entraîné à supporter la fatigue, le froid et le chaud. Il fait son apprentissage dans les trois armes, étant appelé à commander les trois. François-Joseph aime la vie militaire et entretient des rapports étroits avec les officiers. Nul doute que s’il n’avait été empereur, il eut fait un excellent soldat.

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Son éducation spartiate et son rythme soutenu sont une véritable épreuve physique pour François-Joseph et développent en lui une robuste constitution qui sera la clé de sa remarquable longévité.

Mais déjà l’enchaînement des événements qui le porteront au pouvoir est enclenché : son grand-père François Ier s’éteint en 1835. Une perte douloureuse pour le jeune archiduc, une première expérience de la mort qui le marquera durablement. La première d’une triste série de décès…

Son oncle, Ferdinand le Débonnaire monte sur le trône, mais sa débilité physique et mentale plonge l’Autriche dans un état de léthargie profonde. Seul un sang neuf peut sauver l’Autriche et la monarchie. L’occasion en sera la révolution de 1848, le sang neuf sera François-Joseph, premier du nom.  » (Merci à Francky pour ce reportage – Photos de Francky)

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