Ce 23 août, il y aura 185 ans que voyait le jour l’archiduchesse Marie Henriette d’Autriche à Budapest. Elle est la fille de l’archiduc Joseph, palatin de Hongrie (1776-1847) et de la duchesse Dorothée de Wurtemberg (1797-1855), petite-fille de l’empereur Léopold II.
Marie Henriette grandit en Hongrie qu’elle doit quitter à la mort de son père en 1846 pour s’installer au Palais Augarten à Vienne sous la tutelle de son oncle l’archiduc Jean.
Elle est élevée dans un environnement culturel, assistant à des concerts et opéra. On la décrit comme étant d’une fine intelligence, maniant avec aisance une conversation en société. Mais sa grande passion réside dans les chevaux qu’elle monte avec brio, les dressant elle-même.
En mai 1853, elle est présentée à Vienne à Léopold I, roi des Belges et son fils aîné Léopold, duc de Brabant. Les deux familles ont d’ores et déjà convenu d’une union ce que les jeunes gens ignorent. Il ne se plaisent pas et ne semblent partager aucun centre d’intérêt commun. Malgré ses larmes, Marie Henriette quitte la capitale autrichienne pour épouser le 22 août 1853 le prince héritier de Belgique à Bruxelles.
Le couple est proche de la reine Victoria et du prince Albert avec qui ils entretiennent une correspondance intense mais malgré les bons conseils prodigués par la souveraine britannique pour tenter de les rapprocher, leur union restera toujours distante.
Trois enfants naissent : Louise (1858-1924), Léopold le petit héritier tant espéré (1859-1869) et Stéphanie (1864-1945).
Léopold II devient roi en décembre 1865. S’il se montre toujours poli avec son épouse, il n’entend pas lui donner un grand rôle. Les repas familiaux sont expéditifs et l’ambiance y est plombée. Le roi multiplie les déplacements et voyages à l’étranger sans Marie Henriette la plupart du temps.
Marie Henriette puise sa force de continuer dans sa passion équestre, la musique (elle joue de la harpe) et la peinture.
Elle fut une belle-soeur très bienveillante pour la princesse Charlotte de Belgique, impératrice du Mexique à son retour en Europe après la mort de son époux.
En 1869, c’est le drame qui va briser leur vie : la mort après des mois de maladie puis d’agonie de leur fils unique à l’âge de 9 ans. Le roi et la reine se rapprochent dans l’objectif d’avoir encore un enfant et héritier. La naissance de Clémentine en 1872 sonne le glas de leur vie commune.
S’il y a cependant un thème sur lequel les souverains sont sur la même longueur d’onde, c’est le mariage de leurs filles. Louise épouse un cousin fortuné le prince Philippe de Saxe-Cobourg et Stéphanie se marie avec l’archiduc héritier Rodolphe d’Autriche, fils de François Joseph et Sissi. Celui-ci se suicidera en 1889, faisant accourir les souverains auprès de leur fille à Vienne, fille qui ne deviendra jamais impératrice.
En 1895, Marie Henriette choisit de s’établir à la villa royale de Spa. Elle y mène enfin une vie plus en adéquation avec ses propres goûts, se rendant à des manifestations culturelles, soutenant des associations caritatives, continuant à soigner ses chevaux et recevant à dîner des notables de la région.
Le 19 septembre 1902 à l’âge de 66 ans, elle rend son dernier souffle, entourée par ses fidèles serviteurs, affaiblie par la maladie et de l’asthme chronique.
Léopold II qui vit alors avec Blanche Delacroix, titrée baronne de Vaughan, mère de ses fils Lucien et Philippe, rentre de France. Les funérailles ont lieu à Spa. La dépouille de la reine est ramenée en train directement vers l’église Notre-Dame de Laeken où elle est inhumée dans la crypte.
Ses funérailles sans présence de délégations étrangères, sont à l’image de sa vie : tout en retrait, tout en discrétion. Une vie sans réel bonheur sauf dans sa petite enfance.
Marie Henriette repose pour l’éternité à proximité de ce fils dont elle écrira que sa mort avait brisé sa vie.
Actarus
23 août 2021 @ 08:34
On dira ce qu’on voudra, mais ce style avait infiniment plus d’allure que celui de certaines princesses contemporaines (Grèce, Deux-Siciles…). ;-)
Bambou
23 août 2021 @ 12:02
Allure plus stylée, peut être, mais drôle d’époque pour toutes les femmes ! !!
Kalistéa
25 août 2021 @ 11:19
Oui , chère Bambou, c’est ce que je me dis toujours: Quel carcan pour les femmes! Ce corset , un torture devait être porté chaque jour de peur de perdre la « taille de guèpe » et quel encombrement que ces crinolines ! Les soirées cde ces dames devaient en être gâchées. Finalement tout n’était qu’apparence: Sous cette apparence se cachait une véritable souffrance… manque de liberté , surveillance constante de la famille et de la société, mariages de « convenance » , grossesses difficiles et peur de mourir des suites de l’accouchement , car les décés n’étaient pas rares .
Cecicela
23 août 2021 @ 14:04
Voudriez vous que les princesses grecques, siciliennes et consœurs se vêtent de la sorte AUJOURD’HUI?
Actarus
24 août 2021 @ 11:56
Je n’ai pas dit cela. Après tout, ce n’est plus à la mode. Mais selon mon opinion personnelle, les princesses youtubeuses et instagrameuses, aspirantes top-models, n’ont aucune classe royale (pour être gentil, je vais concéder que c’est de leur âge et espérer que leurs goûts s’amélioreront avec le temps).
Et comme le fait remarquer Brigitte Anne, il y a quand même des princesses, comme S.A.R. la duchesse de Brabant, qui savent se vêtir correctement.
Cependant, elle est appelée à régner et ne peut donc se permettre les fantaisies vestimentaires de Maria-Carolina, Maria-Chiara, Maria-Olympia (ça en fait des Maria…), ou encore d’Amelia Windsor qui eût pu être princesse de Kent mais n’est que Lady. ;-)
Brigitte Anne
23 août 2021 @ 16:12
Actarus , je n’apprécie guère les jeunes femmes Grèce et Deux Sicile qui ne sont princesses que par les titres de leurs pères . Cependant vivant en 2021 , je ne voudrai pour rien au monde revenir à l’époque de la reine de Belgique Marie Henriette ( je dois avouer que je n’aime guère le puritain 19ème siècle ) .Puisque nous sommes en Belgique , je trouve que la princesse héritière Elisabeth , ses frères et soeur reçoivent une belle éducation de notre temps tout en respectant l’héritage reçu dû à leurs titres de princesses et princes de Belgique .
Kalistéa
25 août 2021 @ 11:22
Vous avez raison Brigitte Anne. D’ailleurs nous savons que les dames de cette époque (notamment cette reine Marie-Henriette) étaient aigries et leur entourage avait à souffrir de leur caractère.Ces princesses ne connaissaient pas le bonheur .
Martine
24 août 2021 @ 12:27
L époque des faux culs dans les robes…
Une époque peu enviable à tous les points de vue pour les femmes
Jérôme
23 août 2021 @ 09:05
La soeur aînée de Marie Henriette, l’archiduchesse Elisabeth Franziska, n’est pas « devenue l’épouse » d’Alphonse XII mais sa belle-mère. Elle était la mère de l’archiduchesse Marie Christine (1858-1929), seconde épouse du souverain espagnol et celle de l’archiduchesse Maria Theresia (1849-1919), épouse de l’ultime roi de Bavière, Louis III.
Ripley
23 août 2021 @ 09:15
La reine Marie Henriette était la tante paternelle de la reine Marie Christine (et non Isabelle) épouse d’Alphonse XII et mère d’Alphonse XIII
Caroline
23 août 2021 @ 09:31
Bien triste avec son destin de reine !!!
PATRICIA
23 août 2021 @ 09:34
Triste histoire. Pauvre reine
Philibert
23 août 2021 @ 09:43
A leur mariage le 22 août 1853, le futur Léopold II avait 18 ans et Marie Henriette même pas 17.
Comment les parents respectifs ont-ils pu à ce point faire passer la raison d’état avant toute autre considération ?
Menthe
23 août 2021 @ 09:51
Depuis un précédent article sur la princesse Clémentine, je ne retiens plus de cette personne que la maltraitance envers sa dernière fille ! Une vie conjugale malheureuse ne justifie pas un tel comportement.
Zorro
23 août 2021 @ 09:54
Il y a une erreur. La reine Marie-Henriette (1837-1902) n’avait pas de sœur qui se prénommait Isabelle et encore moins reine d’Espagne.
En revanche, Marie Henriette avait pour sœur aînée l’archiduchesse Elisabeth Franziska (1831-1903) qui s’est mariée deux fois. Elisabeth Franziska a eu plusieurs enfants dont l’archiduchesse Marie-Christine (1858-1929), épouse du roi Alphonse XII et qui deviendra régente pendant la minorité de son fils le roi Alphonse XIII.
Notons également que l’archiduchesse Elisabeth Franziska était la mère de l’archiduchesse Maria-Theresa (1849-1919), l’épouse du dernier roi de Bavière Louis III.
LPJ
23 août 2021 @ 09:59
Certes la reine Marie-Henriette ne fut pas heureuse en mariage. Son époux ne fut pas tendre avec elle ! Mais elle ne donna pas pour autant beaucoup d’affection à ses filles. Les deux premières fut vite mariées, et malheureusement, même si ce fut à de beaux partis, très mal.
Quant à la dernière fille, la Princesse Clémentine (qui devint en 1910 Princesse Napoléon), sa mère ne lui prodigua aucune tendresse et lui fit subir diverses rebuffades (notamment en refusant de la recevoir à la fin de sa vie).
Cosmo
23 août 2021 @ 13:05
Et en la gifleant ou cravachant en public.en pu
LPJ
24 août 2021 @ 13:24
Heureusement que la Princesse Clémentine avait du caractère pour surmonter ces différentes épreuves. Et elle sut tenir son rang et éviter les scandales.
En 1910 elle eut enfin droit au bonheur en pouvant épouser l’homme qu’elle aimait depuis une dizaine d’année, le Prince Victor Napoléon.
Leonor
23 août 2021 @ 10:18
Incroyable, le kilométrage de tissu que requéraient les montgolfières ambulantes qu’étaient ces robes .
Comme en plus, c’était probablement impossible à laver ou nettoyer d’une quelconque manière, qu’est-ce que ça devait emmagasiner comme poussière, acariens et autres amabilités diverses, sans parler des merdouilles ramassées au sol dans leur fonction de serpillière .
Franchement, la mode n’est bien souvent qu’une succession d’idées plus idiotes les unes que les autres .
Phil de Sarthe
23 août 2021 @ 11:39
Le naturisme, ya qsa dvrai…
Mayg
23 août 2021 @ 15:43
Lol 😂😂😂
Mysia de nuit
24 août 2021 @ 02:25
Moi je dirais que ces robes sont des oeuvres d’art à respecter. Imaginez le nombre de petites mains ,bien voyantes puis plus tard presbytes, avec des mains noueuses et de tristes lorgnons.Loin de l’uniformisation gris souris ou noire d’aujourd’hui. Les femmes ressemblaient à des femmes
Hilde
23 août 2021 @ 11:10
La 2eme reine des Belges qui est la moins connue de l’histoire de la monarchie belge.
Ludovina
23 août 2021 @ 11:18
La duchesse Maria Dorothea de Wurtemberg n’était pas la petite-fille de l’empereur Leopold II d’Autriche.
Son époux l’archiduc Joseph était le fils de L’empereur Leopold II d’Autriche.
Marie Henriette était la benjamine des 5 enfants issus du 3ème mariage de son père avec Maria Dorothea, elle a épousé le futur roi des Belges Leopold II en 1853.
Joseph d’ Autriche, Palatin de Hongrie avait convolé en 1ères noces avec Alexandra, grande-princesse de Russie (1783-1801), elle est morte 8 jours après avoir mis au monde une fille née et décédée le jour de sa naissance le 08/03/1801.
la 2ème épouse de Joseph, Hermine, princesse de Anhalt-Bernburg-Schaumburg (1797-1818) avait accouché de jumeaux (Stephan et Herminia) 1 an avant de décéder le 14/09/1818.
Ludovina
23 août 2021 @ 11:22
A la lecture plus attentive du texte, en effet Marie-Henriette était la petite-fille de l’empereur Leopold II d’Autriche.
avec mes excuses.
LPJ
23 août 2021 @ 11:43
Quatre enfants dont un mort prématurément.
Cinq petits-enfants dont deux qui n’eurent pas de postérité (les deux enfants de la Princesse Louise).
Dix huit arrières-petits-enfants : trois princes et une princesse Windisch-Graetz (petits-enfants de la Princesse Stéphanie), dix enfants de Witt (dont cinq filles et trois garçons ayant atteint l’age adulte), deux princes et deux princesses Napoléon.
La postérité de la 2ème reine des Belges est donc aujourd’hui relativement conséquentes.
Bambou
23 août 2021 @ 12:03
Allure plus stylée, peut être, mais drôle d’époque pour toutes les femmes ! !!
Mademoiselle Heloïse
23 août 2021 @ 12:23
Elle est connue pour le peu d amour qu elle portait à ses filles.
Et
Pour avoir donné son nom à la source de mon eau favorite :
La Spa Reine (source Marie-Henriette)
alix
23 août 2021 @ 12:50
Leonor, votre commentaire sur les serpillères m’a bien fait rire,j’aime l’humour,j’en abuse souvent,amicalement.
COLETTE C.
23 août 2021 @ 14:02
Une vie bien triste, à tout point de vue.
Mayg
23 août 2021 @ 15:44
Entre un Léopold II, un véritable goujat et Marie Henriette, une mère peu aimante, leurs enfants n’ont pas été gâtés.
Cosmo
24 août 2021 @ 12:31
Clémentine et Stéphanie surent trouver le bonheur en dépit de leurs parents, pas Louise qui fut désavouée, internée et ruinée.
Mayg
25 août 2021 @ 14:39
Oui mais Clémentine à du attendre quand même avant de pouvoir épouser celui qu’elle aime.
Cosmo
26 août 2021 @ 17:42
Oh que oui ! Mais elle a su le faire avec dignité et en a été récompensée.
aubert
23 août 2021 @ 15:47
Comme ils ont du passer des moments intimes agréables ces époux sans affinité qui réussissent à avoir trois enfants.
Kalistéa
25 août 2021 @ 11:28
Aubert , ces princesses avaient des « confesseurs » qui leur mettait bien dans la tête qu’elles devaient se sacrifier pour mettre au monde des héritiers , que c’était cela que Dieu voulait.Tout est dans la tête mon cher!
Zulma
23 août 2021 @ 16:47
Quelle tristesse, ces mariages arrangés ! Comment gâcher une vie…
Roxane
23 août 2021 @ 17:24
Biographie de Mia Kerckvoorde aux éditions Racine : « Marie-Henriette, Une amazone face à un géant ». Ça date, je l’ai lu il y a une vingtaine d’années.
Jean Pierre
23 août 2021 @ 18:06
Des relations familiales très compliquées avec son beau-père, son mari, ses filles….oui nous sommes bien dans la famille royale belge au moins jusqu’à l’arrivée de Philippe.
luigi
23 août 2021 @ 19:46
Merci Régine pour ce portrait…
framboiz 07
24 août 2021 @ 02:21
Merci, Régine de nous la présenter , elle a quand même su dépasser les difficultés de sa vie maritale …
Cosmo
25 août 2021 @ 12:17
Oui mais en étant odieuse avec tout le monde.
septentrion
25 août 2021 @ 20:28
La princesse Stéphanie, future archiduchesse d’Autriche est morte un 23 août (1945) à l’abbaye de Pannonhalma, où elle avait trouvé refuge face à l’invasion de l’armée soviétique en Hongrie. Elle aussi fut mariée quelques jours avant ses 17 ans.