Il y a 20 ans été créée la Fondation « Silviahemmets » par la reine Silvia de Suède pour venir en appui de malades souffrant de démence ainsi qu’à leurs familles. La reine a bien connu cette maladie qui a affecté sa mère Alice Sommerlath à la fin de sa vie. La reine était accompagnée par sa belle-soeur la princesse Christina. (Copyright photos : scanpix)
Sylvie-Laure
19 mai 2016 @ 06:49
Je n’aime pas le mot démence. La 1ère fois que je l’ai entendu dans la bouche du médecin, il m’a heurté. Je préfère celui que je donne à cette maladie « d’amnèsie mentale ».
chiffonnette
19 mai 2016 @ 09:37
La démence désigne la perte des capacités cognitives (dont la mémoire, mais aussi le raisonnement, le langage, etc…..) de manière à perturber la réalisation des activités de la vie quotidienne C’est un terme général qui regroupe plusieurs maladies et qui peut avoir diverses causes.
L’amnésie est la perte de mémoire.
On ne peut donc pas remplacer l’un par l’autre, même si effectivement dans le langage populaire, la démence a longtemps eu un côté péjoratif qui peut heurter et qu’il convient d’oublier en en se référant à leur véritable signification
JAusten
19 mai 2016 @ 09:39
Pourtant ça veut dire la même chose si le médecin l’utilise et c’est je trouve même plus proche de la vérité. C’est comme personnel de ménage et technicien de surface.
Le tout c’est de mettre un nom sur une maladie et avancer : tout mettre en œuvre pour venir en aide et la dignité de ces êtres humains.
aubert
19 mai 2016 @ 09:52
un chat est un chat, hélas.
Danielle
19 mai 2016 @ 10:49
Sylvie Laure, j’ai été également choquée par ce terme, je crois qu’actuellement il est très prisé dans le milieu médical.
« démence dégénérative » m’avait on annoncé, alors que ce n’était que de l’amnésie… et que la mémoire n’était pas du tout affectée pour les souvenirs anciens et très anciens.
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Leonor
19 mai 2016 @ 12:29
Danielle, l’amnésie et la perte de mémoire due à la maladie d’Alzheimer ( perte des souvenirs récents ) , ce n’est pas du tout pareil, même si le résultat est le même, ou ressemblant . La maladie d’Alzheimer est bien une maladie dégénérative, au sens médical du terme.
Je ne suis pas médecin, mais hélas…..
Danielle
19 mai 2016 @ 18:41
Merci Leonor.
Leonor
19 mai 2016 @ 12:25
« Démence » au sens médical et « démence » au sens populaire n’ont pas la me^me signification.
Dans le sens populaire c’est, en effet, dit et entendu comme péjoratif.
Dans le sens médical, le terme est factuel , sans connotation péjorative.
gene
19 mai 2016 @ 07:32
Amnésie mentale est peut-être mieux approprié mais quoiqu’il en soit c’est un peu la famille de la « démence », je sais de quoi je parle car ma maman en était atteinte ; nous dirons que le terme d’amnésie est plus doux… à entendre, surtout pour les proches.
Leonor
19 mai 2016 @ 12:31
Saleté de maladie, saleté, saleté.
Et même si elle atteint essentiellement des personnes âgées – ce qui n’en reste pas moins douloureux -, des quinquagénaires et tout juste sexagénaires peuvent aussi en être atteints.
framboiz 07
19 mai 2016 @ 12:42
Si la maladie frappait des gens jeunes ( plus ) , des gens qui peuvent se rendre compte qu’on les traite de déments ,les médecins ne l’utiliseraient pas. C’est significatif de la dureté du corps médical…
J’ai toujours apprécié Sylvia, dès le premier jour , je l’admire encore plus, de s’occuper de cette maladie , d’autant plus que ça doit lui remémorer cette période difficile .Carl Gustav ne s’est pas trompé , quand il l’a choisie .Il est heureux qu’il ait pu l’épouser , car avant Elle, il fallait être noble pour être Reine de Suède …Elle a été une des premières au monde à se préoccuper de cette maladie & aussi de la violence aux enfants & pas seulement, pour les chrysanthèmes …Avec constance :Bravo, Madame !
Corsica
23 mai 2016 @ 18:27
Framboiz, dommage que vous ayez tendance à généraliser. La dureté, le manque d’empathie, ou la c……e, existent dans toutes les catêgories professionnelles mais, bien franchement, après plusieurs décennies, je peux vous dire que la dureté du corps médical n’est vraiment pas ce qui me vient en premier à l’idée quand je pense à mes confrères. Le problème, c’est que vous confondez l’usage populaire et péjoratif du mot » démence » ( folie) avec l’appellation de pathologies neurologiques, dégénératives ou non, qui n’ont vraiment rien de honteux. On ne rougit pas d’avoir une varicelle ou de l’arthrose, cela devrait être pareil avec ce type de maladies qui, comme l’ont très bien expliqué Leonor ou Chiffonnette, n’atteint pas seulement la mémoire, peu importe qu’elle soit courte ou non. On ne peut donc pas parler d’amnésie. Les pertes de mémoire ne constituent qu’un symptôme parmi d’autres. Et c’est l’ensemble de ces symptômes qui mènent à la perte d’autonomie et à la mort. On ne meurt pas d’amnésie mais de démences, malheureusement oui. Et je suis bien placée pour le savoir. Mon père en est mort et ma mère évolue depuis plus de cinq ans.
Comme Leonor l’a écrit, si les personnes dites âgées forment le plus gros contingent des démences, elles ne sont pas les seules. Des maladies infectieuses, virales ( SIDA) ou provoquées par des prions (maladie de Creutzfeldt-Jakob dite maladie de vache folle), des prédispositions génétiques ou des accidents cardiovasculaires peuvent entraîner ce type de pathologies chez des personnes jeunes voire très jeunes.
Courage à toutes les internautes qui ont à vivre avec un proche atteint de démence.
framboiz 07
24 mai 2016 @ 14:58
Merci, mais il y avait une tendance à trouver des dénominations justes scientifiquement , mais dures à entendre & parfois assénées sans ménagement .
Le corps médical évolue & n’est plus considéré avec le respect qui lui est du , car le métier est difficile, je pense même de plus en plus, vu l’exigence des clients – & non pas des malades -le rôle de l’état , fauché & exigeant , la présence d’Internet, le maillage insuffisant dans certaines régions …
Corsica
24 mai 2016 @ 23:11
Framboiz,
Si le fait d’être docteur en médecine ne doit entraîner aucun respect particulier, le travail quotidien des médecins doit dans la plupart des cas être respecté car c’est un métier terriblement exigeant, physiquement et émotionnellement, où on n’a pas le droit à l’erreur. Tout simplement car nous avons entre nos mains la vie ou la qualité de vie d’êtres humains. Pour moi, c’est le plus beau métier du monde et les malades resteront toujours des patients, même si certains se comportent en gros malotrus a qui tout est dû. Mais ceux-là, c’est ceux qui ne sont pas assez malades pour oublier qu’ils ne sont pas les dieux du stade et que, non, la lecture d’Internet et la fréquentation de forums ne permet pas toujours de faire un diagnostic juste.
Pour revenir à la démence, l’important c’est d’expliquer à la famille que ce mot de démence ne rime pas avec folie. De toute façon, il n’est jamais facile d’annoncer un diagnostic de ce type au patient et à son entourage mais la plupart du temps en venant à cette consultation les personnes savent que l’on va probablement confirmer leurs doutes. Mais je sais aussi que, même si on s’y attend et que l’on est médecin, on sort sonné de la rencontre avec le neuro gériatre !
Cordialement
Corsica
Juliette
19 mai 2016 @ 18:51
La famille royal de Suède a été affectée à deux reprises par la maladie d’Alzheimer, d’abord avec la mère de la reine, puis avec la princesse Lilian.
Leonor
19 mai 2016 @ 20:02
Ca me vient à l’esprit … justement .
Le terme « démence » s’applique aprfaitement à cette maladie , entre autres.
Etymologiquement, le mot vient du latin « mens » qui signifie « esprit ».
« Esprit » non au sens spirituel, mais au sens « capacités intellectuelles ».
Le préfixe « de- » signifie » sans , qui a perdu ».
Donc, de-mens = sans facultés intellectuelles, qui a perdu ses facultés intellectuelles.
C’est l’usage populaire qui a biaisé le terme.
Caroline
19 mai 2016 @ 22:23
La reine n’a pas voulu mettre sa mère dans une maison de soins spécialisée pour les malades souffrant de démence, elle a tenu à l’installer avec une infirmière dans une aile de son palais.
Bravo pour son respect total à sa mère!
Leonor
20 mai 2016 @ 10:06
Oui, c’est vrai, Caroline.
Mais il faut avoir les moyens financiers pour le faire , la place pour le faire, voire des équipements spécifiques à un malade qui devient grabataire.
Et ce n’est pas UNE infirmière qu’il y faut, c’est du personnel dévolu , et compétent 24/24h, 7/7 jours. Parce qu’on ne peut pas laisser seule et sans surveillance un malade d’Alzheimer, sinon c’est catastrophes en tous genres garanties.
Or, évidemment, tout le monde ne peut pas disposer des sommes nécessaires.
Par ailleurs, garder chez soi au sein de sa famille un malade d’Alzheimer en s’en occupant soi-même, c’est une tâche titanesque, épuisante au physique et au moral, et c’est faire courir un risque énorme à sa propre famille.
Je ne suis pas certaine du tout que ce soit une bonne chose.
De surcroît, les maisons spécialisées sont … spécialisées. En équipements, personnel soignant, kiné, etc.
Dire que c’est idéal, évidemment non. Mais ….
Ces remarques ici n’enlèvent en rien son mérite à la Reine, nous en sommes bien d’accord.