Marié en secondes noces avec la princesse Louise-Marie d’Orléans, fille du roi Louis-Philippe, le roi Léopold I entretenait des aventures galantes. On pense que c’est aux alentours de 1842 qu’il fit la connaissance d’Arcadie Claret. La jeune femme née à Bruxelles en 1826, était la fille d’un major de l’armée belge Charles Joseph Claret. Devenue la maîtresse du roi, Arcadie bénéficie de toute une série d’avantage et d’une belle aisance financière.
Elle réside dans une maison de maître située rue Royale, 47. Aujourd’hui, cette belle demeure a été remplacée par cet immeuble…
De sa longue relation avec le roi Léopold, Arcadie aura deux fils : Georges-Frederic né en 1849, soit un an avant la mort de la reine Louise-Marie et Arthur né en 1852. Pour faire taire les rumeurs, Arcadie épousa Ferdinand Meyer qui est officiellement le père des deux garçons.
La population belge vouait une grande affection à la reine Louise-Marie qui prélevait généreusement sur sa cassette personnelle pour venir en aide aux personnes dans le besoin. Sa santé délicate et son entière dévotion à son époux et sa famille, la rendaient encore plus attachante pour les Belges. Aussi lorsqu’il devint de notoriété publique qu’Arcadie Claret était l’amante du roi des Belges, sa maison de la rue Royale fut un jour l’objet de jets de pierre, brisant les vitres. Sa calèche fut aussi attaquée par de fervents partisans de la reine Louise-Marie.
Après la mort de la reine en 1850 à Ostende, Arcadie Claret se fit alors plus discrète et évita de parader dans les lieux élégants de Bruxelles. Elle se retira même quelques temps en Allemagne. A son retour, le roi Léopold I l’installa au château du Stuyvenberg, proche du château de Laeken.
Elle resta à ses côtés jusqu’à son décès en 1865. Elle quitta alors la Belgique. Léopold I avait laissé une confortable fortune pour subvenir aux besoins d’Arcadie et de leurs fils mais leur train de vie fit rapidement fondre comme neige au soleil tous ces avoirs. Georges-Frederic et Arthur titrés barons von Eppinghoven par le duc Ernst de Saxe-Cobourg, dilapidèrent rapidement la fortune familiale notamment aux jeux. Arcadie est décédée en 1897 à Monheim en Allemagne.
jul
12 décembre 2013 @ 08:10
Très intéressant, les Barons d’Eppinghoven ont ils une descendance jusqu’à aujourd’hui ? Où se trouve le lieu qui a été choisi pour leur nom ? En Belgique ou en Saxe-Cobourg-Gotha ?
Damien B.
12 décembre 2013 @ 08:47
Oui Jul ils ont une descendance établie notamment au Canada.
jul
12 décembre 2013 @ 09:02
Merci Damien :)
Aliénor
12 décembre 2013 @ 17:55
Et en Afrique du Sud
D E B
12 décembre 2013 @ 09:14
Archives du journal « le soir », article du 11/1/1996:
« Aujourd’hui ces descendants sont ingénieurs,médecins,fermiers et vivent en Afrique du sud,aux États-unis,au Canada et même en Nouvelle-Zélande . »
Cet article était consacré à une petite brochure écrite par Victor Capron, juriste de son état et membre du cercle d’histoire de Laeken, qui a mis 10 ans à retrouver ces descendants de Léopold 1er. Seuls deux, qui vivent au Canada, portent encore le nom de von Eppinghoven.
Quant au titre , il est coburgeois et octroyé à Madame Meyer(Arcadie Claret)et ses deux fils à Gotha en 1863 car le ministre belge de l’intérieur avait refusé leur anoblissement , demandé par le Roi.
jul
12 décembre 2013 @ 13:32
Merci pour vos précisions!
Zeugma
12 décembre 2013 @ 10:42
Dans l’après-guerre les Belges voulurent faire de leur capitale une ville « moderne » et détruisirent le vieux Bruxelles dont Il ne reste que quelques vestiges. Quel dommage !
Ce reportage est éloquent et m’inspire de la tristesse.
D E B
12 décembre 2013 @ 13:01
Très vrai. La fameuse « bruxellisation » qui défigura la ville. Les hôtels particuliers tombèrent pour être remplacés par ces immeubles . Aucune rue n’y échappa !
Damien B.
12 décembre 2013 @ 13:23
Il reste tout de même de très beaux quartiers bruxellois qui ont été préservés.
Marquise
12 décembre 2013 @ 13:43
Tellement d’accord avec vous, Zeugma … et c’est tellement dommage… et rageant ! Quand je pense, par exemple, à la Maison du Peuple de Horta, rasée et remplacée par un insipide immeuble de béton avec tour, je bous littéralement… :-(
Libellule
13 décembre 2013 @ 01:17
C’était honteux,beaucoup de maisons de Victor Horta ont disparu.
Comme à Ostende ,suite à L’article de la reine Louise Marie,d’après les vieilles cartes postales ,la digue était très belle avec de magnifiques maisons,Ostende était surnommée la Reine des plages.
Tristesse ,nostalgie.
Libellule.
Marquise
13 décembre 2013 @ 12:58
Eh oui, chère Libellule, Le front de mer belge c’est 67 km de buildings hideux entrecoupé de quelques vestiges de dunes… Les villas et maisons de vacances qui la bordaient autrefois ont été démolies au nom de la rentabilité…
Même la digue du Zoute présente désormais un front uniforme de villas à 3 ou 4 étages d’appartements.
De nos jours, la rentabilité vaut tous les sacrifices !
Les néerlandais ont été moins sots ou leurs élus moins cupides…
Bien à vous!
Pierre-Yves
12 décembre 2013 @ 15:57
Oui, on a dans les capitales et grandes villes, souvent détruit à tort et à travers des bâtiments qui auraient mérité d’être péservés.
Paris a eu son lot de destrucstions regrettables je pense par exemple au Palais Rose, avenue Malakoff, au Halles de Baltard, ou à des édifices du XVIIIème siècle, qui ont disparu dans les années 60 et 70.
Reste que la capitale française s’est tout de même dans l’ensemble mieux préservée des destructions que bien d’autres. Il suffit de flâner dans la ville pour s’en convaincre.
Zeugma
13 décembre 2013 @ 01:22
Pierre-Yves,
J’ai gardé un souvenir très vif du palais de marbre rose – construit par le fameux Boni, aux frais de sa femme – qui se trouvait à l’angle de l’avenue Foch (ex avenue du Bois) et de l’avenue Malakoff.
L’ambassade de Chine populaire, qui avait besoin d’un local, après la reconnaissance de Pékin par De Gaulle, voulut l’acheter mais une héritière en indivision, descendante d’une famille noble (authentique et très ancienne) refusa de vendre aux héritiers politiques de ceux qui avaient guillotiné ses ancêtres.
Paris ne se remettra, par ailleurs, sans doute jamais de la destruction des magnifiques halles de Baltard, aucun homme politique n’ayant trouvé un projet d’envergure à mettre dans le centre de Paris.
Imaginons ce que Louis XV – ou même Napoléon III – aurait fait d’un tel espace ….
Philibert
13 décembre 2013 @ 21:29
Il est vrai aussi qu’il y eut les travaux de la jonction ferroviaire Nord-Midi, indispensables mais qui nécessitèrent beaucoup de démolitions. Et, 70 ans plus tôt, le voûtement de la Senne…
Maintenant, la destruction de la Maison du Peuple de Horta était parfaitrement inutile et grandement dommageable pour le patrimoine immobilier et culturel bruxellois !
COLETTE C.
12 décembre 2013 @ 11:06
Intéressant, merci !
Charlanges
12 décembre 2013 @ 11:27
Jul, la descendance d’Arcadie Claret a été publiée en 2006 pa
Palatine
12 décembre 2013 @ 11:35
En fait, dès qu’il décida de prendre Arcadie comme maîtresse que Leopold lui fait épouser Ferdinand Meyer. Dès que la cérémonie fut termine, il partit en Allemagne pour laisser le champ libre au roi.
Charle Claret était un officier d’origine française et je ne sais pas comment il atterrit à Bruxelles et y fit carrière. C’est lors d’un bal que le roi vi, accompagnée de ses parents, Arcadie et décida de la prendre pour maîtresse, mais il fallait l’accord des parents. Il les approcha et ceux-ci furent indignés. Ils n’étaient pas d’accord. Mais la jeune fille fut charmée et accepta que Leopold l’installe dans ses meubles et s’occupe d’elle. Il fallait cependant pour sinon éviter, du moins amoindrir le scandale, qu’elle se marie. On trouva un Meyer complaisant. Un peu comme le du Barry de madame du Barry qui n’exigea aucun droit de mari.
L’héritage des frères von Eppinghoven prit le même chemin que celui des fils de Leopold II : sur les tables de jeu.
Sauf que dans ce dernier cas c’est leur mère qui s’en chargea.
Damien B.
12 décembre 2013 @ 13:12
En effet Palatine et j’ajoute à votre commentaire que Ferdinand Meyer était le chef des écuries royales.
agnes
12 décembre 2013 @ 14:40
Merci pour toutes les précisions. Incroyable ce mariage arrangé par le roi.
Palatine
12 décembre 2013 @ 23:16
On avait fait pareil au temps de Louis XV, pour madame du Barry et je crois me rappeler qu’une Anne de Pisseleu a épousé un monsieur d’Etampes pour pouvoir être la maitresse en titre de votre roi François Ier. Les maris prête-nom cela a existé avant Arcadie Claret.
Philibert
13 décembre 2013 @ 21:36
« Pour faire taire les rumeurs, Arcadie épousa Ferdinand Meyer qui est officiellement le père des deux garçons » : ça me fait doucement rire, d’abord parce que ça n’a pas dû faire taire beaucoup de rumeurs, ensuite parce que les garçons eux-mêmes n’ont pas gardé le nom de Meyer, enfin parce que personne n’ignore que c’est Léopold Ier qui est le père biologique de Georges-Frederic et d’Arthur.
Palatine
12 décembre 2013 @ 11:37
pardon pour les fautes, manque d’accords, mots tronqués ou de trop je suis sur un nouvel ordi.
Charlanges
12 décembre 2013 @ 12:00
Jul, Arcadie Claret et sa descendance ont été étudiéés en 2006 par Victor Capron dans son très intéressant et très fouillé ouvrage fort bien illustré: » Sur les traces d’Arcadie Claret, le grand amour de Léopold I ».
Si Arthur n’a eu qu’une fille décédée célibataire à Bruxelles en 1966 et qui bénéficiait d’une rente de la famille royale, son frère aîné, Georges, a eu deux filles et un fils. Ce dernier, Georg v. Eppinghoven (1892-1988) est décédé au Canada laissant un seul fils survivant qui, en 2006, avait lui-même deux fils jumeaux et trois petits-fils. La famille devrait donc perdurer.
jul
12 décembre 2013 @ 13:30
Merci Charlanges ! Voici des précisions fort intéressantes.
Palatine
12 décembre 2013 @ 13:33
La descedance de Leopold II et de la « baronne » de Vaughan est éteinte.
Il reprocha à son père d’avoir une maîtresse mais fit pareil; finalement. Il eut sa Vaughan quand Marie-Henriette vivait encore.
A quand article sur la Vaughan ? J’ai vu ses photos et n’ai jamais compris comment elle avait pu charmer le roi. On dirait une grosse matrone de 50 ans quand elle n’en a que 25.
Philibert
12 décembre 2013 @ 15:22
Je compare deux informations :
* celle de Régine : « c’est aux alentours de 1842 qu’il (Léopold Ier) fit la connaissance d’Arcadie Claret »
* celle de Charlanges : « Arthur n’a eu qu’une fille décédée célibataire à Bruxelles en 1966 et qui bénéficiait d’une rente de la famille royale »
Ainsi donc, les amours illégitimes d’un roi ont eu des conséquences pour la famille royale pendant 124 ans !
J’espère vivement qu’il n’en sera pas de même pour la malheureuse « affaire Delphine Boël » !
Marquise
13 décembre 2013 @ 13:08
Voila ce qui s’appelle faire 2 poids, 2 mesures, Philibert!
Si ces rois ne voulaient pas embarrasser leur famille des « conséquences » de leurs frasques, ils n’avaient qu’à garder ce que je pense bien rangé dans le pantalon!
Philibert
13 décembre 2013 @ 21:42
Je suis bien d’accord avec vous, Marquise, et je regrette que, parmi les souverains belges décédés, il n’y ait que Baudouin dont on est vraiment sûr qu’il soit resté fidèle toute sa vie à son épouse.
Caroline
13 décembre 2013 @ 00:59
Charlanges,
Merci pour vos explications surprenantes sur les derniers descendants de Arcadie Claret et du roi Léopold I de Belgique!Portent-ils officiellement leur titre au Canada?
Lorenz
12 décembre 2013 @ 18:11
La reine Fabiola réside dans un château qui était la maison d’une concubine?!
Philibert
13 décembre 2013 @ 21:45
Eh oui !
Mais Arcadie a quitté le Stuyvenbergh depuis 148 ans, et ce château a eu beaucoup d’autres occupants entre 1865 et aujourd’hui.
aubert
12 décembre 2013 @ 18:29
Où l’on voit que dans les familles royales « bon chien chasse de race »
Palatine
13 décembre 2013 @ 11:31
ce n’est pas le côté adultère de la chose qui m’intéresse, mais le côté dilapidation d’un patrimoine pas acquis par des voies très … disons? classiques. On dit que l’argent facile file dans les doigts des héritiers qui ne l’ont pas gagné eux-mêmes. Si Luise me lit, peut elle me donner le proverbe exact qui dit en italien que l’argent de l’avare est dilapidé par ses héritiers, je ne le retrouve pas.
On pourrait aussi conclure « bien mal acquis ne profite jamais », mais je ne veux pas me poser comme parangon de vertu et faire la duègne.
Je vous envoie cher Aubert un bonjour, non d’une croisière de rêve aux Cara¨bes comme Lady Chattehurlante avec son 25e amant, mais benoitement de Grenoble et ses montagnes enneigées, où je viens d’atterrir pour des vacances paisibles.
BAV Palatine
COLETTE C.
12 décembre 2013 @ 21:47
Charlanges, pouvez-vous me dire quel est l’éditeur de ce livre ?
Merci.
Palatine
12 décembre 2013 @ 23:19
il faudrait regarder sur internet car ce livre, à ma connaissance, n’est pas en librairie. Je crois qu’on peut l’obtenir de l’auteur lui-même s’il n’est pas épuisé.
COLETTE C.
13 décembre 2013 @ 19:57
Merci !
COLETTE C.
14 décembre 2013 @ 12:53
Effectivement, Palatine, j’ai trouvé l’adresse de Victor Capron sur internet, ainsi que des articles très intéressants sur Arcadie et sa
COLETTE C.
14 décembre 2013 @ 12:54
… descendance.