Il y a 320 ans s’éteignait la marquise de Sévigné en son château de Grignan dans la Drôme. Ses échanges épistolaires à sa fille et ses amis sont restés célèbres dans la littérature. (Merci à Anne)
Nous ne possédons hélas pas les réponses de sa fille…Les lettres ont été modifiées …De nombreuses jeunes filles ont fréquenté des lycées Mme de Sévigné …
Je suis désolée, mais le château de Grignan dans la Drôme n’est pas le Château de Madame de Sévigné, mais celui du mari de sa fille Madame de Grignan.
Madame de Sévigné, repose dans l’Abbatiale de Grignan.
Ah la Marquise de Sevigné , plus que des lettres tout un poème .
En 1921 – Cesson qse vit adjoindre – Sévigné et donc devint Cesson-Sevigné .
La Marquise fit de fréquents séjours au Rocher .
D’abord furieuse contre la révolte des bonnets rouges , cet épisode révolutionnaire qui mit le feu dans toute la Bretagne pour un timbre fiscal que les bretons n’acceptèrent pas , quand elle se rendit sur place et prit conscience de l’état de pauvreté dans lesquels se trouvaient bien des bretons , elle fit volte-face .
Il y a quelque temps le Télégramme se penchait d’une manière un peu irrévérencieuse que la Marquise , jouant un peu les Marie-Antoinette aux champs .
Le château de Grignan n’était pas la propriété de Mme de Sévigné mais de son gendre, François Adhémar de Monteil de Grignan, seigneur du lieu et époux de Françoise-Marguerite de Sévigné (fille de la marquise du même nom).
Le château de Grignan ne lui appartenait pas.C’était le château de son gendre ! elle mourut alors qu’elle était en visite chez sa fille et son gendre le marquis , désargenté et qui l’avait bien déçue,
Vanina et Sampiero eurent deux fils Alphonse et Antoine.
Alphonse d’Ornano ( 1548-1610) prit le nom illustre de sa mère. Il se maria en 1576 à Marguerite de Pontevès-Carcès. Il fut Maréchal de France, en 1595, et maire de Bordeaux. Parmi les huit enfants du couple, un garçon Henri-François (1590-1658) Colonel corse, premier écuyer de Gaston d’Orléans, maréchal de France, eut une descendance avec son épouse, Marguerite de Maubec-Montlaur.
Leur première fille, Anne, épouse François-Louis de Lorraine, prince d’Harcourt, fils de Charles II de Lorraine, duc d’Elbeuf et de Catherine Henriette de Bourbon, légitimée d’Henri IV. Le couple eut plusieurs enfants et dans leur descendance, on trouve entr’autres Diane de Cadaval épouse de Charles-Louis d’Orléans.
Leur deuxième fille, Marguerite, épousa Louis Gaucher de Castellane, Adhemar de Grignan.
Le couple de Grignan-Ornano eut, parmi onze enfants, François de Castellane-Adhémar de Monteil de Grignan (1632-1714) lieutenant général de Provence, marié en troisièmes noces à Françoise-Marguerite de Sévigné(1646-1705). Le mariage était plutôt une mésalliance pour lui mais avec de grandes compensations financières.
Le couple Grignan-Sévigné eut plusieurs enfants parmi lesquels Pauline de Grignan (1674-1737) épouse Louis de Simiane, marquis d’Esparron, gentilhomme du duc d’Orléans, puis lieutenant général de Provence. Pauline fut la première à publier les lettres de sa garnd-mère. Leur fille Sophie de Simiane épousa Alexandra Gaspard de Villeneuve-Vence, marquis de Vence.
D’où nombreuse descendance subsistante, dont Bruno d’Harcourt, époux de la princesse Isabelle d’Orléans, ancêtre d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre !
En résumé, notre Sampiero Corso se retrouve dans toutes les familles qui comptent aujourd’hui et eut dans sa descendance des Lorraine, des Rohan, des Montmorency, des Castellane, des Bassompierre, des Harcourt etc…Difficile de citer tout l’armorial de la noblesse de France et d’Europe.
Vous savez comme moi que quand les Corses s’exportent, ils s’exportent avec succès.
Cette grande dame n’était en rien marquise… C’est l’exemple-type du titre « de courtoisie ». Les Sévigné n’en étaient pas moins de très vieille souche bretonne, propriétaires de nombreuses petites seigneuries dont le revenu n’était pas toujours des plus rentables. Marie de Rabutin-Chantal leur apporta une dot considérable provenant essentiellement de la fortune des Fustel de Coulanges, ses grands-parents maternels. Sa correspondance d’affaires est également impressionnante. Ce fut une bonne gestionnaire qui, jeune veuve, redressa une fortune bien compromise par les dépenses d’un mari panier percé. Elle dépensait peu, vivait sans excès, administrait sagement. Pour conclure la très belle alliance de sa fille (avec un « vrai » comte de l’antique famille des Adhémar), elle dût débourser une grosse dot (300 000 livres) dont le paiement lui causa bien des tracas. Par chance, son fils Charles (à qui l’on a construit une réputation de légéreté infondée) avait conclu un excellent mariage avec Jeanne-Marguerite de Bréhant de Mauron dont la dot sauva les terres de Bretagne (Charles avait reçu les terres de Bretagne, sa soeur celles de Bourgogne).
Charles de Sévigné mourût sans postérité. C’est ainsi que le château des Rochers devint propriété de la famille Hay des Nétumières, héritiers de sa femme, puis du comte de Ternay à qui l’on doit sa sauvegarde.
De son côté, en épousant Mlle de St-Amand, fille d’un riche marchand général des galères, le jeune Grignan, petit-fils de Mme de Sévigné, enraya la ruine de la maison de Grignan.
Il a été reproché à Mme de Sévigné d’avoir favorisé sa fille au détriment de son fils. Il y a un peu de vrai. Mais elle n’hésita pas à acheter à Charles une charge de guidon, puis une lieutenance (120 000 livres tout de même). En fait, ce fut une excellente mère, à une époque où, dans tous les milieux, le sens maternel était moins développé que de nos jours. L’intérêt de ses enfants fut toujours son souci primordial, au détriment parfois du sien.
Un grand merci cher Antoine , pour ces détails que j’ignorais bien que passionnée depuis longtemps par la vie de la spirituelle marquise qui ,se félicitant du mariage de sa fille avec ce deux fois veuf, écrivait à son cousin : « toutes ses femmes sont mortes pour laisser la place à votre cousine !… »Certes c’était un grand seigneur mais elle le croyait riche , or il était désargenté.Sans compter qu’il faisait tous les ans un enfant à sa femme dont la santé n’était pas brillante et mettait ainsi ses jours en danger.
Leonor et Deb, « vous êtes toute grâce et indulgence » (je viens d’écrire un commentaire sur Jane Austen et cette réplique d’un de ses personnages m’est venue à l’esprit en vous lisant).
Bien snob, mais suis snob 1/2, Antoine, mais qd je vois qui va regner sur l’Europe royale, je me dis qu’une Rabutin vaut largement ces donzelles. Bien a vous.
Très juste, June. Rien ne remplace la correspondance « à l’ancienne » pour illustrer l’histoire des familles. Je crains fort que notre siècle soit très pauvre en ce domaine et que dans quatre siècles on trouve fort peu de témoignages car ni les courriels ni les photos gravées sur CD n’auront survécu. Nous vivons sous le règne de l’éphémère.
Descendants eux-mêmes issus des Villeneuve et des Castellane puisque seule Mme de Simiane fit souche. Encore fut-ce un miracle puisque Mme de Grignan (qui n’était en rien maternelle et d’un coeur plutôt sec) avait donné sa première fille à la Visitation et voulait en faire de même avec Pauline. Celle-ci doit certainement en grande partie à l’énergique défense de sa grand-mère d’avoir pu échapper au cloître et se marier.
La descendance de la marquise est donc uniquement féminine et le beau nom de Sévigné éteint. Il est dommage que personne n’est songé à le relever parmi ceux qui légalement aurait pu y prétendre.
P. S. Pour plus de détails, on peut se reporter à la biographie de Roger Duchêne « Madame de Sévigné ou la chance d’être femme » parue dans les années 80.
Par les femmes, il y a des descendants des Adhémar dans la famille Palluat de Besset. Certainement dans d’autres aussi. En revanche, les Sévigné sont éteints.
Tout ce qui pouvait être trop intime ,( ou concerner le Roi), je pense.Peur d’avoir des problèmes , avec des gens évoqués !C’est une petite-fille, ou nièce ,je crois, qui s’en est occupée . Voir Wiki !
J’ai étudié au lycée Mme de Sévigné, à Charleville , ville de Rimbaud (qui a attendu un siècle pour avoir un collège, à son nom ). A l’époque pour les lycées de filles , c’était une des rares femmes connues , George Sand , trop révolutionnaire , idem Louise Michel, restait Julie Daubié , les Curie , Louise Labbé . Heureusement , le panel s’est élargi ! Mais je n’y ai pas même lu une de ses lettres ,alors ! Molière, Corneille , Racine, La Fontaine ,il y avait à faire pour le siècle de Louis XIV !Pourtant , nos profs de Français étaient des femmes …
Christine Bravo, dans ses jupons de l’Histoire a consacré une émission à la Marquise de la plume ! Ah, si toutes les mères aimantes de la cour avaient fait comme Elle , nous pourrions faire des comparaisons !
Madame de Sevigne fut une excellente mère et occupa une grande
partie de sa vie à sauver gérer entretenir un patrimoine compromis
Les dépenses de son gendre lui causaient bien des soucis
Grignant était à son gendre
Madame de Sevigne passait beaucoup de temps en son chateau des Rochers
Cela disait elle lui permettait de restreindre ses dépenses tant la vie parisienne
Déjà à cette époque coûtait
Comme il a été dit en effet Madame de Sévigné repose dans la collégiale Saint-Sauveur de Grignan.
Cette collégiale est située sous la terrasse sud-ouest du château où mourut la marquise. C’est Gaucher Adhémar de Monteil qui fonda en 1484 un collège de prêtres dans l’église paroissiale du village consacrée à saint Jean-Baptiste. Puis il demanda que l’église soit érigée en collégiale avec un chapitre de chanoines. Une bulle du pape Paul III érigea la collégiale le 27 septembre 1539. Gaucher voulait que cette église soit désormais le lieu du dernier repos des membres de sa famille qui jusqu’alors étaient inhumés dans l’église des Frères mineurs de Valréas.
La décision de construire une nouvelle église fut prise en 1526 et la construction dura de 1535 à 1544 avec Louis Adhémar de Monteil, fils de Gaucher. C’est l’œuvre du maître maçon Jean de l’Occhia ou Jean Delauche. La construction se poursuivit avec le maître maçon picard Antoine Soysson.
Une petite tribune accessible par la basse-cour du château, qui surplombe la terrasse, laquelle constitue le toit de la collégiale, permettaient aux Adhémar d’assister aux offices canoniaux. La tribune seigneuriale est à 15 m au-dessus du sol de l’église.
Mme de Sévigné, déjà tourmentée par l’inquiétude pour sa fille malade, fut victime d’une fièvre en 1696 (peut-être due à une influenza, c’est-à-dire à une grippe, ou à une pneumonie) dont elle mourut au château le 17 avril. Elle fut inhumée le lendemain dans la collégiale.
Les tombeaux des Grignan furent profanés en 1793 par des révolutionnaires de la société populaire de Grignan à la recherche du plomb des cercueils pour en faire des balles. Ils épargnèrent les sépultures des chanoines. Le maçon aurait pris une mèche de cheveux de la marquise qu’il aurait enfermée dans un médaillon, le juge une dent qu’il aurait fait sertir dans une bague, le notaire aurait prélevé une côte. Les révolutionnaires de Grignan étaient plus respectueux que ceux de Saint-Denis. Mais la tradition rapporta très vite qu’ils auraient scié le crâne de notre épistolière. Un prêtre réfractaire l’aurait emporté en Italie puis le crâne aurait trouvé refuge au couvent des Dominicains de Nancy. Cependant en mai 1870 les travaux furent effectués dans le sous-sol de la collégiale et le curé, un greffier et le nouveau propriétaire du château Léopold Faure – un grignanais, qui avait acheté le château le 8 juillet 1838 à Ferdinand de Félix, comte du Muy – assistèrent à la deuxième ouverture du caveau. On y retrouva le corps entier de la marquise mais pas la partie supérieure de son crâne qui avait effectivement été scié consciencieusement.
C’est qu’à l’époque de la Terreur, un médecin allemand nommé Franz Joseph Gall (1758-1828) avait voulu étudier le cerveau de la marquise pour vérifier si l’on y trouvait des détails physiques qui correspondraient à ses qualités intellectuelles. Cette étude du cerveau est appelée la phrénologie et Gall est considéré comme le père de cette science.
Un nouveau chantier en avril 1996 nécessita encore l’ouverture du caveau de la marquise. On constata à nouveau que le crâne avait été scié d’une manière chirurgicale. La partie supérieure n’était pas là. La calotte avait-elle été conservée dans le laboratoire parisien de l’opérateur ? S’était-elle perdue en route pendant les troubles révolutionnaires ?
Enfin le vendredi 13 mai 2005 il fut procédé à une dernière ouverture du caveau en présence du maire à l’occasion de la restauration complète de la collégiale.
Il y a effectivement un crâne chez les Dominicains de Nancy mais c’est un crâne postérieur et un crâne d’homme, comme le précise l’historien régional Jean-Pierre Couren.
Une dalle indique aujourd’hui devant le magnifique maître-autel l’emplacement du caveau, elle reproduit une erreur ancienne quant à la date du décès qui est non pas le 18 mais le 17 avril : Cy git Marie de Rabutin Chantal, marquise de Sévigné, décédée le 18 avril 1616.
Merci, Gérard, pour cet intéressant commentaire. J’ignorais les pérégrinations du crâne…
J’ajoute que cette illustre famille a donné un célèbre évêque du Puy en 1077, Adhémar de Monteil qui succéda à Etienne de Polignac, dépossédé de son siège. Il fut légat pontifical à la première croisade et aurait composé le « Salve Regina » que l’on chante encore de nos jours.
Oui Antoine et on ne sait pas si ce crâne a révélé ses secrets.
En complément de ce que vous avez écrit ou d’autres de nos amis, j’ajoute que dans son ouvrage de 384 pages publié en 1962 aux éditions Henri Lefebvre, La marquise de Sévigné et sa descendance, Arnaud Chaffanjon comptait déjà plus de 1000 descendants de la marquise outre les autres descendants de sa grand-mère sainte Jeanne de Chantal.
On imagine combien le nombre a dû croître depuis.
Le livre cite les registres de la collégiale Saint-Sauveur de Grignan avec l’acte de décès de la marquise : « Le dix huit avril mil six cent nonante six a été ensevelie dans le tombeau de la Maison de Grignan dame Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, décédée le jour précédent munie de tous les sacrements, âgée environ de septante ans ».
La marquise eut deux enfants, le deuxième Charles (1648-1713) mourut sans postérité de son épouse Jeanne-Marguerite de Bréhan de Mauron. La première, Françoise, épousa donc François Adhémar de Monteil de Castellane d’Ornano, comte de Grignan et de Campo-Basso, duc de Termoli, marquis d’Entrecasteaux et autres lieux, lieutenant général en Languedoc et en Provence, chevalier des Ordres du Roi, et ils eurent six enfants dont trois vécurent parmi lesquels un fils Louis-Provence d’Adhémar de Monteil de Grignan, marquis de Grignan, qui fut le dernier du nom, sans postérité, ne laissant que sa veuve. Son deuxième prénom vient de ce qu’il était le filleul des députés des États de Provence.
La postérité de Mme de Sévigné est issue donc uniquement de la fille survivante de la marquise de Grignan, Françoise-Pauline d’Adhémar de Monteil de Grignan. Pauline épousa Louis de Simiane de Claret, troisième marquis de Simiane, premier gentilhomme de la chambre de Mgr le duc d’Orléans, régent, puis lieutenant général pour le Roi en Provence.
Le sang de Louis XIV et celui des Bonaparte se retrouvent dans la postérité issue de cette union. Parmi les familles que l’on rencontre : les Villeneuve-Vence, d’Andigné, Harcourt, Dreux-Brézé, Murat, Boulay de la Meurthe, Clermont-Tonnerre, Nicolay, La Forest-Divonne, Castellane, Zayas d’Harcourt, Pins-Montbrun, La Cropte de Chantérac, Villeneuve-Tourrettes, Villeneuve-Flayosc, Forbin-La Barben, Sparre, Spitalieri de Cessole…
On compte semble-t-il aujourd’hui 1120 lettres de Mme de Sévigné dont 764 à sa fille Mme de Grignan, 126 à son cousin Bussy et 220 à 29 autres destinataires parmi lesquels son oncle l’abbé de Coulanges, Gilles Ménage, Jean Chapelain, le cardinal de Retz, Mme de La Fayette ou Fouquet. Seules les lettres de la marquise ont été conservées, les réponses ont été détruites par sa petite-fille mais après leur mort on publia le 10 mai 1697 la correspondance de Bussy où l’on trouve les réponses à sa cousine. Quand les lettres de la marquise furent publiées Madame de Simiane les avaient non seulement sélectionnées mais remaniées et certaines furent supprimées parce qu’elle est trop intimes ou d’un niveau littéraire qui paraissait insuffisant. Pauline qui était est d’esprit janséniste a supprimé les histoires galantes et des remarques un peu légères de sa grand-mère.
Cependant en 1873 un professeur de droit à la faculté de Dijon trouva chez un antiquaire de cette ville un manuscrit des lettres de Mme de Sévigné en six volumes établi entre 1715 et 1719 au château de Bussy, et c’est la seule copie à peu près fidèle de l’essentiel (83 %) de sa correspondance, ses lettres à Mme de Grignan, dont les autographes ont donc été presque tous détruits sur l’ordre de Mme de Simiane. Ces lettres n’ont été publiées qu’en 1953 (cent vingt ans après leur découverte) et c’est environ la moitié des lettres adressées à Mme de Grignan.
Merci DEB et puis j’aime beaucoup Grignan, non seulement le château qui doit subir bientôt une complète restauration, mais aussi le village qui est splendide.
Ce n’est pas son chateau mais celui de son gendre,marquis de Grignan,époux sa fille bien-aimée !Elle fut enterrrée dans l’église du village située sous la terrasse du chateau et son tombeaufut profané à la Révolution puis rétabli avec qqs restes !
Bourguignonne comme moi, Madame, vous etes la reine des lettres francaises, je m’en suis regale et m’en regale encore. certains vous disent bas-bleu, je ne le crois pas, une Coulange, une Rabutin, vos oncles et cousins ne s’y sont pas trompes. Votre fille ne vous meritait pas. Mme de Simiane non plus. Ces Dames des lumieres (la Fayette, Mle se Scudery, EC von Pfalz-Simmern, la Palatine, meme Mme de Maintenant, comme le dirait la precedente), je vous remercie pour m’avoir distrait, interesse et comme en ces temps, chapeau bas.
‘N’oublions pas cher A Golliot , qu’on ne peut faire l’histoire qu’avec les documents qu’on a.Les lettres (et encore ! beaucoup ont été détruites par sa petite fille Pauline de simiane , parce qu’elle les trouvait indiscrètes ) de la mère sont parvenues jusqu’à nous , mais pas les réponses de la fille :.sa correspondance à elle n’a pas été conservée , on en déduit un peu vite qu’elle était indifférente et ne répondait même pas , à des démonstrations d’affection maternelle touchantes.
De même, Diane de POitiers ayant détruit presque la totalité de sa correspondance avec Henri II , on n’a retrouvé que ses livres de comptes : On en a déduit un peu vite que ce n’était pas une femme amoureuse , seulement une femme âprement intéressée qui n’était la maitresse du roi que pour ce qu’elle pouvait en tirer de richesse.
Jane Austen est plus romanesque et dissèque admirablement le cours des sentiments. Son charme est tout en nuances et en finesse. C’est un volcan qui n’entre jamais en éruption. Mme de Sévigné se « lâche » davantage et devait être, me semble t-il, plus tempétueuse. Je suis un inconditionnel des deux et déplore que leur oeuvre ne soit pas plus importante, mais on découvre toujours quelque chose de neuf en les lisant.
Au lycee, j’ai appris un peu de littérature sur les lettres de Madame de Sévigné!
Je suis enchantée d’avoir lu les très bons commentaires de Ghislaine, de Antoine et de Gérard! Un grand merci de ma part!
framboiz 07
19 avril 2016 @ 04:23
Nous ne possédons hélas pas les réponses de sa fille…Les lettres ont été modifiées …De nombreuses jeunes filles ont fréquenté des lycées Mme de Sévigné …
DEB
19 avril 2016 @ 06:58
Elle savait être caustique et nul doute qu’elle aurait laissé des commentaires amusants et incisifs sur N & R !
Pauline
19 avril 2016 @ 07:01
Grignan était le château de sa fille, par mariage
Flora
19 avril 2016 @ 08:16
Je suis désolée, mais le château de Grignan dans la Drôme n’est pas le Château de Madame de Sévigné, mais celui du mari de sa fille Madame de Grignan.
Madame de Sévigné, repose dans l’Abbatiale de Grignan.
Ghislaine
19 avril 2016 @ 08:16
Ah la Marquise de Sevigné , plus que des lettres tout un poème .
En 1921 – Cesson qse vit adjoindre – Sévigné et donc devint Cesson-Sevigné .
La Marquise fit de fréquents séjours au Rocher .
D’abord furieuse contre la révolte des bonnets rouges , cet épisode révolutionnaire qui mit le feu dans toute la Bretagne pour un timbre fiscal que les bretons n’acceptèrent pas , quand elle se rendit sur place et prit conscience de l’état de pauvreté dans lesquels se trouvaient bien des bretons , elle fit volte-face .
Il y a quelque temps le Télégramme se penchait d’une manière un peu irrévérencieuse que la Marquise , jouant un peu les Marie-Antoinette aux champs .
Je le trouve assez significatif alors je le mets.
http://www.letelegramme.fr/ig/loisirs/la-bretagne-de-madame-de-sevigne-29-01-2012-1582058.php
DEB
19 avril 2016 @ 12:07
Merci Ghislaine,
J’ai lu et trouvé l’article instructif.
Son côté primesautier est contrebalancé par sa fatuité !
Mary
20 avril 2016 @ 00:34
Merci Ghislaine.
clement
19 avril 2016 @ 08:18
sa fille était plutôt froide , certes elle lui répondait mais l’empressement de la marquise pour sa fille n’était pas réciproque !
Parella
19 avril 2016 @ 08:22
Le château de Grignan n’était pas la propriété de Mme de Sévigné mais de son gendre, François Adhémar de Monteil de Grignan, seigneur du lieu et époux de Françoise-Marguerite de Sévigné (fille de la marquise du même nom).
kalistéa
19 avril 2016 @ 08:28
Le château de Grignan ne lui appartenait pas.C’était le château de son gendre ! elle mourut alors qu’elle était en visite chez sa fille et son gendre le marquis , désargenté et qui l’avait bien déçue,
Cosmo
19 avril 2016 @ 11:34
Savez-vous, dear K, que Monsieur de Grignan était l’arrière-petit-fils de Sampiero Corso et Vanina d’Ornano ?
Amicalement
Cosmo
kalistéa
19 avril 2016 @ 22:59
C’est une chose bien peu connue cher Cosmo, mais j’espère que vous m’en direz plus!
Cosmo
21 avril 2016 @ 17:09
Dear K,
Vanina et Sampiero eurent deux fils Alphonse et Antoine.
Alphonse d’Ornano ( 1548-1610) prit le nom illustre de sa mère. Il se maria en 1576 à Marguerite de Pontevès-Carcès. Il fut Maréchal de France, en 1595, et maire de Bordeaux. Parmi les huit enfants du couple, un garçon Henri-François (1590-1658) Colonel corse, premier écuyer de Gaston d’Orléans, maréchal de France, eut une descendance avec son épouse, Marguerite de Maubec-Montlaur.
Leur première fille, Anne, épouse François-Louis de Lorraine, prince d’Harcourt, fils de Charles II de Lorraine, duc d’Elbeuf et de Catherine Henriette de Bourbon, légitimée d’Henri IV. Le couple eut plusieurs enfants et dans leur descendance, on trouve entr’autres Diane de Cadaval épouse de Charles-Louis d’Orléans.
Leur deuxième fille, Marguerite, épousa Louis Gaucher de Castellane, Adhemar de Grignan.
Le couple de Grignan-Ornano eut, parmi onze enfants, François de Castellane-Adhémar de Monteil de Grignan (1632-1714) lieutenant général de Provence, marié en troisièmes noces à Françoise-Marguerite de Sévigné(1646-1705). Le mariage était plutôt une mésalliance pour lui mais avec de grandes compensations financières.
Le couple Grignan-Sévigné eut plusieurs enfants parmi lesquels Pauline de Grignan (1674-1737) épouse Louis de Simiane, marquis d’Esparron, gentilhomme du duc d’Orléans, puis lieutenant général de Provence. Pauline fut la première à publier les lettres de sa garnd-mère. Leur fille Sophie de Simiane épousa Alexandra Gaspard de Villeneuve-Vence, marquis de Vence.
D’où nombreuse descendance subsistante, dont Bruno d’Harcourt, époux de la princesse Isabelle d’Orléans, ancêtre d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre !
En résumé, notre Sampiero Corso se retrouve dans toutes les familles qui comptent aujourd’hui et eut dans sa descendance des Lorraine, des Rohan, des Montmorency, des Castellane, des Bassompierre, des Harcourt etc…Difficile de citer tout l’armorial de la noblesse de France et d’Europe.
Vous savez comme moi que quand les Corses s’exportent, ils s’exportent avec succès.
Amicalement
Cosmo
Flora
19 avril 2016 @ 09:08
Ce n’est pas l’abbatiale, mais la « collégiale » de Grignan ou repose Madame de Sévigné
Antoine
19 avril 2016 @ 10:18
Cette grande dame n’était en rien marquise… C’est l’exemple-type du titre « de courtoisie ». Les Sévigné n’en étaient pas moins de très vieille souche bretonne, propriétaires de nombreuses petites seigneuries dont le revenu n’était pas toujours des plus rentables. Marie de Rabutin-Chantal leur apporta une dot considérable provenant essentiellement de la fortune des Fustel de Coulanges, ses grands-parents maternels. Sa correspondance d’affaires est également impressionnante. Ce fut une bonne gestionnaire qui, jeune veuve, redressa une fortune bien compromise par les dépenses d’un mari panier percé. Elle dépensait peu, vivait sans excès, administrait sagement. Pour conclure la très belle alliance de sa fille (avec un « vrai » comte de l’antique famille des Adhémar), elle dût débourser une grosse dot (300 000 livres) dont le paiement lui causa bien des tracas. Par chance, son fils Charles (à qui l’on a construit une réputation de légéreté infondée) avait conclu un excellent mariage avec Jeanne-Marguerite de Bréhant de Mauron dont la dot sauva les terres de Bretagne (Charles avait reçu les terres de Bretagne, sa soeur celles de Bourgogne).
Charles de Sévigné mourût sans postérité. C’est ainsi que le château des Rochers devint propriété de la famille Hay des Nétumières, héritiers de sa femme, puis du comte de Ternay à qui l’on doit sa sauvegarde.
De son côté, en épousant Mlle de St-Amand, fille d’un riche marchand général des galères, le jeune Grignan, petit-fils de Mme de Sévigné, enraya la ruine de la maison de Grignan.
Il a été reproché à Mme de Sévigné d’avoir favorisé sa fille au détriment de son fils. Il y a un peu de vrai. Mais elle n’hésita pas à acheter à Charles une charge de guidon, puis une lieutenance (120 000 livres tout de même). En fait, ce fut une excellente mère, à une époque où, dans tous les milieux, le sens maternel était moins développé que de nos jours. L’intérêt de ses enfants fut toujours son souci primordial, au détriment parfois du sien.
d
Antoine
19 avril 2016 @ 10:40
Rectificatif : le père de Mlle de St-Amant (avec un t) était contrôleur général des galères (et trésorier général du Languedoc).
kalistéa
19 avril 2016 @ 23:09
Un grand merci cher Antoine , pour ces détails que j’ignorais bien que passionnée depuis longtemps par la vie de la spirituelle marquise qui ,se félicitant du mariage de sa fille avec ce deux fois veuf, écrivait à son cousin : « toutes ses femmes sont mortes pour laisser la place à votre cousine !… »Certes c’était un grand seigneur mais elle le croyait riche , or il était désargenté.Sans compter qu’il faisait tous les ans un enfant à sa femme dont la santé n’était pas brillante et mettait ainsi ses jours en danger.
Leonor
19 avril 2016 @ 11:45
Grand merci pour toutes ces précisions, Antoine.
DEB
19 avril 2016 @ 12:10
Merci Antoine.
Votre commentaire est très intéressant.
Antoine
19 avril 2016 @ 22:05
Leonor et Deb, « vous êtes toute grâce et indulgence » (je viens d’écrire un commentaire sur Jane Austen et cette réplique d’un de ses personnages m’est venue à l’esprit en vous lisant).
Alain golliot
19 avril 2016 @ 20:28
Bien snob, mais suis snob 1/2, Antoine, mais qd je vois qui va regner sur l’Europe royale, je me dis qu’une Rabutin vaut largement ces donzelles. Bien a vous.
Blouin
19 avril 2016 @ 10:22
Il me semble que le château de Grignan n’appartenait pas à la marquise mais à son gendre.
Pierre-Yves
19 avril 2016 @ 10:38
Si les SMS avaient éxisté à son époque, le mobile de Mme de Grignan aurait explosé sous les rafales incessantes de la bavarde marquise.
June
19 avril 2016 @ 13:11
Et rien ne serait resté hélas !
Antoine
19 avril 2016 @ 21:44
Très juste, June. Rien ne remplace la correspondance « à l’ancienne » pour illustrer l’histoire des familles. Je crains fort que notre siècle soit très pauvre en ce domaine et que dans quatre siècles on trouve fort peu de témoignages car ni les courriels ni les photos gravées sur CD n’auront survécu. Nous vivons sous le règne de l’éphémère.
COLETTE C.
19 avril 2016 @ 11:10
Pourquoi les lettres de sa fille ont-elles été modifiées ? Y-a-t-il des descendants ?
Cosmo
19 avril 2016 @ 11:31
Oui, la marqusie de Sévigné a beaucoup de descendants, dont un est un très bon ami à moi.
Cordialement
Cosmo
Antoine
19 avril 2016 @ 21:34
Descendants eux-mêmes issus des Villeneuve et des Castellane puisque seule Mme de Simiane fit souche. Encore fut-ce un miracle puisque Mme de Grignan (qui n’était en rien maternelle et d’un coeur plutôt sec) avait donné sa première fille à la Visitation et voulait en faire de même avec Pauline. Celle-ci doit certainement en grande partie à l’énergique défense de sa grand-mère d’avoir pu échapper au cloître et se marier.
La descendance de la marquise est donc uniquement féminine et le beau nom de Sévigné éteint. Il est dommage que personne n’est songé à le relever parmi ceux qui légalement aurait pu y prétendre.
P. S. Pour plus de détails, on peut se reporter à la biographie de Roger Duchêne « Madame de Sévigné ou la chance d’être femme » parue dans les années 80.
Antoine
19 avril 2016 @ 12:52
Par les femmes, il y a des descendants des Adhémar dans la famille Palluat de Besset. Certainement dans d’autres aussi. En revanche, les Sévigné sont éteints.
framboiz 07
20 avril 2016 @ 03:13
J’ai connu des Adhémar de Cranzac de Panat …Du Midi , pas loin …
framboiz 07
20 avril 2016 @ 03:11
Tout ce qui pouvait être trop intime ,( ou concerner le Roi), je pense.Peur d’avoir des problèmes , avec des gens évoqués !C’est une petite-fille, ou nièce ,je crois, qui s’en est occupée . Voir Wiki !
J’ai étudié au lycée Mme de Sévigné, à Charleville , ville de Rimbaud (qui a attendu un siècle pour avoir un collège, à son nom ). A l’époque pour les lycées de filles , c’était une des rares femmes connues , George Sand , trop révolutionnaire , idem Louise Michel, restait Julie Daubié , les Curie , Louise Labbé . Heureusement , le panel s’est élargi ! Mais je n’y ai pas même lu une de ses lettres ,alors ! Molière, Corneille , Racine, La Fontaine ,il y avait à faire pour le siècle de Louis XIV !Pourtant , nos profs de Français étaient des femmes …
Christine Bravo, dans ses jupons de l’Histoire a consacré une émission à la Marquise de la plume ! Ah, si toutes les mères aimantes de la cour avaient fait comme Elle , nous pourrions faire des comparaisons !
Leonor
19 avril 2016 @ 11:43
La marquise était quand même plutôt une mère intrusive.
Ca nous a certes valu ses Lettres, mais comme mère, elle devait être passablement… lourde.
Francois
19 avril 2016 @ 12:48
Madame de Sevigne fut une excellente mère et occupa une grande
partie de sa vie à sauver gérer entretenir un patrimoine compromis
Les dépenses de son gendre lui causaient bien des soucis
Grignant était à son gendre
Madame de Sevigne passait beaucoup de temps en son chateau des Rochers
Cela disait elle lui permettait de restreindre ses dépenses tant la vie parisienne
Déjà à cette époque coûtait
Ghislaine
19 avril 2016 @ 14:33
C’est aux Rochers que la Marquise de Sévigné a écrit de nombreuses lettres à Madame de Grignan .
pour ceux qui s’intéressent à la partie « bretonne » de la Marquise de Sévigné
http://www.infobretagne.com/sevigne.htm
Gérard
19 avril 2016 @ 16:55
Comme il a été dit en effet Madame de Sévigné repose dans la collégiale Saint-Sauveur de Grignan.
Cette collégiale est située sous la terrasse sud-ouest du château où mourut la marquise. C’est Gaucher Adhémar de Monteil qui fonda en 1484 un collège de prêtres dans l’église paroissiale du village consacrée à saint Jean-Baptiste. Puis il demanda que l’église soit érigée en collégiale avec un chapitre de chanoines. Une bulle du pape Paul III érigea la collégiale le 27 septembre 1539. Gaucher voulait que cette église soit désormais le lieu du dernier repos des membres de sa famille qui jusqu’alors étaient inhumés dans l’église des Frères mineurs de Valréas.
La décision de construire une nouvelle église fut prise en 1526 et la construction dura de 1535 à 1544 avec Louis Adhémar de Monteil, fils de Gaucher. C’est l’œuvre du maître maçon Jean de l’Occhia ou Jean Delauche. La construction se poursuivit avec le maître maçon picard Antoine Soysson.
Une petite tribune accessible par la basse-cour du château, qui surplombe la terrasse, laquelle constitue le toit de la collégiale, permettaient aux Adhémar d’assister aux offices canoniaux. La tribune seigneuriale est à 15 m au-dessus du sol de l’église.
Mme de Sévigné, déjà tourmentée par l’inquiétude pour sa fille malade, fut victime d’une fièvre en 1696 (peut-être due à une influenza, c’est-à-dire à une grippe, ou à une pneumonie) dont elle mourut au château le 17 avril. Elle fut inhumée le lendemain dans la collégiale.
Les tombeaux des Grignan furent profanés en 1793 par des révolutionnaires de la société populaire de Grignan à la recherche du plomb des cercueils pour en faire des balles. Ils épargnèrent les sépultures des chanoines. Le maçon aurait pris une mèche de cheveux de la marquise qu’il aurait enfermée dans un médaillon, le juge une dent qu’il aurait fait sertir dans une bague, le notaire aurait prélevé une côte. Les révolutionnaires de Grignan étaient plus respectueux que ceux de Saint-Denis. Mais la tradition rapporta très vite qu’ils auraient scié le crâne de notre épistolière. Un prêtre réfractaire l’aurait emporté en Italie puis le crâne aurait trouvé refuge au couvent des Dominicains de Nancy. Cependant en mai 1870 les travaux furent effectués dans le sous-sol de la collégiale et le curé, un greffier et le nouveau propriétaire du château Léopold Faure – un grignanais, qui avait acheté le château le 8 juillet 1838 à Ferdinand de Félix, comte du Muy – assistèrent à la deuxième ouverture du caveau. On y retrouva le corps entier de la marquise mais pas la partie supérieure de son crâne qui avait effectivement été scié consciencieusement.
C’est qu’à l’époque de la Terreur, un médecin allemand nommé Franz Joseph Gall (1758-1828) avait voulu étudier le cerveau de la marquise pour vérifier si l’on y trouvait des détails physiques qui correspondraient à ses qualités intellectuelles. Cette étude du cerveau est appelée la phrénologie et Gall est considéré comme le père de cette science.
Un nouveau chantier en avril 1996 nécessita encore l’ouverture du caveau de la marquise. On constata à nouveau que le crâne avait été scié d’une manière chirurgicale. La partie supérieure n’était pas là. La calotte avait-elle été conservée dans le laboratoire parisien de l’opérateur ? S’était-elle perdue en route pendant les troubles révolutionnaires ?
Enfin le vendredi 13 mai 2005 il fut procédé à une dernière ouverture du caveau en présence du maire à l’occasion de la restauration complète de la collégiale.
Il y a effectivement un crâne chez les Dominicains de Nancy mais c’est un crâne postérieur et un crâne d’homme, comme le précise l’historien régional Jean-Pierre Couren.
Une dalle indique aujourd’hui devant le magnifique maître-autel l’emplacement du caveau, elle reproduit une erreur ancienne quant à la date du décès qui est non pas le 18 mais le 17 avril : Cy git Marie de Rabutin Chantal, marquise de Sévigné, décédée le 18 avril 1616.
Antoine
19 avril 2016 @ 21:15
Merci, Gérard, pour cet intéressant commentaire. J’ignorais les pérégrinations du crâne…
J’ajoute que cette illustre famille a donné un célèbre évêque du Puy en 1077, Adhémar de Monteil qui succéda à Etienne de Polignac, dépossédé de son siège. Il fut légat pontifical à la première croisade et aurait composé le « Salve Regina » que l’on chante encore de nos jours.
Gérard
20 avril 2016 @ 10:41
Oui Antoine et on ne sait pas si ce crâne a révélé ses secrets.
En complément de ce que vous avez écrit ou d’autres de nos amis, j’ajoute que dans son ouvrage de 384 pages publié en 1962 aux éditions Henri Lefebvre, La marquise de Sévigné et sa descendance, Arnaud Chaffanjon comptait déjà plus de 1000 descendants de la marquise outre les autres descendants de sa grand-mère sainte Jeanne de Chantal.
On imagine combien le nombre a dû croître depuis.
Le livre cite les registres de la collégiale Saint-Sauveur de Grignan avec l’acte de décès de la marquise : « Le dix huit avril mil six cent nonante six a été ensevelie dans le tombeau de la Maison de Grignan dame Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, décédée le jour précédent munie de tous les sacrements, âgée environ de septante ans ».
La marquise eut deux enfants, le deuxième Charles (1648-1713) mourut sans postérité de son épouse Jeanne-Marguerite de Bréhan de Mauron. La première, Françoise, épousa donc François Adhémar de Monteil de Castellane d’Ornano, comte de Grignan et de Campo-Basso, duc de Termoli, marquis d’Entrecasteaux et autres lieux, lieutenant général en Languedoc et en Provence, chevalier des Ordres du Roi, et ils eurent six enfants dont trois vécurent parmi lesquels un fils Louis-Provence d’Adhémar de Monteil de Grignan, marquis de Grignan, qui fut le dernier du nom, sans postérité, ne laissant que sa veuve. Son deuxième prénom vient de ce qu’il était le filleul des députés des États de Provence.
La postérité de Mme de Sévigné est issue donc uniquement de la fille survivante de la marquise de Grignan, Françoise-Pauline d’Adhémar de Monteil de Grignan. Pauline épousa Louis de Simiane de Claret, troisième marquis de Simiane, premier gentilhomme de la chambre de Mgr le duc d’Orléans, régent, puis lieutenant général pour le Roi en Provence.
Le sang de Louis XIV et celui des Bonaparte se retrouvent dans la postérité issue de cette union. Parmi les familles que l’on rencontre : les Villeneuve-Vence, d’Andigné, Harcourt, Dreux-Brézé, Murat, Boulay de la Meurthe, Clermont-Tonnerre, Nicolay, La Forest-Divonne, Castellane, Zayas d’Harcourt, Pins-Montbrun, La Cropte de Chantérac, Villeneuve-Tourrettes, Villeneuve-Flayosc, Forbin-La Barben, Sparre, Spitalieri de Cessole…
On compte semble-t-il aujourd’hui 1120 lettres de Mme de Sévigné dont 764 à sa fille Mme de Grignan, 126 à son cousin Bussy et 220 à 29 autres destinataires parmi lesquels son oncle l’abbé de Coulanges, Gilles Ménage, Jean Chapelain, le cardinal de Retz, Mme de La Fayette ou Fouquet. Seules les lettres de la marquise ont été conservées, les réponses ont été détruites par sa petite-fille mais après leur mort on publia le 10 mai 1697 la correspondance de Bussy où l’on trouve les réponses à sa cousine. Quand les lettres de la marquise furent publiées Madame de Simiane les avaient non seulement sélectionnées mais remaniées et certaines furent supprimées parce qu’elle est trop intimes ou d’un niveau littéraire qui paraissait insuffisant. Pauline qui était est d’esprit janséniste a supprimé les histoires galantes et des remarques un peu légères de sa grand-mère.
Cependant en 1873 un professeur de droit à la faculté de Dijon trouva chez un antiquaire de cette ville un manuscrit des lettres de Mme de Sévigné en six volumes établi entre 1715 et 1719 au château de Bussy, et c’est la seule copie à peu près fidèle de l’essentiel (83 %) de sa correspondance, ses lettres à Mme de Grignan, dont les autographes ont donc été presque tous détruits sur l’ordre de Mme de Simiane. Ces lettres n’ont été publiées qu’en 1953 (cent vingt ans après leur découverte) et c’est environ la moitié des lettres adressées à Mme de Grignan.
framboiz 07
21 avril 2016 @ 00:35
Adhémar de Monteil :Le 1er à partir , mort avant la Prise de Jérusalem … Souvenirs de faculté …
DEB
20 avril 2016 @ 08:01
Merci Gérard.
Comme toujours vos commentaires sont très instructifs et fourmillent de détails intéressants.
Gérard
20 avril 2016 @ 14:52
Merci DEB et puis j’aime beaucoup Grignan, non seulement le château qui doit subir bientôt une complète restauration, mais aussi le village qui est splendide.
ROGER
19 avril 2016 @ 17:23
Ce n’est pas son chateau mais celui de son gendre,marquis de Grignan,époux sa fille bien-aimée !Elle fut enterrrée dans l’église du village située sous la terrasse du chateau et son tombeaufut profané à la Révolution puis rétabli avec qqs restes !
JAusten
19 avril 2016 @ 17:58
320 ans ! il me semblait que c’était encore hier !
C’était un peu la Jane Austen française
Alain golliot
19 avril 2016 @ 20:20
Bourguignonne comme moi, Madame, vous etes la reine des lettres francaises, je m’en suis regale et m’en regale encore. certains vous disent bas-bleu, je ne le crois pas, une Coulange, une Rabutin, vos oncles et cousins ne s’y sont pas trompes. Votre fille ne vous meritait pas. Mme de Simiane non plus. Ces Dames des lumieres (la Fayette, Mle se Scudery, EC von Pfalz-Simmern, la Palatine, meme Mme de Maintenant, comme le dirait la precedente), je vous remercie pour m’avoir distrait, interesse et comme en ces temps, chapeau bas.
kalistéa
20 avril 2016 @ 10:29
‘N’oublions pas cher A Golliot , qu’on ne peut faire l’histoire qu’avec les documents qu’on a.Les lettres (et encore ! beaucoup ont été détruites par sa petite fille Pauline de simiane , parce qu’elle les trouvait indiscrètes ) de la mère sont parvenues jusqu’à nous , mais pas les réponses de la fille :.sa correspondance à elle n’a pas été conservée , on en déduit un peu vite qu’elle était indifférente et ne répondait même pas , à des démonstrations d’affection maternelle touchantes.
De même, Diane de POitiers ayant détruit presque la totalité de sa correspondance avec Henri II , on n’a retrouvé que ses livres de comptes : On en a déduit un peu vite que ce n’était pas une femme amoureuse , seulement une femme âprement intéressée qui n’était la maitresse du roi que pour ce qu’elle pouvait en tirer de richesse.
ciboulette
19 avril 2016 @ 21:53
Madame de Sévigné était la petite-fille de sainte Jeanne de Chantal .
framboiz 07
21 avril 2016 @ 00:37
François de SALES dans la même famille !
Antoine
19 avril 2016 @ 21:56
Jane Austen est plus romanesque et dissèque admirablement le cours des sentiments. Son charme est tout en nuances et en finesse. C’est un volcan qui n’entre jamais en éruption. Mme de Sévigné se « lâche » davantage et devait être, me semble t-il, plus tempétueuse. Je suis un inconditionnel des deux et déplore que leur oeuvre ne soit pas plus importante, mais on découvre toujours quelque chose de neuf en les lisant.
Caroline
19 avril 2016 @ 22:51
Au lycee, j’ai appris un peu de littérature sur les lettres de Madame de Sévigné!
Je suis enchantée d’avoir lu les très bons commentaires de Ghislaine, de Antoine et de Gérard! Un grand merci de ma part!
kalistéa
22 avril 2016 @ 09:20
Un grand merci à Cosmo , pour ce précis de généalogie qui , on en en conviendra , laisse rêveur !…