Il y a 40 ans, le prince Charles de Belgique, comte de Flandre et régent du royaume de 1944 à 1950, s’éteignait à Ostende à l’âge de 79 ans. Pour la grande majorité des Belges, le prince était un inconnu, considérant qu’il s’était retiré de la vie publique depuis un demi siècle.
Le 10 octobre 1903, la princesse héritière Elisabeth de Belgique donne naissance au Palais du marquis d’Assche à Bruxelles Charles, Théodore, Henri, Antoine, Meinrad, deuxième fils de son union avec le futur roi Albert I.
Le bébé est prénommé en l’honneur de son grand-père maternel le duc Carl Theodor en Bavière, célèbre et philanthrope ophtalmologue munichois, frère de l’impératrice Sissi.
Lors de la Première Guerre mondiale, Charles et ses frère et sœur le futur Léopold III et Marie José qui deviendra en 1945 une éphémère reine d’Italie, sont mis en sécurité en Angleterre.
Des trois enfants du couple royal, Charles est celui qui a la sensibilité la plus fragile, l’âme d’artiste comme sa famille maternelle bavaroise. Albert I et Elisabeth traversent ponctuellement La Manche pour voir leurs enfants. Charles suit son instruction militaire au sein de la Royal Navy.
Héritier en second jusqu’en 1930 (date de la naissance de son neveu Baudouin), Charles de Belgique assiste à de nombreux événements de la Cour. En 1934, la mort inopinée de son père le roi Albert I propulse précocement son frère sur le trône. Un an plus tard, la famille connaît un nouveau deuil avec la mort accidentelle de la reine Astrid.
Les relations entre les deux frères ne sont pas proches en raison de leurs différences de caractère.
Fin des années 30, le prince Charles entame une liaison avec Jacqueline Wehrli, la fille d’un pâtissier bruxellois. Léopold III ne veut rien entendre d’un mariage. Une fille prénommée Isabelle voit le jour en 1938 à Strasbourg. Jacqueline Wehrli contracte ensuite –avec l’aide de la reine Elisabeth- une union avec Arthur Wybo, un officier de la Cour qui donne son nom à Isabelle.
Les relations entre Léopold III et Charles se tendent de plus en plus. Chacun vit dans une aile du château de Laeken. Charles fait aussi construire à Ostende à l’intérieur des terres le domaine de Raversijde. Outre des désaccords politiques, Charles ne digère pas que Léopold III se soit remarié avec Lilian Baels qui était tout aussi roturière que Jacqueline Wehrli…
Léopold III, la princesse Lilian, la princesse Joséphine-Charlotte, le prince Baudouin, le prince Albert et le prince Alexandre sont déportés par les Allemands en Allemagne puis en Autriche en juin 1944.
La reine Elisabeth a quant à elle continué à vivre à Laeken. Le prince Charles se cache dans une ferme à Sart-lez-Spa.
A libération en septembre 1944, le gouvernement rentre de Londres. Il faut pourvoir à cette vacance royale puisque Léopold III est retenu prisonnier. Les parlementaires se réunissent pour la première fois depuis mai 1940. Par 217 votes pour et 47 abstentions, Charles est désigné régent du royaume. Le parlement avalise aussi toutes les mesures prises depuis 4 ans par le gouvernement en exil.
Le testament politique de Léopold III est porté à la connaissance du gouvernement. Le souverain conteste toute une série de décisions prises au cours de la guerre et demande des excuses des ministres. C’est le début de ce que l’on appellera la « Question royale ».
Léopold III, Lilian et les princes vivront en Suisse jusqu’en juillet 1950. Un référendum est organisé. 56% des Belges souhaitent maintenir le roi Léopold III en fonction mais les scores ne sont pas identiques en Flandre, à Bruxelles et en Wallonie.
Léopold III conscient que le pays peut basculer dans la guerre civile, abdique en faveur de son fils Baudouin qui devient roi à sa majorité en juillet 1951. Dans l’intermède, Charles a été prié de déguerpir au plus vite du Palais royal de Bruxelles.
Charles se retire au domaine de Raversijde. Il a rompu tous les contacts avec Léopold III. Il se consacre à sa vie d’artiste, peignant et fréquentant un cercle d’amis. Il connaît des difficultés financières, surtout après avoir demandé la suppression de sa dotation. Il changera d’avis un peu plus tard, acculé par de mauvais placements et des dettes.
En 1965, le prince est absent aux funérailles de sa mère la reine Elisabeth. La Cour évoque des problèmes de santé.
Il présente une vingtaine d’expositions entre 1973 et 1981 sous le nom d’artiste de Karel van Vlaanderen. Il resta en contact avec sa fille naturelle Isabelle qui a été vue en 2012 lors d’un vernissage au bras du prince Laurent, preuve que la famille royale a toujours reconnu son existence. Le roi Baudouin fit en sorte que le peu qui restait au prince Charles revienne en héritage à Isabelle.
Le prince aurait contracté en 1977 une union religieuse à Paris avec Jacqueline de Peyrebrune, une union sans validité en Belgique où le mariage civil prime.
Léopold III et Charles ne se réconcilièrent jamais. Léopold III et Lilian ne vinrent pas aux funérailles nationales de Charles inhumé ensuite en la crypte royale de Laeken. Léopold III s’éteignit en septembre de la même année.
Le domaine de Raversijde a été racheté par la ville d’Ostende. On peut visiter la maisonnette du prince, très simple, encombrée d’une multitude d’objets et voir ses peintures.
Non dénué d’humour, le prince Charles passé à la postérité en tant que « régent », lâchait lors de ses conversations qu’il n’avait pas de regrets. Fils, frère et oncle de rois, il avait accepté son destin de prince et avait servi la Couronne. Il était particulièrement fier d’avoir pu par sa régence –il avait joui alors d’une grande popularité- maintenir la monarchie en Belgique au sortir de la guerre. « J’ai sauvé le brol » soulignait-il avec malice.
plume
1 juin 2023 @ 06:49
Le Prince Emmanuel de Belgique est son portrait. C’est fou.
plume
1 juin 2023 @ 06:53
Cette lamentable manie de faire déguerpir les princes du jour au lendemain de leur lieu de résidence où ils ne sont plus les acceptés pour des raisons politiques. Je me mets une seconde à leur place. Ce doit être très violent.
Philibert
2 juin 2023 @ 01:01
Oyez, oyez !
J’ai découvert une raison, parmi d’autres mais dont personne n’a jamais parlé jusqu’ici, qui a occasionné la brouille entre les deux frères.
Cette raison tient à Hubert Pierlot, premier ministre pendant toute la guerre.
Léopold III a écrit dans ses mémoires, à propos du poste de premier ministre à pourvoir en 1940 : « Alors on me présenta M. Hubert Pierlot. Le choix n’aurait pas pu être plus mauvais ». Et Léopold III détaille ensuite tout le mal qu’il pense d’Hubert Pierlot, « politicien à l’esprit étroit ».
Or, en 1948, le régent Charles a anobli Hubert Pierlot en lui décernant le titre de comte, ainsi qu’à toute sa descendance, ce qui est le maximum possible en Belgique. Et pourtant les concessions de noblesse ont été très rares pendant la régence.
Léopold III n’a pas dû apprécier, et c’est un euphémisme !
Xavier
2 juin 2023 @ 10:22
Philibert, rassurez-vous, le comte Pierlot n’a pas été à la cause de la brouille entre Léopold III et le comte de Flandre. D’ailleurs, une faveur nobiliaire n’est pas uniquement dûe à la volonté royale, loin de là.
Lady
5 juin 2023 @ 15:36
Voici deux citations intéressantes
« Au sujet d’Hubert Pierlot, Paul-Henri Spaak, ministre dans le gouvernement en exil, devait écrire : « Sérieux jusqu’à la sévérité, honnête jusqu’au scrupule, travailleur infatigable, chrétien fervent, patriote, modèle des vertus civiques, professionnelles et familiales, il était un homme de bien. »
Les propos du Roi Léopold III, dans ses mémoires, sont nettement moins tendres: « Il était susceptible, méfiant, sans souplesse et, de surcroît, borné et incapable d’un geste simplement humain. »
Qui pourrait encore nous dire lequel s’approchait le plus de la vérité ?
Je crois davantage en l’intelligence de Paul-Henri Spaak qu’en celle du roi Léopold III.
Jay
1 juin 2023 @ 07:26
On constate que dans la famille royale belge génération après génération, il y a toujours eu des normes problèmes: enfants illégitimes, mariage non désiré, mésentente entre frères et sœurs, entre belle-sœur, etc. c’est un éternel recommencement dans cette famille.
Le prince Charles dû subir les tourments de l’histoire et n’a semble-t-il pas été suffisamment remercié et quant à la famille et sa descendance. Il est assez incroyable qu’elle n’est pas été reconnue à juste titre. Malheureusement on voit que le roi Albert avait lui-même reproduit ce terrible schéma.
Lady
1 juin 2023 @ 07:31
Merci Monsieur.
Regrettable que vous n’ayez pas été l’aîné.
Lady
1 juin 2023 @ 09:35
OK.
Je pense que le prince Charles n’aurait pas agi comme son frère si vous préférez une autre formulation de ma pensée.
Commentaire plus que partagé avec Leonor.
Yannick Pichard
1 juin 2023 @ 07:46
Un homme exceptionnel qui a sauvé la monarchie après la seconde guerre mondiale!!!
Aubergine
1 juin 2023 @ 08:01
Grand’ père maternel et non paternel.
Pierre-Yves
1 juin 2023 @ 08:12
Charles de Belgique, cet inconnu …
L’article illustre combien l’absence d’affinités et les conflits peuvent surgir dans toutes les familles et qu’ils sont récurrents dans certaines.
Ca correspond assez bien à l’image que je me suis forgée de la famille de sang, qui peut être le meilleur, un cocon de protection et de sécurité indéfectible, comme le pire, un lieu de dissensions et d’incompréhensions continuelles, voire un champ de bataille.
Pelikan
1 juin 2023 @ 13:33
Commentaire très juste .
Le ”sang” ne préjuge pas des affinités, exemple vécu.
Il demeure quand même une certaine compréhension mutuelle sans doute liée à l’histoire et à l’éducation communes .
Marie-Caroline de Bretagne
1 juin 2023 @ 14:47
Commentaire fort juste @Pierre-Yves. Je partage votre sentiment.
Lunaforever
1 juin 2023 @ 08:21
Bien plus sympathique que le frère aîné, à lire ce résumé.
Une descendance grâce à sa fille ?
aubepine
1 juin 2023 @ 08:26
il a été un régent parfait ,évitant à la Belgique de se déliter ….. le remerciement de la famille royale n’a pas été à la hauteur des services rendus par le prince à son pays !
LPJ
1 juin 2023 @ 08:31
Curieux destin d’un Prince qui sut sauver la royauté en Belgique mais dont les aspirations firent qu’il fut un incompris de ses contemporains.
Après la régence il se coupa progressivement du gotha.
A noter qu’il fut le parrain du prince Charles Napoléon (né en 1950) qui lui aussi a connu un parcours en dehors des sentiers battus.
Leonor
1 juin 2023 @ 08:31
Je ne suis pas belge.
Cependant, d’après ce que j’ai lu par ailleurs, le prince Charles a exercé pendant la guerre une régence intelligente et loyale, dans des temps plus que difficiles .
Le rejet auquel il a été en butte ensuite – de la part de la famille royale plutôt que du peuple belge ? – me semble bien mal fondé.
Xavier
1 juin 2023 @ 16:09
Le prince Charles a été régent de 1944 à 1950, durant les six longues années qui ont suivi la Libération.
Il a effectivement très bien exercé sa fonction, dans des circonstances pas vraiment faciles.
Je ne crois pas qu’on peut vraiment parler de rejet. Certes, depuis l’enfance il ne s’était jamais bien entendu avec son frère aîné, le futur Léopold III; pourtant ce dernier a été très marqué par le décès de son frère, survenu un peu moins de quatre mois avant le sien propre. Les deux frères ne s’étaient plus revus depuis une dizaine d’années.
Il faut reconnaître que le prince Charles était un personnage plus que complexe, qui de lui-même s’était complètement coupé de la plus grande partie de sa famille, et de la vie officielle à laquelle il participait pourtant avant-guerre. Ce n’était certes pas un caractère très facile.
Philibert
2 juin 2023 @ 00:41
Leonor,
si le prince Charles a effectivement exercé une régence intelligente et loyale, ce fut de 1945 à 1950, et non pendant la guerre !
Leonor
2 juin 2023 @ 12:43
Vous avez évidemment raison.
Jean Pierre
1 juin 2023 @ 08:37
Que voulait dire Charles en disant: « j’ai sauvé le brol ».
J’ai bien compris que « le brol » c’était le « bordel », mais voulait-il parler de la monarchie ou de la Belgique.
Lady
1 juin 2023 @ 09:58
Les deux me semble-t-il.
Iris Iris
1 juin 2023 @ 10:11
Lady,
Oui, je confirme.
Malthus
1 juin 2023 @ 10:16
brol veut dire « truc » ou « chose » Par exemple pour dire qu’on a beaucoup de choses chez soi, on dit qu’on a plein de « brols »
Marie-Caroline de Bretagne
1 juin 2023 @ 09:07
Personnage plus qu’intéressant qui semble avoir conservé une part d’ombre. Lue il y a quelques années, la biographie du prince par Rien Emmery (publié chez Racine éditions) ne m’a pas laissé grand souvenir. À relire peut-être.
Lady
1 juin 2023 @ 09:32
Son prénom est celui de son grand-père maternel.
C’est en effet le père de la reine Elisabeth de Belgique qui était ophtalmologue.
Clémentine
1 juin 2023 @ 11:20
Son grand-père maternel était le prince Carl Theodor de Bavière, médecin réputé. Il lui doit en effet son prénom.
Lady
1 juin 2023 @ 09:43
Extrait Histoires Royales 2020
« Pour le roi Léopold III, il est impossible d’accepter l’union de son frère avec une roturière. Le 8 octobre 1938 nait pourtant à Strasbourg une enfant, Isabelle. On dit que le prince Charles aurait voulu la reconnaitre. Pour justifier la présence de Jacqueline dans l’entourage de la famille, la reine mère Elisabeth et sa fille Marie-José arrangent un mariage de convenance.
Jacqueline Wehrli épousera en 1942 un ancien officier qui travaille au palais, un certain Arthur Wybo, qui connait des soucis de santé. Il sera officiellement le père de la petite Isabelle, qui portera le nom d’Isabelle Wehrli-Wybo. Le prince Charles, bien que dans l’incapacité de reconnaitre officiellement sa fille illégitime, ne la reniera pas dans le privé. La mère d’Isabelle, mariée officiellement à Arthur Wybo, un vétéran qui servait la famille royale, avait fini par obtenir un poste, que l’on dit grâce aux relations de la famille royale, à la Générale de Banque. Elle tomba malade en 1947, et on dit que la famille royale aida à payer ses soins. Isabelle perd sa mère à l’âge de huit ans.
Bien qu’Isabelle Wehrli-Wybo et son père sont restés en contact tout au long de leur vie, les relations étaient apparemment tendues. Tous les deux sont décrits comme têtus par Jacqueline de Peyrebrune, l’épouse secrète du prince Charles qui publiera ses mémoires début des années 90. Jacqueline écrira : « De sa fille Isabelle, il n’obtint pas l’affection qu’il espérait. Elle l’appelait “le commandant” ! ». »
Philibert
2 juin 2023 @ 00:34
Le mariage de Charles avec Jacqueline de Peyrebrune, inconnu de tous jusqu’en 1990, n’est pas vraiment attesté, semble-t-il !
Xavier
2 juin 2023 @ 15:10
C’était semble-t-il le souhait du prince Charles.
Olivier Kell
1 juin 2023 @ 11:13
Le Roi Léopold ne pouvait « qu’éliminer » le frère qui avait été un régent digne alors que lui avait assez peu de qualités requises pour la fonction
Xavier
1 juin 2023 @ 16:12
Assez peu de qualité « requises » pour la fonction royale? Et de quelles qualités parlez-vous donc? Léopold III avait beaucoup de qualités, et certainement celle de ne pas se laisser dicter sa conduite par ses ministres; en cela, il ressemblait particulièrement à son père, Albert Ier.
Erato deux
1 juin 2023 @ 12:20
Combien de foi il eut été et il serait mieux que le cadet soit l’ aîné !
Le portrait d’ un homme, moderne, à sa manière et qui fut un régent de valeur.
Menthe
1 juin 2023 @ 12:59
Orgueil, rancune et susceptibilité dans cette famille.
Pelikan
1 juin 2023 @ 13:22
N&R nous parle de temps en temps de cet homme non seulement respectable mais sans doute estimable (je ne connais de lui que ce qui s’en dit ici), j’ai l’impression qu’il avait une grande force de caractère pour s’accommoder de cette retraite discrète une fois son devoir accompli .
Mayg
1 juin 2023 @ 13:27
Donc le roi ne veut pas que le prince Charles épouse une roturiere, par contre lui il ne s’est pas gêné pour le faire…
Lady
5 juin 2023 @ 15:17
C’est bien cela Mayg et tout comme lui le mariage religieux d’abord !
Le prince Charles ne s’est apparemment pas marié civilement.
Greg van N
1 juin 2023 @ 13:39
J’ai sauvé le brol !!! Excellent, un bon vieux Belge !!!
Perlaine
1 juin 2023 @ 13:58
Encore un spare sacrifié pourtant il a été un prince loyal et apprécié par les gens sensés de son pays .
beji
1 juin 2023 @ 15:34
Dans cette génération aussi la reine Elisabeth avait un fils préféré,Léopold.Je ne comprends pas qu’on puisse avoir une préférence pour un de ses enfants,des affinités,oui mais une préférence est quelque chose que je ne conçois pas,et que nous n’avons jamais pratiqué avec nos enfants.
beji
1 juin 2023 @ 15:38
J’avais lu que le prince Charles était amoureux d’une fille de pâtissiers dont il avait eu une fille s’agissait-il de Jacqueline Wehrli et de leur fille sabelle ?
amment
1 juin 2023 @ 16:56
Le Régent était très supérieur (intelligence politique notamment) que Léopold. Il a été méchamment écarté par jalousie.
Anne-Cécile
1 juin 2023 @ 17:56
Malgré les indéniables qualités d’Albert et Elisabeth (qui par la suite su évoluer plus favorablement envers ses cadets en leur reconnaissant des circonstances atténuantes à certaines occasions avant de se reconnaître en sa fille surtout), il ne faut pas passer sous silence de criants manquements parentaux (et certains jugements de valeur sur la Belgique et les Belges qui laissent supposer que leurs princes se sentaient par essence supérieurs à leur trône)..
Elisabeth ne voulait que des fils et surévaluait comme son cher Albert leur aîné si docile Léopold, brillant par certains côtés cependant. Si elle put être très révoltée avec raison de certaines injustices faites à son fils Leopold à l’occasion de la débâcle belge et le choix de ne pas faire empirer vainement une situation désespérée, elle est complètement passée à côté des sérieux problèmes de personnalité et d’opinion de son aîné et des évidentes facilités intellectuelles et morales de son fils cadet, qui était en réalité aussi brillant voire plus que son frère, un caractère fort aussi certes mais beaucoup plus apte à composer, beaucoup plus tolérant.
La régence brillamment réussie de Charles a été bien trop difficile à accepter de ses proches qui lui avaient toujours dénigré des qualités et un sens du devoir. Cela aurait entraîné une remise en question trop profonde: relecture plus correcte de l’Histoire, des relations inter-personnelles, acceptation du changement de société etc…
Xavier
2 juin 2023 @ 15:14
Les relations entre le reine Elisabeth et son second fils n’ont jamais été paisibles, loin de là. Même si ce fût elle qui insista pour que la Régence soit confiée au comte de Flandre en 1944, plutôt qu’à elle-même, comme l’idée avait traversé l’esprit de quelques-uns à l’époque.
Pour le reste, analyser les relations entre les membres d’une famille royale, nés vers 1870 pour les parents, et vers 1900 pour les enfants, à travers un prisme psychologico-sociologique de 2023 me semble plus qu’audacieux….
Mademoiselle Héloïse
1 juin 2023 @ 19:09
Ca me désole ,
aujourd’hui j’ai écouté les médias francophones et AUCUNE mention du nom du Regent …
il y a un trou spatio-temporel autour de lui.
Déjà enfant je me souviens que notre maîtresse d’école de quatrième primaire ( j’avais 8/9 ans) nous avait fait retenir plusieurs faits sur la royauté et nous avait gentiment dit :lui ce n’est pas la peine de retenir son nom……misère!
Yannick Pichard
2 juin 2023 @ 14:12
Quel dommage! Heureusement que le gouvernement de l’epoque a décidé des obsèques nationales en remerciement de son dévouement à son pays et à la Monarchie!
Xavier
2 juin 2023 @ 15:16
Le même phénomène de rejet ou de réécriture de l’Histoire s’est également produit et se produit toujours pour son frère Léopold III, en lien direct avec les appartenances politiques de l’enseignant.