Il y a 95 ans ce 15 octobre 1922, Ferdinand et Marie de Roumanie étaient couronnés roi et reine de Roumanie à Alba Iulia en Transylvanie. Le roi Ferdinand (1865-1927) avait succédé à son oncle le roi Carol I en 1914 mais en raison de la Première Guerre Mondiale, il n’y avait pas eu de cérémonie de couronnement. (Copyright photo : site de la famille royale de Roumanie)
Muscate-Valeska de Lisabé
16 octobre 2017 @ 08:17
Mais…ce n’est même pas un »anniversaire »rond…
Zorro
16 octobre 2017 @ 09:20
Ce couronnement à Alba Julia était surtout destiné à prendre possession de la Transylvanie, province hongroise roumanophone accordée par le traité de Trianon à la Roumanie en 1920, et proclamer à la face du monde la naissance de la Grande Roumanie. Alba Julia était la capitale historique de l’ancienne principauté de Transylvanie.
Olivier d'Abington
16 octobre 2017 @ 13:08
Cher Zorro,
Il serait approprié de « re-contextualiser »!
La Transylvanie avait obtenu son autonomie pendant des siècles (principauté autonome, comme l’est encore Monaco), tout en ayant accepté (contre mauvaise fortune bon coeur) de s’assujettir au royaume de Hongrie qui détenait officiellement le pouvoir.
Alors que dans la région, en réalité, les Hongrois étaient très minoritaires (35%, contre 55% de Roumaines et 10% de Saxons).
C’est après 1867, que la Transylvanie est mise sous la coupe du pouvoir Hongrois définitivement (abolition de la principauté), contre son gré, évidemment.
Et la création du royaume de Roumanie en 1881 a provoqué un renouveau de la volonté d’autonomie de la région, à défaut d’indépendance.
Cependant, le pouvoir Austro-Hongrois ayant décidé de lancer une campagne ultra-nationaliste anti-roumaine au début du 20e siècle, et qui s’intensifie avec la Grande Guerre, la Transylvanie demande alors à devenir une région de la « grande Roumanie » et les voix réclamant l’indépendance se font de plus en plus nombreuses.
La Transylvanie (du moins sa majeure partie) souhaitait donc être rattachée au royaume de Roumanie depuis longtemps, lorsque le traité de Trianon autorise le rattachement en 1920 (confirmant en réalité une reconnaissance déjà officialisée lors du traité de Saint-Germain-en Laye en 1919, qui adoubait, par la même occasion le rattachement de la Bucovine et de la Bessarabie).
Résumé comme vous le faites, on pourrait croire que c’est le pouvoir royal roumain qui a colonisé la région, contre la volonté de la Transylvanie elle-même (alors qu’en fait elle souhaitait appartenir à la Roumanie).
Zorro
17 octobre 2017 @ 10:49
Si nous nous replaçons dans le contexte de la Double Monarchie austro-hongroise au tout début du 20e siècle (avant la Première guerre mondiale), la volonté d’autonomie des transylvains roumanophones était purement théorique et somme toute assez confidentielle. N’oublions pas que la Double Monarchie austro-hongroise était toujours une grande puissance et, contrairement à ce que l’on pense, était loin de s’évaporer. Rappelons à cet égard que, en 1908, l’Empire avait imposé internationalement l’annexion de la Bosnie-Herzégovine, pourtant peuplée à grande majorité de Serbes.
Par ailleurs, la Transylvanie sous « domination hongroise » était un pays riche et beaucoup plus développé que la Valachie ou la Moldavie. Trois siècles d’ « enculturation » habsbourgeoise étaient passés par là. Détail qui n’en est pas un : toutes les lignes de chemin de fer de l’Empire convergeaient vers Budapest et Vienne. L’Empire tenait ensemble grâce à une intégration et organisation économique efficace (Bohème industrielle, la Hongrie agricole).
Ce n’est qu’au cours de la Première guerre mondiale et sous les coups des restrictions et de la propagande où tous les coups étaient permis que le sentiment national s’est développé (mais artificiellement). En 1916 et après la défaite cinglante de la Roumanie face aux troupes des Empires centraux, les roumains de Transylvanie filaient droits. Les « élites » roumaines de Transylvanie ont proclamé l’Union de la Transylvanie à la Roumanie seulement à l’automne 1918, quand l’Autriche-Hongrie s’effondrait. Et seulement parce que les Etats-Unis (entrés en guerre en 1917 seulement) entendaient mettre en pratique les fameux 14 points du Président Wilson, la nouvelle feuille de route au niveau international qui convenait particulièrement bien aux objectifs de guerres (plus exactement des butins de guerres) des Alliés.
Dès lors, le Traité de Trianon de 1920 sanctionne le fait établi en accordant la Transylvanie à la Roumanie et le Traité de Saint-Germain en Laye de 1919, la Bucovine.
L’annexion de la Bessarabie n’a pas été sanctionnée par un traité de paix, étant donné que la Russie avait signé un Armistice avec les Empires centraux en 1917 et que dès lors, la jeune URSS n’avait pas été conviée à la Conférence de Paix de Paris. AL Bessarabie était le ventre mou de la politique étrangère roumaine car cette annexion était considérée par Moscou comme « illégale ». En 1945 d’ailleurs, la Bessarabie deviendra la RSS de Moldavie.
Mon résumé dit exactement ce qui s’est passé : le couronnement d’Alba Iulia sanctionnait le rattachement de la Transylvanie à la Roumanie acté par le Traité de Trianon et ainsi la naissance de la Grande Roumanie (pays ayant doublé sa superficie d’origine et devenu « client » de la France, qui, c’est une autre histoire, sera incapable de maintenir le système d’alliance de revers anti allemand qu’elle avait mis en place sans en avoir les moyens).
Trajan
17 octobre 2017 @ 20:56
Zorro,Malheureusement, vous avez tous trop de revendications:vous émettez des jugements de valeur, faites des déclarations non fondées,erroné, injurieux pour un peuple, le peuple roumain!Vous êtes un apologiste du révisionnisme de bas niveau!
Il est très clair pour qui connaît l’histoire, que vos affirmations ont une forte tentation politique. Il n’y a pas lieu d’entrer dans une polémique avec quelqu’un aussi mal intentionnée que vous!
Olivier d'Abington
18 octobre 2017 @ 09:12
Merci cher Trajan,
Parce qu’à force de devoir rectifier les fausses assertions, les demi-vérités et autres fausses informations qui circulent dès qu’il s’agit de la famille royale de Roumanie, cela devient épuisant…
Zorro
18 octobre 2017 @ 09:47
Trajan,
Je suis désolé si je vous ai heurté mais les faits sont les faits et ce n’est pas ma faute s’ils se heurtent à votre vision romantique du roman national(iste) tel qu’enseigné dans les manuels officiels d’histoire.
Je ne dis pas que les Valaques sont corrompus et sous-développés, je dis que beaucoup de Transylvains considéraient en 1918 les Valaques comme corrompus et sous-développés. C’est un fait. C’est exactement si vous vous me disiez à moi qui suis Belge francophone que les Flamands considèrent les wallons comme fainéants et profitant du système. C’est un fait. Wallon, je ne me considère pas comme fainéant et profitant du système mais je sais que les Flamands ont cette image profondément ancrée et qui ne correspond nécessairement pas à la réalité. Vous saisissez la nuance ?
J’ajoute que si la Roumanie ne s’était pas rangée du côté des Alliés en 1916, probablement jamais la Transylvanie ne serait (re)devenue roumaine. En effet, les Alliés avaient promis à la Roumanie que s’ils entraient en guerre contre les Empires centraux, la Transylvanie serait accordée à la Roumanie comme « récompense ». Et c’est exactement la raison qui a poussé les Roumains à entrer en guerre du côté des Alliés.
Enfin, je suis docteur en histoire et spécialiste de la politique étrangère des pays d’Europe centrale durant l’entre-deux—guerres. J’ai participé à l’inventaire et à l’archivage de la correspondance francophone du Ministre roumain des Affaires étrangère Nicolae Titulescu. J’ai d’ailleurs écrit des articles dans la Revue d’Histoire roumaine et dans la Revue d’Etude balkanique. Donc, je suis en mesure d’affirmer que je sais de quoi je parle, ne vous en déplaise…
Zorro
17 octobre 2017 @ 11:33
35% de Hongrois, je n’appelle pas ça « très » minoritaire.
Parmi les 55% de roumanophones, tous n’étaient pas pour le « rattachement » à la Valachie-Moldavie. Beaucoup de Transylvains considèr(ai)ent Les Valaques comme ultra corrompus et socio-culturellement moins développés.
Trajan
19 octobre 2017 @ 17:29
Zorro,Je ne suis pas du tout impressionné par les titres scientifiques que vous énumérez!Je ne pense pas qu’il soit approprié de présenter nos études, mais vous m’avez provoqué.Pour votre information, vous devez savoir que j’ai des études d’histoire à l’Université de Bucarest, j’ai un doctorat en relations internationales de la Roumanie pendant l’entre-deux-guerres.
D’après ce que vous avez écrit, on peut voir à quel point vous êtes méchant ou dans le meilleur cas,les information que vous avez sont erronée!Vous êtes très loin des réalités roumaines!!!Vous parlez de la «vision romantique» de l’histoire;vous permettant même un jeu de mots offensants pour moi.
Vous utilisez la notion de « valaques »;si vous connaissez tellement d’histoire, en général, et l’histoire des Roumains en particulier,tu devrais savoir que la notion de « valaque », »Valachie »,sont complètement inutilisés par les Roumains. Ils ne sont utilisés que par des étrangers,à partir du début du Moyen Age, lorsque sont faits les premières références écrites sur la Romanité de l’Europe de l’Est.
Jamais un roman de Transylvanie ou d’une autre province historique roumain n’utilise pas la notion de valaque!
Vous faites référence aux Wallons en Belgique(Je vous donne quelques conseils, ne faites pas d’analogies,sont risqués et inadéquats!), pour votre information je me permets de vous rappeler l’étymologie du mot « valaque »:
Selon O. Bloch10, l’origine de Valaque est Walh, nom par lequel les Germains (et notamment les Goths lorsqu’ils sont entrés en contact avec le monde romain) désignaient les locuteurs celtiques, puis latins et romans (dans le Norique par exemple). Walh lui-même, toujours selon O. Bloch vient, semble-t-il, des Volques, peuple celtique avec lequel les Germains furent en contact sur leurs marges méridionales, et signifiait en germanique « étranger ». Il est possible que Walh et Volques soient reliés, à travers les langues indo-européennes à वल / vala signifiant personne en sanskrit.
Selon R. Rohlfs11, Walh- a également donné Galles (pour Wales) et Gaule (Walha) en français d’oïl, car dans cette langue l’élément wa- initial et l’élément -alh aboutissent respectivement ga- (*wardan > garder, *waidanjan > gagner) et -aule (salha > saule): Gaule n’est donc pas issu du latin savant Gallia qui en français courant aurait donné *Geaille, Jaille (car les latins ga- initial et li devant voyelle donnent en langue d’oïl respectivement ja- ou gea- comme dans galbinum > jaune, gaiium > geai ou gabatam > jatte, et -ill comme dans alium > ail ou filiam > fille). Ce mot a également donné les mot Wallon et Wallonie dont la région fut l’une des zones frontières entre les anciens territoires celtes et germaniques (voir l’Histoire du terme Wallon).
Je regrette que je ne maîtrise pas le français pour vous dire tout ce que vous devez savoir….
Trajan
16 octobre 2017 @ 19:33
Zorro,On ne peut pas poser la question d’une »province hongroise roumanophone ».La Transylvanie était, au Moyen Âge, un État dirigé par un voïvode, puis une principauté autonome sous la suzeraineté des rois hongrois.A la fin du XVIIe siècle, la Transylvanie fut annexée par l’Empire autrichien.Ce n’est qu’en 1867, lorsque l’Empire austro-hongrois fut formé, que la Transylvanie fut annexée par la Hongrie.
Le traité de Trianon reconnaît la décision des Roumains du 1er décembre 1918,adopté à Alba Iulia,par laquelle la Transylvanie s’unit au Royaume de Roumanie.
Bien amicalement!
Margaux ?
16 octobre 2017 @ 19:38
Absolument, cette remarque est pertinente. Il n’y aurait pas eu cette « question transylvaine » et le besoin conséquent d’affirmer l’autorité du roi, il n’y aurait pas eu de couronnement, ni à Alba Iulia, ni ailleurs.
Olivier d'Abington
17 octobre 2017 @ 14:27
Chère Margaux,
Désolé, encore une fois, mais le commentaire de Zorro est loin d’être objectif (ni « historique »), puisqu’il n’a absolument pas remis en perspective la situation de la Transylvanie avant que celle-ci ne soit annexée par l’Autriche-Hongrie.
La Transylvanie n’a pas du tout été annexée par la Roumanie (contrairement à ce que son commentaire laisse entendre), elle a volontairement rejoint la Roumanie parce qu’elle le souhaitait depuis longtemps.
Le couronnement a donc eu lieu dans la région afin de rappeler qu’elle appartenait bien à la « Grande Roumanie » (et absolument pas pour imposer le joug roumain sur une région « colonisée »…).
Margaux ?
17 octobre 2017 @ 19:45
Olivier, ne soyez pas désolé. Je ne dis pas que l’analyse de notre collègue est juste. Je sais bien que la Transylvanie souhaitait son rattachement à la Roumanie, et je trouve ça normal. Je mettais juste en exergue le point selon lequel, si cet évènement n’avait pas existé, ce couronnement ne se serait pas tenu à Alba Iulia, et peut-être pas tenu tout court.
Olivier d'Abington
18 octobre 2017 @ 09:09
Chère Margaux,
Alors, vu sous cet angle, nous sommes d’accord. ;-))
Guy Coquille
18 octobre 2017 @ 08:18
La Transylvanie était une région habitée par des peuples divers, hongrois, sicules et valaques. Lorsque cette ancienne principauté a été conquise par les Habsbourg, c’était pour les arracher à la domination turque, qui n’a pas laissé beaucoup de regrets. Le gouvernement des Habsbourg, malgré des velléités de magyarisation par les autorités transleithaniennes, s’avéra relativement respectueux des particularismes slaves et pendant la I° guerre mondiale, les troupes roumanophones n’ont pas manifesté de désir de révolte contre leurs officiers. Du reste, plusieurs généraux de la double monarchie appartenaient à cette nationalité. Car l’Empire autre-hongrois était fondamentalement multinational. Il en fut tout autrement du gouvernement roumain qui opprima la minorité hongroise comme le gouvernement serbe opprima les minorités hongroises du sud Banat et les croates. Aujourd’hui, il suffit de visiter les parties magyarophones de la Transylvanie pour constater l’hostilité des populations. Ce n’est pas « la Transylvanie » qui voulait se rattacher à la Roumanie, mais tout au plus une partie des transylvaniens. Toute cette région est la proie du même mal, auquel la monarchie danubienne avait apporté des réponses assez satisfaisantes.
teddy
29 octobre 2017 @ 20:34
la couronne de la reine marie de roumanie à été detruite et il en reste une copie en vermeil
Caroline
16 octobre 2017 @ 11:03
On peut admirer de près ces diadèmes dans le site ‘ Bijoussimo ‘ ! ( avec la permission de notre Régine)
Merci à Huguette, la gérante de ce site !
framboiz 07
16 octobre 2017 @ 23:55
Quelle date , SVP ?La couronne du Roi semble étrange !
Antoine
17 octobre 2017 @ 09:15
S’il n’y avait que la couronne… Une tête à jouer « Ubu roi » !
Olivier d'Abington
17 octobre 2017 @ 14:23
Cher Antoine,
Avant de faire des commentaires inutiles, allez donc réviser toutes les réformes qu’a introduites le roi Ferdinand pour améliorer la Roumanie (ainsi que celles apportées par la reine Marie) et on en reparle…
Zorro
20 octobre 2017 @ 10:54
Pourriez-vous énumérer les réformes qui ont été prises sur initiative du roi Ferdinand et de la reine Marie ?
Sans dénigrer nullement la famille royale roumaine, il faut rendre à César ce qui appartient à César. Le roi Ferdinand avait certes un pouvoir d’initiative, mais ce sont les partis politiques et les hommes politiques qui ont fait les réformes en Roumanie : Brătianu, Ionescu (Parti libéral), Maniu (Parti national paysan), etc.
Clément II
18 octobre 2017 @ 00:19
« Une tête à jouer « Ubu roi » ! »
Vous pourriez substituer l’artiste principal.
Votre propos n’a d’égal que votre ignorance du sujet.
Antoine
18 octobre 2017 @ 09:23
Vous n’ignorez pas qu’Ubu était grand amateur d’andouille. Il vous aurait aimé…
Antoine
18 octobre 2017 @ 09:49
Merci à Mme Salens de supprimer mon commentaire ci-dessus. Tout le monde n’a pas le sens de l’humour (surtout à la Jarry) et il serait perçu comme insultant.
Laurent F
16 octobre 2017 @ 11:37
Ce fut le seul couronnement de la Roumanie des hohenzollern. Très théâtral
Olivier d'Abington
17 octobre 2017 @ 14:29
Cher Laurent F,
Vous connaissez un couronnement qui ne soit pas théâtral??
Vous en avez déjà vu??
Pas moi.
Kalistéa
16 octobre 2017 @ 12:11
en ce temps-là la famille royale de Roumanie avait déjà le sens de la pub et du décorum !
Alinéas
16 octobre 2017 @ 13:57
Zorro,
Merci beaucoup pour ces quelques lignes sur l’histoire de la Roumanie qui viennent en plus de l’article précité avec une belle photo en noir et blanc.. Bonne journée.!
Alinéas