Du 9 juin au 13 septembre 2015, le musée Thyssen Bornemisza de Madrid présentera l’exposition « Zurbaran, una nueva mirada » (Zurbaran, une nouvelel perspective). Francisco de Zurbaran est ce peintre du siècle d’or que les Espagnols adorent et dont le style austère et sombre finit par se rapprocher des maniéristes italiens. Mais son oeuvre n’a pas toujours éte appréciée à sa juste valeur alors qu’il est l’égal d’un El Greco ou d’un Velasquez ou d’un Murillo. Le show madrilène devrait remettre en perspective son génie pictural. C’est la reine Sophie qui l’inaugurera. (Merci à Bertrand Meyer)
jo de st vic
22 avril 2015 @ 08:59
Magnifique et encore plus au fond de l Estramadure sauvage , a Guadalupe, LLerena..etc..
Camille Gilbert
22 avril 2015 @ 10:41
Rien que l’image de présentation me donne envie d’y aller!
Caroline
22 avril 2015 @ 21:58
Férue de culture,la reine Sofia d’Espagne est passionnée par l’art et la peinture!C’est parfait qu’elle inaugurera cette exposition!
Gérard
23 avril 2015 @ 11:46
On dit que sainte Casilda, dont nous voyons ici le portrait, était fille d’Aldemon ou Al-Mamūn, émir de Tolède, ou du gouverneur de Cuenca, Ben Cannon, du temps que Tolède était la capitale religieuse de l’Espagne islamique. La jeune fille n’était pas encore convertie, mais elle apportait du pain aux prisonniers chrétiens et des plis de son tablier tombèrent des roses quand son père la réprimanda. Il lui reprochait d’apporter de la nourriture aux prisonniers, elle répondit que c’était des roses et le miracle s’accomplit. Selon d’autres versions c’est aux soldats qu’elle répondait. C’est ce moment qu’a représenté Zurbarán. De tels miracles sont aussi attribués à sainte Élisabeth de Hongrie (on connaît un autre tableau du même peintre qui représenterait sainte Élisabeth mais avec des vêtements moins recherchés) et à sainte Godeliève.
Après sa conversion la princesse aurait vécu à Burgos et aurait été martyrisée à près de 100 ans en 1087 ou vers 1050. Sa fête est célébrée le 9 avril.
On a parfois dit que ce tableau représentait Élisabeth de Hongrie mais le diadème ne correspond pas avec celui qui est généralement celui de la princesse Élisabeth (voir en particulier la Sainte Élisabeth de Thuringe ou de Hongrie de Francisco de Zurbarán au Musée des Beaux-Arts de Bilbao).
La robe de Casilda est en velours de brocart. Le manteau est de taffetas de soie, avec un dégradé de pourpre et complété avec des points d’Espagne de dentelle de fil d’or. En bas la bordure est brodée d’or, avec des perles, des émeraudes et des rubis ou des grenats. La jupe est damassée.
Le tableau a été peint vers 1630-1635 par celui que le roi Philippe IV appela « le peintre du Roi et le roi des peintres », et le modèle fut une dame de la cour. Il était conservé dans un couvent de Séville. Le maréchal Soult qui n’était pas trop regardant comme on le sait, l’emporta d’Espagne et le deuxième duc de Dalmatie le vendit avec d’autres biens de la succession en mai 1852 à Paris. Il fut acheté par Tanneguy comte Duchâtel, ancien ministre et grand collectionneur (1803-1867). Il passa ensuite à Sir William Cornelius van Horne (1843-1915), de Montréal, pionnier des chemins de fer canadiens, en 1913, puis en 1979 au baron Thyssen-Bornemisza.
On connaît un autre tableau du même peintre sur le sujet mais où la sainte porte des vêtements moins recherchés, ce tableau est conservé au Prado. On ne sait pas exactement s’il représente Casilda ou Élisabeth.
Dans les deux cas on admire le calme et la sérénité de la jeune femme ainsi que la détermination de son regard.
À propos des pillages de Soult rappelons le vol ou réquisition de L’Immaculée Conception de Murillo appelée aussi L’Immaculée des Vénérables ou L’Immaculée Soult qui avait été commandée en 1678 par Don Justino de Neve pour l’un des autels de l’Hôpital des Vénérables de Séville et qui donc, pendant la guerre d’Espagne, a été emportée à Paris en 1813 par Jean de Dieu Soult dont les héritiers en 1852 l’ont vendu à l’État français pour 615 300 francs or.
Elle a été exposée pendant près d’un siècle au Louvre, et a rejoint le Musée du Prado dans le cadre d’un échange entre œuvres d’art entre les gouvernements espagnol et français en 1941. Elle a été échangée avec une réplique du Portrait de Marie-Anne d’Autriche par Vélasquez. Marie-Anne d’Autriche était la nièce et épouse de Philippe IV.