Très intéressant ouvrage « L’extraordinaire hôtel Païva » revient sur cette demeure somptueuse construite au bas de l’avenue des Champs-Elysées (au n°25) par Esther Lanchman devenue par mariage marquise de Païva puis qui épousa le comte Guido Henckel von Donnersmarck. Construite netre 1856 et 1865, la demeure avait coîté à l’époque pas moins de 10 millions de francs or !
« L’extraordinaire hôtel PaÎva », Collectif, Les Arts décoratifs, 2015, 208 p.
guewagram
29 octobre 2015 @ 09:11
Cet hôtel particulier situé sur les Champs Élysées est un témoignage de la vie des grandes courtisanes et de leur entourage , également un exemple de mélange de styles surprenant. A voir!
Pierre-Yves
29 octobre 2015 @ 09:21
Présentement siège du Travellers Club. Très intéressant à visiter.
Sortie du caniveau, la dame s’est révélée avoir, en même temps que des moyens conséquents de beauté richement monnayée, un goût assez sûr. Comme quoi …
Zeugma
29 octobre 2015 @ 09:38
Émile Augier : « Comme la vertu, le vice a ses degrés » …… (On était cultivé et spirituel à cette époque … )
Gérard
30 octobre 2015 @ 10:11
Le meilleur moment est dans l’escalier, dit-on.
Francois
29 octobre 2015 @ 11:37
L’amour a ses degrés disait on
Ce qui est devenu aujourd’hui le traveller’s club fut un temple
De l aboutissement du luxe excessif outrepasse exagéré
Que permettait les fortunes d’alors
En l’occurrence celle du comte Enckel de Donnersmark
On n’aime ou pas on déteste ou on admire mais on ne reste pas indifférent
Et ne pas oublier que c’est le dernier hotel particulier intact de cette facture encore
En place et heureusement classe sur les Champs Elysées
Gustave de Montréal
29 octobre 2015 @ 11:39
L’évolution d’une juive polonaise, comme avait dit Dumas fils au sujet de cet hôtel. « c’est presque fini, il ne manque que le trottoir. »
Caroline
29 octobre 2015 @ 11:56
Allez admirer tout sur cet extraordinaire hotel abritant le Travells Club chez Tonton Google!
Merci pour ce beau livre richement illustré!
Gérard
29 octobre 2015 @ 14:08
Elle n’eut que deux enfants : Antoine Villoing, né à Moscou en 1837, qui mourut en 1862 à l’âge de 25 ans de tuberculose à Paris et qui était le fils issu de son mariage avec un tailleur d’habits François Hyacinthe Antoine Villoing. Elle s’était mariée à Moscou où elle habitait avec ses parents réfugiés juifs polonais et où cet ancien soldat de l’armée de Napoléon était demeuré pour y exercer son métier après la débâcle ; un an après Esther, car tel était donc son prénom, s’enfuit en laissant son fils, son mari et ses parents qui élevèrent l’enfant. Elle pourvut à l’éducation de l’enfant mais ne le revit jamais. François avait bien tenté un rapprochement et était revenu de Russie mais elle ne voulut pas le reprendre et le malheureux mourut peu après, le 15 juin 1849.
Elle eut aussi une fille d’Henri Herz, pianiste, compositeur et professeur de musique (1803-1888), son premier amant célèbre, Henriette Herz qui mourut vers 12 ans en 1859.
Dans la même veine que ce que disait Dumas fils, le Figaro avait écrit : « Bien que l’hôtel ne soit pas encore aménagé, Madame la Marquise de Païva peut s’y installer ; le trottoir vient d’être terminé… »
Les frères Goncourt dans leur journal écrivaient à propos de Donnersmarck : « Le Monsieur, je le regarde, c’est un gandin de Biélorussie avec sa raie au milieu de la tête et le sourire bête de ses millions. »
JAusten
30 octobre 2015 @ 19:59
ah ces traits d’esprit d’antan …. C’était toujours dit d’une telle charmante façon qu’il était peut-être difficile d’en prendre ombrage
bianca
29 octobre 2015 @ 14:38
Il y a eu cette année, il n’y a pas très longtemps une émission télé sur ce personnage et cet hôtel particulier, fort intéressante !!!
bianca
29 octobre 2015 @ 14:39
Je vais rendre visite à Tonton Google pour lire en détail ou revoir cela !
Merci Caroline !
Gérard
29 octobre 2015 @ 16:02
Il a été prétendu que notre héroïne s’était mariée à Herz à Londres avant la mort de son premier mari et en ce cas elle aurait été bigame. La fille issue du couple a été immédiatement confiée aux parents de Herz.
Alain Golliot
29 octobre 2015 @ 19:12
On disait aussi « qui paye y va » et les Goncourt disaient que c’était « le Louvre du c.. »…Thérèse Lachmann n’en finit pas moins.duchesse Henkel von Donnersmarck… Mais je j’ajouterai pas Respects…
Gérard
30 octobre 2015 @ 10:11
Elle a fini comtesse. Ce n’est qu’après son décès que son mari est devenu prince et d’ailleurs le serait-il devenu si elle avait toujours été vivante ?
Cristaline
30 octobre 2015 @ 20:53
En suite d’une séparation de conte est-ce
échappant à du duche est-ce
il a réputation avoir épousé une pince sans monseigneur c’est.
Gérard
29 octobre 2015 @ 19:51
Karl Lazarus, comte Henckel von Donnersmarck et son épouse la comtesse Julie von Bohlen furent notamment les parents de Guido (1830-1916) qui devait après la mort de sa première épouse être créé dans le royaume de Prusse prince (Fürst) von Donnersmarck le 18 janvier 1901. Après la mort de celle-ci en 1884 il se remaria en 1887 avec une jeune fille de la noblesse russe Katharina Slepzow (1862-1929) de laquelle il eut ses deux enfants dont l’aîné Guido Otto (1888-1959) fut le deuxième prince et se maria avec la princesse Anna zu Sayn-Wittgenstein-Berleburg (1884-1963). Le fils de Guido Otto, Guido (1909-1976), le troisième prince, épousa Lily von Dziembowska (1916-2005) et fut le père de l’actuel prince : Guidotto, né en 1940, époux de Gerlinde Urban (1943-1999). Ils sont les parents d’Anna, née en 1973, de Katharina, née en 1976 et de Guido Alexander, né en 1979.
Cette famille d’origine allemande se trouve d’abord en Silésie et spécialement à Szepes (ou Zips, aujourd’hui en Slovaquie). L’empereur et roi de Hongrie Sigismond de Luxembourg accorda aux frères Peter, Jakob et Nikolaus Henckel de Quintoforo le 1er août 1417 à Constance, des armoiries qui furent confirmées avec la noblesse hongroise pour la famille « de Quintoforo, aliter des Donnersmarckh » le 27 avril 1593. C’était une famille de commerçants et de banquiers et Lazare Ier Henckel von Donnersmarck reçut le 26 février 1607 à Prague la confirmation de la noblesse autrichienne. Lazare Il fut créé baron de Gfell et Vesendorff en 1615 par l’empereur Ferdinand II. La famille reçut le titre comtal portant sur son fief de Donnersmarck le 29 juillet 1651 à Innsbruck de l’archiduc Ferdinand Karl comte du Tyrol, dans les terres héréditaires des Habsbourg, et l’empereur Léopold Ier accorda le même titre dans le royaume de Bohême à Vienne le 5 mars 1661.
Au début du XXème siècle, la famille était la deuxième plus riche en Prusse après les Krupp. Ils avaient beaucoup investi dans l’industrie et les aciéries spécialement. Ils perdirent beaucoup de leur fortune en 1945 avec l’arrivée des forces ukrainiennes en Silésie.
Outre les deux fils qu’il eut de son deuxième mariage le premier prince eut un fils naturel de Rosalie Coleman, Odo Deodatus Ier Tauern (1885-1926), ethnologue, qui mourut dans un accident de montagne laissant une veuve et quatre enfants.
Danielle
29 octobre 2015 @ 21:16
Plusieurs reportages TV ont été consacrés à cet hôtel au passé inoubliable.
Cristaline
30 octobre 2015 @ 21:08
Difficile d’évaluer le confort des salons de sophilogies.
Gérard
30 octobre 2015 @ 18:27
C’est à Baden que Pauline Thérèse Lachmann rencontra à la fin des années 1840 Albino Francisco de Araújo de Paiva (1824 ou 1827-1872). Il était né à Macao et il était l’héritier de deux familles portugaises qui avaient de gros intérêts dans cette colonie et qui auraient fait fortune dans le commerce de l’opium notamment.
Il était fils d’Albino Gonsalvez de Araújo et de son épouse née Mariana Vilência de Païva. Tous deux étaient semble-t-il roturiers et n’avaient pas de titre mais peut-être a-t-on cru du fait du nom de sa mère qu’ils étaient liés à José vicomte de Païva, ministre du Portugal à Paris dans les années 1850 et mari de Carlotta de Oliveira Maia, on disait qu’ils étaient cousins éloignés, ce qui ne semble pas être le cas. De fait tout le monde appelait Albino le marquis de Païva et d’Araújo. Il aurait d’ailleurs été attaché à la légation de Portugal.
Deux ans après, une fois son premier mari mort, Thérèse épousa religieusement à Notre-Dame de l’Assomption de Passy le 5 juin 1851 Albino. Il semblerait donc qu’elle lui ait donné son congé dès le lendemain selon les Mémoires du comte Horace de Viel-Castel. Il respecta le contrat de mariage, lui laissa 40 000 £ et tous les meubles de leur maison de la rue Rossini et rentra au Portugal.
Ils se séparèrent de corps et de biens. Plus tard quand elle voulut se remarier elle aurait demandé la nullité canonique de son mariage et, paraît-il, au motif assez étrange de consanguinité si l’on en croit la chronique. Quelle consanguinité pouvait-il y avoir entre une épouse juive polonaise et un mari catholique
portugais ?
Cependant le marquis revint à Paris, il joua beaucoup selon son habitude, mena la grande vie et se trouve dès lors ruiné. Finalement il se tira une balle dans la tête à Paris le 9 novembre 1872 et c’est ainsi que la marquise devint veuve une deuxième fois. L’instance canonique pouvait s’arrêter et la veuve pouvait alors plus librement encore mener la grande vie comme elle l’avait connue avec Antoine X Alfred Agénor de Gramont, duc de Guiche, puis 10e duc de Gramont, et comme elle l’avait continuée avec Guido. C’est en Silésie dans l’actuelle Pologne, dans le château de son mari qu’elle avait fait construire par Emmanuel Frémiet, en s’inspirant notamment de son hôtel parisien, le nouveau château de Neudeck (aujourd’hui Świerklaniec) que l’on appelait « le petit Versailles » ou « le Versailles de Haute-Silésie » qu’elle devait mourir et c’est là que son mari la fit enterrer, je suppose dans le mausolée familial bien que certaines sources évoquent plutôt le cimetière.
En 1945 le château a été incendié et pillé par l’Armée rouge puis par la population et détruit à environ 65-70 %. En 1961 il fut décidé de démolir ce qui avait été brûlé et de restaurer ce qui ne l’avait pas été, c’est-à-dire essentiellement les parties anciennes.
Le 20 décembre 1961, le ministère de la Culture et des Arts rendit une décision ordonnant la reconstruction du château. Malgré cela, le Conseil du district de Tarnowskie Góry commanda la démolition des ruines du château, qui intervint en septembre 1962.
Ne restent donc plus que des bâtiments annexes, comme le porche d’entrée, le palais cavalier qui était destiné à loger les invités et qui est devenu un hôtel, le mausolée ou chapelle funéraire où reposent les princes, et des statues du parc.
On peut aussi retrouver le souvenir de la Païva dans son château de Pontchartrain dont l’architecture a en partie inspiré le château de Silésie.
Je précise que contrairement à ce qu’on lit parfois le célèbre cinéaste Florian Henckel de Donnersmark n’est pas un descendant du premier prince mais un collatéral.
Gérard
2 novembre 2015 @ 19:24
La famille Henckel von Donnersmarck s’est alliée aux maisons souveraines de Hohenzollern, Oldenbourg, Lippe, Anhalt, et même Habsbourg par les branches morganatiques Hohenberg et Meran, et également à la maison souveraine de Luxembourg. En effet le comte Carl Josef (né le 7 novembre 1928 à Romolkwitz ou Ramfeld, Basse-Silésie, Pologne – décédé le 16 avril 2008 à Sliema, Malte) a épousé en premières noces la princesse Marie-Adélaïde de Luxembourg, de Bourbon de Parme et de Nassau (1924 – 28 février 2007, Wolfsberg, Carinthie, Autriche) dont il a eu quatre enfants, mais peu de temps après son veuvage il s’est remarié le 21 décembre 2007 à Heiligenkreuz, Styrie, à Claire Regina Barclay-Hoess, de nationalité britannique, née en avril 1939, directrice d’entreprise (Miox Ltd), domiciliée à Malte, qui avait épousé en premières noces Friedrich Hoess, docteur en droit, né à Vienne le 7 octobre 1932 qui termina sa carrière comme ambassadeur d’Autriche en Allemagne et mourut le 5 janvier 2007 à Vienne.
La princesse et son époux reposent au cimetière familial de Wolfsberg.
Les Henckel von Donnersmarck étaient grands chanceliers héréditaires du duché de Silésie depuis 1838. Ils obtinrent également la dignité héréditaire selon l’ordre de primogéniture de libre seigneur médiatisé à Vienne le 8 août 1701, la même dignité étant accordée aux seniors de la maison selon un édit prussien du 16 avril 1748.
Francine du Canada
6 novembre 2015 @ 01:09
Merci Gérard; il n’y a que vous (et quelquefois Michèle) pour nous renseigner sur les familles allemandes et prusses; j’aime bien car je ne les connais pas. Amitiés, FdC