Lors de l’hommage à la reine Elisabeth de Roumlanie dont on commémore les 100 ans du décès, voici une coliva (en langue roumaine, il s’agit d’un gâteau commémoratif) à son effigie qui fut réalisé à Savarsin. (Copyright photo : blog du prince Radu de Roumanie – Merci à G.)
Sarita
22 février 2016 @ 06:39
Ça a pas l’air forcément appétissant comme ça, mais c’est très bon! C’est plus une bouillie dans sa consistance (genre riz au lait très ferme) qu’un gâteau. La coliva est faite à base de grains de blé cuits et éclatés dans l’eau auxquels on rajoute beaucoup de noix, du sucre, du miel, zeste d’orange, cannelle (recette de ma belle-mère, ça varie selon les régions). On la moule ensuite et elle est décorée d’une croix faite en cacao en poudre et de petits bonbons.
Elle est réalisée lors d’une « pomana » qui est une fête en hommage aux morts. La pomana a lieu 6 semaines après le décès puis tous les 6 mois pendant 7 ans. La famille du défunt est tenue d’inviter amis et voisins pour partager un repas où la coliva est servie à la fin, après avoir été bénie par le pope.
C’est (on s’en doute) un dessert très énergétique et qui pris au petit déjeuner vous évitera le creux de 11h ;-) Par contre, il ne peut être réalisé que lors des rites liés à la mort, on n’en trouve pas en supermarché ou dans des pâtisseries.
Jean Pierre
22 février 2016 @ 15:27
Merci Sarita, votre commentaire est très instructif.
J’aime bien connaître les rites dans les diverses cultures et ceux liés au deuil, et à la nourriture cuite ou crue sont toujours passionnants et révélateurs.
Si j’osais, je vous qualifierais aujourd’hui de la « Lévis Strauss » de N&R.
Sarita
23 février 2016 @ 10:15
Décidément vous me flattez Jean-Pierre ;-)
Juliette d
22 février 2016 @ 15:41
Merci pour la « recette » Sarita. Il est vrai que ça n’a pas l’air appétissant…
Le rite de la pomana est intêressant et nous garde en liien avec nos chers disparus. Quoique 7 ans, c’est un peu long!
Sarita
23 février 2016 @ 10:31
C’est vrai que c’est très long. Pendant mes 5 ans en Roumanir j’ai aidé ma belle-mère et les tantes de mon mari (car c’est une affaire de femmes) à préparer une vingtaine de pomana et j’ai mesuré l’épreuve que c’est.
C’est une épreuve physique, car il ne s’agit pas de servir 4 apericubes et un cake aux fruits mais de faire un repas comprenant 3 ou 4 plats pour au minimum 20 personnes (ça peut être bcq plus) .
C’est aussi une épreuve psychologique si la personne décédée était jeune par exemple. C’est le cas pour le cousin de mon époux, mort à 15 ans, et je revois sa mère pleurant en roulant les feuilles de choux et disant que si la vie etait juste, c’est un mariage qu’elle devrait préparer et non une pomana.
Enfin, c’est une épreuve financière, car en plus du coût de la nourriture, il faut aussi payer le pope, dépense bien importante pour des gens qui gagnent une centaine d’euros.
Cela dit, ces rites sont extraordinaires et en la matière la Roumanie est fascinante car elle en a gardé beaucoup. Cependant, avec l’exode vers les villes, ce genre d’événements va forcément être amené à se modifier et à se simplifier (en ville ça peut se faire aun restaurant par exemple). Ma belle mère a déjà dit à ma belle-soeur et à moi – même qu’il était hors de question qu’on organise autre chose pour eux que la cérémonie de 6 semaines. De toute façon je serai bien incapable de cuisiner une coliva ;-)
Trianon
23 février 2016 @ 15:26
merci Sarita pour ces informations très interessantes
Baboula
22 février 2016 @ 07:14
Un peu kloug sur les bords .
Laurent F
22 février 2016 @ 15:14
Y’a comme une deuxième couche à l’intérieur ! A première vue ça donne pas vraiment envie
Baboula
22 février 2016 @ 16:29
Je vous prie de m’excuser pour ce commentaire ,je ne connaissais pas la symbolique de cette préparation,mais les scénaristes du Père Noël avaient dû voyager dans cette région …
Sarita
23 février 2016 @ 10:33
Impossible! C’est bien trop mou pour casser un pare-brise ;-)
Arielle de T
23 février 2016 @ 06:03
C’est fin, c’est très fin, ça se mange sans fin…
Trianon
23 février 2016 @ 15:27
« il n’y a pas de cacao de synthèse, que des bonnes choses… »
Claudia
22 février 2016 @ 08:00
Il n’a pas l’air très appétissant ce gâteau, c’est sans doute dû aux couleurs…C’est une génoise à l’intérieur ?
clementine1
22 février 2016 @ 08:41
quels ingrédients SVP ?
Cosmo
22 février 2016 @ 09:24
Un doubitchou grande taille, donc pas roulé sous les aisselles ?
Anastasia A
22 février 2016 @ 15:55
? Mdr merci pour le fou rire
JOSEPHINE
22 février 2016 @ 10:45
Je trouve cette idée et ce gâteau lugubres !
Anastasia A
22 février 2016 @ 12:06
J’espère qu’il sera meilleur que celui réalisé à l’effigie de mon fils pour ces 5 ans … Lol
Anastasia A
22 février 2016 @ 16:03
Je ne suis pas d’origine roumaine , pas de coliva ici … Juste belle maman qui avait eu l’idée de génie de demander à son boulanger de faire un gâteau avec la photo de mon fils … Réalisation réussie par contre la génoise et la crème avec des fruits que l’on sentait à peine : un gros ratage … Et belle maman qui disait pour se rassurer ( et vu le prix qu’elle avait du le payer) mais si .. Il est très bon ! ?
Leonor
23 février 2016 @ 09:32
C’est l’intention qui compte ! ;-))
Anastasia A
23 février 2016 @ 13:00
Bien sur ;-) je ne l’oublierai pas ce gâteau ! Mais très joli par contre
aurelian
22 février 2016 @ 12:14
Un historien roumain qui vit a Paris, biographe de la reine Elisabeta, Gabriel Badea Paun ( Pavon) a declare sur sun son compte Facebook que ce gateau commemoratif a l’effigie de la reine Elisabeta, constitue un sacrilege a l’egard de la memoire de l’illustre disparrue. D’autres michelistes( par exemple Marilena Rotaru et Marius Ghilezan) partagent cet opinion… En Roumanie, on a l’habitude de decorer les tartes anniversaires a l’effigie de la personne ou entreprise fetee comme symbole de la joie. Par contre, decorer la coliva a l’effigie de la personne decedee c’est pas admissible.
Sarita
22 février 2016 @ 14:17
C’est vrai que c’est étonnant! Je n’avais jamais vu ça et je ne comprends l’idée.
Stefany
22 février 2016 @ 14:21
C’est morbide de découper et de manger un gâteau à l’effigie d’un mort.
Bertrand de Rimouski ( Canada )
22 février 2016 @ 15:33
Il ne faut pas s’en faire…comme on dit : c’est l’intention qui compte !
Charles
22 février 2016 @ 19:20
Ce gâteau était un hommage à la Reine, ne soyez pas tordu comme cela.
Sarita
23 février 2016 @ 09:43
Ce n’est pas si tordu, car ce gateau a une portée très symbolique. Ce n’est absolument une comparaison exacte, mais mettons que c’est un peu (je dis bien un peu) comme une hostie, c’est à dire quelque chose qu’on ne mange que dans un contexte particulier. Vous ne trouverez aucune ménagère roumaine qui fera de la coliva en dehors d’une pomana, comme vous ne trouverez personne qui mange des hosties le dimanche soir sur son canapé.
Je crois que tout comme Aurelian (ou mon mari qui s’est étranglé quand il a vu la photo) vous auriez fait une drôle de tête en voyant des osties personnalisées à l’effigie de Louis XVI lors de la messe de janvier ;-)
Sarita
23 février 2016 @ 10:10
Comme on dit au Québec : Ostie! J’ai oublié le h de hostie! ;-)
Gérard
23 février 2016 @ 21:39
Des osties à l’effigie de Louis XVI ce serait un sacrilège mais manger des têtes de Louis XVI en sucre le 21 janvier ce serait hard. Style tête de veau le Vendredi saint.
GBP
22 février 2016 @ 14:11
C’est le sommet du kitsch !
j21
22 février 2016 @ 14:12
Je n’aime ni les fleurs bleues ni les machins bleus à manger.
Merci aux internautes pour les explications concernant ce gâteau et sa symbolique.
Shahmashah
22 février 2016 @ 15:03
Eww, si c’est le meme gareau que dans « Le pere Noel est une ordure », non merci ! :D
Jean Pierre
22 février 2016 @ 15:22
J’ignorais tout des talents de pâtissier de Radu.
ciboulette
22 février 2016 @ 15:54
Cela me couperait plutôt l’appétit de devoir manger lors de funérailles ou de tristes commémorations …En revanche , pour des cérémonies heureuses , oui !
Ghislaine
22 février 2016 @ 16:54
C’est fort possible mais bretonne d’origine , depuis mon enfance, je suis habituée à voir ce genre de présents sur les tombes des gens du voyage et roms en particulier, qui choisissent le bout de la terre pour inhumer leurs défunts avec parfois des caveaux qui donnent dans la démesure pour nous mais qui sont la dernière demeure de ces personnes itinérantes .
Jeune adolescente , j’aimais les voir regroupés en nombre , jouer de la guitare près des leurs disparus .
JAusten
22 février 2016 @ 19:47
ah donc c’était bien un gâteau.
De quoi est-il fait ?
Leonor
22 février 2016 @ 20:18
Coliva : à mettre dans la liste des rites funéraires, n’est-ce pas, Corsica, que cela intéresse aussi ?
D’après ce que je lis dans l’article Wkpd, le rite remonterait au néolithique.
Francine du Canada
24 février 2016 @ 08:37
Seigneur, calmez-vous le « pompom » comme on dit par chez nous ;-) Je ne connais pas la recette de la « coliva » mais… pour ce qui est de l’effigie de la reine Elisabeth de Roumanie, c’est très simple : C’est un procédé informatique… n’importe quelle image sera reproduite sur (de la pâte d’amende) et appliquée sur un gâteau. J’en ai fait faire trois, au cours des dix dernières années et très réussies toutes les trois ;-))) FdC