Le 14 mai 1610 est une date qui a marqué l’histoire de France et la mémoire collective. Ce jour-là, le couteau de Ravaillac a abrégé les jours de Henri IV, le roi vert-galant, qui avait réconcilié ses sujets catholiques et protestants et relancé un royaume épuisé par de longues guerres.
On raconte que la reine Marie de Médicis parcourait les couloirs du Louvre en poussant des lamentations lugubres, s’exclamant avec des trémolos dans la voix et dans un accent florentin : « Mon Dieu, c’est épouvantable. Le roi est mort ! » ; que le chancelier de Sillery, tenant l’enfant Louis XIII par la main et lui présentant son fils, la reprit alors en lui disant : « Votre Majesté m’excusera, mais les rois ne meurent point en France. Voici le roi vivant ! »
Il n’est pas souvent observé que, de façon plutôt curieuse, Louis XIII épuisé avant l’heure rendit l’âme le même jour, trente-trois années plus tard. L’histoire, friande d’anecdotes, a retenu que, quelques semaines plus tôt, le dauphin Louis-Dieudonné, qui à la naissance, et c’était alors la coutume princière, n’avait été qu’ondoyé, venait de recevoir enfin le sacrement du baptême, et que son père alité, déjà aux portes de l’agonie, lui demanda : « Comment vous appelez-vous, à présent ? »
A cette question, le futur Roi-Soleil répondit hardiment : « Je me nomme Louis XIV, papa ! » Ce qui, disent les historiens, assombrit encore un peu plus l’humeur habituellement mauvaise du pauvre Louis XIII, qui murmura en bougonnant : « Pas encore… »
Le 14 mai 1643, en un jeu de miroirs mystique et christique, l’esprit de Louis XIII s’en alla retrouver celui de Henri IV, ouvrant ainsi la voix au plus long règne de l’histoire royale. (Merci à Actarus)
Philippe
14 mai 2016 @ 07:12
Merci Actarus !
Vous évoquez Marie de Médicis, bouleversée par l’assassinat du roi, mais on imagine aussi combien fut grande la stupéfaction de la reine Marguerite, toujours en vie, en apprenant la mort de son ancien époux.
Née elle-même un 14 Mai (1553), elle fêtait ce jour-là son cinquante-septième anniversaire …
Bien à vous.
Muscate
14 mai 2016 @ 09:00
Henri IV…Mon Roi préféré…et je préfère aussi l’austère mais juste Louis XIII à son fils le XIVème cruel et despote.
Louis XIII avait crié »Vive mon peuple! »,en réponse à la foule qui scandait « vive le Roi!)…il faut dire qu’il avait eu tant de mal à se débarrasser des Concini,profiteurs et haïs…..
Inconséquente et sotte Marie de Medicis!
Claude MARON
17 mai 2016 @ 12:19
Ravaillac n’était que l’outil. Il s’agissait d’un moine un peu fou « enrôlé » par le duc d’Epernon (voir cette délicieusement désuette « La caméra explore le temps » d’Alain Decaux et André Castelot) pour assassiner le roi, qui s’apprêtait à faire la guerre à l’Espagne et l’Autriche, alors que le duc et sa clique (Concini et consorts) étaient en affaire avec ces pays. Une pauvre femme senti le complot et le dénonça par après, mais fut emprisonnée a vie.
Shosan
14 mai 2017 @ 09:33
Louis XIV cruel et despote… il faut avoir une piètre culture historique pour avancer de telles choses
kalistéa
14 mai 2016 @ 09:13
Super article , Actarus : Merci.J’aime le genre anecdotique et je n’avais jamais pensé moi-même à cette date de la mort des deux rois.
Albane
14 mai 2016 @ 10:09
Merci beaucoup pour ce rappel historique !
Il est dit aussi que le tout jeune nouveau roi Louis XIII, en apprenant l’assassinat de son père, aurait prononcé ceci (je ne suis pas parvenue à retrouver les paroles exactes) : « Ah, si j’eus été là, je l’aurai frappé [Ravaillac] au cœur ! »
Mais peu de place aux sentiments dans ces moments-là, car « Le Roi est mort, vive le Roi ! ».
aubert
14 mai 2016 @ 10:19
Notre bon Actarus est comme les scouts toujours prêt à évoquer les Bourbon, les vrais, les aînés !
Comme les d’Orléans descendent aussi des deux monarques cités il satisfera tout le monde.
Actarus
15 mai 2016 @ 12:42
Bonjour Aubert,
je m’attèle à deux autres sujets qui ne sont ni Bourbon, ni Whisky, ni Orléans, ni La Nouvelle-Orléans. ;-) Bref, pas gaulois pour deux sesterces.
La thématique était le 14 mai : c’est tombé sur un père et son fils, Henri IV et Louis XIII. Cela aurait pu tomber sur une autre dynastie ou des souverains différents. Chacun voit midi à sa porte et au registre de l’anecdote, Charles nous en livre une (cf. infra).
Pauline
14 mai 2016 @ 10:22
En effet, étonnant cette concordance des dates fatales à deux rois, père et fils, et toujours agréable de lire ce type d’anecdotes historiques
Charles
14 mai 2016 @ 13:16
Et moi je me souviendrai toujours que c’est le 14 mai 2010 à Paris, lors des cérémonies du quadricentenaire, que le Duc de Vendôme me presenta son fils Gaston.
Pierre-Yves
14 mai 2016 @ 16:37
C’est étonnant de penser qu’une force de la nature telle qu’Henri IV, gaillard, robuste et plein d’appétit pour tous les plaisirs de la vie, ait pu engendrer un fils souffreteux, pudibond et ombrageux comme l’était Louis XIII.
Philippe
15 mai 2016 @ 09:19
C’est pourtant un classique, cher Pierre-Yves !
Regardez les Orléans, par exemple : issus de générations de princes agnostiques, mécréants, ou carrément francs maçons, et plutôt libéraux, les voilà devenus grenouilles de bénitier,
et manif pour tous ! … Vous croyez que leurs aïeux les reconnaitraient ?
Claude MARON
17 mai 2016 @ 12:21
En effet, de vraies grenouilles et c’est ce qui me déplaît chez eux…
Actarus
15 mai 2016 @ 12:45
Relisez donc les savoureuses « Histoires d’amour de l’Histoire de France », de Guy Breton. L’enfant royal aimait jouer avec sa « guillery ». ;-) Je crois qu’on l’a trop réprimandé à cet égard. Les blessures de l’enfance laisse des traces profondes. Aujourd’hui, le futur Louis XIII se prendrait sans doute des selfies tout nu et les posterait sur des réseaux dits sociaux pour enfants et ados en chaleur !
Corsica
15 mai 2016 @ 18:22
Pierre-Yves, je me suis toujours faite la même réflexion. Les hasards de la génétique réservent parfois des surprises…
Merci Actarus pour cet article. J’avoue que, comme d’autres internautes, je n’avais jamais relevé cette concordance de date.
Leonor
15 mai 2016 @ 08:50
Merci Actarus. J’ignorais ces anecdotes;
Carole 007
16 mai 2016 @ 08:19
Merci Actarus pour cet article qui n’est pas une Actaruse, et qui est joliment illustrė.
Tonton Soupic
16 mai 2016 @ 12:50
Merci à Actapruss pour ce magnifique articulé.