Blason des princes de Chimay
François Joseph Philippe de Riquet de Caraman-Chimay était né le 20 novembre 1771. Il était l’arrière-arrière-petit-fils du constructeur du Canal du Midi, Pierre-Paul Riquet (1609-1680). L’ascension sociale de sa famille est exemplaire.
François-Joseph de Riquet de Caraman, prince de Chimay
Victor Maurice de Riquet, marquis de Caraman (1727-1807) avait épousé le 26 octobre 1750 à Lunéville, Marie Anne Gabrielle Josèphe Françoise Xavière d’Alsace de Hénin-Liétard, fille du 12 ème prince de Chimay et du Saint-Empire. C’est de ce mariage qu’est issu François Joseph. Si son père était le marquis de Caraman, il était lui le 16ème prince de Chimay depuis le 28 juillet 1804. En effet à la mort sans enfant du frère de sa mère, Philippe Gabriel Maurice Joseph d’Hénin-Liétard, 15ème prince de Chimay, François-Joseph avait hérité de la principauté et de la fortune des Chimay.
Pierre Paul Riquet, comte de Caraman, constructeur du Canal du Midi
Le fils de Pierre-Paul Riquet (1609-1680), titré comte de Caraman en 1670 par Louis XIV, Jean Matias de Riquet (1638-1714) comte de Caraman avait épousé en 1696, Marie-Madeleine de Broglie (1675-1699) fille du maréchal Victor de Broglie. C’était déjà un beau mariage.
Le fils du couple Riquet de Caraman-Broglie, François 3ème comte de Caraman (1698-1760) avait épousé Louise Portail (1701-1784) fille d’Antoine Portail (1675-1724), Premier Président au Parlement de Paris et membre de l’académie française, probablement fort riche.
C’est leur fils Victor Maurice, Lieutenant général des armées du roi, ambassadeur de France; premier gentilhomme de la Chambre du roi Stanislas de Pologne, maréchal de camp, inspecteur général de la cavalerie en 1767 qui épouse la princesse de Chimay. Né en 1727, il mourut en 1807. Il avait été proche de Marie-Antoinette à laquelle il inspira le Petit Trianon
Victor Maurice de Riquet, marquis de Caraman
Si l’ascendance de François-Joseph tient au Saint-Empire, à la noblesse française d’épée et de robe, celle de Thérésia ne tient qu’au grand négoce international, fût-il anobli par le roi d’Espagne. Elle s’est mariée dans la noblesse de robe mais depuis ce mariage, elle a connu bien des amants qu’aucune famille bien née eût accepté de recevoir.
A leur seconde et vraie rencontre, en 1805, il a 34 ans, elle en a 32. Ils sont beaux tous les deux. Epanouie, elle a déjà eu huit enfants, dont sept vivants.
Le frère aîné de François-Joseph est Victor (1762-1839). Il sera marquis puis duc de Caraman. Le second garçon de la fratrie est Maurice (1765-1835) il sera baron d’Empire, et comte de Caraman. Les deux frères de François-Joseph eurent une brillante carrière au service de la France impériale ou royale.
Le prince de Caraman-Chimay devait être très amoureux de la belle Thérésia. La réputation de celle que l’on appelle encore Madame Tallien, si elle l’éloignait de la Cour impériale, risquait aussi de lui aliéner la famille de quiconque la demanderait en mariage. Et pourtant, cela n’empêcha pas François-Joseph de le faire. A peine quelques mois de cour, dont on ne sait si elle fut platonique, mais on peut en douter, il la demanda en mariage. Thérésia avant d’accepter lui dit tout de sa vie, dont il avait déjà, une grande connaissance. Quand elle lui parla de ses enfants, il lui répondit “Vos enfants, Madame, seront les miens.”
Portrait présumé de Thérésia et de sa fille Rose-Thermidor Tallien
Il lui était difficile de résister à tant de noblesse de coeur et à tant de noblesse, tout court. Mais elle savait que l’opposition viendrait immédiatement de la part de sa famille. Le mariage avec Tallien n’était aux yeux des Catholiques qu’un chiffon de papier. Mais vingt ans auparavant Thérésia avait convolé avec le marquis de Fontenay et il n’était pas question pour le prince de Chimay de ne pas se marier à l’Eglise. Quant au clan Caraman-Chimay, il n’était pas question de mariage du tout.
Elle dut donc entreprendre la démarche d’une demande en annulation. Ce n’était certes pas simple mais Thérésia avait encore quelques relations, et le 12 février 1805, le cardinal de Belloy, archevêque de Paris “…Après avoir fait entendre plusieurs témoins probes et qui ont une connaissance parfaite des circonstances du prétendu mariage, dont il s’agit, a tout mûrement considéré, déclare ledit mariage non valable, non contracté, nul et abusif…”
Thérésia, mère de Théodore, n’avait donc jamais été marquise de Fontenay pour l’Eglise, mère de Rose-Thermidor, elle n’avait pas non plus été la femme de Tallien, et elle n’avait jamais épousé Ouvrard, le père de quatre autres de ses enfants. Fontenay ne mourut qu’en 1817 mais la belle était libre.
Teresia Cabarrùs par Gérard
Il fallait maintenant convaincre la très catholique et très royaliste famille de son fiancée. Une femme de petite vertu, même avec un grand coeur et une grande fortune, n’était jamais bienvenue dans certaines familles, mais une républicaine affichée comme l’avait été Thérésia ne pouvait en aucun cas être acceptée.
Elle écrivit au marquis de Caraman, qui soutenu par sa belle-soeur Laure de Fitz-James, épouse du 14ème prince de Chimay, dont François-Joseph avait hérité le titre et les biens, refusa de la recevoir.
Le 19 août 1805, à Saint-François-Xavier, le couple se mariait dans une église vide. Aucune des deux familles n’était présente. François-Joseph aimait et respectait son père et sa tante, il adorait ses frères et soeurs mais son amour fut plus fort. Il ne lui sacrifiait ni carrière ni fortune car il était maître de ses biens et de son destin, mais il lui sacrifiait une harmonie familiale. Il ne revit plus son père.
Le mari partit immédiatement pour Chimay pour y préparer la réception de la nouvelle souveraine. Et ce fut bien ainsi qu’elle fut traitée dans sa nouvelle principauté, qui ne comprenait pas moins de dix-sept villages. Piquets de cavalerie, jeunes filles vêtues en blanc, enfants portant des corbeilles de fleurs, canon tiré, rien ne fut oublié dans cette cérémonie de réception.
La princesse de Chimay en 1806, par Duvivier
D’une simple seigneurie, au Moyen-Age, en 1473 Charles Téméraire, sur les terres duquel elle se trouvait en fit un comté au profit des Croÿ, ses propriétaire. L’empereur Maximilien en fit une principauté en 1486, le jour de son couronnement à Aix-la-Chapelle. L’acte constitutif stipulait la primogéniture mâle pour la dévolution de la principauté mais à défaut une fille pouvait devenir princesse de Chimay de son chef, transmettant ainsi le titre et la terre à son mari et à sa famille.
âteau de Chimay à l’époque
Mais le château était en ruines ou presque. Le nouveau prince et la nouvelle princesse prirent à coeur de restaurer la vieille forteresse, qui avait déjà brûlé sept fois au cours de son histoire. Elle ne ressemblait dans son austérité de granit gris et d’ardoises bleutées à aucune des demeures précédentes de Thérésia, ni en Espagne, ni en France, que ce soit en ville ou à la campagne. Elevée dans le raffinement de la société de la fin du XVIIIe siècle, elle devait affronter la rudesse des Ardennes. Elle ne laissa rien paraître de son désappointement tant son mari était heureux de la voir fêtée ainsi.
Château de Chimay ( Province du Hainaut)
Etait-elle amoureuse de lui ? Probablement. Mais il est certain que Thérésia qui avait été une des reines de Paris et qui savait que ce rôle désormais lui était interdit car Paris avait une impératrice, son amie, était assez sage pour apprécier ce que signifiait d’être devenue princesse de Chimay et du Saint-Empire.
Chimay, façade sur le village
Mais à peine arrivés, à peine quelques projets échafaudés, le couple partit pour la Toscane où François-Joseph avait des terres et passa par Paris. Ce voyage avait aussi un autre but, obtenir la bénédiction du pape afin de faire taire les mauvaises langues sur la validité religieuse du mariage. Leur première grande étape fut l’Etrurie, le nouveau royaume créé en 1801 par les Traité de Lunéville et d’Aranjuez sur en partie sur le Grand-duché de Toscane et en partie sur les principauté de Lucques et Piombino. La reine-régente en était Marie-Louise de Bourbon, fille de Charles IV roi d’Espagne, et veuve de Ferdinand Ier de Parme, pour le compte de son fils Louis Ier.
Marie-Louise de Bourbon, reine d’Etrurie (1782-1824)
En Espagne, la reine avait connu François Cabarrús et Goya, elle fit un accueil charmant au couple en les invitant à dîner. Thérésia superbement habillée et parée de ses plus beaux saphirs, cadeau de son époux, séduisit la souveraine. Puis ce fut Rome où le prince et la princesse de Chimay furent reçus par Pie VII qui non seulement les retint une heure de façon familière, mais leur donna sa bénédiction.
Pie VII (1742-1823)
Puis ils furent reçus par le cardinal Fesch, le frère de l’empereur des Français, qui leur fit les honneurs de ses salons en les présentant à la fine fleur de l’aristocratie romaine présente ce soir là. Le frère de Madame Mère savait recevoir et se montrait plus grand seigneur en l’occasion que Napoléon. Il faut dire que contrairement à la légende qui fait des Bonaparte presque des gens de rien, le clan Bonaparte en Corse, à Paris ou ailleurs a brillé par son éducation et ses manières.
Cardinal Fesch (1763-1839) Primat des Gaules
Le retour à Paris leur fit découvrir les manigances de la princesse de Chimay qui avait essayé en vain de leur fermer les portes de Rome et l’accès au Saint-Père.
Le 20 août 1808 naquit le premier enfant, Joseph, futur prince de Chimay. Et si le couple passait une partie de l’hiver à Paris, dans l’hôtel de la rue de Babylone, c’est à Chimay qu’il passait ses étés. Tous les enfants de Thérésia, à l’exception de Théodore, qui était officier dans l’armée en campagne au Portugal en 1808, vivaient avec eux.
Le couple n’était pas reçu aux Tuileries mais la société du prince et de la princesse de Chimay était essentiellement artistique. Cherubini et Auber figuraient parmi leurs commensaux habituels et plus tard Maria Malibran.
En 1810, naissait Alphonse, leur second fils, puis en 1812, Marie-Louise, nommée ainsi en honneur de la nouvelle impératrice, qui mourut à un an, et enfin Louise en 1815.
La princesse de Chimay en 1810 par David
1815 fut l’année du changement pour l’Europe avec la fin de l’épopée napoléonienne. Son ennemi, après avoir été brièvement roi de l’Ile d’Elbe, n’était plus rien, envoyé puis abandonné en plein Océan Atlantique, Joséphine, sa seule véritable amie, n’était plus et elle, Thérésia, était toujours princesse de Chimay.
Le retour de l’Ile d’Elbe avait semé la panique à Paris et partout en Europe, mais pour Thérésia, le plus douloureux fut de perdre son fils Théodore, qui colonel et officier de la Légion d’Honneur, était mort le 10 février 1815, chez ses grands-parents Fontenay, qui l’avaient élevé.
Si son mari était bien prince de Chimay et propriétaire de tous les biens, sur le plan juridique, la situation était confuse car le Saint-Empire n’existait plus, Chimay avait été intégré à la France, et le restait encore en 1815.
Sous Louis XVI, il avait été officier au Royal Dragons, puis colonel de cavalerie dans l’armée Condé, Chevalier de l’Ordre royal & militaire de Saint-Louis, et de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, et lieutenant de louveterie. Louis XVIII accueillerait bien volontiers le prince de Chimay au sein du pouvoir monarchique qui se reconstitue, mais François-Joseph ne se fit élire à la Chambre pour y défendre les intérêts de sa principauté. Battu à l’élection suivante, c’est vers la Hollande qu’il se tournera car la Hollande s’est vue attribuer la Belgique au Congrès de Vienne. C’est lui qui confirmera en 1824 les droits de la principauté de Chimay et lui attribuera la fonction de Chambellan de la Cour.
La mort du marquis de Fontenay obéra la fortune de Thérésia car elle abandonna ses droits dotaux, soit 695 000 francs, qui bénéficièrent à son ancien beau-père pour lequel elle avait gardé beaucoup d’estime et qui avait élevé son fils. Elle se dit ruinée mais elle l’était probablement à sa façon. Elle dut vendre son hôtel de la rue de Babylone. Dès lors Chimay fut sa résidence. Elle y éleva ses enfants.
La Cour de Hollande ne fut pas plus aimable à son égard que ne le fut celle des Tuileries. Le roi refusait qu’elle y paraisse et son mari se rendait seul aux bals ou aux réceptions des ambassades.
Elle était heureuse à Chimay. Notre Dame de Thermidor était devenue Notre-Dame des Pauvres, en s’occupant des déshérités vivant dans sur le territoire de la principauté. Elle était aimée de tous ceux qui l’approchaient, et comme du temps de sa gloire, de tous ceux qu’elle secourait. Celui qui l’aimait sans doute un peu moins était son mari. La belle Thérésia était empâtée. Le beau François-Joseph n’était pas souvent là, pris entre tous ses devoirs.
Thérésia, princesse de Chimay
Ses enfants lui étaient d’un grand réconfort, tant par leur présence, que par l’amour qu’ils avaient pour elle. Leur réussite était une fierté pour elle.
Joséphine Tallien était comtesse de Narbonne-Pelet, son mari n’avait pas une belle situation financière et Thérésia dut aider le couple bien souvent. Mais il avait un nom, un titre, une situation. Tout cela suffisait. Le couple eût une belle descendance.
Clémence Isaure Thérésia Tallien de Cabarrús était mariée au colonel Legrand de Vaux. Née en 1800, elle mourut en 1884.
Jules Adolphe Edouard Tallien de Cabarrús, médecin de renom. Il épousa le 3 mai 1821 Adélaïde Marie de Lesseps, soeur de Ferdinand et cousine de l’Impératrice Eugénie. Le couple eut deux fils qui changeront leur nom en Tallien de Cabarrús en 1866. Il fut le médecin de Napoléon III. Leur descendance porte toujours le nom de Cabarrús, avec le titre de comte. Né en 1801, il mourut en 1870.
Clarisse Gabrielle Thérésia avait épousé le baron Achille Ferdinand Brunetière, mousquetaire de la Garde du roi Louis XVIII, lieutenant de louveterie, directeur des haras sous le Second Empire. Née en 1802, elle mourut en 1877.
Augustine Stéphanie Coralie Thérésia Tallien de Cabarrús était baronne Amédée Ferdinand de Vaux, banquier. Née en 1803, elle mourut en 1884.
Les deux fils d’Edouard prirent officiellement le nom de Cabarrús. Ils furent titrés comtes, probablement à la suite de leur arrière-grand-père, François. La descendance d’Edouard existe toujours.
Joseph de Riquet de Caraman-Chimay diplomate distingué – il mena entre autres les négociations entre la Hollande et la Belgique au moment de la partition – épousa Emilie de Pellapra, d’une riche famille lyonnaise veuve du comte de Brigode. Née en 1808, il mourut en 1886. Son descendance dans la primogéniture est actuellement le prince Philippe de Chimay. Une des arrière-petites-filles de Thérésia fut Elisabeth de Caraman-Chimay, comtesse Greffulhe, déjà célèbre en son temps mais passée à la postérité grâce à Marcel Proust, sous les traits d’Oriane duchesse de Guermantes. Mais il eut aussi une descendance chez les Bauffremont.
Elisabeth de Caraman-Chimay, comtesse Greffulhe (1860-1952)
Alphonse de Riquet de Caraman-Chimay fut officier de cavalerie dans l’armée hollandaise. Il avait épousé sa cousine Rosalie de Riquet de Caraman. Né en 1810, il mourut en 1865. Il eut une descendance.
Louise de Riquet de Caraman-Chimay épousa Georges de Hallay, marquis de Cetquën, officier de cavalerie. Née en 1815, elle mourut en 1876. Elle eut aussi une descendance.
La descendance de Thérésia Cabarrús, princesse de Chimay, est nombreuse et on la retrouve parmi tous les grands noms de France.
La fin de la vie de Thérésia ne fut en rien comparable à ses débuts. Venue au monde dans une période d’insouciance et de libertinage, elle connut son apogée dans la licence de la Révolution et du Directoire et mourut dans la dévotion. Il est vraie que la société de la Restauration ne fut pas la société de l’Ancien Régime en Thérésia s’adapta à ses nouvelles conditions de vie.
Le prince et la princesse de Chimay de nos jours
Elle mourut à Chimay le 15 janvier 1835. Son mari lui survécut jusqu’au 2 mars 1843.
Madame Tallien dans un film muet de 1916
Tallien avait dit d’elle de façon un peu féroce “ Elle aura beau être princesse de Chimay, elle sera toujours la princesse des Chimères”. C’était injuste et faux car jamais Thérésia ne fut dans la chimère, personne ne fut plus réaliste, voire opportuniste, qu’elle. Mais ce sens des réalités et de ses intérêts n’a jamais pu faire oublier combien elle est profondément bonne et attentive aux autres. Trente ans princesse de Chimay, elle reste, là aussi de façon injuste, Madame Tallien pour l’Histoire, alors qu’elle ne le fut que fort peu de temps et dans des circonstances que l’on peut lui pardonner.
Les Trois Grâces par Antonio Canova : Thérésia Cabarrùs, Joséphine de Beauharnais, Juliette Récamier
Un grand merci à Patrick Germain pour cette saga en cinq épisodes. Retrouvez ses autres articles historiques sur son blog http://blogpatrickgermain.blogspot.be/
DEB
1 juillet 2016 @ 05:45
Bravo à Cosmo.
Épisodes très agréables à lire !
Thibaut le Chartrain
1 juillet 2016 @ 07:42
Merci Cosmo pour ce texte passionnant qui m’a fait découvrir une autre facette d’une femme dont je n’avais guère une bonne image. Je pense que parmi mes lectures de l’été il y aura donc une biographie de celle-ci. En avez-vous une à me conseiller ?
Patrick Germain
1 juillet 2016 @ 15:53
Thibaut,
Il n’existe pas à ma connaissance de biographie de référence. La plupart des ouvrages qui ont été écrits sur elle sont partiels et partiaux. Pour écrire ce texte, j’ai du consulter un certain nombre de sources et recouper les informations recueillies.
Vous pouvez lire le livre de la princesse de Chimay, qui est agréable à lire. Il donne une vue d’ensemble de sa vie qui est assez juste malgré certains manques.
Cordialement
Patrick Germain
Thibaut le Chartrain
2 juillet 2016 @ 06:56
Merci « Cosmo » de votre réponse.
Après quelques recherches, je vais acheter la biographie de Françoise Kermina qui est la plus récente et elle semble être une historienne sérieuse.
J’ai découvert votre blog. Il est passionnant. On y retrouve votre « penchant » pour les Habsbourg.
Bien cordialement,
Thibaut le Chartrain
Cosmo
2 juillet 2016 @ 14:49
Merci pour vos compliments sur mon blog !
Patrick Germain
Robespierre
2 juillet 2016 @ 07:45
Thibaut, la meilleure biographie de Madame Tallien et qui ose dire que son dernier mariage tourna à l’aigre, c est celle de l’historienne Françoise Kermina publiée dans l’excellente maison d’édition Perrin. En 2006. C’est un travail sérieux et qui n’occulte rien . Le beau prince charmant s’était transformé en personnage désagréable, avare et déplaisant au fil du temps. On rencontre madame Tallien, que personnellement j’aime bien, par ci par là, dans les mémoires de l’é poque et on nous la peint malheureuse et très dévote. La riche belle-fille, Emilie Pellapra, parle un peu de sa belle-mère dans ses mémoires et la plaint. Elle en parle toutefois avec respect. Elle est plus négative sur sa jeune belle-soeur qui ne pense qu’à quitter Chimay et aller à Paris pour voir des fêtes et des bals et qui s’en fiche de sa mère.
Moi personnellement, ce qui me met en rage, c’est qu’on juge mal Theresia parce qu’elle a eu des amants, au 19e S et ensuite et qu’on déroule en Suède le tapis rouge pour un Fouché duc d’Otrante qui a tellement de sang sur le main et qui fut le boucher de Lyon.
Robespierre
2 juillet 2016 @ 09:42
… sur leS mainS…
Corsica
3 juillet 2016 @ 00:00
Bravo pour votre dernière phrase ! Therésia a mené une vie libre comme beaucoup d’aristocrates de son temps, il suffit d’ailleurs de lire la princesse Palatine pour s’en convaincre. Je serais curieuse de savoir combien ont été autant ostracisées que la princesse de Chimay à qui on devait en plus reprocher ses amours révolutionnaires. Peu importe si ces dernières avaient permis de sauver des têtes ! Quant au prince de Chimay qui regrette son mariage, il devrait s’estimer heureux d’avoir vécu une grande passion (pour braver autant d’obstacles, il faut -à mon avis – plus que de l’amour). Le problème c’est que si la passion procure beaucoup de plaisirs elle fait aussi faire des bêtises qu’il faut ensuite malheureusement assumer….
Robespierre
3 juillet 2016 @ 07:46
La princesse de Chimay ne comprenait pas qu’après avoir sauvé tant de gens, les cours royales et la noblesse belge l’ostracisait. Car elle a sauvé des gens de la guillotine et je crois me rappeler qu’elle aida la famille de la Tour du Pin à s’échapper en Amerique car elle était recherchée par les Révolutionnaires. Il en fallut de peu et cette famille se cachait à Bordeaux avant d’embarquer. Thérésia et Mme de la Tour du Pin se revirent sous le Directoire et la nouvelle madame Tallien lui dit explicitement qu’elle avait été quasi obligée d’épouser Tallien après tous ces évenements. Le Directoire fut une periode de folie, mais beaucoup de gens avaient frolé la mort et voulaient s’amuser. Il n’y eut jamais autant de salles de bal qu’à cette époque à Paris. Theresia organisa des fêtes et des receptions et profita de sa situation privilégiée qui fut tout de même éphémère.
Thibaut le Chartrain
5 juillet 2016 @ 07:32
Merci Robespierre pour votre réponse. C’est effectivement la biographie que je vais lire cet été.
JAY
1 juillet 2016 @ 07:42
Quel destin et que d’enfants !
Marie1
1 juillet 2016 @ 07:50
Merci beaucoup pour ces récits passionnants.
Je note l’adresse de votre site pour d’autres lectures.
corentine
1 juillet 2016 @ 08:07
Bravo, félicitations, merci
quelle vie que celle de Theresia !!!
très touchante son histoire : je retiens d’elle : une femme au grand coeur et une très bonne mère de famille
Robespierre
1 juillet 2016 @ 08:08
Cosmo montre bien la résistance du clan Caraman Chimay au mariage avec Theresia. Nous connaissons tous ce genre d’histoires dans nos familles et connaissances et en général, l’entourage a raison dans ses remontrances. Dans le cas du couple Chimay, je pense que si le mariage tourna à l’aigre ce fut à cause de l’ostracisme mondain qui s’exerça contre Theresia. Le roi Guillaume de Hollande et la noblesse bruxelloise lui tournèrent le dos. On aimerait dire que le troisième époux de Theresia s’en fichait. Helas il n’en est rien. Il regretta cette union et l’historienne Françoise Kermina cite cette lettre du prince de Chimay à son fils ainé, carrément dépourvue d’élégance : « Je paie bien cher, cher ami, quelques années de bonheur Que cet exemple te soit salutaire ». Donc il regrettait .
La pauvre Theresia continua à faire le bien autour d’elle mais elle était tres malheureuse. Elle devint obèse et en mauvaise santé. Déjà sur le tableau peint je crois par Gerard on la voit à 32 ans avec une silhouette junonesque. Comme elle était grande, cela passait, mais les contemporains qui l’ont rencontrée à Paris beaucoup plus tard en promenade, parfois au bras de son fils Theodore, font état de son obésité. Elle n’abandonna jamais ses enfants et cela est admirable. Par exemple, la femme de Verdi qui avait eu deux enfants illégitimes avec son impresario ne les recevait pas et les cachait. Comme un objet de honte. Ce n’est pas beau.
Elle dota sa fille Rose-Thermidor et Cosmo précise qu’elle aida le jeune ménage. Rose-Thermidor fit un mariage inespéré, car Tallien à l’époque n’était plus rien et n’avait plus un sou.
Quand Theresia vivait encore, les enfants Chimay et les enfants Cabarrus ne s’entendaient pas. Mais apres quelques générations cela a sans doute changé.
Avec tous ces enfants, il est normal que l’ex notre dame de Thermidor ait eu un large descendance. Le 9e marquis de Hertford a Therésia comme ancêtre et la famille n’en fait pas mystere et montre aux visiteurs du chateau des souvenirs de Theresia (portraits, bijoux etc).
Je remercie Cosmo pour ses recherches et ses documents et j’ai trouvé cela passionnant. On est un peu perplexe devant les portraits de Theresia. Elle est agreable, sans plus.
Actarus
1 juillet 2016 @ 10:52
Mon cher Patrick,
c’est à vous que j’adresse mon dernier commentaire avant mon départ pour l’exil. Merci de nous avoir fait revivre l’épopée de cette femme qui eut un destin hors du commun.
Nos amis Belges le savent, aussi la remarque qui va suivre concerne-t-elle davantage nos amis Français : le château de Chimay, que la famille princière fait visiter, vaut le détour, mais surtout, ne manquez pas l’occasion de goûter aux bières et aux fromages de Chimay des moines cisterciens de l’abbaye de Scourmont !
http://chimay.com/bieres/
http://chimay.com/fromages/
That’s all, folks.
Caroline
1 juillet 2016 @ 12:47
Cosmo, un grand merci pour la belle rédaction de votre long article sur cette princesse que je ne connaissais pas!
Egalement un grand merci à Patrick Germain! Je ne manquerai pas de consulter son blog historique si le temps me le permet!
Mayg
1 juillet 2016 @ 13:14
Je me demande ce que tous ces hommes ont bien pu trouver à Thérésia. En regardant ses portraits, elle n’avait rien d’exceptionnelle, contrairement au prince de Chimay, qui était un bel homme.
Merci encore pour ce reportage qui fut passionnant.
Lady Chatturlante
1 juillet 2016 @ 14:40
Quelle belle robe de mariée.
Charles
1 juillet 2016 @ 15:09
Merci et félicitations Patrick pour ce très beau travail
Bien à vous,
Charles
ciboulette
1 juillet 2016 @ 16:01
Bravo et merci , Cosmo , ce fut un plaisir de vous lire , vous avez su plaire et instruire .
will34
1 juillet 2016 @ 16:01
Très intéressant, la bonté était aussi une qualité de l’impératrice Joséphine, grande amie de Theresia…
kalistéa
1 juillet 2016 @ 16:48
Ainsi se termine dans des pensées contradictoires la vie d’une femme remarquable pour son charme sans être vraiment belle (elle ressemble un peu à Germaine de Stael), pour l’effet qu’elle faisait sur des hommes riches et influents, pour ses qualités humaines et sa générosité légendaire.La société lui tournera le dos pour avoir , comme Marie-Madeleine , »beaucoup aimé » !
Un destin qui invite à la méditation.
Bravo , encore cher Cosmo d’avoir fait revivre pour nous cette ancêtre de beaucoup de familles nobles d’aujourd’hui et de nous faire encore et toujours nous poser cette question : « la noblesse, qu’est-ce que c’est ? ».
Patrick Germain
1 juillet 2016 @ 17:36
Vous connaissez ma réponse, chère K. Il n’est de noblesse que du coeur et de l’intelligence. Et la princesse de Chimay en avait beaucoup.
Le reste, titres, ancêtres, position, n’est que la fumée de la gloriole.
Amicalement
Cosmo
Ghislaine
1 juillet 2016 @ 16:58
Merci pour cette part d’histoire complémentaire et bien intéressante .
Baronne Manno
1 juillet 2016 @ 20:12
Cher Patrick,
chapeau bas pour cette magnifique et passionnante série.Quel travail de recherche, quelle plume et quel talent !
Amitiés
kalistéa
1 juillet 2016 @ 23:56
Et , cerise sur le gâteau nous avons le « plaisir » ici de voir enfin un portrait de la fameuse « reine d’Etrurie » que Napoléon voulait faire épouser par son frère Lucien: celui-ci repoussa avec horreur et on le comprend , cette princesse sœur de la fameuse Joachima qui était soi-disant une « lumière » et qui épousa un malheureux roi de Portugal , pour comploter contre lui!
Severina
2 juillet 2016 @ 08:38
Merci Cosmo, j’ai tout lus avec le plus grand plaisir et intérêt.
ML
2 juillet 2016 @ 09:44
Merci ,Cosmo . Quel plaisir de vous lire !
Mary
3 juillet 2016 @ 17:24
Très intéressante biographie !
framboiz07
4 juillet 2016 @ 23:08
Merci, j’ai attendu pour lire tout ensemble !
Je me doutais que le sujet était passionnant & que Vous seriez à la hauteur du sujet ! Je ne voulais pas me dire , zut, c’est trop court , plusieurs jours de suite !
Quel feuilleton, qui pourrait être adapté au cinéma ou pour la TV ! (je pense à feue Nina Companeez ou José Dayan )
La dernière partie , Mme de Chimay, dame des bonnes œuvres m’a fait penser à La Princesse douairière de Chimay , racontant la vie de l’héroïne ,lors des visites …
Cette héroïne a utilisé dans une période difficile , sanglante , les arguments, qu’elle pouvait utiliser, pas seulement son charme , mais aussi son intelligence : Elle n’a pas abandonné ses enfants , n’a pas trahi et fut fidèle , quand la période fut redevenue calme .
La noblesse , qui l’a critiquée avait sans doute moins de noblesse de cœur qu’elle & ne pouvait se targuer d’avoir sauvé des familles entières, encore qu’occupée par ses bonnes œuvres , elle ne devait pas s’en vanter .
Visiblement cet ostracisme fut défavorable à son couple , ce qui est dommage .La femme souhaitait vivre & remplacer la femme publique , l’héroïne .
Bruno Bizalion-Moisson de Vaux
28 février 2017 @ 15:55
Bonjour
Petite précision
Mon aïeule ,la dernière fille de Térésa et d’Ouvrard Augustine Stéphanie Coralie Thérésia Tallien de Cabarrús s’est mariée sous le nom simple de Cabarrus ( sans patronyme Tallien elle a épousé Amédée Ferdinand Moisson , baron de Vaux, banquier. il y avait comme témoin à son mariage Maret duc de Bassano Née en 1803, elle mourut en 1884 à Tracy sur mer