Souvenir de l’incorporation du Prince des Asturies dans le 1er Régiment d’Infanterie dit du Roi (28 Mai 1977)
Voici un article sur la formation militaire des princes de la maison de Bourbon réalisé par Jul. Dans notre République démocratique, les Français ont maintenu le Président dans la fonction de Chef des armées, comme au temps des nos Rois.
Les Rois de France ont construit l’Etat et ont hissé notre Nation au premier rang des puissances européennes. Si les Arts, les sciences et techniques (agriculture, artisanat et industrie manufacturière) furent pour beaucoup dans l’éclat de notre pays en Europe et dans le monde, c’est avec la force de ses armées que Louis XIV a garanti l’indépendance de la France, repoussé les frontières plus loin que jamais aucun de ses prédécesseurs ne l’avait fait, éloignant d’autant la menace de ses voisins. Sommet de sa gloire, La Maison de France, héritière de Charles II d’Espagne et des Farnèse, a placé ses agnats sur les trônes de Madrid, de Naples et de Parme.
Parallèlement aux officiers méritants qu’ils surent distinguer et élever, nos Rois, chefs des armées, intégrèrent leurs fils, frères et cousins dans le dispositif militaire de la Monarchie absolue puis constitutionnelle, ne se contentant pas de leur attribuer des charges honorifiques mais leur faisant connaître la réalité du métier des armes, afin que leurs successeurs soient assez préparés, leur permettre de les seconder dans les nombreux actes officiels et encourager les troupes par leur présence.
Dans cet aperçu non exhaustif, je vous propose de découvrir comment les Princes de notre Maison multinationale ont été associés par les Rois aux institutions militaires, comment leurs carrières ont été lancées et décidées.
A son unique fils légitime, Louis XIV avait créé et donné un régiment d’infanterie (Dauphin-Infanterie) et plusieurs de cavalerie. Le Roi le nomma, à vingt-sept ans, Généralissime de ses armées lors de la Campagne d’Allemagne (conquête du Palatinat) dans laquelle il s’illustra. Il commanda ensuite l’Armée lors de l’invasion du Hainaut (1691) de la Flandre en 1693 puis 1708-1709.
Au Duc de Bourgogne, ainé de ses petits-fils, Louis Le Grand acheta le Régiment de cavalerie de la Roche-sur-Yon (1685). Le jeune colonel de trois ans reçut encore, comme son père avant lui, une compagnie de chevau-légers et une autre de gendarmes. Toutes ses unités furent mises sous son nom (de Bourgogne). Le monarque le fit général de l’Armée d’Allemagne (1701) puis de l’Armée du Rhin (1703) puis celle des frontières d’Italie (1707).
Son frère le Roi d’Espagne l’avait en outre nommé Généralissime des armées espagnoles en Flandre pour repousser les Hollandais (1702).
Notre Roi Louis XV avait retenu la leçon et les exemples de ses aïeux. Dirigeant l’armée lors de la Campagne de Flandre de 1745 (Guerre de Succession d’Autriche) au cours de laquelle Fontenoy fut une belle victoire sur les Anglais et les Hollandais, il avait emmené avec lui son précieux Dauphin, âgé de quinze ans pour le confronter à la réalité des batailles et des sièges.
Sur le tableau de Pierre Lenfant, on distingue au premier plan le monarque (habit gris) et derrière lui en habit rouge le jeune Louis.
Dans le second plan, une voiture légère en osier transporte le Maréchal de Saxe, qui, atteint d’une crise de goutte, ne put diriger les assauts à cheval.
Devant les soldats tombés, le Bien aimé dît à son fils : « Voyez ce qu’il en coûte à un bon cœur de remporter des victoires. Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes. La vraie gloire est de l’épargner. »
Il ne fait pas de doute que si le Duc de Bourgogne ou le Dauphin, frère et fils aînés de Louis XVI avaient vécu plus longtemps, ils auraient été très jeunes confrontés aux réalités de l’Armée.
Les Bourbons, Fils aînés de l’Eglise, qui avaient souvent réussi à accomplir le commandement de l’Eternel « Reproduisez vous, devenez nombreux, remplissez la terre » (Genèse 1, 28), furent confrontés à l’épineux problème de l’établissement de leurs fils, frères et cousins qui n’étaient pas immédiatement destinés à régner. Le Roi Henri IV a donné le ton en la matière.
Des deux fils que lui avait donnés la Duchesse de Beaufort (Gabrielle d’Estrées), seul César Monsieur avait été destiné à faire souche. Pour sceller la paix avec la Maison de Lorraine, fer de lance de la Ligue, Henri IV maria son premier né à Françoise de Lorraine, fille unique et donc héritière du Duc de Mercoeur et de la Duchesse de Penthièvre et Princesse de Martigues. Entré dans la carrière des armes par la volonté paternelle, le Duc de Vendôme fut nommé de surcroît Surintendant général de la Navigation, charge qu’il remplit en personne lors de combats navals au large de Barcelone.
Le second, Alexandre Monsieur, avait été destiné à l’Ordre de Saint-Jean (Malte) dont les galères combattaient en Mer Méditerranée. Il fut reçu chevalier en 1604 et son père lui donna le Prieuré de Toulouse. En 1618 il fut élu Grand Prieur de France, bénéfice considérable par les revenus des commanderies qui y étaient attachées.
Le Roi avait décidé que le troisième, nommé Henri (né de la Marquise de Verneuil Catherine Henriette de Balzac) serait ecclésiastique. Il reçut de son père pas moins de huit abbayes et en 1608, l’évêché de Metz. Il en alla de même pour le cadet, Antoine (fils de la Comtesse de Moret, Jacqueline de Bueil). Le Vert Galant lui donna plusieurs abbayes, mais quoiqu’abbé, il servit dans l’Armée.
La répartition qu’Henri IV opéra entre ses fils légitimés particulièrement, a fait école.
Louis XIV s’en inspira. Pour M. le Comte de Vermandois, né de ses amours avec la Duchesse de La Vallière, il recréa la charge d’Amiral de France (remplaçant celle de Surintendant général de la Navigation citée précédemment).
Au Duc du Maine, il donna le commandement des Gardes suisses et grisons, le laissa servir plusieurs fois dans la cavalerie sous les ordres du Dauphin dans le Palatinat et en Flandre. Son père lui donna encore la charge de Grand Maître de l’Artillerie.
Le frère suivant le Comte de Vexin, destiné à l’Eglise à sa naissance était pourvu de l’Abbaye de Saint-Germain-des-Prés.
Le cadet (le Comte de Toulouse) succéda à son demi-frère à la tête de l’Amirauté française. Nommé également Grand Amiral des vaisseaux et galères de la Couronne d’Espagne par son neveu Philippe V (1702), M. le Comte de Toulouse commanda l’expédition de Sicile et réussît à imposer la suzeraineté du Roi à Messine et Palerme. En 1706, il commanda la flotte à Barcelone.
Devenu le tuteur de ses petits-fils orphelins, le Bien aîmé donna au Comte de Provence le Régiment royal des Carabiniers (1758) et au Comte d’Artois le commandement général des Suisses et Grisons (1771). Séjournant à Madrid auprès de son parrain le Roi d’Espagne en Juillet 1782, Louis XVI permit à son jeune frère de participer au siège de Gibraltar pour le compte de l’Espagne en Novembre de cette même année.
Le Comte d’Artois était devenu père de famille avant ses dix-huit ans (1775), augmentant la Maison de Bourbon et son rameau d’Artois d’un jeune prince (le Duc d’Angoulême). La mort du Prince de Conti (Louis François de Bourbon) tomba à point nommé et permit d’assurer l’établissement du nourrisson : Louis XVI lui donna le Grand Prieuré de France que laissait le défunt.
Louis Antoine d’Artois, Duc d’Angoulême portant les décorations de chevalier de l’Ordre du Saint Esprit et de Grand Prieur de l’Ordre de Saint Jean (1776).
La carrière dans l’Ordre de Malte se doublait souvent d’une carrière dans les Armées navales du Roi. On songea donc très tôt pour le jeune Louis à la charge d’Amiral de France, qui serait disponible après le Duc de Penthièvre. D’autant plus que l’enfant aimait étudier, avait de la curiosité pour les sciences et techniques. (On l’ignore souvent mais le Duc d’Angoulême, alors âgé de six ans, avait accordé son patronage à la Manufacture de céramique de Guerhard et Dihl à Paris, probablement après une visite des ateliers de productions de figurines, bustes, médaillons et vases avec ses maîtres)
En Juin 1789, désormais fiancé à sa cousine, fille du Roi, le jeune prince résigna le Grand prieuré en faveur de son frère (né en 1778), car il fallait être célibataire ou veuf pour tenir cette charge.
Une carrière dans la Cavalerie convenait mieux au petit Duc de Berry, plus fougueux, qui avait besoin d’action et avait parfois du mal à se concentrer sur ses leçons et exercices, quoiqu’il s’intéressât vivement à la musique, au théâtre et aux arts.
Reçus à l’école d’Artillerie de Turin sur ordre de leur bien aimé grand-père le Roi de Sardaigne Victor Amédée III au début de leur émigration, les deux jeunes princes s’appliquèrent dans leurs exercices et acquirent leurs premiers galons pour la plus grande fierté de M. le Comte d’Artois.
Toute leur vie, ils furent très unis à leur père et à leur oncle, devenu le Roi Louis XVIII.
De retour en France après les années de la Révolution et de l’Empire, Louis XVIII partagea entre ses deux neveux, derniers princes de leur génération dans la branche aînée, les plus hautes charges de l’armée : Amiral de France, Colonel général de l’Artillerie et des Dragons pour le premier ; Colonel général des chevau-légers et des Chasseurs pour le second.
Le Duc d’Angoulême (plus tard Dauphin) s’illustra comme général de l’armée française lors de la campagne d’Espagne (1823), dont la prise du fort de Trocadero, près de Cadix fut le couronnement.
« Enjamber d’un pas les Espagnes, réussir là où Bonaparte avait échoué, triompher sur ce même sol où les armes de l’homme fantastique avaient eu des revers, faire en six mois ce qu’il n’avait pu faire en sept ans, c’était un véritable prodige ! » écrivit Chateaubriand dans les Mémoires d’outre-tombe.
Rapprochons-nous maintenant et faisons halte au début du XXème siècle. Le Roi Alphonse XIII avait quatre fils, le Prince des Asturies (Alphonse) suivi des Infants Jacques, Jean et Gonzalve. Le premier fut incorporé très jeune dans le prestigieux 1er Régiment d’Infanterie ; le souverain fit entrer le second dans l’Artillerie (sa surdité n’interdisant pas et facilitant peut-être même cette orientation vers cette arme) ; le troisième, destiné à la Marine entra comme cadet à l’école navale de Saint Ferdinand près de Cadix (1930) et le quatrième également à l’Infanterie.
Le Comte de Barcelone sera nommé Amiral honoraire par son fils le Roi en 1978 puis même élevé au grade de Capitaine général de la Marine (1992).
L’Infant Jacques (depuis Duc d’Anjou et de Ségovie)
Le Roi Alphonse n’avait rien inventé. Comme nous l’avons vu dans la branche précédente, les premiers princes de leur génération étaient en général destinés en général à l’Armée de terre, le 3ème ou le 4ème à la Marine.
Après avoir servi le Duc de Madrid (Charles VII) dans l’artillerie carliste, Alphonse de Bourbon, Comte de Caserte (debout à gauche de la photo suivante), sollicita la Reine Marie Christine, Régente pour son fils pour faire donner l’instruction militaire à laquelle il aspirait pour six de ses sept fils (1891).
Charles VII, le Comte de Caserte, le Duc de Parme et le Comte de Bardi.
Disposée à la réconciliation, la Reine le reçut à Madrid pour envisager la question. Voici les affectations qui furent accordées aux fils de M. le Comte de Caserte :
- Ferdinand, l’aîné, fut admis dans l’Artillerie, dans la continuité de ce que le Roi Ferdinand II des Deux-Siciles avait décidé jadis pour son quatrième fils. Appelé Duc de Calabre quand le Prince Alphonse succéda au Roi François II (1895), il continua de servir l’Espagne et avec son Régiment participa aux Campagnes de Cuba et du Maroc
- Charles fut reçu dans le Régiment des Hussards dit de la Princesse. Pour sécuriser l’avenir de la Monarchie et la conserver dans la Maison de Bourbon, la Princesse des Asturies le choisît pour époux. Le Roi promut son beau-frère Inspecteur général de l’Armée (1930). Les deux cousins, devenus frères furent les deux grands pères communs du Roi Juan Carlos (ils avaient marié leurs enfants
- Janvier intégra la Marine. Il atteignit le grade de Capitaine de vaisseau
- Rainier, quoique Français depuis sa majorité (1904) servait comme son frère Charles dans les Hussards en Espagne. En 1930, il était même nommé capitaine honoraire de l’Ecole d’équitation militaire
- Philippe, aussi aux Hussards de la Princesse
- et le cadet Gabriel également admis à l’Ecole militaire de cavalerie termina sa carrière comme Capitaine au 6ème Régiment de Lanciers.
Autour de l’Infante Isabelle, trônant avec la majesté qu’on lui connait au centre de sa famille, on reconnait en uniformes sombres, le Roi Alphonse, l’Infant Charles et son frère Rainier de Bourbon, alors jeune officier de cavalerie.
Avec les progrès des sciences et techniques, au début du XXème siècle, l’Armée de l’air prit son essor dans les Nations sur lesquelles avaient régné nos Princes.
L’aîné des Bourbons, le Prince Alphonse (depuis Duc d’Anjou et de Cadix), de retour en Espagne dans les années 1950, la choisit pour effectuer son service militaire. Son fils, le Prince Louis, également.
Dans la continuité du lien entre la Défense et l’Histoire de France, la Marine nationale avait invité le Prince aux festivités du lancement du Porte-avion Charles-de-Gaulle à Brest (1994). Officier de réserve de la Marine française (il avait participé à des exercices en 1997 à Toulon), le Duc d’Anjou a visité la base navale de Lorient où s’entraînent les fusiliers marins lors de sa visite dans le Morbihan en Mai 2015.
http://www.letelegramme.fr/bretagne/louis-de-bourbon-seul-heritier-des-rois-29-05-2015-10645145.php
Voyons à présent certains choix opérés chez les Princes de la branche cadette.
Henri et Antoine d’Orléans, Ducs d’Aumale et de Montpensier auprès de leur mère Marie Amélie de Bourbon.
Les faits d’armes en Algérie du Duc d’Aumale sont bien connus.
Ses frères débutèrent également très tôt au service des armées du Roi.
Ferdinand suivait les traces de leur père, que Louis XVIII avait fait Colonel général des Hussards, Louis dans les Chasseurs, François dans la Marine et le cadet Antoine dans l’Artillerie.
La lecture d’une biographie m’avait laissé penser que leur frère Charles, dont la santé était délicate et qui mourut à l’âge de 8 ans, était destiné à une carrière ecclésiastique mais le tableau ci-dessous suggère plutôt une orientation dans l’armée Peut-être ne faut-il pas trop interpréter les accessoires des trois petits Orléans sur ce tableau, des jouets dans l’esprit de l’époque.
Charles d’Orléans, Duc de Penthièvre (à gauche) et ses frères Henri et Antoine, Ducs d’Aumale et de Montpensier
Cette orientation était devenue rare dans la Maison de Bourbon. Un des derniers avait été l’Infant Louis, fils cadet du Roi Philippe V, Archevêque de Tolède et Cardinal à un âge très précoce (8 ans !).
A la génération suivante, M. le Duc de Nemours, comme le Comte de Caserte le fera également, sollicita ses aînés établis sur le trône d’Espagne, pour la formation militaire de ses fils Gaston (1842-1922) et Ferdinand (1844-1910). Les souverains espagnols (Isabelle II et François Ier) les firent recevoir dans le Régiment des Hussards de la Princesse dont ils avaient confié le commandement à leur cousin et gendre l’Infant Gaétan de Bourbon, Comte d’Agrigente fils du Roi des Deux-Siciles.
Le penchant pour la Cavalerie de cette branche s’est maintenue jusqu’à nos jours. Henri d’Orléans a servi dans le 5ème Régiment de Hussards et son fils Jean dans le 7ème Régiment de Chasseurs. Eudes d’Orléans a quant à lui effectué son service à l’école de cavalerie de Saumur. (Merci à Jul pour ce reportage)
Damien B.
29 août 2016 @ 05:34
Bonjour Jul, découvrir votre article ce matin constitue une excellente surprise !
Je vais le lire plus tard dans la journée car il mérite beaucoup d’attention étant donné qu’il nous offre une promenade martiale étendue sur trois siècles. D’ores et déjà je remarque une iconographie très plaisante à voir. Vous avez puisé dans vos trésors !
Pour évoquer ce que je connais le mieux, c’est la participation à la guerre de Sécession de Paris et Chartres, accompagnés de leur oncle Joinville, qui m’a le plus marqué. Leur engagement volontaire aux côtés des Nordistes m’a toujours paru une démarche noble.
Amicalement,
Damien
jul
29 août 2016 @ 06:52
Bonjour Damien !
Une surprise pour moi ce matin également :) merci à Régine !
Vous avez raison d’évoquer cet épisode. Il est vrai que j’aurais dû également parler du service d’autres Bourbons dans l’armée belge, luxembourgeoise ou même autrichienne et russe. Il y aurait encore beaucoup à écrire ! Avis aux amateurs ;)
Damien B.
29 août 2016 @ 11:37
C’est en effet un sujet si riche ! Je pense Jul que vous seriez tout à fait qualifié pour le traiter sous forme d’ouvrage complet.
gipcan
31 août 2016 @ 14:40
Oui Damien, je pense la même chose que vous,ce serait passionnant
jul
31 août 2016 @ 16:00
Merci Damien B. ;)
Thibaut le Chartrain
29 août 2016 @ 07:03
Merci Jul pour cet article passionnant à la très rare iconographie.
jul
30 août 2016 @ 06:05
Merci Thibaut :)
Gérard
29 août 2016 @ 08:04
Merci à Jul en effet pour son très beau travail.
Damien je suppose que vous avez lu Philippe d’Orléans (comte de Paris), Voyage en Amérique, 1861-1862. Un prince français dans la guerre de Sécession, présenté par Farid Ameur, Perrin/Fondation Saint-Louis, 2011, tiré des Archives de la maison de France, et que vous connaissez bien sûr les aquarelles du prince de Joinville qui ont également été éditées, Aquarelles peintes par le Prince de Joinville lors de son séjour aux États-Unis d’Amérique dans l’armée du Général McClellan pendant la guerre de Sécession (1861-1862), avec une préface de Monseigneur le Comte de Paris et des textes d’André Maurois et du Général James Gavin, Paris, Tallandier, 1964.
Le comte de Paris et le duc de Chartres avec leur oncle ont participé en effet à cette guerre.
Damien B.
29 août 2016 @ 11:40
Gérard, j’ai en effet eu entre les mains le fameux « Voyage en Amérique, 1861-1862 », mais c’est surtout la lecture des lettres conservées au palais royal de Bruxelles au sujet de Paris, Chartres et Joinville qui m’ont fait songer à l’engagement militaire des princes français.
jul
30 août 2016 @ 06:04
Merci Gérard :)
Laurent F
29 août 2016 @ 08:16
C’est la première fois que je vois un portrait du comte de Vermandois, jeune prince disparu avant ses 17 ans
Gérard
29 août 2016 @ 16:42
Terrible destin que celui de Vermandois qui fut perverti et si humilié, et mourut bien jeune sans être pleuré par son père et sa mère. La Palatine l’avait aimé comme une mère : « Il tomba à genoux devant moi, pleura amèrement et me demanda pardon : il voulait se corriger, je devais lui rendre mon amitié sans laquelle il ne pouvait vivre, l’assister de nouveau de mes conseils. Il me rapporta toute son histoire. Il a été horriblement séduit ».
Le portrait est de Pierre Mignard.
Marie de Bourgogne
3 septembre 2016 @ 13:53
Son père ne l’aimait pas et préférait très nettement sa sœur. Sa mère n’a même pas pleuré à sa mort car elle jugeait que ce serait trop pleurer la mort d’un fils dont elle n’avait « pas assez pleuré la naissance ».
Seules deux personnes l’ont pleuré. Sa sœur et la princesse Palatine. C’est très peu mais c’est mieux que rien.
Pauvre gosse.
Dagobert 1er
29 août 2016 @ 09:14
Bravo pour l’article. Felipe froilan ressemble comme 2 gouttes d’eau à son grand-père mais aussi au comte de Barcelone son arrière grand père !
clement
29 août 2016 @ 09:19
Les princes ont tous eu à coeur de servir leur pays ,c’est une question d’honneur . Ils étaient pratiquement tous de grands militaires formés pour la guerre ; on dit que Monsieur ,frère de Louis XIV excellait sur le terrain ce qui rendait le roi jaloux ..La famille d’Orléans si souvent décriée a même eu sa part de malheur avec la mort du prince François ; Feu le Comte de Paris exilé à l’époque s’est engagé dans la Légion ….
Henri
29 août 2016 @ 12:15
Merci de rappeler que les Orléans ont toujours servi la France
jul
30 août 2016 @ 06:39
Il y a eu des Orléans au service de l’Espagne
Il n’y a pas de mal à servir la France et l’Espagne quand on est Bourbon ou Orléans. Voyez Antoine d’Orléans, Duc de Montpensier et Infant d’Espagne en même temps. Où encore Gaston et Ferdinand d’Orléans, fils du Duc de Nemours.
Nos deux nations sont un peu « soeurs » vu qu’il n’y a plus de guerre entre nous, une paix durable depuis 300 ans et même des combats communs. J’avais beaucoup aimé la réception de la cérémonie de la Toison d’Or à Madrid pour l’ancien président Sarkozy.
Ce serait absurde de vouloir d’opposer d’en faire un problème, alors que c’est à l’honneur des princes.
Caroline
29 août 2016 @ 11:01
Jul, un grand merci pour votre reportage tres interessant avec un nouveau sujet ‘militaire’ a apprendre sur la Maison des Bourbons en Espagne!
On pourrait remarquer que la casquette du petit prince Felipe d’Espagne n’ est pas différente de celle des sudistes aux U.S.A.! Il ressemblait beaucoup au fils de l’Infante Elena d’Espagne avec son expression un peu contractée à cause du soleil.
jul
30 août 2016 @ 06:03
C’est une joie Caroline !
Je ne pourrais pas vous expliquer l’origine de la casquette portée par les hommes de ce régiment, n’étant pas spécialiste des uniformes. Mais il devrait avoir des lecteurs pour vous éclairer ;)
Fabien
29 août 2016 @ 11:34
C’est un reportage trés intéressant. Merci beaucoup Fabien
jul
30 août 2016 @ 06:42
Merci Fabien !
Henri
29 août 2016 @ 12:14
Merci Jul pour cet article.
On constate que les Bourbons d’Espagne ont servi dans l’armée espagnole alors que les Orléans ont servi la France, rien de bien original puisque les Orléans appartiennent à la branche française des Bourbons.
jul
30 août 2016 @ 06:32
Merci Henri
Oui, les Orléans n’ont pas eu la chance, l’honneur d’être appelés à devoir régner sur l’Espagne, Naples, la Sicile, Parme, le Luxembourg, vu que Louis XIV et son épouse Marie Thérèse avaient plusieurs petits-fils disponibles.
Mais il ne faut pas douter que si la Providence avait placé Monsieur, frère de Louis XIV, ou le fils de celui dans la position d’héritier, il serait parti volontiers pour Madrid.
Les Orléans sont restés Français car ils n’ont pas eu cette chance de régner ailleurs, ce n’est ni un tort, ni un mérite.
Que les aînés des Bourbons se sentent Français aujourd’hui, c’est parfaitement justifié. Leurs ancêtres ont, avec les Français, construit la France.
Gérard
31 août 2016 @ 00:19
Ce n’est pas un malheur pour un prince français de servir la France.
jul
31 août 2016 @ 16:02
Ah Gérard, je ne parle ni de bonheur, ni de malheur ici.
Gérard
1 septembre 2016 @ 20:59
Vous parliez de chance…
jul
2 septembre 2016 @ 05:11
Prenez le mot « chance » au sens d’une « occasion » ni bonne ni mauvaise mais un mélange des deux.
Naucratis
30 août 2016 @ 07:00
Soit Henri est de mauvaise foi, soit il n’a rien compris à l’article de Jul.
Karl
18 octobre 2016 @ 08:35
Naucratis, Toujours a critiquer les autres….
viridiana
29 août 2016 @ 12:42
article interessant, hélas gâché par une tentative habituelle de récupération à usage légitimiste…. on aimerait lire l ‘engagement lors des deux guerres mondiales de ces prétendus princes français, qui , en bons espagnols qu’ils sont, n’ont rien fait au service de la France
Naucratis
30 août 2016 @ 06:59
Commentaire inepte de viridiana.
Cette tentative de semer la discorde au sujet de l’article de Jul et minable.
viridiana
30 août 2016 @ 21:44
seule la vérité blesse visiblement la vérité est que nul bourbon espagnol ne s’est battu ni n’a risqué de verser son sang pour la France et les français, même et surtout ceux qui se « sentaient » français……l’injure grossière ne vaut pas un argument , ce qui est inepte est de faire parler les morts et de leur prêter des intentions et des désirs imlaginaires
jul
30 août 2016 @ 07:00
Bonjour Viridiana
Le Roi Alphonse, a reçu en 1918, la Grand Croix de la Légion d’honneur lors de son voyage en France et la Médaille militaire, des mains du Président Poincaré, sur proposition de Clémenceau, pour son aide, alors qu’il régnait en Espagne, Etat non engagé, aux prisonniers français durant la Grande Guerre (et aussi pour des renseignements).
Le Prince Jacques aurai-t-il dû servir lors de la Seconde Guerre mondiale ? C’est la seule question acceptable. Mais il n’avait hélas pas la nationalité française quoiqu’il se sentait Français. Ses fils Alphonse et Gonzalve étant trop jeunes.
viridiana
30 août 2016 @ 21:52
bonjour le roi d’Espagne a reçu ces décorations à titre protocolaire, comme le prince héritier d’Arabie séoudite a été fait grand officier de la Légion d’Honneur il y a quelques mois, lui non plus surement pas pas patriotisme francophile, Quant à ses fils, Alfonso et Gonzalo pour être exact, se sentant français comme monsieur Jourdain faisait des vers, ils n auraient jamais servi, en bons espagnols qu’ils étaient , sous le drapeau tricolore , pour ne rien dire du prince « Jacques », qui s’il avait émis la moindre prétention dynastique française, aurait été transformé en steack tartare par les royalistes français , dès son arrivée en gare à Paris et vous le savez d ‘ailleurs très bien également
jul
31 août 2016 @ 16:17
Viridiana
Vos références à « Monsieur Jourdain » , « prince d’Arabie Saoudite » et « au steak tartare » nous transportent dans un bar où lequel le niveau des échange n’est pas habituel sur noblesse et royautés.
Relisez plutôt l’information plus haut : « 1918 », « Poincaré » , « Clémenceau », « aide aux prisonniers français ».
Oh mais le Prince Jacques a émis des prétentions dynastiques, et en France même, vu qu’il y vivait (Rueil-Malmaison puis Paris, Neuilly) ! Et ce fut même le Prince Xavier de Bourbon de Parme qui les a distibuées. Parmi les premiers soutiens royalistes, le Duc de Bauffremont, le Comte de la Forest Divonne.
Et après lui les Princes Alphonse et Louis se sont encore fait davantage connaître en France.
Gérard
31 août 2016 @ 20:28
La Médaille militaire n’est pas donnée à titre protocolaire à la différence de la Légion d’honneur.
Gérard
31 août 2016 @ 00:15
A-t-il demandé à servir la France par exemple dans la Légion ?
jul
31 août 2016 @ 16:18
Je vous l’accorde Gérard, cela aurait été bien.
Mayg
30 août 2016 @ 21:28
Commentaire de quelqu’un qui ne sait pas quoi écrire pour semer la zizanie !
gipcan
31 août 2016 @ 14:42
Oui Damien, je pense la même chose que vous,ce serait passionnant
gipcan
31 août 2016 @ 14:44
Du parti-pris!
gipcan
29 août 2016 @ 14:30
Bravo Jules!Article excellent,la Maison de Bourbon fut européenne bien avant le XX°siècle.Vous avez bien mis en évidence la force des liens familiaux entre eux.Merci pour cet article très documenté et bien illustré !
jul
30 août 2016 @ 06:33
Merci Gipcan :)
Albane
29 août 2016 @ 15:38
Merci à Jul pour cet article fouillé et passionnant.
jul
30 août 2016 @ 06:33
Merci Albane.
Zeugma
29 août 2016 @ 15:51
Je voudrais compléter cet article en précisant que la reine mère Carmen a été PFAT.
Gérard
31 août 2016 @ 00:25
Vraiment ?
Karl
18 octobre 2016 @ 08:37
La reine mere Carmen… Une femme si vulgaire…
COLETTE C.
29 août 2016 @ 16:23
Que de recherches vous avait faites, merci, JUL !
jul
30 août 2016 @ 06:33
C’est une joie Colette !
COLETTE C.
29 août 2016 @ 16:24
vous avez….
Gérard
29 août 2016 @ 16:24
Le très beau portrait que nous voyons du duc d’Angoulême est du peintre marseillais Michel-Honoré Bounieu né sans doute en 1740, mort à Paris en 1814, et intitulé donc Portrait de Louis-Antoine de Bourbon, duc d’Angoulême ; il a été peint en 1776-1777 et cette huile sur toile (54 × 65,8 cm) est conservée au Musée Cognacq-Jay à Paris, et actuellement est présentée au Musée des Beaux-arts de Marseille, au Palais Longchamp, dans le cadre de l’exposition temporaire Marseille au XVIIIe siècle. Les années de l’Académie 1753-1793 (il s’agit ici de l’Académie de Marseille).
Bounieu était fils de commerçants assez prospères qui espéraient qu’il prendrait leur suite mais ils se rendirent compte bientôt de ses talents de dessinateur et de peintre et accédèrent à son désir le laissant partir à Paris de très bonne heure, vers 1755, pour y étudier l’art. Il entra dans l’atelier de Jean-Baptiste Marie Pierre (1714-1789), premier peintre du roi, dont il devint rapidement le meilleur élève. Il fut peintre agrégé par l’Académie royale à Paris en 1770 ou 1767, puis sous la Révolution directeur du Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale (1792-1795) puis professeur de dessin à l’École royale des ponts et chaussées (1794-1814), peintre du roi. On lui doit aussi un portrait gravé de Louis XVI (Châteaux de Versailles et Trianon) car il était également dessinateur (et graveur), et une peinture La Naissance d’Henri IV qui fut présentée au Salon de 1779 en liaison avec la naissance de Madame Royale en 1778, peinture qui parmi d’autres sur Henri IV, fut souvent représentée en gravure en cette époque où l’engouement pour le roi Henri était très fort.
Le portrait du jeune duc nous montre un enfant d’un peu plus d’un an avec une grande délicatesse dans la peinture des tissus et le visage riant du modèle. Le hochet luxueux prend des allures de sceptre. La ceinture bleue évoque par sa couleur et son tissu le cordon de l’Ordre du Saint-Esprit qu’il est destiné à porter mais il ne le pourra qu’après qu’il aura été nommé le 27 mai 1787. Une discrète décoration rappelle l’appartenance à l’Ordre de Malte. Après la mort du prince de Conty le 2 août 1776, le jeune prince a été en effet nommé grand prieur de France de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem le 24 novembre 1776. Le portrait exposé au salon de 1779 eut un grand succès dont Diderot se moqua.
Parmi les œuvres de Bounieu une Bethsabée au bain ou La Belle Bethsabée, grandeur nature en 1779, ne fut pas acceptée au Salon pour cause de nudité mais le public se porta une foule à l’atelier de l’artiste, et la toile fut acquise par le duc d’Orléans et passa depuis en Angleterre où elle produisit plus de vingt ans après le même effet qu’à Paris (aujourd’hui dans la Collection Lingenauber à Monaco). Elle fut souvent reproduite en gravure.
À Marseille sont également présentés du même auteur Les Apprêts du pot-au-feu (Louvre) et dans un style très différent L’Enlèvement du soulier de Rhodope (Musée des Beaux-arts de Bordeaux).
La fille du peintre, Émilie, Madame Antoine-Remy Raveau, morte en 1830, fut également peintre et miniaturiste.
jul
30 août 2016 @ 06:34
Merci pour ces précisions très intéressantes Gérard.
Gérard
30 août 2016 @ 17:32
C’est moi qui vous remercie Jul.
Auberi
29 août 2016 @ 17:01
Passionnant de la première à la dernière ligne, merci ;)
jul
30 août 2016 @ 06:40
Merci Auberi !
ciboulette
29 août 2016 @ 18:55
Merci, Jul , pour cet article très intéressant , ainsi que pour les portraits de personnages connus , mais rarement vus !
Lorraine 1
29 août 2016 @ 19:37
Très intéressant et très bien documenté. A relire et à conserver. Merci.
jul
30 août 2016 @ 06:40
Merci à vous Ciboulette et Lorraine !
Libellule
29 août 2016 @ 23:25
Cher Jul ,quelle belle leçon d’histoire bien documentée !
A lire et relire attentivement .
Merci à vous pour cet article partagé .
Libellule .
jul
30 août 2016 @ 06:41
Libellule, toujours fidèle de mes articles. Cela me fait toujours plaisir.
Naucratis
30 août 2016 @ 07:01
Merci Jul pour cet excellent article sur l’engagement militaire des princes de la Maison de France.
Le sujet est original, les documents nombreux et bien choisis.
Je suis ravi de vous lire !
jul
30 août 2016 @ 13:19
Merci Naucratis :)
Ravi de vous lire également.
Karl
18 octobre 2016 @ 08:38
Et bah dis donc, un compliment, point d’aigreur, Naucratis pour une fois vous semblez être correct. Jul c’est votre jour de chance…
Catoneo
30 août 2016 @ 08:59
Parmi les princes en guerre on ne peut oublier le commandant François de Bourbon-Busset, chef du 2è bureau de la 1re armée, qui reçut la capitulation de l’état-major allemand à la Villa Pasques de La Capelle dans l’Aisne, le 7 novembre 1918.
L’Histoire a noté un gentilhomme de la meilleure race de France, au regard vif et clair, au masque fin, de haute et svelte taille, et portant avec une aisance souveraine l’uniforme sombre des chasseurs à pied ; on n’aurait su choisir un Français plus « représentatif ».
jul
31 août 2016 @ 16:20
Je ne savais pas, merci Catoneo !
Dorian
30 août 2016 @ 14:48
Merci jul pour cet article tres interessant, bien detaille et bien illustre.
jul
31 août 2016 @ 16:20
Merci Dorian !
Gérard
30 août 2016 @ 17:40
Jacques de Bourbon Busset, officier, participa lui pendant la Seconde Guerre mondiale aux combats sur l’Aisne, fut fait prisonnier en juin 1940, tenta deux fois de s’évader, fut repris et emmené en captivité en Allemagne.
Pierre-Yves
30 août 2016 @ 17:49
Toujours aussi riches et documentés les articles de Jul !
Bravo à vous et tous mes encouragements pour en écrire d’autres !
jul
31 août 2016 @ 16:21
Merci pour votre commentaire Pierre-Yves, il me fait plaisir :)
Mayg
30 août 2016 @ 21:25
Merci infiniment à Jul pour ce très bel article.
jul
31 août 2016 @ 16:22
Merci beaucoup Mayg !
Leonor
31 août 2016 @ 11:44
Beau travail, Jul, merci et bravo.
Je me réserve de le lire plus tranquillement, pour le savourer.
jul
31 août 2016 @ 16:22
Merci Leonor :)
al.getro
2 septembre 2016 @ 09:20
très interessant comme article. une information m’etonne toutefois : comment après avoir servi dans l’armee espagnole don luis a t’il pu faire de la reserve dans l’armee francaise ? merci de bien vouloir m’eclairer sur ce point
jul
2 septembre 2016 @ 11:35
Bonjour Al Getro
Parce que le Prince Louis a la nationalité française ;)
Marie de Bourgogne
3 septembre 2016 @ 13:56
Un peu comme tout le monde non ? ^^
Ceci dit, merci Jul pour ce très intéressant article.