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Voici la carte postale de Bucarest par OudIspahan. « C’est au cours d’un séjour dans la capitale roumaine, dont le nom fut mentionné pour la première fois en 1459, que sa singulière architecture, ses parcs, palais et places se sont offerts à mon insatiable envie de découvrir l’histoire de cette ville méconnue, gangrenée par les préjugés et mal aimée. Bucarest est sans conteste, une ville de contrastes…

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Ma première rencontre ne se fit pas attendre. C’est au détour d’une rue pittoresque dans le Petit Paris que mon regard rencontra celui du tristement célèbre Vlad III Tepes l’Empaleur. Son histoire est souvent remise en cause en raison du peu d’éléments historiques à son sujet.

Né en décembre 1431 à Sighisoara, le voïvode Vlad III Tepes (Tepes qui signifie l' »Empaleur ») fut prince de Valachie (avec la Moldavie et la Transylvanie, l’une des trois principautés médiévales à population roumanophone) en 1448, de 1456 à 1462 ainsi qu’en 1476. Son surnom d' »Empaleur » provient de son mode d’exécution favori : la mise au pal. Il lance notamment, dans la seconde moitié du XVème siècle, une campagne contre les Turcs sur le Danube. Lorsque le Sultan turc se rendit sur les lieux de la bataille, il vit plus de 20.000 turcs dressés sur des milliers de pals, scène surnommée « la Forêt des pals ».

Vlad est reconnu à nouveau comme prince de Valachie en 1476 mais ne profitera que peu de temps de ce troisième règne puisqu’il sera assassiné à Bucarest fin décembre 1476. Mais le lieu où son corps repose est contesté ; certaines études tendent à affirmer qu’il se trouverait en Italie alors que d’autres affirment qu’il serait à Belgrade ou Budapest. Mais une chose est sûre, il a été décapité.

C’est sous le nom de Dracula que Vlad III l’Empaleur est aujourd’hui connu. Dracula signifie « fils du Dragon », une référence à son Père, Vlad II Dracul, membre de l’Ordre de chevalerie du Dragon.Sa popularité est due au roman de Bram Stoker de 1897. Néanmoins, malgré sa barbarie et son rapport ambiguë avec le sang qu’il était semble-t-il capable de boire, le roman n’en reste pas moins une fiction.

La véritable histoire de Vlad Tepes est difficile à écrire, puisque mêlée de folklore, légendes et vérités historiques. Pour Margot Rauch, conservatrice d’une exposition sur Dracula, il était « sans doute cruel, mais pas plus que d’autres princes ».

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Son buste trône aujourd’hui au cœur de la Curtea Veche (Vieille Cour Princière) en plein centre historique de Bucarest. Elle est la cour de l’ancienne résidence princière, construite pendant le règne de Vlad III l’Empaleur. La résidence a été déplacée sous le règne de son frère Radu II l’Elégant, qui la déplaça de la capitale de la Valachie à Bucarest. Aujourd’hui, le palais, dont il ne reste presque plus rien, est devenu un musée et est au centre des efforts pour restaurer le centre historique de Bucarest.

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L’Eglise de l’Ancienne Cour Princière (Biserica Curtea Veche) a quant à elle été construite par Mircea V Ciobanul, prince de Valachie de 1545 à 1552, de 1553 à 1554 et de 1557 à 1559. Elle était le lieu de couronnement des princes de Valachie durant quelques décennies. En 1847, Saint Anton est devenu son saint protecteur. L’édifice est aujourd’hui le lieu de culte le plus prisé de la ville, autant par les croyants que par les touristes.

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Mais que serait Bucarest sans le parc Carol I ?

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C’est un des parcs les plus anciens de la ville, déclaré monument historique en 2004. Il doit son nom à son inauguration, qui eut lieu lors de la célébration des 40 années de règne du Roi Carol I. Ce membre de la maison Hohenzollern est élu prince souverain de Roumanie après la destitution du prince Alexandru Ioan I et proclamé roi le 26 mars 1881. Il décèdera le 10 octobre 1914. Cette dynastie restera à la tête du pays jusqu’à la proclamation de la République en 1947 par le gouvernement communiste.

Sur la première photo, nous pouvons voir le mausolée dédié « aux héros de la lutte pour la liberté du peuple et pour la patrie, pour le socialisme ». La deuxième donne un aperçu de l’étendue du parc. On peut apercevoir le controversé Parlement, bâtiment abritant toutes les grandes institutions du pays.

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N’ayant pas de photos du Palais royal, j’ai décidé de vous dire quelques mots sur le Palais Elisabeta, palais sur lequel je suis tombé complètement par hasard. Comme vous pouvez le voir, les photos sont pauvres… Non pas parce que je manque de créativité, mais pour la simple raison qu’il m’a été strictement interdit de m’en approcher. Le palais est en effet bien gardé et quiconque souhaiterait le contempler de plus près est prié de rebrousser chemin.

Nonobstant ce désagrément, sa localisation est aussi captivante que singulière, niché dans le somptueux parc Herastrau (le Hyde park roumain) – tout près des beaux quartiers – il est entouré par le Musée en plein air du village roumain. Le chemin qui relie le porche extérieur au porche principal, d’une longueur de 50m, traverse le musée en le coupant en deux parties.

Le palais fut construit sur commande de la fille du Roi Ferdinand et de la Reine Maria et inauguré en 1937. Depuis 2011, il a été repris par les successeurs de la famille royale (Margareta et Radu). L’édifice s’offre volontiers à des réunions culturelles et politiques et a longtemps servi de résidence officielle aux chefs d’Etat en visite en Roumanie.

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Mais la monarchie a-t-elle un avenir en Roumanie? Personne ne le sait. Pourtant, certains la considèrent comme la seule alternative à la crise et comme un gage de stabilité tandis que d’autres verraient sa restauration comme une régression. Le fait est que ce questionnement intervient à un moment où le Roi Michel est perçu comme une référence et la princesse Margareta comme une femme engagée. En témoignent les nombreux ouvrages sur le Roi Michel et sur la famille royale en général rencontrés dans les passionnantes librairies roumaines.

Malgré mon jeune âge, j’ai tenté de partager avec vous deux de mes passions personnelles qui sont les voyages et la noblesse européenne en m’efforçant d’être aussi concis que clair. Je remercie N&R pour ses nombreux articles ainsi que les internautes qui, grâce à leurs commentaires, m’apprennent énormément. Mais pour une fois, j’espère vous avoir fait découvrir/redécouvrir certains sites qui m’ont semblé tantôt curieux, tantôt captivants de l’attachante capitale roumaine. » (merci à OudIspahan)