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En bordure des jardins de Schönbrunn, la collection des voitures impériales semble attendre un ordre de l’empereur pour sortir en grand attelage. Elle rassemble une extraordinaire variété de moyens de locomotion utilisés par la maison d’Autriche du XVIIIe siècle au début du XXe.

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Les plus anciens sont les carrosses de gala de Marie-Thérèse parmi lesquels sont conservés un carrosse princier réalisé en 1750-1755 en bois doré, tapissé de velours à l’intérieur.

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Le carrosse d’État fut réalisé entre 1735 et 1740. Il fut utilisé pour les cérémonies d’État tout au long du XVIIIe et au début du XIXe siècle, moins souvent sous le règne de François-Joseph. Il compte sept fenêtres et était tiré par un attelage de six chevaux blancs. Il fut utilisé une dernière fois lors des cérémonies du couronnement de l’empereur Charles comme roi de Hongrie à Budapest en 1916.

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Le traîneau d’apparat de l’impératrice Marie-Thérèse est richement décoré de sculptures dorées. Construit vers 1740, il était tiré par un cheval et fut utilisé pour les festivités hivernales jusqu’en 1765.

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L’un des huit chariots du carrousel de Marie-Thérèse rappelle la somptuosité des festivités du début de l’année 1743. Pour fêter la reconquête de Prague lors de la Guerre de Succession d’Autriche, l’impératrice organisa le 2 janvier 1743 un carrousel de dames à l’École d’équitation d’hiver de la Hofburg. Elle-même et les dames de sa cour ont dansé un quadrille sur huit chariot similaires à celui-ci. Ensuite, cette joyeuse équipe est allée dans les rues de Vienne pour offrir un divertissement semblable au peuple. Il ne reste plus qu’un seul de ces chariots, construit en 1742 et richement sculpté et doré à l’or fin.

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Le carrosse le plus célèbre et le plus somptueux est le «Grand Carrosse» avec huit fenêtres en verre de Venise. Il a été construit autour de 1735 à 1740 pour l’empereur Charles VI (1685 – 1740) et transformé ensuite à plusieurs reprises.

Le carrosse impérial était un symbole de la puissance de la dynastie et n’a été utilisé que lors des événements les plus importants. Il était conçu comme un trône mobile destiné à montrer le prestige du souverain.

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Les peintures sur les panneaux montrent des allégories des vertus souveraines par Franz Xaver Wagenschön.

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A l’origine, il était tiré par six chevaux blancs du haras impérial au Kladrub, mais après 1851, huit chevaux ont été utilisés.

Le carrosse était utilisé exclusivement par l’Empereur, l’Impératrice et le Prince héritier pour les occasions les plus importantes: les couronnements et les cérémonies de la cour impériale.
Les deux dernières occasions où il fut utilisé furent le couronnement de François-Joseph à Budapest en juin 1867 et de Charles en décembre 1916. A cette occasion, c’était l’impératrice qui y prenait place, l’empereur chevauchant à ses côtés sur un cheval de parade.

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Le carrosse d’État réalisé en 1857 est plus simple que le précédent mais très élégant, était utilisé lors des cérémonies officielles par l’Impératrice Élisabeth. Après sa mort, François-Joseph l’utilisait très souvent pour ce genre de cérémonies, notamment pour se rendre à la procession du Saint-Sacrement, lors de la fête-Dieu.

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Le châssis généreusement sculpté souligne le caractère prestigieux du véhicule, tout comme l’aménagement intérieur, les cinq fenêtres et les quatre lanternes magnifiquement décorées, la corniche du toit et les bandes ornementales plaqué or. Il était tiré par un attelage de huit chevaux.

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François-Joseph utilisait plus volontiers un coupé très sobre lors de ses déplacements quotidiens, notamment entre Vienne et Schönbrunn. Réalisé en 1887 à la demande de François-Joseph, il convenait tout à fait pour ses déplacements en solitaire et la simplicité de son mode de vie.

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Lorsque Sissi commença ses longues pérégrinations à travers l’Europe, elle avait le réseau de chemin de fer à sa disposition. Elle emmenait aussi avec elle un landau personnel afin de ne pas avoir besoin de faire appel à un fiacre en arrivant à destination. Celui-ci avait l’avantage d’être petit, confortable et discret à la fois. Le toit pouvait être ouvert ou fermé selon la météo.

L’impératrice disposait de plusieurs voitures de ce type à sa disposition, mais ce landau fut celui qu’elle utilisa lors de son dernier voyage à Genève et fut précieusement conservé après son assassinat.

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Le landau à la Daumont commandée en 1857 fut utilisée jusqu’à la fin de la monarchie. C’est une élégante voiture ouverte, sans siège de cocher, tirée par six chevaux montés par des cochers. Ce type de voiture permettait de profiter d’une vue dégagée et aussi d’être bien vu soi-même.

Le landau richement conçu avec double suspension et belle dorure a été principalement utilisé pour les voyages des potentats étrangers à leur arrivée et leur départ de la gare, au cours de laquelle l’invité s’assied à droite de l’Empereur.

Elle fut par exemple utilisée pour transporter l’impératrice Élisabeth et la tsarine Alexandra lors de la visite du tsar à Vienne en 1896.

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Le corbillard noir néo-baroque a été construit dans 1876-1877 pour les obsèques des membres régnants de la famille impériale. Il a été d’abord utilisé aux obsèques de l’impératrice Maria Anna (1884), veuve de l’empereur Ferdinand. Par la suite, il servit lors des obsèques du prince héritier Rodolphe (1889), de l’impératrice Élisabeth (1898), de l’empereur François-Joseph (1916) et finalement le 1er avril 1989 pour les obsèques de la dernière impératrice, Zita.

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Le landau du couronnement a été construit en 1825 pour le couronnement hongrois de l’impératrice Caroline-Auguste de Bavière, la quatrième épouse de l’empereur François Ier.

Le landau, qui pouvait être utilisé à la fois ouvert et fermé, était devenu un type de carrosse si populaire au début du 19e siècle, qu’il fut souvent utilisé comme un landau de couronnement à la place du fastueux carrosse du XVIIIe.

Tiré par huit chevaux, il a été utilisé à nouveau aux couronnements hongrois de Ferdinand Ier en 1830 et de Charles Ier en 1916, même si, pour ce dernier, le carrosse cérémoniel fut aussi utilisé.

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Le carrosse personnel de l’empereur François Ier est une dormeuse : à l’intérieur, un lit pour deux personnes pouvait être aménagé. Il était fréquemment utilisé pour les voyages

Les principales caractéristiques de cette voiture de voyage sont les roues et les ressorts vigoureux, les courroies de suspension doubles, les mâchoires de frein en fonte et les fixations pour les valises fixées sur le toit et à l’arrière. Ses dorures et la décoration des châssis et des parties métalliques indiquent la qualité prestigieuse de ses occupants.

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La collection des voitures impériales conserve toujours le phaéton du roi de Rome, ramené de Paris par l’impératrice Marie-Louise lors de son retour à Vienne en 1814.

La première voiture personnelle de l’Aiglon lui fut offerte à l’occasion de son premier anniversaire, par sa tante Caroline Murat, reine de Naples. Cette voiture est une ravissante calèche, construite d’après un dessin d’Antoine Carrassi par le carrossier parisien Tremblay. La caisse était surmontée d’un dais parasol empanaché aux quatre coins.

L’extérieur est, dans sa partie inférieure, laqué bleu foncé, décoré d’un semis d’étoiles et d’abeilles de bronze doré et ciselé. La partie supérieure, laquée bleu clair, est ornée d’abeilles ciselées et médaillons rectangulaires en bronze doré représentant différents attributs et trophées militaires : casque, cuirasse, bouclier, tambour, tête de méduse, sabre, carquois, arcs, canons, faisceau de drapeaux. Les portières, l’avant et l’arrière de la voiture sont décorés du sceau impérial.

Les garde-boue capitonnés sont dessinés en forme d’ailes d’aigle et forment les accoudoirs.

Cette voiture servit aux promenades de l’enfant jusqu’à ses trois ans, dans les allées des terrasses du bord de l’eau aux Tuileries ou dans le parc de Saint Cloud où elle suscitait l’admiration du public.

Elle était attelée de deux moutons mérinos richement empanachés qui avaient été dressés à trotter comme des poneys par les frères Franconi célèbres écuyers et directeurs de cirque.

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L’empereur Charles utilisait parfois ce phaéton aux roues en caoutchouc construit en 1900. Cette  voiture sportive construite en 1900 était conduite par l’empereur lui-même.

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L’impératrice Zita conduisait elle-même cette voiture construite en 1917. Si conduire une voiture était un passe-temps et un sport pour les dames du début du siècle dernier, la dernière impératrice d’Autriche s’en servait pour se déplacer de manière simple et rapide lorsqu’elle était à Laxenburg.

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À partir de 1909, la Cour de Vienne a également fait usage de voitures automobiles. Comme les voitures de la Cour, elles faisaient partie de la flotte du parc de véhicules et ont été identifiables en tant que véhicules de la Maison impériale par la couleur verte de leur peinture avec de fines tranches dorées et les armoiries peintes sur la porte.

Quand elles ont été utilisées par les membres de la famille impériale, elles portaient la couronne impériale autrichienne, au lieu d’une plaque d’immatriculation.

La seule de ces voitures à avoir subsisté est celle avec laquelle l’empereur Charles a été contraint à l’exil en Suisse en 1919. Elle a été acquise aux enchères en 1974 par l’usine automobile autrichienne Gräf & Stift et a été entièrement restaurée en 1996-1998.

Pour les détails techniques: carrosserie en bois, moteur quatre-cylindres essence, cylindrée: 7400 cm3, quatre vitesses avec une marche arrière, les phares électriques, puissance 45 chevaux, vitesse 90 kilomètres/heure.

Ces voitures témoignent, à leur manière, d’une époque révolue : celles des fastes baroques de la Cour de Marie-Thérèse et celle plus sobre des derniers empereurs, François-Joseph et Charles.(Merci à Francky pour ce reportage)