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En 1695, Léopold Ier donne à Jean Tréhet, un élève du célèbre paysagiste français Le Nôtre, la lourde tâche de dessiner les plans de ses jardins. Schönbrunn lui doit alors les plans des jardins méthodiquement agencés dans le plus pur goût français. A l’origine de leur conception, au XVIIIème siècle, on retrouve la double volonté de glorifier la dynastie des Habsbourg et de rendre hommage à la nature.

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Les jardins se développent sous le règne de Marie-Thérèse et de son époux François Stéphane de Lorraine. Avec ses différentes architectures et sa riche diversité d’espaces, ils témoignent de 250 ans de tradition de l’art du jardin baroque où se mêle le goût de l’antique.

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Sur 200 hectares, des charmilles, des berceaux de verdure, de vastes parterres fleuris servent de cadres à d’élégants groupes sculptés aux sujets allégoriques et à de gracieuses fontaines.

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Le Grand Parterre qui s’étend devant la façade principale du château déploie ses broderies de fleurs de manière symétrique, jusqu’à la fontaine de Neptune qui ferme la perspective. Une telle disposition n’est pas sans rappeler l’illustre modèle, Versailles, avec sa fontaine d’Apollon qui clôt la perspective du parc à la française.

La fontaine de Neptune est la plus majestueuse des jardins. Commandées par l’impératrice Marie-Thérèse, les excavations commencèrent en 1776 pour une finition quatre ans après, juste avant la mort de l’impératrice.

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Adossée à la colline sur laquelle la fontaine s’appuie, une balustrade couronnée de vases constitue son mur arrière. En son centre, un ensemble semi-ovale se détache sous forme d’un paysage de rocs et de pierres, au sein duquel trônent le dieu marin Neptune et son entourage. Neptune, brandissant son trident sur son carrosse en forme de coquillage, est entouré d’une nymphe et de la déesse marine Thétis. Le cortège protège Achille, alors envoyé par la Grèce pour conquérir Troie.

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La Gloriette, un arc de triomphe à trois arches flanqué de vastes escaliers, constitue le couronnement architectural du parc du château. Elle fut construite sur la colline qui domine le parc en 1775, d’après les plans de Hohenberg.

Une gloriette, mot provenant de « gloire », désignait au XIIe siècle une petite chambre. A partir de la Renaissance, elle prend l’aspect d’un pavillon ou d’un temple à l’antique, situé dans le parc d’un château, un lieu propice au repos et à la poésie.

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L’époque baroque multiplie ces fabriques et celle de Schönbrunn s’apparente plus à un pavillon de plaisance par ses dimensions. Marie-Thérèse la voulut grandiose pour commémorer une victoire sur la Prusse de Frédéric II.

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La Gloriette offre depuis sa butte, un vaste panorama sur le palais et la capitale impériale. Un projet initial visait à construire la résidence d’été des Habsbourg à cet emplacement, mais il fut finalement abandonné au profit d’un terrain plus plat.

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Des allées ombragées conduisent à la ruine romaine. Elle a été dessinée en 1778, sur le modèle du temple romain de Titus. L’ensemble est constitué d’un large bassin rectangulaire entouré d’un mur semi-circulaire, au centre duquel trône une grande arche, le tout dans un semblant d’état d’abandon ou de ruine. De grandes figures classiques de la mythologies grecque y sont observables : Hercule combattant Cerbère, Hadès et Hydra, les dieux des rivières Enns et Danube. La passion pour les ruines romaines est, elle, héritée de l’Angleterre des années 1750, mais est aussi synonyme des prétentions de la dynastie des Habsbourg à être l’héritière de l’empire romain déchu.

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Au détour d’une allée, on parvient à un élégant temple orné de stalactites et de coquilles à la manière d’une grotte. Il s’ouvre de part et d’autre par une arcade sur une grotte intérieure de laquelle émerge des roseaux sculptés et des coquillages.

Juchée sur un amoncellement de rochers, une nymphe alanguie déverse de l’eau dans une immense coquille. Elle tient une corne d’abondance dans sa main, symbole des bienfaits que l’eau permet d’acquérir.

Nous sommes là en présence de la « schöner brunnen », la « belle fontaine », la source qui a donné son nom au domaine, puis au château.

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Beaucoup plus majestueuse, la fontaine de l’obélisque est érigée sur la grotte des Sybilles d’où dévalent des cascades d’eau. Elle est ornée de hiéroglyphes fantaisistes censés relater l’histoire des Habsbourg.

Entourée de petites tortues, symbole de stabilité, elle date de la fin du XVIIIe siècle et fut l’une des œuvres les plus importantes entreprise à cette époque.

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Une symétrie d’axes orthogonaux et diagonaux de part et d’autre du parterre central découvre une série de perspectives sur le palais. Les arbres, taillés de manière magistrale, hérissent de véritables murs végétaux et délimitent des bosquets sur le modèle de Versailles.

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Le jardin près de la façade orientale du château, dénommé jardin du prince héritier depuis 1875,  était jusqu’à la fin de la monarchie, en 1918, le jardin privé de la famille impériale. Le reste du parc étant ouvert au public, il était un havre de paix où les Habsbourg pouvaient se promener.

Les appartements de l’archiduchesse Sophie et de son époux ouvraient sur ce parc et l’on imagine aisément qu’elle y promenait le petit Rodolphe et Gisèle qui étaient placés sous sa responsabilité.

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Aménagé au XVIIIe siècle, il est fermé par une enceinte de charmilles ponctuée d’élégants pavillons. Au centre, se déploient des broderies de buis caractéristiques des jardins à la française que tout palais de cette époque se devait de posséder.

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A l’opposé, devant l’aile occidentale où François-Joseph a aménagé ses appartements privés, des jardins plus simples furent aménagés sur un espace identique. Ils reflètent, à l’extérieur, la simplicité des goûts du monarque.

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La grande serre à palmiers est une structure métallique impressionnante de 114 m de long, divisée en trois parties, édifiée en 1880 grâce à des techniques mises au point en Angleterre.

C’est à la demande de l’empereur François-Joseph que l’architecte attitré de la Cour, Franz Segenschmid, réalisa les plans. Aujourd’hui, elle présente une partie des collections des jardins nationaux comprenant des plantes méditerranéennes, tropicales et subtropicales.

Comme à la Hofburg, elle témoigne de l’intérêt des Habsbourg pour les plantes exotiques et de la passion sans cesse renouvelée des empereurs d’Autriche pour leurs jardins, véritable écrin de leur palais. (Merci à Francky pour ce reportage)