Parution de cet ouvrage « Juger la reine » consacré au procès de la reine Marie-Antoinette. En voici le descriptif : « Le procès de Marie-Antoinette demeure l’une des énigmes les plus opaques de la Révolution. Avait-elle eu autrefois à prendre des décisions politiques dont le peuple français aurait eu à se plaindre? En quoi, une fois la République proclamée (21 septembre 1792) et le roi exécuté (21 janvier 1793), menaçait-elle, du fond de sa prison du Temple puis de la Conciergerie, l’ordre nouveau ?
Son procès fut-il exigé par une intense mobilisation populaire ? Cherchait-on à la faire évader ? Rien de tout cela. En examinant attentivement les minutes du procès éclair qui lui a été intenté par le Tribunal révolutionnaire les 14, 15 et 16 octobre 1793, en scrutant – ce qui n’avait jamais été fait avant lui – la biographie des jurés, en restituant le climat politique et la lutte de factions marquant la « mise à l’ordre du jour » de la Terreur (5 septembre), Emmanuel de Waresquiel raconte – avec émotion mais sans parti pris – trois journées pathétiques.
Il révèle les questions humiliantes posées à l’accusée, il rapporte les réponses dignes apportées à d’infâmes calomnies, il montre l’absence de véritables droits de la défense d’une femme condamnée d’avance. Il est clair que Marie-Antoinette n’a été que la victime expiatoire de conflits politiques qui régnaient entre la Convention, la Commune de Paris et les Jacobins. Dans ce nouveau livre à l’érudition impeccable, l’auteur multiplie les révélations et donne avec subtilité son sens véritable au moindre des propos tenus. Décrivant le cadre, dépeignant les protagonistes, il restitue avec son talent habituel une atmosphère étouffante. Ne s’interdisant pas de dévoiler au lecteur les réflexions qu’éveillent chez l’historien des XVIIIe et XIXe siècles ce moment paroxystique du basculement révolutionnaire, Emmanuel de Waresquiel donne là le livre le plus dense, le plus littéraire et le plus personnel de sa carrière »
«Juger la reine », Emmanuel de Waresquiel, Tallandier, 2016, 350 p.
Jean Pierre
24 septembre 2016 @ 07:17
Ce qui est intéressant avec Waresquiel c’est qu’outre un très grand historien de la révolution française il est aussi un excellent écrivain. Sa biographie de Talleyrand a dû en surprendre plus d’un par son style quant à celle de Fouché elle est aussi étourdissante que son sujet.
J’attends beaucoup de cet ouvrage qui nous changera à n’en pas douter des approximations de Castelot sur le sujet.
AnneLise
24 septembre 2016 @ 07:26
Ce procès pourrait il avoir lieu de nos jours ?
Ce procès avait il lieu d’être ?
Je vais me précipiter pour acheter ce livre et après lecture peut être pourrons nous échanger nos impressions ?
Leonor
24 septembre 2016 @ 10:35
AnneLise, » de nos jours » ….
C’est illusion de penser que la conscience morale de l’être humain évolue.
Le XXe siècle a été un siècle d’incommensurables atrocités.
Et le XXe, à peine commencé …..
Quand le mal (‘le Mal ?) est jugulé en un endroit, il refait surface à un autre.
Regardez cette peinture, d’une terrible et universelle conscience :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dulle_Griet_(Brueghel)
C’est » Dulle Griet », approximativement traduit par » Margot l’Enragée », de Pieter Brueghel, au musée Mayer van den Bergh d’Anvers.
Devant cette peinture, on est pantois d’horreur, et atteint au plus profond devant cette conscience du Mal et de ses ravages que nous livre là Breughel.
AnneLise
24 septembre 2016 @ 13:03
Hélas Léonor, j’ai commis l’erreur de penser que de nos jours une Justice serait plus clairvoyante, mais je sais bien pour la pratiquer que malheureusement tout est possible, je posais la question pour savoir si « de nos jours » on estimerait que ce procès de la Reine, serait impossible non pas à instruire mais au moins à être sinon clément au moins humain !
Je vous rejoins et suis moi aussi horrifiée par ce tableau que vous avez bien voulu mettre en lien, en dépit de cela je veux encore croire en l’Homme, je ne veux pas faire preuve d’angélisme, mais je reste malgré tout un peu confiante tout en sachant que le Mal ne sera jamais éradiqué, on en a la preuve tous les jours.
J’ajoute qu’ayant vu en son temps le spectacle de Robert Hossein, sur le procès de Marie Antoinette avec vote du public, elle aurait été bannie, mais non exécutée.
Enfin c’était peut être une réaction épidermique et qu’à l’époque il aurait voté la mort.
Bon dimanche !
Pascal
24 septembre 2016 @ 19:16
« C’est illusion de penser que la conscience morale de l’être humain évolue. »
La aussi je suis bien d’accord avec vous. (j’espère que ça ne vous inquiète pas)
Il n’y a pas de différence notable entre nous , un humain du 14ème ou du 10ème siècle et sans doute un néanderthalien .
En tout cas c’est ce que j’ai toujours ressenti et ensuite pensé.
Juste une différence de technicité ,considérable il est vrai , parfois pour le pire ,
parfois pour le meilleur .
Leonor
26 septembre 2016 @ 18:23
Merci pour vos réponses, AnneLise et Pascal.
Moi aussi, je suis confiante, AnneLise, en dépit de tout. Mais très confiante, car la vie vaut d’être vécue.
J’ai des enfants et des petits-enfants, et, c’est pour cette raison entre autres que je suis à la fois confiante et » en garde » – selon l’adage latin que déjà souvent évoqué : » Si vis pacem, para bellum » ( Si tu veux la paix, prépare la guerre) .
Vous ne m’inquiétez pas, Pascal, on peut discuter de tout, sans être obligés d’être toujours d’accord.
Mais ici, nous le sommes.
Pascal
24 septembre 2016 @ 08:59
Le Roi et la Reine furent jugés et exécutés au nom de principes et de conceptions qui n’existaient pas avant la révolution dite française si ce n’est dans la cervelle enfiévrée de ces messieurs des parlements que ce fut une énorme erreur de rappeler.
Leurs prétendus procès ne pouvaient donc qu’être iniques et leur mort un assassinat.
Plus honteuse encore fut le sort réservé au Dauphin.
A cause de tout cela l’expression : « vertu républicaine » ne m’est guère sympathique .
Je n’ai pas , et pour cause , la « religion de la République » .
Nous portons encore les stigmates de cette tragique et funeste expérience.
AnneLise
24 septembre 2016 @ 13:22
Pascal, on a une fâcheuse tendance en France, à penser que l’Histoire commence en 1789 !
Cordialement
Helka
24 septembre 2016 @ 17:15
Je partage totalement votre avis, et particulièrement votre dernière phrase. Je pense en effet que la France ne s’est jamais remise d’avoir assassiné son roi. Depuis lors, l’enseignement de l’Histoire de France a systématiquement occulté les horreurs commises au nom d’une prétendue « Libertél ». Mes enfants n’ont jamais ,lors de leur cours d’histoire, entendu parler du génocide vendéen ! Aussi, les ai-je emmenés voir le sites qui portaient (et portent encore..) les stigmates du passage des colonnes infernales. Encore quelques petites années, et nos petits enfants ne saurons même plus quels furent les rois de France, tant l’Education Nationale s’ingénie à passer sous silence ce qui fut la grandeur de notre pays. «
Patricia
24 septembre 2016 @ 10:21
Je suis professeur (pas d’Histoire) et je m’interroge souvent sur le message passé dans l’Education Nationale sur la Révolution, en primaire, au collège, au lycée et enfin à l’Université. Je me retiens (par souci de neutralité) de dire ce que je crois, ce que je pense et ce que l’on révèle bien tardivement, à mon avis,sur les dessous de cette Révolution, sur les humiliations innommables vécues par la famille royale. Jamais on n’a dit par exemple (sauf dans certains livres maintenant) que quand la famille se déplaçait escortée par leurs gardes (geoliers), les foules étaient subjuguées par leur gentillesse, leur dignité, leur humilité, leur noblesse d’esprit, certaines femmes en pleuraient, de voir ce qui était infligé à cette famille. Mais, il ne fallait surtout dire ce sentiment, le peuple craignait les menaces. Le peuple vendéen, les Girondins (dans une moindre mesure peut-être) ont été plus courageux et en ont longtemps payé les conséquences.
Pour beaucoup de Français, encore, on a tué des mécréants, le roi et la reine qui rendaient le peuple malheureux… Bref !! Et dire que cette famille a finalement été trahie par leurs proches ( la famille de Marie Antoinette, pas très honnète non plus vis à vis de la reine) et a servi de bouc émissaire.
J’aimerais lire ce livre mais ce sentiment d’injustice et de révolte qui m’envahit à chaque fois, cette mascarade de procès mettent en valeur cette impuissance même à restaurer leur honneur. Grande tristesse.
Tout ceci était peut-être la plus grande erreur de notre Histoire (une des plus grande en tout cas.
AnneLise
24 septembre 2016 @ 13:10
Patricia, une fille du peuple a osé manifester un geste d’humanité à l’égard de la Reine sur son trajet vers l’échafaud, elle fut arrétée et exécutée, comme traitre à la Révolution je mets un R majuscule sans conviction.
Si vous allez un jour au cimetière de Picpus vous pourrez voir le mur des noms des exécutés au nom de la Liberté, c’est effarant, et là je rejoins complètement le post de Léonor, le Mal ne demande qu’à se libérer dès qu’on lui entrouvre la porte.
En parlant de l’Education Nationale vous avez entièrement raison, des clichés sont véhiculés depuis des décennies pour « bourrer le crâne » sans instruire à charge et à décharge.
Zut, je me trahis….
Bon dimanche
Pascal
24 septembre 2016 @ 14:07
Patricia
Merci de ce témoignage !
Pour ma part je ne suis pas du tout né dans un milieu monarchiste , loin de là , mais les sentiments que vous exprimez c’est en CM2 que j’ai commencé à les ressentir, dès que le système scolaire a déroulé pour moi son discours sur la révolution.
Et ça n’a pas beaucoup bougé depuis.
Parmi les biographies du roi Louis XVI que j’ai lue se trouvait celle de Jean François Chiappe , qui parut en trois volumes , je n’ai jamais acheté le dernier sachant trop ce que j’y trouverais .
Les récits de la captivité au Temple sont ceux que je trouve les plus bouleversants.
Ce n’était plus un Roi , une Reine que l’on persécutait alors mais une simple et honnête famille.
Le testament du Roi est plus beau que toutes les constitutions.
Patricia
25 septembre 2016 @ 12:33
Oui, Pascal, j’ai aussi lu ce testament bouleversant. Dans le livre de Sylvie Yvert (chronique « livres » du site Noblesse et Royauté), j’ai appris que leur fille Marie Thérèse, avait fait une demande au Pape afin que son père soit béatifié. Evidemment, ce serait trop demandé mais elle était bien placée pour cela. L’Eglise a refusé, par peur de se prononcer (supposition de ma part) sur un sujet trop tabou et polémique, et pourtant,… J’imagine les réactions que je susciterais si jamais je disais autour de moi, ce que je vous écris ici,…
Albane
24 septembre 2016 @ 18:02
Complètement d’accord avec votre commentaire.
Je m’inquiète devant les programmes d’histoire lacunaires, mensongers au sujet de plusieurs thèmes, réducteurs et qui culpabilisent souvent les petits Français par rapport à la question coloniale notamment.
Ma pensée est que le jugement et la mort de plusieurs membres de la famille royale pendant la Révolution n’a fait que redoubler la violence et les querelles. Dans cette famille, seules des imprudences parfois gênantes ont été commises, mais aucun crime.
Alors pourquoi cette fin horrible ? C’est toute la complexité de la Révolution française. Je maintiens que l’assassinat du roi, de la reine, de Madame Élisabeth et la mort précoce du jeune Dauphin, ainsi que les massacres de septembre et toutes ces horreurs, montrent une façade peu reluisante de cette révolution.
AnneLise
25 septembre 2016 @ 13:28
Albane, vous avez raison de vous inquiéter devant les programmes d’histoire,ceux passés et alors pour ceux à venir !
La réforme en cours, ne va faire qu’accentuer l’inculture de nos enfants dont les cerveaux ont besoin de structuration, ce qui ne va pas être le cas, car trop de fragmentation et une interdisciplinarité mal maîtrisée qui va semer la confusion dans des esprits en plein devenir.
En ce qui concerne la culpabilisation des petits Français sur la question coloniale, il est incontestable que l’on n’en montre que la face que l’on pourrait qualifier de négative. A ce propos, on « oublie » dans les manuels d’histoire, les propos tenus le 28 juillet 1885 par le père de l’instruction, publique, laïque et obligatoire : « Les races supérieures ont un droit sur les races inférieures » à peine parle t on de sa volonté colonialiste, expansionniste, cf : Savorgnan de Brazza avec le Congo etc…vous avez compris que je veux parler ici de Jules Ferry
Ceci pour dire que l’on fait bien dire à l’Histoire au fil des ans, des siècles que ce qui peut servir à un moment précis.
Alors refaire le procès de la Reine, non, revenir sur ce procès, oui !
Ne plus occulter les massacres auxquels vous faîtes allusion, oui !
Déplorer la monstruosité dont a été victime le Dauphin, enfant innocent, oui !
Arrêter de célébrer la Révolution comme si elle avait été la solution à tous les problèmes de la France, oui !
Leonor
27 septembre 2016 @ 10:59
Bien d’accord avec vous, AnneLise. Sur tous les points.
Patricia
24 septembre 2016 @ 10:23
J’ai oublié de parler comme le rappelle Pascal, du sort ignoble réservé au Dauphin, j’en pleure à chaque lecture, monstruosité !
Trianon
24 septembre 2016 @ 17:28
en effet, avez vous lu le livre « la chambre » de Françoise Chandernagor ( il me semble…c’est loin..:)
j’en ai également pleuré
Patricia
25 septembre 2016 @ 12:35
Ah non, je vous remercie, j’avais oublié l’existence de ce livre et pourtant, j’aime beaucoup cette auteure (grande juriste ayant travaillé pour le Conseil d’Etat, en tant qu’auditeur, il me semble)
Robespierre
27 septembre 2016 @ 13:12
Connaissant très bien ce qu’on a fait d’immonde à cet enfant-martyr , je n’ai pas eu le courage de lire le livre de Fr. Chandernagor, il me serait tombé des mains, car cela aurait détaillé toutes les souffrances qu’on a fait subir à ce pauvre petit.
AnneLise
29 septembre 2016 @ 13:01
Un peu tard pour vous répondre, Robespierre, « la Chambre » de Françoise Chandernagor, est tout en subtilité dans l’horreur, et elle dit elle même que cette description de l’enfermement et des humiliations pouvait s’appliquer à tous les abus des régimes « totalitaires » qui malheureusement perdurent y compris de nos jours. Alors évidemment quand il s’agit d’un enfant c’est encore plus effroyable. D’ailleurs on devine qu’il s’agit du Dauphin mais jamais elle ne le nomme. Bien évidemment le lecteur le comprend, enfin celui qui a connaissance de l’Histoire.
Leonor
25 septembre 2016 @ 09:10
Ravie de vous lire, Patricia.
En France, plus de deux siècles après, on en est encore toujours à l’apologie de la Révolution .
C’est du bourrage de crâne, inscrit, en effet, dans les programmes.
Je ne suis pas spécialement royaliste. Là n’est pas la question.
La question est de faire savoir les horreurs de la Révolution, la recherche du pouvoir par les différents partis et les différents ténors, les dénis de justice, le totalitarisme en marche, la persécution anti-religieuse, etc.
Mais il y a une Histoire Officielle inscrite dans les manuels ….
Comme sur d’autres questions.
Vous n’y êtes pour rien personnellement, Patricia.
J’ai haï Jack -Jacquot Lang , à l’époque, quand il a fait mettre paillettes et fantaisies de son cru aux CCCCCélébrââââtions du BBBBBicentenaire de la RRRRRévolution.
De la propagande pure et dure.
Même si les inventions de … comment s’appelait-il déjà, le chorégraphe ? – étaient , en soi, drôles et intéressantes.
Patricia
25 septembre 2016 @ 20:16
Vous m’avez amusée avec cette imitation écrite du ton mis alors par le Ministre de la Culture… Le chorégraphe était Jean-Paul Goude, je crois.
Effectivement, vous avez raison, Leonor, la question n’est pas d’être royaliste ou non mais peut-être plutôt réaliste sur la vraie Histoire.
Leonor
26 septembre 2016 @ 18:27
Jean-Paul Goude, voilà. Merci, Patricia.
Leonor
24 septembre 2016 @ 10:27
Partout, toujours, les révolutions ouvrent la boîte de Pandore . Se libèrent alors tous les instincts de violence, de sadisme et de mort.
Là où ont disparu les institutions et les cadres , peut souffler la tempête du meurtre et des horreurs.
Toujours. Partout.
Ce n’est pas une raison pour ne pas évoluer.
Mais on a dit » évoluer ». Pas » révolutionner ».
Pascal
24 septembre 2016 @ 18:54
Oui les évolutions et les guerres …
Je pense que là dessus au moins nous serons pleinement d’accord…
On le constate aujourd’hui au proche orient .
Hélas.
Leonor
26 septembre 2016 @ 18:28
Il y a presque toujours un point où on peut se retrouver d’accord, entre gens de bonne foi, Pascal.
Foi n’étant ici pas entendu au sens religieux, bien sûr.
Lorraine 1
24 septembre 2016 @ 11:51
Entièrement d’accord avec vous Pascal. La France souffre toujours de cette terrible déchirure.
Christine
24 septembre 2016 @ 12:46
Bien d’accord avec tous ces avis, l’histoire est devenue une matière très sensible à enseigner mais ce n’est pas propre à la France (en Russie, autre pays « révolutionnaire », c’est bien pire). Il existe un film remarquable qui permet d’avoir un regard sur la Révolution française à la fois de l’intérieur et décentré : c’est « L’Anglaise et le Duc ». À voir et à revoir sans modération pour se faire une idée de ce que dut être cette période en France. Croyez-moi, ensuite, on ne voit plus les choses de la même façon…
Leonor
26 septembre 2016 @ 18:29
Les musées non plus, bien souvent, ne sont pas neutres en matière politique.
clement
24 septembre 2016 @ 17:10
La question n’est pas de savoir comment on jugerait la reine aujourd’hui , l’Histoire l’a fait et ce débat serait absurde hors de son contexte . Reste à savoir comment elle fut jugée . Face à la haine du peuple conscient d’avoir été opprimé durant plusieurs siècles de monarchie absolue,dans une ambiance déchaînée où on avait déjà guillotiné le roi ,des nobles , des prêtres ,innocents ou pas , on lui a reproché beaucoup de choses,(vraies ou fausses ) sa légèreté de jeunesse, son inconséquence , ses dépenses mais aussi , sa méconnaissance des problèmes des gens ,plus important son rapprochement avec Mirabeau ,la fameuse armoire en fer contenant des papiers compromettants , le contact avec l’ennemi ,la mauvaise influence qu’elle avait sur le roi incapable de prendre une décision ,le renvoi de Necker qu’elle a voulu parce qu’elle le détestait, tout cela ne plaidant pas en sa faveur. D’autre part ,on a glissé dans ce semblant de procès des choses odieuses :l’achat du collier ,affaire dont elle était totalement innocente ,les propos injurieux et infectes d’Hébert ….était-elle coupable ? probablement mais pas des monstruosités dont on l’accusait ,elle a largement payé ses erreurs par la façon dont elle fut traitée la douleur de perdre son mari ,la séparation d’avec son fils , et sa conduite d’une grande dignité jusque sur l’échafaud !
AnneLise
25 septembre 2016 @ 13:43
Clément, je voulais dire, serait il possible aujourd’hui d’instruire le procès de la Reine comme il l’a été, ou plutôt pas été à l’époque.
Le climat passionnel qui l’a entouré, toute cette désinformation à laquelle vous faites allusion : l’affaire du collier, ses prétendus rapports avec son fils, avec Madame de Polignac, sa dilapidation du trésor public etc serait ce possible aujourd’hui ?.
Je crains de devoir répondre : oui
La seule différence serait qu’elle aurait la possibilité d’être défendue, ce qui n’a pas été le cas à l’époque ou si peu, non pas que ses avocats n’aient pas tenté de le faire mais Chauveau-Lagarde et Tronçon- Ducoudray, commis d’office ne pouvaient en si peu de temps construire un plaidoyer qui de toute évidence aurait été réfuté puisque condamnée d’avance, la seule issue était la mort.
L’intérêt de rouvrir ce dossier aujourd’hui est de remettre un peu d’ordre dans toutes les contre vérités énoncées depuis des siècles, en n’occultant toutefois pas les fautes qu’elle a commises mais en les replaçant dans un contexte aussi juste que possible.
Encore faudrait il que dans l’enseignement de l’histoire, on veuille bien s’y intéresser.
Ghislaine
24 septembre 2016 @ 17:17
Patricia , je suis plus âgée que vous et dans mon Morbihan natal cette période de l’histoire a pratiquement été « occultée » et n’a fait l’objet que d’un bref résumé . Bien que cela ne soit pas le sujet , que dire de la Chouannerie !
Leonor
27 septembre 2016 @ 11:03
Ghislaine, on approuve.
Sur cette question comme sur d’autres, l’histoire officielle française a occulté bien des choses, bien des faits, bien des époques, bien des questions.
Ce n’est pas la faute des enseignants.
L’histoire officielle, partout, est d’abord un » récit national », le nouveau terme à la mode.
Un canevas bourré de trous et surbrodé de mensonges.
Muscate-Valeska de Lisabé
24 septembre 2016 @ 18:12
Juger la reine?…je croyais que c’était fait.
Jean Pierre
25 septembre 2016 @ 13:51
On refait le match !
Cosmo
24 septembre 2016 @ 19:57
Voilà un livre qui semble très intéressant ! Il est difficile de dépassionner le débat autour de Marie-Antoinette.
Ce procès inique fut comme celui du Christ ( Pardonnez-moi cette comparaison hardie). Sans martyre, il n’y a pas de gloire.
Et si Marie-Antoinette est aujourd’hui une des grandes figures de notre histoire, ce n’est pas parce qu’elle fut archiduchesse d’Autriche, dauphine puis reine de France, un peu écervelée et très dépensière, tête politiquement vide, si belle en ses portraits et dans son art de vivre, mais parce qu’elle sut affronter son sort et son destin à partir du 10 août 1792 avec la plus grande des dignités. La jeune femme frivole fit alors place à une femme affrontant ses geôliers et ses juges, comme l’Histoire en a peu compté. Et c’est en cela qu’elle force notre admiration.
La mort ignominieuse de Marie-Antoinette est encore vécue comme une blessure dans la famille d’Autriche. Je crois qu’il en est de même pour les Français.
Leonor
25 septembre 2016 @ 09:12
Il n’y a, de fait, pas eu de procès.
C’était évidemment un simulacre.
La sentence était rendue d’avance.
La République Française , pays des Droits de l’Homme…..
Il y a eu ici péché originel.
Lorraine 1
25 septembre 2016 @ 09:21
Oui, Léonor, c’est péché originel de la France et elle ne s’en remet pas, parce que, contrairement à la Russie, elle n’a pas demandé pardon. Depuis, notre pays tourne comme une toupie folle de coups d’état en Empires , de coups d’état en Républiques 1, 2, 3 4 et 5… deux siècles de guerres (3) et d’instabilité…
Leonor
25 septembre 2016 @ 09:38
Allez, on va faire un peu d’uchronie . Oserai-je continuer ….. ? Allons-y. Vais me faire incendier. A raison. Mais quand même …..
Hop, à l’eau, canard !
Marie-Antoinette a été pendant des années une tête folle, dépensière, jouant des sommes astronomiques, etc etc. On sait tout ça.
On sait aussi que le jeune grand gros de seize ans qu’on lui avait assigné pour époux n’avait pas pu honorer comme on dit joliment sa jeune ado d’épouse (14 ans). Ni lors des noces, ni pendant des années ensuite, combien d’années, je ne sais plus.
Ce parce qu’il avait un petit problème qu’on résout pourtant facilement, un phimosis ( malformation du prépuce) (*).
On a souvent attribué le comportement de Marie-Antoinette jeune, avant maternité, à cet état de fait : une jeune femme constamment sollicitée, et jamais satisfaite, sexuellement parlant.
C’est possible. Je n’en sais évidemment rien !
Louis XVI ne se décida à l’intervention chirurgicale – mineure – que tard. Aïe, ça pourrait faire bobo. Ce brave homme était aussi timoré en cette affaire que dans d’autres. Il se défaussait du problème en s’exténuant à chasser, et en travaillant ses clés dans les serrures ( ???), dans son atelier de ferronnerie.
Son beau-frère Joseph II, empereur d’Autriche, le frère aîné d’Antonia, était spécialement venu sur place pour parler de cela avec le roi de France , d’homme à homme !
Après cette rencontre au sommet, Louis ne pouvait plus reculer. Les hommes de l’art firent ce qu’il fallait , et Louis découvrit le nirvana.
Antonia, on ne sait pas. Mais elle découvrit la maternité et se calma un peu.
De là à dire que la Révolution française aurait pu être évitée si Louis XVI etc etc …….. ! ;-)
Pas sûr, mais pas complètement impossible.
(*) Explications techniques sur :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9puce
Attention, photos anatomiques, certes sobres, pour explication, mais à ne pas mettre sous des yeux sensibles ou pudibonds.
AnneLise
25 septembre 2016 @ 10:37
Si je peux me permettre, Louis XVI n’était pas seulement le « bon gros serrurier » que l’on se plait à nous dépeindre, toujours dans le cadre du « bourrage de crâne » précédemment évoqué par plusieurs d’entre nous.
Il était fort érudit, notamment en géographie, intéressé par la Marine (le port de Cherbourg), c’est lui qui lança l’expédition menée par La Pérouse visant à explorer l’Océan Pacifique, on peut aussi noter son intérêt pour la chimie, des expériences d’électricité dont on pensait qu’elles pourraient servir la médecine, le ballon à air chaud, les automates ancêtres des robots, enfin la promotion de la pomme de terre capable de remédier en partie tout au moins aux famines récurrentes.
On peut lui reprocher de ne pas avoir eu assez d’audace pour soutenir les réformes notamment fiscales demandées par Turgot, les parlements essentiellement composés de nobles et du clergé s’opposant à toutes réformes visant à réduire leurs privilèges.On ne refera pas l’Histoire, mais on peut tenter de la corriger en remettant les choses à leur place, mais ça, ce n’est pas gagné.
Leonor
26 septembre 2016 @ 18:39
C’est vrai, c’est vrai.
L’homme n’était pas un imbécile.
Très intéressé par les sciences et techniques, entre autres, comme vous l’écrivez, AnneLise.
Mais sans doute n’était-il pas fait pour être roi. D’après ce que je lis, il n’en avait pas le caractère, pas la détermination, pas la résolution. Un gentil, semblerait-il, y compris avec son épouse.
Tous traits de caractère qui ne méritent pas de reproche, sur le fond.
Mais qui ne rendent pas apte à l’exercice du pouvoir, et encore moins, évidemment, en temps troublés.
La pomme de terre … Ah oui….!
Comme Parmentier, Louis s’intéressait à la fois aux sciences, dont l’agronomie, et à ce qui pourrait améliorer le sort des petites gens, leur alimentation d’abord. Parmentier n’eut pas grand’peine à convaincre le roi de l’intérêt de ce légume nourricier, et de l’intérêt de le faire connaître.
Mais les révolutions ne veulent rien savoir. Les révolutions veulent du sang. Et du pouvoir. Car les révolutionnaires estiment avoir toujours raison, entièrement, totalement, et sans contestation.
AnneLise
27 septembre 2016 @ 08:17
Je pense aussi Leonor, qu’il est arrivé sur le trône au mauvais moment, après des siècles d’absolutisme jalonnés de guerres, ses prédécesseurs étaient parvenus à maintenir le royaume sous contrôle, difficilement à la fin du règne de Louis XV, siècle des Lumières oblige, Louis XVI, roi profondément chrétien, ne voulait pas faire couler le sang de ses sujets, (ce que je dis ne va pas plaire à tout le monde, mais tant pis) l’analyse de son caractère est remarquablement faite grâce à cet éclairage par Michel de Jaeghere dans son dernier ouvrage : La Compagnie des Ombres. A quoi sert l’histoire? » Ed Les Belles Lettres
N’ayant pas réussi à s’imposer comme souverain il voulait faire de sa mort un acte liturgique susceptible de faire cesser les violences.
hélas il n’en n’a rien été, au contraire la Terreur s’est installée.
Muscate-Valeska de Lisabé
25 septembre 2016 @ 11:22
En général, ce n’est pas difficile pour un homme d’atteindre le Nirvana…fut-il Roi…pis encore,celui-là, qui ne me semblait pas très délicat.
Leonor
26 septembre 2016 @ 18:31
Non, Muscate, mais Louis en avait été physiquement empêché, avant de trouver le courage d’avoir recours au bistouri.
Jean Pierre
25 septembre 2016 @ 13:49
Les Passions Françaises c’est quelque chose quand même !
On voit mal les anglais s’écharper sur la Glorieuse Révolution et rejuger tant Charles I que Cromwell.