Lorsqu’ils débutèrent la restauration du portrait de Lénine peint par Vladislav Izmailovich en 1917, les restaurateurs de l’Académie Stieglitz de Saint-Pétersbourg ne s’attendaient pas à la découverte incroyable qu’ils étaient sur le point de faire.
Le tableau avant restauration, au mur du Musée russe de Saint-Pétersbourg
Derrière la toile qui avait servit pour le portrait de Lénine, se trouvait un portrait de Nicolas II, resté caché pendant 90 ans par une couche de peinture à l’eau.
L’aventure de ce double portrait commença en 1896, quand l’artiste Ilya Galkin, qui avait déjà peint la famille impériale à plusieurs reprises, reçut commande d’une toile de 2m80 x 1m80 représentant le nouveau Tsar en costume de cérémonie. Son œuvre était destinée au hall d’honneur de l’école de commerce Petrovsky.
Portrait d’Alexandra, par Ilya Galkin
Le portrait par Ilya Galkinau mur de l’école Petrovsky
Après la révolution, l’école de commerce fut reconvertie en simple école. En 1924, après la mort de Lénine, Vladislav Izmaïlovich recouvrit le portrait du Tsar d’une épaisse couche de peinture, et utilisa le dos pour peindre le leader révolutionnaire.
Le nouveau tableau fut raccroché à la place de l’ancien, où il y demeurera pendant presque un siècle. Jusqu’à ce que le conseil d’administration de l’école décide de l’envoyer en restauration.
La nouvelle version du portrait à la même place que l’ancienne. Seul le cadre fut modifié, pour masquer le chiffre de Nicolas II.
Le portrait en cours de restauration
Au bas de la toile, les restaurateurs découvrirent de nombreux petits trous, probablement causés par des coups de baïonnettes pendant la révolution. Un examen plus poussé aux rayons X a également permis de révéler que les têtes de Lénine et Nicolas II se trouvaient pratiquement au même endroit.
Les deux portraits seront présentés ensemble au Musée des arts appliqués (section du Musée russe) de Saint-Pétersbourg le 30 novembre prochain. Un tel exemple de deux tableaux, représentants deux leaders politiques différents, peints par deux artistes différents sur chacun des deux côtés de la même toile est un cas unique dans l’histoire. (Merci à la baronne Manno pour ce reportage)
Mogador
28 novembre 2016 @ 06:26
Sidérant !
marielouise
28 novembre 2016 @ 07:11
Merci, fort intéressant !
ml
grannydc
28 novembre 2016 @ 08:44
Super ce travail des restaurateurs !!!!
Philibert
4 décembre 2016 @ 13:12
En effet, parce qu’il y a du boulot !
Kalistéa
28 novembre 2016 @ 08:47
L’histoire n’a pas fini de nous étonner!
Sylvie-Laure
28 novembre 2016 @ 09:31
Une histoire incroyable ! Quelle découverte, et quelles conséquences… Recouvrir le portrait du Tsar de peinture épaisse : quel sort ! mais aussi quelle prescience peut être chez le peintre Vladislav IZMAILOVICH… Se disait il en 1924, et encore j’émets une hypothèse, qu’à la restauration de ce tableau, on découvrirait le doublon des personnages, recto-verso ? Ahurissant, j’imagine la stupeur, et l’incrédulité des restaurateurs de ce tableau, au fil de leurs heures de minitieux travaux.
Enfin, dans le domaine de l’Art, comme dans celui des fouilles, tout est permis. Nous en avons la preuve ici. Régine, et Madame la Baronne Manno, merci pour cette incroyable nouvelle, qui colle tout le monde sur la toile.
Lars de Winter
28 novembre 2016 @ 09:40
On prefere le portrait du Tsar surtout!
Philibert
28 novembre 2016 @ 15:51
C’est vrai. Pourquoi avoir gardé le portrait de Lénine ?
Muscate-Valeska de Lisabé
29 novembre 2016 @ 15:46
Philibert,
Les deux portraits sont sur même toile recto-verso,vous auriez vraiment gratter une face?
Allez,Vladimir Ilitch,pauvre « petit père du peuple »!Du balai!
Cet objet est une curiosité rare.C’est cette particularité double-face qui fait tout son intérêt.
Nicole C 34
28 novembre 2016 @ 17:35
Vous avez entièrement raison.
Véronick
28 novembre 2016 @ 11:46
Waouh…..!
Quelle « histoire » peu ordinaire pour un tableau à « double face « ……!!!!
Véronick
Marie1
28 novembre 2016 @ 11:56
Belle histoire, merci.
clement
28 novembre 2016 @ 14:13
Cela s’est déjà trouvé qu’une magnifique peinture de maître soit recouverte d’un enduit ou d’une croûte !
Vassili
28 novembre 2016 @ 14:22
C’est beau le portrait du tsar. Quelle jeunesse!
Gérard St-Louis
28 novembre 2016 @ 14:54
A la place de la France, j’investigerais tous les portraits de présidents et de souverains. Au nombre de fois que vous avez changé de régimes, vous avez dû vous aussi « recycler » souvent…
Actarus
28 novembre 2016 @ 15:22
Bien que sinistre personnage, il faut rendre un hommage posthume à Lénine de n’avoir pas fait détruire le portrait du tsar pour mettre le sien à la place. L’art de la dissimulation a donc permis de faire cette découverte « archéologique » sur les bords de la Volga. ;-)
Philibert
30 novembre 2016 @ 11:18
A mon avis, Lénine n’y est pour rien. C’est simplement le peintre qui a utilisé une toile existante. Etait-ce pour éviter la destruction d’un portrait du tsar ou pour faire des économies de toile ? Là est la vraie question !
Trianon
28 novembre 2016 @ 16:20
mon grand-père a fait une découverte de ce style: dans les années 60, il a décidé d’ôter un panneau de bois au dessus d’une cheminée( d’une chambre(, qui remplissait l’espace d’une boiserie moulurée déjà existante, afin d’y mettre une immense glace.
il eut alors l’immense surprise d’y découvrir, intacte une fresque de la taille d’une glace trumeau, représentant le grand salon du rdc de la maison, au XVIII, avec un petit garçon.
la fresque a été datée du XVIII et elle nous a permis de voir( puisque sur la fresque la double porte du grand salon était représentée ouverte sur le parc) qu’il y avait à l’époque un bassin qui a depuis été rebouché.
nous imaginons que cette fresque a été cachée avec ce panneau au moment de la révolution, on ne trouve pas d’autre explication.
Muscate-Valeska de Lisabé
29 novembre 2016 @ 15:37
J’adore!…vous m’avez fait passer un petit frisson,Trianon.Sait-on qui était ce petit garçon?
Trianon
29 novembre 2016 @ 19:43
j’ai voulu vous mettre une photo, impossible de faire un copier coller, dommage…
Trianon
29 novembre 2016 @ 19:34
oui, c’était le fils unique de la maitresse des lieux, la Marquise de Bellerose, veuve.
on s’est même demandé si ce n’était pas elle qui avait réalisé cette peinture, car il y quelques erreurs de perspective assez flagrantes, mais qui n’ôtent rien au charme de la fresque.
c’est vraiment touchant comme scène
Baboula
28 novembre 2016 @ 17:34
Je vais retourner tous les tableaux de mon salon ! Par ailleurs la tzarine n’est pas trés souriante ,mais le temps de pose est plus long que pour une photo,n’est-ce pas sérénissime ?
teddy
28 novembre 2016 @ 20:59
le tableau sera prèsenté sans fond pour voir les deux faces, juste le cadre
lorraine 1
28 novembre 2016 @ 23:00
Moi aussi, je préfère le portrait du Tsar.
Muscate-Valeska de Lisabé
29 novembre 2016 @ 11:06
C’est une découverte extraordinaire!..Même le portrait de Dorian Gray est moins fascinant que cette affaire!
framboiz 07
30 novembre 2016 @ 01:39
J’ai acheté un jour un tableau que j’avais retourné, le devant était moche , mais plaisait aux deux pseudo-antiquaires & derrière ,il y avait un peintre moderne que j’aime ,& que j’ai vu , pas les vendeurs ! J’ai fait l’idiote , je préfère le devant, la nature, ça me rappelle mon coin natal , les gars voulaient l’augmenter, j’ai dit que vraiment je ne voulais que la face 1 , que la peinture moderne , non !
Finalement, je l’ai eu pour le prix d’une croute ! J’ai bien ri !
Muscate-Valeska de Lisabé
30 novembre 2016 @ 13:32
Pas folle,la guêpe! ;-))