Le prince Fabrizio Pignatelli vit le jour en 1828, fils du prince napolitain Michele Pignatelli di Cerchia (1802-1839) et de Gaetana di Sangro des princes de San Severo (1798-1856).

En 1848, à la sortie de l’église après la messe du dimanche, Rosa Capomazza, appartenant à une vieille famille en vue à Naples, perd le médaillon en diamant qu’elle porte autour du cou. Il s’agissait pour la jeune fille d’une grande beauté d’un talisman provenant de sa mère. Le prince Fabrizio Pignatelli qui avait assisté à la scène, s’empressa de le ramasser et de le lui remettre. Ce fut un coup de foudre.

Le 2 janvier 1850, le prince Fabrizio épousait Rosa Capomazza au cours de 8 jours et 8 nuits de festivités à Naples. Une fille vit le jour le 15 novembre 1850 et fut prénommée Gaetana comme sa grand-mère paternelle.

Mais le couple connut rapidement des divergences. Le prince était souvent en Russie en sa qualité d’ambassadeur du royaume de Naples auprès du tsar.

Le duc de Regina, oncle de la princesse Rosa, était quant à lui ministre plénipotentiaire de Naples à Saint-Petersbourg. Lorsqu’il était de passage à Naples, il séjournait régulièrement chez sa nièce. Les rumeurs ne tardèrent pas à aller bon train quant à une liaison avec sa nièce. Seul le prince Fabrizio refusait d’entendre ces rumeurs.

La princesse était enceinte de son deuxième enfant lorsque son époux le prince Fabrizio fut appelé en ville pour régler des affaires et s’absenta quelques jours. A son retour non annoncé, il trouva son épouse et l’oncle de celle-ci ensemble dans le boudoir de la princesse. Fou de rage, le prince Fabrizio prit sa cravache pour les frapper et hurlant sa colère, annonça qu’il allait de ce pas en informer son beau-père et prendre les mesures nécessaires.

Mais sur le chemin, le prince Fabrizio fit une chute de cheval et se brisa la nuque… L’adultère de la princesse Rosa ne fut jamais rendu public. Sa belle-mère la princesse Gaetana déclara la naissance du bébé né quatre mois plus tard. Il s’agissait d’une deuxième fille prénommée Emmanuela, l’un des prénoms de son défunt père.

Emmanuela épousa plus tard le richissime comte Nicolas Potocki et devint l’une des égéries de la Belle Epoque à Paris. (source : La comtesse Potocka. Une égérie de la Belle Epoque », Claude Leibenson, Lacurne, 2016, pp.21-25)