Née Lydia Kamakaeha en 1838 à Honolulu dans la famille de deux chefs tribaux, elle est ensuite adoptée par la petite-fille du premier roi hawaïen et succède à son frère sous le nom de reine Liliuokalani à la mort de celui-ci en 1891.
Première femme à régner elle sera la dernière aussi puisqu’en 1893 un coup d’état la dépose. En 1894, la république est proclamée.
Suspectée d’avoir soutenu la rébellion, la reine est condamnée aux travaux forcés mais sa peine est commuée en un emprisonnement dans l’une des chambres de son ancienne résidence royale. Elle en profite pour composer des chansons et rédiger ses mémoires.
Après son renoncement définitif, elle est libérée puis « pardonnée » et rétablie dans ses droits civils.
Elle passe les vingt dernières années de sa vie à voyager à travers les USA et décède à Hawaï en 1917.
Mariée à un américain d’origine croate, elle ne put jamais devenir mère à son grand désespoir. (merci à Caroline VM)
Olivier d'Abington
28 février 2017 @ 08:57
Merci de nous parler de ces têtes couronnées moins connues.
Ce serait bien, parfois, d’avoir des posts plus complets sur ces « petites » familles royales… Histoire d’en apprendre davantage.
Caroline
28 février 2017 @ 10:05
S’est-on inspiré de la vie de la dernière reine de Hawai pour la réalisation du film historique ‘ Princess Kaiulani ‘ ayant été élevée en Grande-Bretagne pour sa sécurité [ http://www.allocine.fr ] ?
Annmaule
28 février 2017 @ 10:32
Un seul regret…c est que nous n ayons pas de photo de cette derniere reine en habit traditionnel…
Je me souviens d images notamment de mongolie ou des nomades avaient des allures de seigneurs dans leurs habits traditionnels et des allures de gueux habilles a occidentale…d ou mon regret..
Gérard
28 février 2017 @ 22:30
Oui mais la reine ne s’habillait qu’à l’occidentale. La monarchie hawaïenne voulait paraître moderne.
Christian
28 février 2017 @ 23:24
C’est vrai que ces monarques ont l’air très empruntés dans des habits occidentaux. Je m’en était déjà fait la réflexion. ?
Christian
28 février 2017 @ 23:26
Les monarques et aussi les « autres », riches ou pas.
Claudia
28 février 2017 @ 10:35
Voilà un article intéressant qui sort de l’ordinaire, j’ignorais qu’il y avait eu une reine à Hawaï. Elle a eu une vie hors du commun.
Laurent F
28 février 2017 @ 13:49
Il y en avait une à Madagascar également, déposée par le République française en 1897 après un savant tour de passe-passe. Ranavalona III est également morte la même année que l’ancienne reine d’Hawaï, en 1917 mais en exil à Alger.
Gérard
2 mars 2017 @ 19:06
Oui Ranavalo la dernière reine de Madagascar s’installa à Alger, après un premier essai dans une villa Bois de Boulogne, à proximité dans le quartier de Mustapha-Supérieur, dans ce qui devait être la ville Tananarivo ou villa des Princesses. C’était une très belle maison avec une vue splendide, et une nouveauté, le chauffage par le sol – la reine était frileuse ; ne pouvant l’acheter du fait de l’opposition des autorités, elle la louait. Elle y mourut subitement d’une embolie il y a bientôt 100 ans le 23 mai 1917 à midi. Elle avait 56 ans. Parmi ceux qui défilèrent devant sa dépouille le gouverneur général et Mme Lutaud, Charles de Galland, maire d’Alger, l’amiral Serres, commandant de la marine… Les obsèques furent célébrées le 25 mai. Après les honneurs militaires elle fut inhumée au cimetière Saint-Eugène dont elle aimait les cyprès, dans le caveau qu’on appelle la tombe des princesses aux côtés de sa sœur la princesse Rasendranoro. Elle fut exhumée le 23 septembre 1938 pour être embarquée sur le Gouverneur-Général-Jonnart jusqu’à Marseille et de là rejoindre les autres souverains aux tombeaux royaux du Rova à Tananarive en présence du gouverneur général. Sa vie a été écrite par Marie-France Barrier (aux éditions Le Nadir Balland en 1996).
COLETTE C.
28 février 2017 @ 11:52
Merci de me faire découvrir cette dame.
Julie W.
28 février 2017 @ 13:08
Passionnant ! Merci.
Claude MARON
28 février 2017 @ 13:25
Il y eu même un roi mélomane qui fit un séjour en Europe, et notamment eu Autriche dans les années 1870-80. En fait, ce sont les USA, qui avaient colonisé l’île, qui ont pris le pouvoir et ont mis la royauté au placard sans demander l’avis des habitants. Je pense même qu’on avait oublié d’abolir la monarchie, ce qui fut fait bien + tard…
Mayg
28 février 2017 @ 13:44
Merci à Caroline VM pour ce reportage.
Philippe Gain d'Enquin
28 février 2017 @ 14:19
Visibles sur YouTube : 7 émissions (1à 7) intitulées, « Hawaii Last Queen », fort intéressantes.
val
28 février 2017 @ 16:41
je les préfère en costumes locales ils ont l’air toujours déguisés avec nos tenues occidentales
JAY
28 février 2017 @ 16:57
Elle possédait d ailleurs une jolie petite collection de bijoux très européens dont certains sont dans son ancien « palais »
tourmaline
28 février 2017 @ 17:34
Dire que la reine Liliuokalani a ‘des allures de gueux habillés à l’occidentale’ est d’un irrespect royal. Il est évident que les peoples natifs des îles portent des vêtements aérés, souples, colorés, parfois plus élaborés et surtout décorés pour leurs fêtes. Les robes victoriennes ne sont pas connues pour être relâchées.
En ce qui concerne la reine Liliuokalani, elle a porté des tenues aristocratiques occidentales dès son plus jeune âge, ayant été éduquée à la Royal School tenue par des missionnaires. Musicienne, elle a composé plus de 160 chansons, dont le célèbre ‘Aloha ‘Oe”. Elle fit de nombreux voyages entre l’Europe et Hawaii et assista au jubilé d’or de la reine Victoria. C’était encore l’époque d’une certaine anglophilie, les Anglais se désintéressant finalement de Hawaii au profit des Etats-Unis et les Hawaiiens revendiquant peu après leurs droits et leur culture traditionnelle. L’histoire de la royauté à Hawaii est compliquée et manipulée par les grandes puissances de l’époque (il y a deux branches revendiquant simultanément la descendance), mais la lignée fait partie de leur histoire et est en général très aimée et respectée.
Nemausus
28 février 2017 @ 18:42
Il existe toujours une famille royale d’Hawaii : http://www.royalark.net/Hawaii/hawaii10.htm.
Pour l’anecdote, le coup d’état fut fomenté par des planteurs américains pour faire passer Hawaii sous le contrôle des USA qui fit semblant de ne pas être au courant et accepta pour l’intérêt général (sic) et surtout l’intérêt des planteurs américains……
Gérard
1 mars 2017 @ 16:47
Oui et en 1993 le Congrès américain a adopté la United States Public Law 103-150, connue comme the Apology Resolution, qui a été signée par le président Bill Clinton et par laquelle les États-Unis présentent leurs excuses pour avoir renversé le royaume d’Hawaï et reconnaissent qu’Hawaï a été illégalement annexé par les États-Unis.
Corsica
28 février 2017 @ 22:37
À Honolulu, on peut visiter l´Iolani Palace, résidence royale dont la construction fut initiée au XIX e siècle.
http://www.iolanipalace.org/
Gérard
3 mars 2017 @ 19:55
La reine et son époux n’eurent pas d’enfant. John Owen Dominis était volage. La reine adopta cependant trois enfants selon une tradition (hānai) assez répandue dans le Pacifique, et contre le souhait de son mari.
Ces enfants étaient Lydia Kaʻonohiponiponiokalani Aholo, issue d’une famille amie, Joseph Kaiponohea ʻAeʻa, le fils d’un serviteur, et John ʻAimoku Dominis, fils illégitime de Dominis et d’une servante de la reine, Mary Purdy Lamiki ʻAimoku, qui était né le 9 janvier 1883. Elle l’adopta en 1910 après la mort de son mari. Il se maria avec Sybil McInerny et il a toujours des descendants. Ils vécurent avec la reine jusqu’à sa mort le 11 novembre 1917.
Lydia Kaʻonohiponiponiokalani Aholo (1878-1979) fut professeur de langue hawaïenne. Sa mère était Keahi Aholo, qui mourut peu après sa naissance, et son père Luther Aholo devait devenir un homme politique qui fut un temps le secrétaire de John Owen Dominis.
Elle vivait au palais royal avec ses frères d’adoption, étudia la musique et fut la compagne de la reine vieillissante, sa mère hānai.
Elle ne se maria pas et n’eut pas d’enfant mais s’occupa beaucoup des enfants de sa famille d’origine qui l’appelaient Tante Tūtū, notamment son petit-neveu qui fut un baryton populaire, Alfred Apaka. Elle mourut donc à 101 ans et fut inhumée au Nuʻuanu Memorial Park.
Joseph Kaiponohea ʻAeʻa (1882-1914) était considéré comme le fils préféré de la reine. Ses parents étaient des hawaïens, tous les deux au service de la future reine, alors princesse héritière, Joseph Kapaeau ʻAeʻa et Kaheo ʻAeʻa. On l’appelait Kaipo.
Le visage de la reine s’illuminait dès qu’elle le voyait. Il devait mourir à 32 ans de la maladie de Bright, une maladie rénale. Il n’avait pas pu entrer à West Point n’ayant pas réussi son examen d’entrée en anglais. Il fut fonctionnaire à Honolulu. Il ne se maria pas. Ses parents profitèrent de lui pour demander de multiples faveurs à la reine. La reine était trop malade pour assister à ses obsèques mais elle prit le deuil à Washington Place.
John Owen ʻAimoku Dominis (1883-1917) était donc d’origine américaine par son père et américaine et hawaïenne par sa mère. Il devait travailler pour le Queen Liliʻuokalani’s Trust.
La reine aurait souhaité ménager la réputation de son mari et la sienne et faire comme si l’enfant était le sien afin qu’il devienne l’héritier du trône mais ceci fut impossible et contraire aux règles de dévolution dynastique.
La reine souhaitait lui laisser sa propriété Washington Place. Il travailla dans les assurances. Sybil Frances McInerny (1891–1994), son épouse qui était issue de familles fixées à Hawaï lui donna trois enfants : John Owen Dominis (1912–1933), Sybil Frances Kaolaokalani O Liliuokalani Dominis (1914–1998) et Virginia Beatrice Kauhanenuiohonokawailani Dominis Koch (1916–2007).
ʻAimoku mourut des suites d’une longue maladie à l’âge de 34 ans, ses obsèques furent célébrées en la cathédrale St. Andrews. Ses cendres reposent au cimetière d’Oahu.
La reine laissa Washington Place au gouvernement hawaïen mais en réservant l’usufruit aux enfants de son fils adoptif. Néanmoins l’usufruit ne fut pas respecté et la justice que les enfants saisirent les débouta. La maison servit de résidence aux gouverneurs d’Hawaï avant de devenir un musée en 2007. C’est une belle maison construite en 1847 dans le style Greek Revival par l’architecte Isaac Hart et c’est donc dans cette maison blanche que mourut la reine.
Gérard
6 mars 2017 @ 18:29
Le prince (en pratique il ne porte pas ce titre) Quentin Kūhiō Kawānanakoa, né le 28 septembre 1961 à Monterey, Californie, est le chef de la maison royale d’Hawaï depuis la mort de son père le 29 juillet 1997 et la renonciation de ses deux frères aînés, et il est le troisième fils de SAR Edward Abner Keli’iahonui Kawānanakoa II, auquel il a succédé dans cette fonction, et de Carolyn Willison Branch (sa deuxième épouse). Il a fait ses études à Honolulu puis à l’université de Californie du Sud avant de rejoindre l’École de droit William S. Richardson à O’ahu. Il est avocat et très actif dans de nombreuses associations.
Son père avait épousé en premières noces Lila de Clark Whitaker.
Il appartient au Parti Républicain d’Hawaï dans la tradition familiale, et a été membre de la Chambre des représentants de 1995 à 1999. Après un problème de santé il a tenté d’être élu au Sénat mais n’y est pas parvenu, de peu, et il a également été battu lors d’une nouvelle élection à la Chambre des représentants.
En septembre 1995 il a épousé une native de la Barbade Elizabeth Broun. Ils ont eu deux fils : Kincaid Kawānanakoa, né le 16 juin 1917 à Honolulu, et Riley Kawānanakoa, né en décembre 1999 également à Honolulu.
Photo : https://www.google.fr/search?q=Riley+Kawananakoa&rlz=1C1CHIK_frFR455FR455&espv=2&biw=1094&bih=484&tbm=isch&imgil=rut7XbbiONNahM%253A%253BXl8uI2FwyqTaqM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Farchives.midweek.com%25252Fcontent%25252Fxposure%25252Fimage_full%25252F24572%25252F&source=iu&pf=m&fir=rut7XbbiONNahM%253A%252CXl8uI2FwyqTaqM%252C_&usg=__lkH-MQA19a3ZGT9dPVnLfjUv33Y%3D&ved=0ahUKEwiLxq6BscLSAhWpAMAKHZjDAxIQyjcIJw&ei=i5m9WMvUKamBgAaYh4-QAQ#imgdii=cGw6CLP1BTX9pM:&imgrc=rut7XbbiONNahM:
Son frère aîné Edward J. Abner Keliiahonui, né en 1949, est lourdement handicapé. Il est célibataire. Le deuxième David Claren La’amea Kaumualii, né en 1952, a épousé Eleanor Lendt. Il a également un frère cadet Andrew Piikoi, né en 1964, qui a épousé Tanya Adlawan et a deux fils, Andrew Kaeokulani, né en 1989, et Jonah Keali’iokulani, né en 1991. Il a aussi une sœur Regina, née en 1947, qui a épousé le grand chef Henry James Bartels (1945-2003) qui dirigea notamment le Musée de Washington Place, et dont elle a divorcé. Elle se maria ensuite avec Samuel Sanchez.
Edward Abner Kawānanakoa tenait ses droits de sa mère Abigail Kapi’olani Kawānanakoa (1903-1961) qui avait épousé en premières noces Andrew Anderson Lambert (Honolulu, 1906-Kailua, comté d’Honolulu, 1966), et qui était elle-même la fille de David Kawānanakoa (1868-1908) lequel avait été désigné pour succéder à la reine Liliʻuokalani.
David avait reçu le titre de prince avec le traitement d’altesse royale en 1883 du roi Kalākaua. Il fut déclaré troisième en ligne de succession au trône et sa mère était la sœur de la reine Kapiʻolani, épouse de Kalākaua. Il était aussi cousin germain du roi. Il se convertit au catholicisme. Il mourut d’une pneumonie le 2 juin 1908 à San Francisco avant d’être inhumé dans le mausolée royal.