L’étude de commissaire priseur Boisgirard Antonini va disperser aux enchères le 21 juillet prochain à Nice un grand plat en porcelaine de la compagnie des Indes du XVIIIème siècle aux armes de Louis-Jean-Marie de Bourbon, Duc de Penthièvre, le fils du Comte de Toulouse et de Marie-Victoire de Noailles. Cet important plat, d’un diamètre de 48 cm, de la famille rose de la compagnie des Indes, est orné en son centre des armoiries du Duc de Penthièvre assorties d’une ancre, symbole de la charge de Grand Amiral de France. Une verseuse de ce service est aujourd’hui conservée au château de Sceaux. Malgré son importante restauration qui date du XIXème ce plat est estimé aux alentours de 1.500€. (Merci à Charles – Copyright photo : DR )
Frédéric
18 juillet 2017 @ 05:24
Toute la délicatesse et le savoir Faire de l Ancien Régime d un grand seigneur distingué d un prince qui savait vivre dans la beauté des ibjets et du raffinement, bien oublié des habitudes des bidochons des temps modernes
clémentine1
18 juillet 2017 @ 05:39
magnifique !
DEB
18 juillet 2017 @ 06:54
Sans doute à acquérir par un musée français.
Damien B.
18 juillet 2017 @ 07:05
Très joli souvenir du grand-père maternel de Louis-Philippe roi des Français.
Si je devais dater ce plat, je dirais 1750-60.
Charles
18 juillet 2017 @ 13:42
Damien
Il semblerait que ce plat ait été exécuté entre 1734, date à laquelle le Duc de Penthièvre devient Grand-Amiral de France en survivance – la présence sur ce plat d’une seule ancre de marine correspondant exactement à cette appelation – et 1737 date du décès de son père le Comte de Toulouse et donc date à partir duquel le Duc de Penthièvre exercera pleinement la fonction de Grand Amiral de France.
Bien à vous
Charles
Damien B.
19 juillet 2017 @ 12:15
Merci Charles pour votre explication claire et logique !
Ghislaine-Perrynn
18 juillet 2017 @ 07:21
Ce plat aurait sa place dans le Musée de la Compagnie des Indes sis dans la belle citadelle de Port-Louis près de Lorient (56)
Cheveyre
18 juillet 2017 @ 07:52
né en 1725, décédé en 1793 ; donc, objet de + de 200 ans !!! bravo bien conservé !!!
Charles
18 juillet 2017 @ 13:51
Il est possible de dater ce plat avec precision grâce à la présence d’un detail dans les armoiries de ce petit-fils de Louis XIV. Ce plat doit avoir aujourd’hui entre 280 et 283 ans.
Gérard
18 juillet 2017 @ 12:40
Ce grand plat rond armorié en porcelaine de la Compagnie des Indes aux armes du duc de Penthièvre, comte de Toulouse, semble avoir été exécuté en Chine sur commande vers 1730, du temps de la dynastie Qing sous l’empereur Yongzheng (1723-1735). Il est orné dans le cavetto, c’est-à-dire la moulure, d’émaux polychromes de ce qu’on appelle la famille rose (yangcai). C’est sous ce règne que commença la vogue des « coquilles d’œuf », des porcelaines extrêmement fines et cependant très dures décorées d’émaux de la « famille rose ». Le terme est cependant postérieur et il a été créé au XIXe siècle par Albert Jacquemart. Il ne correspond pas à un terme chinois unique. En Chine on distingue parmi les porcelaines de cette époque les fencai (« couleurs poudreuses ») et les yangcai (« couleurs étrangères »). En effet l’émail rose utilisé était un précipité d’or découvert par Andreas Cassius, de Leyde, vers 1670 et introduit en Chine vers 1720.
On parle aussi d’une manière plus globale de falangcai (« couleurs d’émail ») ou, plus tard, de ruancai (« couleurs douces »).
Les armes du duc sont posées sur une ancre et entourées de festons, d’un semis floral coloré.
Le plat a manifestement été cassé en deux il y a longtemps et bien restauré à l’époque.
Selon le catalogue de la vente ce plat a été reproduit dans l’ouvrage de Michel Beurdeley, Porcelaines de la Compagnie des Indes, Office du Livre de Fribourg, 1974, à moins qu’il s’agisse d’une assiette au modèle car la publication ne mentionne pas les dimensions. Les notes précisent qu’il faisait partie de la collection Routhier à Paris. On trouve un même décor mais en faïence de Delft du XVIIIe siècle sur un plat qui est plus précis du point de vue héraldique. On connaît également un bourdaloue avec ce même décor. Une aiguière verseuse du même service est conservée dans les collections du musée départemental du château de Sceaux.
On pense que ce service fut commandé par Louis Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1783), amiral (on dit aussi grand amiral) de France en survivance – charge de grand officier qu’il occupa jusqu’en 1737 c’est-à-dire jusqu’à la mort de son père le comte de Toulouse, Louis-Alexandre de Bourbon. Il était en effet amiral de France en survivance depuis le 1er décembre 1734 (il avait alors neuf ans). Toutefois les armoiries sont entourées des colliers des ordres du roi, Saint-Michel et le Saint-Esprit, or le duc ne sera fait chevalier du Saint-Esprit que le 1er janvier 1742 (il était chevalier de la Toison d’or depuis le 27 janvier 1740 mais il ne semble pas que la Toison d’or figure sur ce plat).
L’amiral de France en principe posait ses armes sur deux ancres passées en sautoir derrière l’écu.
Les armes sont pour le duc de Penthièvre, amiral de France après la mort de son père : de France, au bâton péri en barre ; derrière l’écu, deux ancres passées en sautoir, les trabes d’azur, semées de fleurs de lis d’or. L’Encyclopédie rappelle que « l’amiral a souverain commandement sur toute la partie de la mer qui est aux côtes de France, & sur tous les vaisseaux & armées navales. Il a le droit de donner les congés, tant en guerre qu’en marchandise ; il a le dixième des prises faites en mer. »
Mary
19 juillet 2017 @ 13:44
Gérard,vous êtes un puits de science !
Gérard
20 juillet 2017 @ 17:36
Vous êtes gentille Mary. Sum doctus cum libro…
Kalistéa
21 juillet 2017 @ 15:42
Cum libri doctus sum .
(je vous demande pardon Gérard mais peut-être je me trompe?)
Mary
21 juillet 2017 @ 19:57
Et modeste en plus !
Caroline
20 juillet 2017 @ 22:45
Gérard,
Je suis toujours épatée par votre vaste érudition et votre recherche ‘ fructueuse ‘ !!!
Un grand merci de ma part !
Bon week-end !
Gérard
21 juillet 2017 @ 17:08
Merci Caroline et très bon week-end.
Danielle
18 juillet 2017 @ 20:20
Le motif central et les couleurs de ce plat me plaisent beaucoup.
Caroline
18 juillet 2017 @ 21:01
Ce beau plat doit etre exposé à coté de la verseuse de ce service au chateau de Sceaux !
Charles
19 juillet 2017 @ 11:50
ce serait une excellente chose Caroline
Charles
15 septembre 2017 @ 08:37
Heureuse nouvelle le plat du service du Duc de Penthièvre a été acheté par le musée du château de Sceaux, grâce à une preemption pour un montant de 3.625€. Il sera exposé au coté de la verseuse du même service déjà conservée à Sceaux.