La Lituanie, la Lettonie et l’Estonie, ces trois pays baltes sont devenus des destinations touristiques permettant de (re)découvrir ces contrées qui comptent de nombreux châteaux et manoirs. Voici quelques clichés proposés par Ludovina qui les a sélectionnés en tenant compte de beaux paysages, un lieu symbole de résistance, de mémoire et de liberté, une maison ornée d’un chat en référence à un épisode de la vie de son propriétaire. Ci-dessus, la presqu’île de Neringa dans la péninsule de Courlande, région où vivait avant la Révolution russe de nombreuses familles de la noblesse germano-balte.
La colline aux croix (Siaulai) avec les croix des résistants (1944/1954). La coutume de placer des croix sur la colline a commencé après le soulèvement des armées polonaises et lituaniennes contre les Russes en 1831. Après la bataille, les Lituaniens ont souvent été incapables de trouver le corps de leurs proches alors ils ont commencé à placer une croix sur la colline et à prier pour leurs âmes. Cette coutume est perpétuée jusqu’à ce jour.
A partir de 1947, les autorités soviétiques commencèrent à déporter des Lituaniens en masse, surtout dans les régions où la résistance était bien ancrée comme celles autour des villes de Vilnius et Siauliai.
A l’époque où la Lituanie faisait partie de l’Union Soviétique, le développement de croix sur la colline fut considérée comme une activité anti-soviétique et la zone fut surveillée puis interdite à la circulation. Dans la nuit du 5 avril 1961, les autorités soviétiques vinrent avec des bulldozers et les poussèrent jusqu’au pied de la colline. Les croix en bois furent brûlées sur place, celles en métal furent fondues et celles en pierre ou en béton furent concassées pour s’en servir pour la construction de routes. Cette première destruction fut suivie régulièrement et au fil des ans par quatre autres. Toutefois, plus ces croix étaient brutalement détruites, plus la ferveur de la population à les réinstaller était grande. Les gens venaient obstinément la nuit avec des croix, faisant fi de l’interdit et des persécutions réalisées par les autorités. La Colline des Croix devint le symbole de la foi inébranlable du peuple lituanien, un témoignage de leurs souffrances et de leurs espoirs.
La maison du chat noir à Riga. Après son exclusion de la grande Guilde de Riga, un riche propriétaire fit installer deux sculptures de chats noirs placées sur les tourelles de sa maison en indiquant qu’ils devaient être dos vers le haut, queues dressées, et détournés irrespectueusement de la chambre de la guilde.Cette histoire arriva devant la justice et finalement, le proprietaire accepta de retourner ses chats en contrepartie de son retour au sein de la Guilde des marchands…
La mer baltique par grand vent (avant Parnu)
DEB
26 septembre 2017 @ 05:12
Ces croix sont impressionnantes.
Le symbole est très fort.
Merci Ludovina.
Cosmo
26 septembre 2017 @ 06:16
Les Etats baltes ont un charme particulier. Les paysages, faits de plaines ondulantes, entrecoupées de lacs et de forêts, sont superbes. Comme le souligne l’article, on trouve au détour d’une route des manoirs, dans des états divers, mais toujours attrayants par leur architecture le plus souvent néoclassique. Il en est de même pour les maisons paysannes en bois. Et sans parler des immenses châteaux, comme Rundale, résidence des ducs de Courlande, et leur château de Mitau, cher au coeur des royalistes pour y avoir abrité l’exil de Louis XVIII, du duc et de la duchesse d’Angoulême.
Vilnius, Riga, Tallinn sont des villes magnifiques.
En 1945, 10% de la population de Lituanie a été déportée en Sibérie, soit 300 000 personnes. Très peu en sont revenus.
Je recommande de lire les très beaux romans d’Edouard von Keyserling, « Beate et Marele », « Eté brûlant », « Dumala », « Altesses » etc…Quand on en a lu un, on veut tous les lire. Il y a aussi le livre de Jean-Paul Kauffmann, « Courlande ».
C’est une très belle destination de voyage, en toutes saisons.
Merci à l’auteur de cette carte postale d’avoir appelé notre attention sur ces beaux pays.
Il ne faut pas oublier que le centre géographique de l’Europe est à quelques kilomètres de Vilnius.
ciboulette
26 septembre 2017 @ 08:53
Merci , Ludovina , vraiment très intéressant , ce voyage ! J’aime beaucoup l’histoire du chat …
JAY
26 septembre 2017 @ 09:18
Les Communistes ont fait payer tres cher à la population et a la noblesse (ce qu il en restait) leur attachement à leur pays…..
Je n etonne qu il reste encore beaucoup de chateaux et manoirs …
lidia
26 septembre 2017 @ 10:55
Il faut faire la différence entre de vrais résistants baltes qui luttaient contre le nazisme et ceux « des résistants » qui ont collaboré avec les nazis. Ce sont ceux-là qui étaient déportés. Les pays baltes sont en train de falsifier l’histoire.
Cosmo
26 septembre 2017 @ 12:01
lidia,
Les grands-parents de l’un de mes amis baltes étaient dans le convoi en partance pour la Sibérie, mais trop plein il est parti sans eux. Ils se sont retrouvés sans rien car leurs biens avaient été confisqués. Ce n’étaient ni des nobles, ni de grands propriétaires, juste des paysans avec en plus une petite forge. Et ils n’ont pas collaboré avec les nazis.
Savez-vous ce que l’on dit en Lituanie : » Quand les Allemands sont arrivés, si on avait dix vaches, ils vous en prenaient sept, quand les Russes sont arrivés si on avait dix vaches, ils en prenaient dix. »
Partout en Europe orientale l’occupation russe a laissé un souvenir épouvantable.
Les pays baltes ne falsifieront jamais l’histoire autant que les communistes l’ont fait. Souvenez-vous de Katin !
Cosmo
Leonor
26 septembre 2017 @ 12:45
Non. Ils ne falsifient rien. C’est vous qui faites une lecture manichéenne des choses, laquelle ne tient pas compte de la réalité de l’époque.
Dans les pays baltes comme en d’autres, certaines populations étaient alors coincées entre deux totalitarismes , le nazisme et le communisme stalinien. Beaucoup ont cru bien faire en combattant l’oppression communiste, s’alliant pour cela au nazisme.
Il faut voir aussi que les méfaits du totalitarisme soviétique étaient subis donc connus depuis des années par ces populations, alors que le nazisme, non, pas encore.
Certes, le choix fait n’était pas le bon.
Mais il est facile de juger a posteriori.
Qui peut être absolument certain que, sur le moment, il aurait fait le bon choix ? Qu’il aurait eu tous els critères en main, absolument tous, pour parvenir au » bon » choix ?
Gérard St-Louis
26 septembre 2017 @ 11:34
Je ne suis pas sur que Louis XVIII ait été d’accord avec vous. Son exil à Mittau en Courlande ou Jelgava en Lettonie, lui a semblé long et interminable et les hivers froids et humides.
Danielle
26 septembre 2017 @ 11:34
Merci Ludovina, l’histoire des croix est impressionnante.
Ludovina
26 septembre 2017 @ 12:47
C’est quelques jours après être revenus en France que nous avons pleinement réalisé l’intérêt de ce périple à travers les 3 pays baltes.
Parmi les 3 capitales : Vilnius a notre préférence : il s’en dégage sérénité et confidentialité.
Riga n’a pas encore achevée la réhabilitation de l’habitat urbain et même si certains de ses bâtiments « Art Nouveau » et autres édifices d’Elizabetes iela (rue) méritent le détour, je préfère Prague (j’ai peut-être tort de comparer les 2 villes).
Quant à Tallin, son centre historique est magnifique, mais une partie de la découverte est ternie par la profusion de touristes dont certains, en groupes importants, n’ont aucun savoir-vivre.
Petite anecdote dans la capitale de l’Estonie, aux abords d’Aleksander Nevski Katedraal : poignée de main chaleureuse d’un ministre français en réponse à mon salut du matin.
Alinéas
26 septembre 2017 @ 16:40
Voyage vraiment intéressant avec moult détails… Merci beaucoup à Ludovina.!
Jean Pierre
26 septembre 2017 @ 17:15
Quand on a comme voisin la Russie et qu’on compte 25% de russophones on ne provoque pas le pouvoir en place à Moscou. Un diplomate, même en début de carrière sait cela.
Et le plus grand des diplomates de tout les temps, Charles Maurice de Talleyrand, lui qui maria son neveu à la princesse de Courlande, pourrait revenir leur donner quelques conseils de bon sens.
Kardaillac
26 septembre 2017 @ 18:07
Profitons de ce reportage très intéressant pour préciser que l’Estonie n’est pas un pays balte, mais un pays scandinave, proche culturellement et économiquement de la Finlande.
Les pays « baltes » sont bien sûr la Lettonie, la Lituanie, la Poméranie et la Courlande. En fait on ne sait pas trop où s’arrêtent les Baltes puisque la Russie y verse tout le nord de la Biélorussie.
Ce sont des pays qui dépaysent beaucoup.
Carole 007
26 septembre 2017 @ 18:22
Merci à Ludovina et à Cosmo pour son complément d’informations, et ses conseils de lecture.
claudie
26 septembre 2017 @ 22:11
Je suis allée à Tallinn et j’en garde un très beau et bon souvenir. C’est à Tallinn qu’à été crée la première pharmacie
Domilys Lily May
27 septembre 2017 @ 09:42
Merci Ludovina pour ce reportage.
Caroline 43
27 septembre 2017 @ 15:02
De famille « balte », terme désignant la noblesse de ces pays, souvent d’origine germanique mais également scandinave, anglaise et écossaise, j’apporte quelques précisions. Lors du nazisme les pays baltes n’avaient pas encore subis le communisme car indépendants entre les deux guerres mondiales; géographiquement proches de la Russie soviétique et occupés en partie pendant la Révolution russe, ils avaient toutefois une bonne connaissance du communisme. La remarque de Ludovina sur le choix difficile est donc juste sur le fond. L’Estonie n’est pas scandinave, tout comme la Finlande. Leurs peuples et langues appartiennent au groupe finno-ugro-altaïque. Merci pour cet excellent reportage et pour faire connaître ces pays un peu méconnus.
JAusten
27 septembre 2017 @ 20:42
la première photo est topissime ; contraste entre le gris augurant un automne triste et ces fleurs aux couleurs très franches
Ludovina
28 septembre 2017 @ 12:30
Merci à tous.
Corsica
28 septembre 2017 @ 23:22
Article et commentaires intéressants. Merci à tous.
Haut-Landaise
30 septembre 2017 @ 16:40
Merci, très intéressant. Ceci m’a rappelé (peut-être à tort) un livre lu dans ma jeunesse « Maroussia ».
La dernière photo pourrait être une plage Landaise restée sauvage. HL