Voici la dernière partie de l’entretien de l’archiduchesse Catharina d’Autriche accordé à Noblesse et Royautés. Il y sera plus particulièrement question de ses relations au sein du Gotha.

Noblesse et Royautés : La reine Fabiola et le futur roi Philippe étaient présents à votre mariage à Gand. Quels souvenirs gardez-vous de la reine Fabiola ?

SAI Archiduchesse Catharina d’Autriche : J’ai en fait très difficile encore aujourd’hui à parler de la reine Fabiola au passé. C’était une femme d’une profonde bienveillance, avec énormément d’empathie. Elle s’intéressait sincèrement à l’autre. Elle vous suivait, si je puis dire, dans votre vie quotidienne et lorsque je la revoyais elle n’avait jamais oublié si je lui avais parlé de tel ou tel sujet, et me demandait comment cela avait évolué. Lorsque j’allais la voir, nous discutions longuement, elle prenait son temps pour vous écouter. Ce fut vraiment un très grand privilège de l’avoir connue. Le roi Baudouin avait un regard qui faisait que vous vous sentiez totalement unique. Les gens qui l’ont un jour rencontré le soulignent et je le confirme totalement. Le roi Baudouin lisait dans le cœur des hommes.

 

La mère de l’archiduchesse, l’archiduchesse Gabriele accompagnait souvent la reine Fabiola lors du concours musical reine Elisabeth, dans la loge royale.

Noblesse et Royautés : Lorsque vous étiez en Espagne pour votre travail, la presse de cœur locale s’est fortement intéressée à vous car vous étiez à ses yeux une « candidate idéale » au sein du Gotha que pour épouser le futur roi Felipe. Comment avez-vous vécu cette pression médiatique ?

SAI Archiduchesse Catharina d’Autriche : C’était pour moi quelque chose de totalement inconnu. Du jour au lendemain, une pression médiatique inimaginable. Jusqu’alors, je n’avais pas l’habitude que l’on me reconnaisse en rue. Encore heureux que cela n’a été que passager car sur le long terme, je ne sais pas comment il est possible de vivre avec un tel stress. Lorsque vous êtes en rue, vous est assaillie de questions, des caméras, des photographes marchent autour de vous. Grâce à mon éducation disons carrée, et simple, liée aux réalités du terrain, j’ai bon an mal an réussi à ce que cela se passe au mieux. Mais je le répète du jour au lendemain, on vous invite partout, lorsque vous arrivez avec des amis dans un restaurant du coup soudainement on vous propose la meilleure table,… C’est très déstabilisant.

Noblesse et Royautés : Le roi Felipe était à votre mariage à Gand, vous étiez au sien en 2004 à Madrid. L’avez-vous revu depuis qu’il est roi ?    

SAI Archiduchesse Catharina d’Autriche : Oui, nous nous croisons lors de fêtes, de mariages. Je trouve qu’il a pris beaucoup d’aplomb depuis qu’il est monté sur le trône. Nous avons un rapport que je considère comme amical. Il a toujours manifesté beaucoup d’intérêt pour savoir comment grandissaient mes fils. Nous nous écrivons pour garder le contact.

L’archiduchesse qui est licenciée en Sciences politiques et Droit, connaît bien la vie politique espagnole puisqu’elle travaillé en Espagne. Nous évoquons le climat tendu suite au référendum catalan et le discours du roi qui vu de l’extérieur pouvait sembler pas assez engagé mais qui pour ses amis qui vivent à Madrid a été accueilli avec un énorme enthousiasme.

L’archiduchesse vit à Genève où elle travaille comme rédactrice au sein d’une banque privée. Elle adore son métier et le fait de travailler en équipe. Elle fréquente à Genève l’infante Cristina et sa famille qui y vivent également.

Noblesse et Royautés : Vous êtes une très grande famille, gardez-vous des contacts soutenus avec vos cousins Habsbourg ?

SAI Archiduchesse Catharina d’Autriche : Oui, j’évoquais les étés que nous passons en famille avec mes frères et sœur mais il y a toujours l’un ou l’autre cousin qui nous rejoint. J’ai encore vu récemment mon cousin l’archiduc Martin d’Autriche-Este (frère du prince Lorenz de Belgique). Bien que nous vivions  dans des villes et pays différents, les liens sont malgré tout solides. Mais c’est vrai que nous avons avec mes frères et soeur davantage de contact avec les enfants des archiducs Charles Louis et Robert.

Après plus d’une heure, nous mettons un terme à cet agréable entretien à l’hôtel Westminster à Nice. Encore merci à Patrick Germain pour son aimable entremise, à Laurent de Vargas et aux autorités de la ville de Nice et du Centre universitaire méditerranéen pour leur accueil lors de cette journée.