Le dernier tsar sera la superstar de l’année 2018 en Russie. On célebrera en effet les 150 ans de la naissance de Nicolas II et le centenaire de sa mort tragique. D’innombrables hommages sont prévus à travers tout le pays pour ce double anniversaire aux allures de réhabilitation.
Le plus important sera sans doute l’exposition au musée historique d’Etat à Moscou (de juillet à octobre) avec une exposition sur la vie et le règne de Nicolas II. Le musée qui est situé entre la place Rouge et la place du Manège présentera tableaux, uniformes, objets personnels, oeuf de Fabergé, journaux intimes, photographies rares et d’innombrables documents dans une scénographie exceptionnelle. (Merci à Bertrand Meyer)
Danielle.
7 janvier 2018 @ 11:27
Je viens de voir que le Figaro édite un numéro spécial sur st Pétersbourg.
Jacqueline
7 janvier 2018 @ 11:31
Ce qui est excessif est souvent ridicule. Je trouve que cela se confirme ici. Mais que d’intérêts derrière…
Bernadette
7 janvier 2018 @ 15:39
Que voulez vous dire ? Où est le ridicule ?
Jacqueline
7 janvier 2018 @ 19:19
Cette starisation sur fond de récupération politique, religieuse, touristique pour un personnage qui n’en mérite pas tant.
neoclassique
8 janvier 2018 @ 08:24
c’est tout simplement une réhabilitation légitime d’un souverain qui fut couvert d’opprobre par les soviétiques et que les russes, fiers de leur passé et de leur histoire, redécouvrent avec plaisir.
Voilà, c’est aussi simple que cela
Jacqueline
8 janvier 2018 @ 14:45
C’est plus compliqué que cela.
Clément II
8 janvier 2018 @ 21:45
En effet, c’est carrément plus compliqué que ça, et je ne pense pas que ce soit ce type d’exposition qui remettra les pendules à l’heure.
Bernadette
8 janvier 2018 @ 09:54
Oui…je pense que c’est leur mort particulièrement atroce qui a tout bouleversé et qui leur donne l’auréole du martyr. En tout cas les enfants étaient innocents et ne méritaient pas cela…Pour le tsar, c’est le Ciel qui juge !
lidia
7 janvier 2018 @ 12:06
Beaucoup en Russie regrettent sa mort atroce ainsi de sa famille, surtout des enfants.
Zorro
8 janvier 2018 @ 08:02
Une commission d’enquête a été formée fin 2017 à la demande de la grande-duchesse Maria Vladimirovna et de l’Eglise orthodoxe russe pour vérifier les circonstances de l’assassinat de la famille impériale en 1918. Cette commission entend faire toute la lumière notamment sur l’hypothèse d’un « meurtre rituel cabalistique » dont aurait été victime la famille Romanov.
Stephane G.
8 janvier 2018 @ 10:45
les russes d’aujourd’hui n’arrivent pas à avaler qu’il a été tué par des russes sur fond de nationalisme exacerbé et excité par Poutine, donc ils veulent faire porter le chapeau à des lettons, des tchèques, et en sous trame à Yourovsky, qui était juif. La terminologue « meutre rituel cabalistique » est antisémite. La grande duchesse joue un drôle de jeu…
Arielle de T
8 janvier 2018 @ 11:23
Malgré l’antisémitisme viscéral (dont vous êtes le meilleur ambassadeur sur ce site) de Nicolas II le peuple Russe n’aurait pas eu besoin d’un crime rituel pour en finir avec un homme qui tenait presque tout son peuple en esclavage et qui avec sa famille a laissé son pays vivre avec des siècles de retard.
N’oubliez pas que c’est à cause de lui que des tas d’enfants, de femmes et d’hommes mouraient de tout tous les jours, alors oui sa fin et celle de sa familles sont tristes mais le nombre de morts dont nous ignorons les visages car ils sont nés pauvres.
Trianon
8 janvier 2018 @ 23:08
Zorro antisémite??
J’ai du louper plein d’episodes …:)
Clément II
8 janvier 2018 @ 22:02
A partir du moment où l’on ouvre une enquête en parlant de « meurtre » et/ou « assassinat », tout est déjà presque dit. Bien sûr, tout ceci est atroce comme n’importe quel crime mais quels sont les éléments qui permettent de rapprocher l’exécution du tsar et de sa famille, de faits criminels de droit commun ? Loin de moi l’idée de justifier ces faits au travers d’un quelconque prisme politique, mais il n’y a sincèrement aucune commune mesure entre Durand qui tue Dupont, et les bolchos qui dégomment un monarque aux idées et pratiques controversées. A la sortie, il y a des morts mais les tenants et les aboutissants sont néanmoins très différents.
Je fréquente beaucoup les communautés russes en France et en Belgique, et je n’ai jamais eu la sensation que l’exécution de la famille impériale soit mises, par ces gens, sur le dos d’étrangers. A vrai dire, ce n’est pas le sujet central de nos conversations mais parfois, ça glisse dessus et il n’est donc question que des bolcheviques, certes dans l’acception large et cosmopolite du terme mais que de cela, nullement de Lettons, Tchèques, Juifs…
Je pense sincèrement que le pouvoir actuel souhaite laver les bolcheviques (dont il demeure l’héritier quoi qu’on dise), de toute responsabilité dans cette exécution, avec l’espoir de regagner ainsi l’estime du peuple, en faisant un peu d’antisémitisme primaire au passage, histoire de coller encore mieux à l’esprit qui fut celui du dernier tsar. Cette exposition est politicarde à souhaits.
Zorro
9 janvier 2018 @ 14:08
Rectification :
La grande-duchesse Maria Vladimirovna a effectivement demandé en 2010 la réouverture de l’enquête (close en 1998) sur les causes et les circonstances de l’assassinat de la famille impériale, mais je ne suis pas sûr que cette demande a effectivement débouché sur la commission d’enquête dont je parle plus haut et qui a été ouverte en décembre 2017 à la demande du « Comité d’enquête de la Fédération de Russie » (un peu la FBI russe), considéré par certains complotistes occidentaux comme le bras judiciaire armé de Vladimir Poutine.
Clément II
10 janvier 2018 @ 01:36
Ah ça, je ne sais pas si la Grande Duchesse est à l’origine ou pas de l’ouverture de la fameuse enquête. Je ne connais pas ses réseaux. Je suis toutefois d’accord qu’au final, cela sert Poutine et son cercle très restreint.
Pierre-Yves
7 janvier 2018 @ 12:36
Nicolas II est un peu à la Russie ce que Marie-Antoinette est à la France: fort attachement à la vie familiale, navrante médiocrité (pour lui) et insouciance (pour elle) face aux enjeux politiques et sociaux, tout cela se terminant par une condamnation et une mort insensées, stupides, inutiles, face auxquelles l’un et l’autre révèlent une force d’âme dont on ne les aurait pas cru capables.
Bernadette
7 janvier 2018 @ 15:38
Très bien résumé Pierre Yves.
Zorro
8 janvier 2018 @ 08:07
Nicolas II est un peu à la Russie ce que Louis XVI a été à la France.
La révolution française a servi de modèle, voire de répétition, à la révolution russe.
Votre lecture des événements qui ont conduit à ces révolutions (et notamment votre analyse psychologique des protagonistes) est assez superficielle.
Pierre-Yves
8 janvier 2018 @ 10:57
Merci Zorro :)
Jean Pierre
8 janvier 2018 @ 19:22
Vous voilà habiller pour l’hiver !
Pas commode le Don Diego !
Arielle de T
8 janvier 2018 @ 11:30
Non, Louis XVI était bon et se souciait de son peuple, il a cherché à faire bouger les choses mais la machine était trop lourde pour lui.
Nicolas II avait infiniment plus de pouvoir que Louis XVI.
Et inutile de vous dire que Louis XVI était bon avec les Juifs et pourtant vous voyez il est mort.
Leonor
7 janvier 2018 @ 13:36
Un homme qui n’était pas fait pour le job. Pas méchant, mais pas fait pour le job.
Sa femme non plus d’ailleurs : circonstance aggravante.
monica
9 janvier 2018 @ 20:01
Leonor j ai toujours pensé la même chose
Francois
7 janvier 2018 @ 14:55
Quelle revanche !!
Oublié pendant bien longtemps le Tsar
cent ans après devient une icône
Mais le Tsar n’est mort qu’une fois
Comme Louis XVI
Et tout ceci pour terminer en pays capitaliste à outrance
La révolution française avait fait mieux et plus vite
Puisque d’un Roi paré de tous les défauts elle avait fini
par un Empereur !!!!
COLETTE C.
7 janvier 2018 @ 15:22
C’est une bonne chose.
Gatienne
7 janvier 2018 @ 16:08
Saint, tyran aux mains couvertes de sang, chef d’état incompétent ou simple victime de l’histoire ?
Le moins qu’on puisse dire c’est que 100 ans après l’abdication puis la mort dans les circonstances que l’ont connaît du dernier tsar, il n’y a de consensus, ni chez les historiens, ni dans le peuple russe, à propos de Nicolas ll.
Poutine, poussé par l’église orthodoxe dont il est proche, joue sur la réhabilitation des Romanov, en écho à son propre désir d’un pouvoir autocratique en Russie.
DEB
7 janvier 2018 @ 18:09
Très bien résumé Gatienne.
C’est exactement cela.
Jacqueline
7 janvier 2018 @ 19:23
Je ne connais pas d’historiens qui réhabilitent les qualités politiques de Nicolas II.
Gatienne
8 janvier 2018 @ 10:52
Il ne s’agit pas tant de « réhabiliter les qualités politiques de Nicolas ll »que chacun s’accorde à reconnaitre plutôt médiocres, mais plutôt de donner à voir d’autres aspects du règne du dernier tsar, où l’empire connut une croissance économique sans précédent avec l’émergence d’une classe moyenne (préalable indispensable à la démocratisation des institutions) grâce aux réformes de Stolypine, par exemple.
Lire à ce propos, l’ouvrage de Victor Loupan: « Nicolas ll-le saint tsar. »
Jacqueline
8 janvier 2018 @ 14:53
La fameuse classe moyenne n’a été que très limitée en nombre. Il y a les promesses économiques de ce pays, qui étaient fortes au début du XXe siecle. Et il y a les réalités sociales, quasiment toutes catastrophiques. Victor Loupan n’est pas un historien. Il y a des lectures plus consistantes sur le sujet mais je vous remercie pour votre conseil.
Baboula
8 janvier 2018 @ 19:59
Un peu comme en Iran ? N’hésitez pas à me taper sur les doigts si je dis une sotise.
Zorro
8 janvier 2018 @ 08:22
On ne peut pas dire que Nicolas II ait été un chef d’Etat incompétent.
Nicolas Il était héritier d’une mentalité et d’un système politique qui n’était plus adapté au contexte de guerre mondiale. Sans doute que s’il n’y avait pas eu de guerre, Nicolas II aurait mené son pays vers les sommets (moyennant quelques révoltes et adaptation du tsarisme). Si on suit votre logique, tous les rois, empereurs, présidents ou chefs de gouvernement qui ont perdu leur trône ou les élections comme Guillaume II (qui a évité une exécution de justesse en se réfugiant aux Pays-Bas), François Joseph (qui est mort à temps si je puis dire), Charles Ier et même Churchill ont aussi alors été des chefs d’Etat incompétents. D’ailleurs l’inverse n’est pas vrai si on se réfère à George W. Bush et Obama qui ont été réélus.
Certes Poutine peut être considéré comme autocrate, mais l’autocratie est temporairement nécessaire (vu le context mondial) pour restaurer la souveraineté russe mise à mal par les années Elstine qui ont été catastrophiques pour la Russie et pour le monde.
Jacqueline
8 janvier 2018 @ 17:11
L’incompétence de ce tsar a été maintes fois pointée, même avant la guerre qui a aggravé et pas que créé les problèmes. Chacun subit l’influence de son éducation mais chacun choisit aussi d’en rester prisonnier, pour le meilleur et pour le pire d’ailleurs.
Clément II
8 janvier 2018 @ 22:42
Je ne sais pas s’il faut parler d’incompétence, toutefois il est clair que Nicolas II n’était pas du tout taillé pour la fonction impériale, a fortiori dans le contexte de guerre mondiale où il a malgré lui évolué. Il y a des gens qui ne naissent pas au bon endroit, au bon moment. Je pense que ce fut le cas de Nicolas II, qui aurait sûrement préféré devenir charpentier ou pope, plutôt qu’empereur.
monica
9 janvier 2018 @ 20:06
Clément c est exact. et sa femme allemande, qui ne pensait qu à sa vie familiale, encore moins intéressée par la politique que lui, a aggravé la situation
Clément II
8 janvier 2018 @ 22:36
C’est exactement cela.
Michèle Lobre
7 janvier 2018 @ 18:42
Poutine en effet ne perd pas le nord. Expos et célébration en même temps que les Mondiaux de foot !
Pierre21
7 janvier 2018 @ 23:18
Ça pourrait presque être un portrait de Felipe VI ! Je ne connais pas les liens familiaux mais la ressemblance est frappante.
JAusten
8 janvier 2018 @ 12:38
Par les Hesse et/ou (car les deux sont possible) par les Oldenburg (Danois) mais c’est ténu
Pierre21
8 janvier 2018 @ 14:08
Merci JAusten
MMDehove
8 janvier 2018 @ 14:04
La ressemblance était beaucoup plus frappante avec son cousin le roi Georges V !
monica
9 janvier 2018 @ 10:57
Ressemblance indéniable avec Georges V
Laurent F
8 janvier 2018 @ 16:45
Felipe VI descend de Christian IX par sa mère tout comme Nicolas II (par sa mère à lui, Dagmar). Nicolas II était le cousin germain du roi Constantin de Grèce, arrière-grand-père de Felipe VI
Baboula
8 janvier 2018 @ 20:02
Rasez le ,mettez le en short et reparlons de la ressemblance .
Clément II
8 janvier 2018 @ 22:45
C’est surtout la posture qui suggère cette comparaison car les deux hommes, bien qu’ils aient des liens génétiques indubitables, ne se ressemblent quand même pas trait pour trait. Il y a ce que j’appelle un « fossé des générations ».
Bételgeuse70
8 janvier 2018 @ 10:36
En période d’élection locale, tout cela ne ressemblerait-il pas à une recherche d’adoubement posthume ? Après tout, on prétend bien que Napoléon 1er se voyait comme un « héritier » de Louis XVI ?
Baboula
8 janvier 2018 @ 20:04
Peut-être se prenait il aussi pour Napoléon ?
Clément II
8 janvier 2018 @ 22:46
Le pouvoir russe et Poutine en particulier (ce qui résume déjà presque tout) recherchent effectivement une légitimité, qu’ils entendent vraisemblablement puiser dans le souvenir du tsar.