Maître Collin du Bocage assisté de l’expert Axel Louot a vendu aux enchères le 30 janvier dernier au crédit municipal de Paris un rare et précieux collier de chevalier de l’ordre du Saint Esprit pour un montant de 99.000€. Ce collier réalisé par Armand Ouizille et Guillaume Lemoine, bijoutiers du Roi sous la Restauration, est présenté dans son écrin en maroquin rouge où figurent les armes de France couronnées et entourées des colliers.
Tout porte à croire que ce collier du Saint Esprit, qui provient de la Maison de Bourbon-Parme, a été porté en 1825 lors du sacre de Charles X. Les colliers du Saint Esprit restés entre des mains privées sont aujourd’hui fort rares. Le Duc de Vendôme possède l’exemplaire du collier de l’ordre du Saint Esprit que portait son ancêtre Louis-Philippe, alors Duc d’Orléans, lors du sacre de Charles X, autre ancêtre du Prince. Le Duc de Vendôme est également le propriétaire de la précieuse croix double en or émaillée du Duc d’Orléans, père du Roi Louis-Philippe, attribuée à Coudray. (Merci à Charles – photos crédit municipal )
Sophie
1 février 2018 @ 08:40
J’ai lu que ce collier de 500 g d’or et 172 cm de long symbolise l’ancien régime et appartenait à un ancien chevalier de l’ordre du Saint-Esprit. L’ordre du Saint-Esprit, véritable garde rapprochée du roi de France, était composé de hauts dignitaires du royaume. Richelieu, le duc d’Orléans ou encore le Grand Condé en ont fait partie. L’ordre a existé du XVIe au XIXe siècle. Sur ce bijou mis aux enchères, plusieurs symboles royaux comme la fleur de lys et la lettre « H » en référence au roi Henri, apparaissent sur les 29 maillons de la chaîne. Et sur la croix de Malte, qui rappelle celle de la Légion d’honneur, figure un oiseau avec la tête en bas. « Il s’agit d’une colombe, emblème du Saint-Esprit, a expliqué Axel Louot, expert en militaria. Lorsque Henri III créa l’ordre de chevalerie en 1578, dans un pays en proie aux guerres de religion, il choisit ce symbole en référence au moment de son accession à la couronne de France, qui tomba le jour de la Pentecôte, qui célèbre la venue du Saint-Esprit.
Les chevaliers de l’ordre du Saint-Esprit portaient ce collier uniquement pendant les cérémonies officielles. Or il se dit aussi que, lorsque Charles X souhaita organiser en 1825 le premier événement majeur de l’organisation depuis la Restauration, la majorité des colliers n’étaient plus disponibles, car ayant pratiquement disparus dans la tourmente révolutionnaire.
L’estimation du collier étant fixée entre 25 000 et 30 000 €, je me demande qui est l’heureux acquéreur de ce trésor historique à 99 000 €? Un membre ou un proche de la célèbre dynastie des Bourbon-Parme, une institution française…?
Marnie
1 février 2018 @ 09:12
Je suis allée voir samedi dernier ce magnifique collier exposé avant la vente au Crédit municipal. Superbe travail d’orfèvrerie et d’émaillerie… Il était estimé 25 000 / 30 000 euros et j’avais avancé la somme de 100 000 euros comme résultat de la vente, j’ai le compas dans l’oeil ;)
La question demeure : comment ce collier prestigieux a-t-il pu finir « chez ma tante » ?
Muscate-Valeska de Lisabé
1 février 2018 @ 17:21
Le compas c’est mieux que le doigt,chère Marnie ;-)).
Charles
1 février 2018 @ 17:29
C’est tout simple, un Prince de Bourbon-Parme, en manque de liquidités, a dû se résoudre à déposer ce collier de l’ordre du Saint Esprit au mont de piété afin de pouvoir régler ses dettes.
Déjà sous le règne de Louis-Philippe, le Prince François d’Orléans avait déposé sa montre au mont de piété afin de retrouver quelques liquidités. La Reine Marie-Amélie demanda un jour à son fils François, Prince de Joinville où était passé sa montre et ce dernier a répondu sans se démonter « Chez ma tante » et cette expression est restée depuis pour désigner cette institution.
Tous les grands noms aristocratiques ont un jour porté un joyau, un tableau ou un objet précieux au crédit municipal afin de dégager des liquidités.
Jean Pierre
1 février 2018 @ 09:39
Superbe pièce.
Artus
1 février 2018 @ 10:39
Le précédent c’était vendu 60 000 euro en 2009, (Hors frais). Le Musée de la Légion d’honneur en possède plusieurs.
Charles
1 février 2018 @ 10:47
Souvenir historique de premier plan qui a une forte valeur symbolique.
Fouché
1 février 2018 @ 17:59
Ce collier de l’Ordre du Saint-Esprit fait partie des 16 colliers de l’Ordre du Saint-Esprit hérités par le Prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme, plusieurs sont gagés ce dernier au Crédit Municipal qui mettait en vente ce 30 janvier 2018 un d’entre eux. Contrairement à ce qui est affirmé par l’expert, M. Louot, et le commissaire-priseur, M. Collin du Bocage, dans leur notice, ce collier n’a jamais été porté le jour du Sacre. Il fut remis, en 1825, non pas le jour du sacre à Reims du roi Charles X mais le lendemain à l’un des 100 chevaliers décorés ce jour-là. Le collier vendu par le Crédit Municipal ce 30 janvier 2018 faisait partie des 36 colliers qui furent renvoyés au petit-fils du roi Charles X, le comte de Chambord, après la mort de leur récipiendaire. Le comte de Chambord tenait un carnet, hérité par feu la princesse Massimo (Beatriz de Bourbon 1874-1961), où il notait la réception de chacun de ces colliers en attribuant à chaque écrin un numéro correspondant au nom du chevalier à qui il avait appartenu dans son carnet. Malheureusement, ces numéros ont disparu des écrins, dont celui du collier vendu ce 30 janvier 2018 par le Crédit Municipal, du coup il est désormais devenu impossible de savoir à quel chevalier ce collier a appartenu. Le Crédit Municipal a donc vendu, sous le ministère de Maître Collin du Bocage, un des cent colliers de l’ordre du Saint-Esprit remis à un des cent chevaliers au lendemain du sacre du roi Charles X en 1825, mais dont l’identité restera à jamais inconnue, l’écrin de ce collier ayant perdu toute trace de l’identité du chevalier qui l’a reçu. L’intérêt et la valeur de ce genre de collier, dont plusieurs exemplaires ont été vendus sur le marché de l’art ces dernières années, sont dans son historique qui repose sur sa datation et l’identité du chevalier qui l’a reçu. Deux éléments qui étaient présents dans la plupart des colliers vendus ces dernières années mais pas pour celui-ci qui restera à jamais celui d’un inconnu. Par conséquent, la phrase contenue dans la notice du Crédit Municipal : « Tout porte à croire qu’il [ce collier] a été porté pour le sacre de Charles X en 1825. » relève soit de l’ignorance crasse, soit de la manoeuvre commerciale insérée sous forme de supposition historique complétement fausse et vérifiable. Ceci dans le but de faire grimper les enchères en trompant les potentiels acheteurs qui, tombant dans le panneau, sont montés comme des fous sur ce collier d’un anonyme, alors que c’est justement sur l’identité du récipiendaire que repose en grande partie la valeur de ce genre de colliers. En d’autres mots, on appelle ça faire passer des vessies pour des lanternes ! C’est bien ce qui vient d’arriver à l’acheteur de ce collier…
Laurent F
2 février 2018 @ 13:57
C’est bien ce qu’on m’avait dit à propos de ces colliers
Gérard
2 février 2018 @ 18:57
Merci Fouché de ces précieux renseignements. Connaît-on au moins les noms de tous les chevaliers dont les colliers ont été rendus au comte de Chambord, les 36 qui figuraient sur le carnet qui lui n’a pas dû être perdu ?
aubert
1 février 2018 @ 11:01
Charles, Louis-Philippe est né en 1773 alors que Louis XV était encore grand maître de l’ordre. Je ne sais pas à quel âge les princes du sang recevait l’ordre. Pouvez-vous nous dire à quelle date Louis-Philippe a été reçu. Merci.
Anacharsis
1 février 2018 @ 17:29
Bonjour,
D’après mes notes, il a été nommé le 1er janvier 1789, reçu le 2 février 1789.
Cordialement,
Anacharsis
(Mes condoléances extrêmement sincères à Mme Salens. Étant dans la crainte perpétuelle d’un semblable événement, je peux imaginer l’immensité de votre perte, sans que pour autant hélas ça ne l’allège)
Anna
1 février 2018 @ 11:55
Le duc de Vendôme a bien fait de conserver ces pièces historiques
Francois
1 février 2018 @ 11:56
C’est ce que l’on appelle brûler ses dernières cartouches
Eric
1 février 2018 @ 12:28
Le Prince Jean est quelqu’un de bien, le fait d’avoir conservé les ordres royaux et de s’être occupé de François et Blanche durant des années sont des signes qui ne trompent pas
Philippe Gain d'Enquin
1 février 2018 @ 12:43
Pourquoi donc avoir levé l’anonymat des déposants ?
Charles
1 février 2018 @ 17:08
Si le commissaire-priseur a noté la provenance Bourbon-Parme dans la notice du catalogue, c’est que le Prince de Bourbon-Parme en question a donné son accord. Il est vrai qu’une provenance prestigieuse apporte souvent une plus value à l’objet vendu.
Cosmo
1 février 2018 @ 18:12
Cher Philippe,
Il n’y a pas à chercher bien loin pour savoir qui a vendu ce collier, même si le nom de la famille n’avait pas été cité.
Amitiés
Cosmo
Mary
2 février 2018 @ 18:30
Nous, on ne sait pas !
Gérard
1 février 2018 @ 19:42
Sans doute pour mieux vendre. C’était une garantie d’authenticité également. Il est malheureux que celui qui avait mis en gage ce collier n’ait pas réussi à le dégager. Les temps sont cruels. Heureusement le collier s’est bien vendu et il touchera sa part.
Mais quel était le prince qui portait ce collier au sacre de Charles X, un prince de la branche aînée d’après l’identité de ceux qui en étaient propriétaires, et la branche aînée à l’époque c’était le dauphin.
Gérard
2 février 2018 @ 18:59
J’avais écrit ceci naturellement avant les précieux renseignements de Fouché.
Coriante
1 février 2018 @ 14:27
C’est très bien que le duc de Vendôme soit propriétaire de ces ordres royaux, il est légitime.
Gérard
1 février 2018 @ 19:43
Oui le duc de Vendôme a racheté le collier de Louis-Philippe.
June
1 février 2018 @ 17:20
La maison de Bourbon Parme a donc eu des embarras pécuniaires ?
Laurent F
2 février 2018 @ 14:02
il y a longtemps que ça dure
Gérard
2 février 2018 @ 18:59
Trop de châteaux à entretenir.
Cosmo
4 février 2018 @ 11:56
Et surtout, cher Gérard, une gestion exécrable…
Amitiés
Cosmo
Muscate-Valeska de Lisabé
1 février 2018 @ 17:26
Pas facile à porter tous les jours…;-)).
Gérard
2 février 2018 @ 19:01
C’est comme les couronnes des pairs britanniques, on ne les porte qu’au sacre et il n’y en a pas tous les jours…
Légit'
1 février 2018 @ 17:59
Le prince Louis de Bourbon en possède deux dont celui de Charles X. Il est d’ailleurs porté par son père et son grand-père sur certains portraits.
framboiz 07
1 février 2018 @ 20:41
Reims en avait un au Musée du Tau, déposé par le Comte de Paris , grand-père de Jean , mais c’est la Légion d’Honneur , qui a prêté l’actuel, les Orléans ayant récupéré le leur , je crois qu’il a été vendu , c’est peut-être Jean , qui l’a acheté ?
Charles
2 février 2018 @ 08:23
Le collier de l’ordre du Saint Esprit qui était exposé au musée de Tau est bien celui du Duc de Vendôme
aubert
2 février 2018 @ 10:57
Le prince vendeur est donc l’oncle d’un autre prince qui se vend comme convive et qui d’ailleurs ne s’en cache pas lors d’ une émission télévisée.
Laurent F
2 février 2018 @ 14:01
Dites le carrément c’est Sixte de B-P qui l’a déposé au Crédit municipal. S’il est vendu par ce dernier c’est que le prince n’a pu rembourser la somme obtenue en gage donc il ne devrait rien toucher de la vente.
Gérard
2 février 2018 @ 19:09
En fait il touchera une somme qui n’est pas négligeable tout de même parce que le collier a été vendu plus cher que la somme qui lui avait été prêtée.
Gérard
2 février 2018 @ 19:11
Ils ont tous des châteaux à restaurer et ils le font. Après le neveu dont vous parlez est public relations.
Cosmo
4 février 2018 @ 12:03
Hélas, le prince dont nous parlons, n’a pas du tout entretenu le château reçu de sa mère. Il est, parait-il, dans un état lamentable, sans parler des hypothèques qui le grèvent. On a même dit qu’il n’en était plus propriétaire, ce qui serait la solution pour sauver ce monument historique.
Amitiés
Cosmo
Naucratis
5 février 2018 @ 18:49
Si vous faites allusion à Lignieres, je vous confirme son mauvais, très mauvais état.
Cosmo
6 février 2018 @ 13:48
En effet, je fais allusion à Lignières, château dans lequel l’impératrice Zita venait en vacances et où elle avait sa chambre attitrée qui doit être en fort mauvais état comme le reste du bâtiment.
Padraig
6 février 2018 @ 00:20
S’il s’agit du château de Lignières ce prince de Bourbon Parme en a hérité par sa mère qui était une fille de Marie Louis Gabriel Georges de Bourbon, comte de Lignières, qui était un Bourbon Busset.
Cosmo
6 février 2018 @ 13:51
Cher Padraig,
L’héritage Bourbon-Busset était considérable car il n’y avait pas que ce château. Il y en avait d’autres en Bourbonnais avec des milliers d’hectares de terre et de bois, eux parfaitement gérés, grâce au prince Charles-Henri de Lobkowicz.
Amitiés
Cosmo
Philippe Gain d'Enquin
4 février 2018 @ 22:29
Une question demeure : « Ma Tante » a t’elle salué le bon résultat de la vacation un « Bourbon » dans une main et du jambon dans l’autre ?
Philippe Gain d'Enquin
4 février 2018 @ 22:30
Soyons francs du collier sans faire trop d’ (Saint) Esprit…
Cosmo
5 février 2018 @ 16:52
Comme toujours, cher Philippe, très drôle !
Amitiés