C’est dans cet immeuble situé sur le Ring face au Grand Hôtel de Vienne que vivait l’actrice Katharina Schratt (1853-1940) connue pour avoir été la tendre amie de l’empereur François Joseph d’Autriche. (Merci à Alberto)
J’aime bien les euphémismes : ça rend les propos plus légers, plus doux, plus bienveillants, plus délicats, plus distingués, plus subtils, et cela n’empêche pas pour autant d’en comprendre tout le sens, mais ça évite d’utiliser les expressions osées, lestes et parfois vulgaires. « tendre amie », c’est un peu désuet, mais c’est charmant…
En 1900 Katharina décida de quitter l’empereur car elle était lasse des manœuvres de la cour pour les séparer. Vingt-quatre heures après cette séparation l’empereur désespéré lui écrit, sans doute après quelques mots de réconfort qu’elle lui avait envoyés : « J’imagine que vous auriez voulu en dire plus. Moi aussi. Peut-être me direz-vous tout plus tard, lorsque vos nerfs iront mieux, ce qui avec l’aide de Dieu se produira dans peu de temps, et je recevrai alors à nouveau vos chères, chères lettres. Merci de m’avoir regardé si longtemps hier après notre séparation qui a été l’un des moments les plus pénibles de ma vie. Le clocher sonne juste six heures. Il y a vingt-quatre heures, je quittais ma chambre pour notre dernière promenade, mon ange passionnément aimé (heiss geliebte Engel). Hier, après que vous ayez disparu à mes yeux, j’ai croisé un ramoneur – vous croyez que de telles choses portent chance. Peut-être cette rencontre me portera-t-elle chance et, pour moi, la chance signifie vous revoir un jour. »
La grande amie, confidente et dame de l’impératrice défunte, Ida von Ferenczy, qui vivait en Hongrie depuis la mort de sa maîtresse, était arrivée à Ischl où l’on ne parlait que du départ de la comédienne dont certains se réjouissaient, et elle qui aimait beaucoup l’empereur s’inquiéta pour lui et écrivit au prince Liechtenstein pour lui demander qui était à l’origine de la rupture car si ce n’était pas l’empereur il devait être très triste. Rodolphe Liechtenstein, le grand maître de la cour, qui avait beaucoup d’affection pour l’empereur répondit : « Il est difficile d’expliquer une situation qui n’a pas une mais plusieurs causes. Il semble que depuis la mort de Sa Majesté l’impératrice, Frau Schratt ait souffert du manque de sa protection. En réalité il ne s’est rien passé de précis. Mais elle en est venue à la conclusion qu’elle se trouve dans une situation fausse, qu’on lui fait grief de choses qui ne se sont jamais produites. Elle n’a rien à se reprocher puisque ses relations avec l’empereur sont toujours restées tout à fait platoniques. Depuis quelques temps ce sentiment, nourri par des blessures imaginaires et parfois réelles, n’a fait que s’amplifier jusqu’à ce qu’elle décide de quitter Vienne, de ne plus se mêler aux autres et d’avoir la paix. La crise a eu lieu durant les vacances d’été à Ischl. Elle a promis de ne pas vendre sa maison de Hietzing et sa villa de Ischl demeure également meublée, aussi reste-t-il un minuscule espoir pour qu’elle consente à revenir au printemps bien qu’en partant elle se soit refusée à s’engager de la moindre façon. Ses nerfs sont totalement kaputt et un peu de calme lui fera peut-être du bien. Sa Majesté est désespérée et il va avoir du mal à vivre sans sa réconfortante compagnie. Il sent maintenant qu’il a perdu la distraction que Sa Majesté l’impératrice avait désirée pour lui. Pour le moment Frau Schratt est malade… dès le début sa situation a été équivoque mais elle ne l’a compris qu’après la mort de Sa Majesté l’impératrice. Depuis deux ans, son désir de se dégager de tout cela a tourné à l’obsession et on ne pouvait rien faire d’autre que la laisser partir. Lorsqu’elle se sera reposée, peut-être même au point de s’ennuyer, il se peut que ses anciens sentiments pour Sa Majesté renaissent et qu’elle se souvienne alors de toute la gratitude qu’elle lui doit. Il semble que la séparation se soit déroulée avec beaucoup d’amour et sans aucune amertume, sinon qu’elle n’a fait aucune promesse de retour. À ceux qui lui reprochent de se comporter sans aucune reconnaissance envers l’impératrice, elle réplique que la situation a changé. Et il ne fait pas de doute qu’elle est aujourd’hui plus vulnérable. Je me sens triste à la pensée du sinistre hiver qui attend notre pauvre vieil empereur. C’est bien injuste qu’il ait dû perdre sa seule distraction. Mais en regardant les choses du point de vue de Frau Schratt, on ne peut pas tout à fait la blâmer, et ceux qui se réjouissent de tout cela ne sont que des imbéciles à la tête vide. »
Non, Katharina Schratt était plus que ça pour l’empereur . Elle était une femme » gemütlich »; François-Joseph trouvait chez elle un semblant de foyer, de douceur et de confort viennois au quotidien, ce que son épouse Elisabeth n’avait pas su lui donner.
Non seulement Elisabeth était parfaitement au courant, mais il semble bien qu’elle ait favorisé voire initié cette relation, consciente que François-Joseph souffrait de la solitude dans laquelle elle le laissait pendant ses incessantes pérégrinations à elle.
Oui, je pense comme vous. Elle était sa maîtresse et aussi son amie. Sa confidente, enfin, le genre de femme qui lui convenait. Et l’épouse légitime était contente de passer le flambeau de l’alcôve à une femme qui devait lui être sympathique. Oui, Katharina etait une femme très gemütlich.
Rodolphe repose auprès de ses parents à la Crypte des capucins de Vienne tandis que sa fille l’archiduchesse Élisabeth fut comme elle l’avait souhaité inhumée le 22 mars 1963 dans une tombe anonyme du cimetière viennois d’Hütteldorf où elle avait sa villa dans laquelle elle passa ses dernières années. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Archduchess_Erzsi_nameless_grave1.jpg
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9046141j.item, pour une photographie où l’on peut voir Katharina se rendre à la Crypte des capucins pour s’incliner sur les tombes de l’empereur et l’impératrice ses amis et de Rodolphe à l’occasion du 20e anniversaire de la mort de l’empereur.
Le quartier est effectivement moche mais j’imagine que cela plaisait à François-Joseph, pour des motifs simples de discrétion. Je pense qu’il n’a jamais été enquiquiné dans ce coin là, alors que dans les beaux quartiers, il aurait été épié, dérangé, etc.
Une longue amitie amoureuse, fidele, douce, avec la benediction de l imperatrice Elisabeth, qui ellee parcourait l Europe, voyages incessants, fuyant la Cour et Vienne. Elle restera aupres de Francois-Joseph, apres la mort tragique d Elisabth a Geneve.
Bénédiction de l’impératrice ? Ah non, je ne crois pas. Elle a sans doute brillé par sa neutralité, du genre : « Ah oui ? Parfait mais je m’en fous. » A mon avis, du moment que François-Joseph n’empêchait pas Elisabeth de vivre sa vie, Elisabeth n’empêchait pas François-Joseph d’aller se dégourdir…
Katharina ne mourut qu’en 1940. Elle avait vendu beaucoup de souvenirs au fil des années ce qui lui permit ici sur le Kärntner Ring comme à Hietzing de conserver sa maison ouverte et à la campagne d’accueillir les chiens perdus. Elle recevait à Vienne Ferdinand de Bulgarie qui lui offrait des cadeaux exotiques de Lalique et Fabergé. Son fils Toni était venu avec sa femme s’installer chez elle à Vienne. Elle refusa toujours de raconter sa vie aux journalistes même contre argent comptant. Elle ferma les volets de son appartement lorsque Hitler traversa la ville en 1938. Elle mourut paisiblement en avril 1940. C’est le dimanche 19 novembre 1916 qu’elle avait vu pour la dernière fois l’empereur le jour de la Sainte Élisabeth journée que celui-ci consacrait toujours à sa femme et à l’évoquer avec Katharina mais ce jour-là il était presque trop faible pour parler. Mardi 21 novembre après neuf heures du soir le prince de Montenuevo, grand chambellan, lui annonça la mort de l’empereur. Une demi-heure plus tard le fidèle valet de l’empereur se présenta pour lui dire dans les sanglots que Sa Majesté la priait de venir au palais. Sa Majesté désormais c’était Charles. Katharina fit cueillir des roses dans la serre et fit atteler pour se rendre à Schönbrunn proche. L’empereur s’avança à son entrée dans les appartements privés pour l’accueillir, la pris par la main et la présenta à l’impératrice qu’elle n’avait encore jamais rencontrée. L’archiduchesse Valérie, fille de l’empereur, vint la serrer dans ses bras et la remercia pour cette d’amitié sont prêts. Katharina plaça deux roses blanches entre les mains de l’empereur et récita une prière.
Vu l’âge des deux tourtereaux, leurs relations étaient tellement de bon aloi, que le nouvel empereur et le reste de la famille regardaient la dame avec bienveillance. Logique tout ça. L’amitié c’est précieux et c’est beau.
Katharina dut longtemps du longtemps se battre contre des membres de la famille de l’empereur notamment l’archiduchesse Valérie sa fille qui ne l’aimait pas, mais après la mort de l’impératrice qui l’avait toujours protégée, et l’âge venant Katharina ayant un caractère de plus en plus fort, décida de voir moins l’empereur et la famille impériale se rendit compte qu’il était déprimé de ne plus la voir assez souvent et dès lors l’attitude changea progressivement vis-à-vis de Katharina qui fut très touchée lorsque l’archiduchesse Valérie lui prit la main pour la réconforter auprès du lit de mort de l’empereur.
La plus jeune fille de François-Joseph et Elisabeth se prénommait Marie-Valérie et n’a jamais été prénommée autrement (hors surnoms). L’idée que ses parents l’appelaient simplement Valérie est reçue du cinéma, donc à bannir lorsque l’on entend argumenter en faits historiques.
Il arriva à l’empereur de tromper son épouse, que les relations sexuelles intéressaient de moins en moins, avec au moins Anna Nahowski, une jeune viennoise qu’il n’aimait cependant pas ; pour ce qui est de Katharina au début de leurs relations elle lui avait proposé d’être sa maîtresse, il en fut touché, mais il répondit dans un courrier du 14 février 1888 : « Notre relation […] doit demeurer dans l’avenir ce qu’elle a été jusqu’ici – enfin si elle doit durer, et il faut qu’elle dure, car elle me donne tant de bonheur. Vous dites que vous saurez contrôler vos sentiments, et j’essaierai d’en faire de même, ce qui ne sera pas toujours très facile pour moi. Mais je ne ferai rien de mal. J’aime ma femme et je tiens à ne pas tromper sa confiance et l’amitié qu’elle a pour moi. »
L’empereur deux mois après Mayerling ajouta à son testament un codicille au profit de son amie, on devait réserver sur sa fortune une somme de 500 000 florins à l’intention de « la comédienne de la cour Katharina Kiss von Itebbe (née Schratt) à qui je suis lié par l’amitié la plus profonde et la plus pure et qui a toujours été loyalement et fidèlement présente près de moi et de l’impératrice dans les moments les plus pénibles de notre vie ». Mais cette somme fut débloquée au profit de la bénéficiaire dès 1911. Voir à cet égard L’Empereur et la Comédienne de Joan Haslip.
L’importance de Katharina dans la vie de l’empereur se montre aussi dans tous les détails comme le relève Jean-Paul Bled dans son François-Joseph : ainsi et faire Eugen Ketterl, dont les mémoires furent publiées en 1929, « le dernier valet de chambre de l’empereur, observe la fébrilité de son maître lorsque la comédienne est annoncée à déjeuner. Dans les moments qui précèdent l’arrivée de son amie, François-Joseph ne peut s’empêcher de se lever plusieurs fois pour mettre de l’ordre dans sa tenue ou se brosser les cheveux et la barbe ».
Silvîa
18 avril 2018 @ 06:00
Merci alberto
Robespierre
18 avril 2018 @ 07:19
Tendre amie… Pourquoi cet euphémisme ? Elle était sa maitresse point barre. Et elle mourut riche. Trois petits points.
Gérard
18 avril 2018 @ 13:13
Sa maîtresse en effet mais aussi et sans doute de plus en plus au fil du temps son amie.
Robespierre
19 avril 2018 @ 12:45
L’un n’empêche pas l’autre.
Muscate-Valeska de Lisabé
18 avril 2018 @ 14:45
C’est bon,ça ;-)))…
Julise
18 avril 2018 @ 14:53
Il est question de la maîtresse de l’empereur, alors il convient de prendre des gants. Il ne faudrait surtout pas choquer les groupies.
(mais vous avez raison)
MMDehove
18 avril 2018 @ 15:32
J’aime bien les euphémismes : ça rend les propos plus légers, plus doux, plus bienveillants, plus délicats, plus distingués, plus subtils, et cela n’empêche pas pour autant d’en comprendre tout le sens, mais ça évite d’utiliser les expressions osées, lestes et parfois vulgaires. « tendre amie », c’est un peu désuet, mais c’est charmant…
Caroline
18 avril 2018 @ 23:31
Robespierre,
On disait subtilement à cette époque ‘ femme hygiénique ! ??
Muscate-Valeska de Lisabé
19 avril 2018 @ 15:05
Haha,chère Caro!!…;’)))…amis de la poésie, Bonjour!
Gérard
19 avril 2018 @ 17:01
Mais franchement ce n’était pas que cela.
En 1900 Katharina décida de quitter l’empereur car elle était lasse des manœuvres de la cour pour les séparer. Vingt-quatre heures après cette séparation l’empereur désespéré lui écrit, sans doute après quelques mots de réconfort qu’elle lui avait envoyés : « J’imagine que vous auriez voulu en dire plus. Moi aussi. Peut-être me direz-vous tout plus tard, lorsque vos nerfs iront mieux, ce qui avec l’aide de Dieu se produira dans peu de temps, et je recevrai alors à nouveau vos chères, chères lettres. Merci de m’avoir regardé si longtemps hier après notre séparation qui a été l’un des moments les plus pénibles de ma vie. Le clocher sonne juste six heures. Il y a vingt-quatre heures, je quittais ma chambre pour notre dernière promenade, mon ange passionnément aimé (heiss geliebte Engel). Hier, après que vous ayez disparu à mes yeux, j’ai croisé un ramoneur – vous croyez que de telles choses portent chance. Peut-être cette rencontre me portera-t-elle chance et, pour moi, la chance signifie vous revoir un jour. »
La grande amie, confidente et dame de l’impératrice défunte, Ida von Ferenczy, qui vivait en Hongrie depuis la mort de sa maîtresse, était arrivée à Ischl où l’on ne parlait que du départ de la comédienne dont certains se réjouissaient, et elle qui aimait beaucoup l’empereur s’inquiéta pour lui et écrivit au prince Liechtenstein pour lui demander qui était à l’origine de la rupture car si ce n’était pas l’empereur il devait être très triste. Rodolphe Liechtenstein, le grand maître de la cour, qui avait beaucoup d’affection pour l’empereur répondit : « Il est difficile d’expliquer une situation qui n’a pas une mais plusieurs causes. Il semble que depuis la mort de Sa Majesté l’impératrice, Frau Schratt ait souffert du manque de sa protection. En réalité il ne s’est rien passé de précis. Mais elle en est venue à la conclusion qu’elle se trouve dans une situation fausse, qu’on lui fait grief de choses qui ne se sont jamais produites. Elle n’a rien à se reprocher puisque ses relations avec l’empereur sont toujours restées tout à fait platoniques. Depuis quelques temps ce sentiment, nourri par des blessures imaginaires et parfois réelles, n’a fait que s’amplifier jusqu’à ce qu’elle décide de quitter Vienne, de ne plus se mêler aux autres et d’avoir la paix. La crise a eu lieu durant les vacances d’été à Ischl. Elle a promis de ne pas vendre sa maison de Hietzing et sa villa de Ischl demeure également meublée, aussi reste-t-il un minuscule espoir pour qu’elle consente à revenir au printemps bien qu’en partant elle se soit refusée à s’engager de la moindre façon. Ses nerfs sont totalement kaputt et un peu de calme lui fera peut-être du bien. Sa Majesté est désespérée et il va avoir du mal à vivre sans sa réconfortante compagnie. Il sent maintenant qu’il a perdu la distraction que Sa Majesté l’impératrice avait désirée pour lui. Pour le moment Frau Schratt est malade… dès le début sa situation a été équivoque mais elle ne l’a compris qu’après la mort de Sa Majesté l’impératrice. Depuis deux ans, son désir de se dégager de tout cela a tourné à l’obsession et on ne pouvait rien faire d’autre que la laisser partir. Lorsqu’elle se sera reposée, peut-être même au point de s’ennuyer, il se peut que ses anciens sentiments pour Sa Majesté renaissent et qu’elle se souvienne alors de toute la gratitude qu’elle lui doit. Il semble que la séparation se soit déroulée avec beaucoup d’amour et sans aucune amertume, sinon qu’elle n’a fait aucune promesse de retour. À ceux qui lui reprochent de se comporter sans aucune reconnaissance envers l’impératrice, elle réplique que la situation a changé. Et il ne fait pas de doute qu’elle est aujourd’hui plus vulnérable. Je me sens triste à la pensée du sinistre hiver qui attend notre pauvre vieil empereur. C’est bien injuste qu’il ait dû perdre sa seule distraction. Mais en regardant les choses du point de vue de Frau Schratt, on ne peut pas tout à fait la blâmer, et ceux qui se réjouissent de tout cela ne sont que des imbéciles à la tête vide. »
Leonor
19 avril 2018 @ 20:14
Non, Katharina Schratt était plus que ça pour l’empereur . Elle était une femme » gemütlich »; François-Joseph trouvait chez elle un semblant de foyer, de douceur et de confort viennois au quotidien, ce que son épouse Elisabeth n’avait pas su lui donner.
Non seulement Elisabeth était parfaitement au courant, mais il semble bien qu’elle ait favorisé voire initié cette relation, consciente que François-Joseph souffrait de la solitude dans laquelle elle le laissait pendant ses incessantes pérégrinations à elle.
Robespierre
20 avril 2018 @ 11:58
Oui, je pense comme vous. Elle était sa maîtresse et aussi son amie. Sa confidente, enfin, le genre de femme qui lui convenait. Et l’épouse légitime était contente de passer le flambeau de l’alcôve à une femme qui devait lui être sympathique. Oui, Katharina etait une femme très gemütlich.
JAY
18 avril 2018 @ 07:23
Plus d’information sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Katharina_Schratt
Mayg
18 avril 2018 @ 13:21
La tendre amie ? Sa maîtresse quoi.
Leonor
19 avril 2018 @ 20:15
Les deux.
Maria
18 avril 2018 @ 13:31
Grazie
Colette C
18 avril 2018 @ 14:19
Elle avait une villa près du château de Schönbrunn.
Je crois qu’elle est inhumée dans le même cimetière que la fille de Rodolphe.
Gérard
20 avril 2018 @ 13:34
Rodolphe repose auprès de ses parents à la Crypte des capucins de Vienne tandis que sa fille l’archiduchesse Élisabeth fut comme elle l’avait souhaité inhumée le 22 mars 1963 dans une tombe anonyme du cimetière viennois d’Hütteldorf où elle avait sa villa dans laquelle elle passa ses dernières années. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Archduchess_Erzsi_nameless_grave1.jpg
Katharina a été inhumée dans le cimetière viennois de Hietzing la localité où elle avait sa maison de villégiature. La tombe familiale est dans le groupe 19, au numéro 108 : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/19/Schratt.jpg.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9046141j.item, pour une photographie où l’on peut voir Katharina se rendre à la Crypte des capucins pour s’incliner sur les tombes de l’empereur et l’impératrice ses amis et de Rodolphe à l’occasion du 20e anniversaire de la mort de l’empereur.
Muscate-Valeska de Lisabé
18 avril 2018 @ 14:46
Pas de quoi s’enflammer pour le quartier,on dirait.
Julise
19 avril 2018 @ 23:22
Le quartier est effectivement moche mais j’imagine que cela plaisait à François-Joseph, pour des motifs simples de discrétion. Je pense qu’il n’a jamais été enquiquiné dans ce coin là, alors que dans les beaux quartiers, il aurait été épié, dérangé, etc.
Xenia
18 avril 2018 @ 22:05
Une longue amitie amoureuse, fidele, douce, avec la benediction de l imperatrice Elisabeth, qui ellee parcourait l Europe, voyages incessants, fuyant la Cour et Vienne. Elle restera aupres de Francois-Joseph, apres la mort tragique d Elisabth a Geneve.
Julise
19 avril 2018 @ 23:27
Bénédiction de l’impératrice ? Ah non, je ne crois pas. Elle a sans doute brillé par sa neutralité, du genre : « Ah oui ? Parfait mais je m’en fous. » A mon avis, du moment que François-Joseph n’empêchait pas Elisabeth de vivre sa vie, Elisabeth n’empêchait pas François-Joseph d’aller se dégourdir…
Gérard
20 avril 2018 @ 13:35
Élisabeth a toujours protégé Katharina dont elle connaissait l’importance pour l’empereur.
Julise
22 avril 2018 @ 13:46
En adoptant une attitude neutre, Elisabeth a clairement protégé Katharina. L’un (s’en moquer) n’empêche pas l’autre (la protéger).
Gérard
19 avril 2018 @ 08:34
Katharina ne mourut qu’en 1940. Elle avait vendu beaucoup de souvenirs au fil des années ce qui lui permit ici sur le Kärntner Ring comme à Hietzing de conserver sa maison ouverte et à la campagne d’accueillir les chiens perdus. Elle recevait à Vienne Ferdinand de Bulgarie qui lui offrait des cadeaux exotiques de Lalique et Fabergé. Son fils Toni était venu avec sa femme s’installer chez elle à Vienne. Elle refusa toujours de raconter sa vie aux journalistes même contre argent comptant. Elle ferma les volets de son appartement lorsque Hitler traversa la ville en 1938. Elle mourut paisiblement en avril 1940. C’est le dimanche 19 novembre 1916 qu’elle avait vu pour la dernière fois l’empereur le jour de la Sainte Élisabeth journée que celui-ci consacrait toujours à sa femme et à l’évoquer avec Katharina mais ce jour-là il était presque trop faible pour parler. Mardi 21 novembre après neuf heures du soir le prince de Montenuevo, grand chambellan, lui annonça la mort de l’empereur. Une demi-heure plus tard le fidèle valet de l’empereur se présenta pour lui dire dans les sanglots que Sa Majesté la priait de venir au palais. Sa Majesté désormais c’était Charles. Katharina fit cueillir des roses dans la serre et fit atteler pour se rendre à Schönbrunn proche. L’empereur s’avança à son entrée dans les appartements privés pour l’accueillir, la pris par la main et la présenta à l’impératrice qu’elle n’avait encore jamais rencontrée. L’archiduchesse Valérie, fille de l’empereur, vint la serrer dans ses bras et la remercia pour cette d’amitié sont prêts. Katharina plaça deux roses blanches entre les mains de l’empereur et récita une prière.
Robespierre
19 avril 2018 @ 12:48
Vu l’âge des deux tourtereaux, leurs relations étaient tellement de bon aloi, que le nouvel empereur et le reste de la famille regardaient la dame avec bienveillance. Logique tout ça. L’amitié c’est précieux et c’est beau.
Gérard
20 avril 2018 @ 13:39
Katharina dut longtemps du longtemps se battre contre des membres de la famille de l’empereur notamment l’archiduchesse Valérie sa fille qui ne l’aimait pas, mais après la mort de l’impératrice qui l’avait toujours protégée, et l’âge venant Katharina ayant un caractère de plus en plus fort, décida de voir moins l’empereur et la famille impériale se rendit compte qu’il était déprimé de ne plus la voir assez souvent et dès lors l’attitude changea progressivement vis-à-vis de Katharina qui fut très touchée lorsque l’archiduchesse Valérie lui prit la main pour la réconforter auprès du lit de mort de l’empereur.
Julise
22 avril 2018 @ 13:49
La plus jeune fille de François-Joseph et Elisabeth se prénommait Marie-Valérie et n’a jamais été prénommée autrement (hors surnoms). L’idée que ses parents l’appelaient simplement Valérie est reçue du cinéma, donc à bannir lorsque l’on entend argumenter en faits historiques.
Gérard
19 avril 2018 @ 17:29
La villa de Mme Schratt à Ischl : http://villaschratt.at/. C’est aujourd’hui une maison d’hôtes.
La villa Schratt à Hietzing : http://www.hietzing.at/Bezirk/geschichte2.php?id=278.
Elle appartient à des particuliers : https://www.1133.at/document/view/id/646.
Gérard
20 avril 2018 @ 13:16
Il arriva à l’empereur de tromper son épouse, que les relations sexuelles intéressaient de moins en moins, avec au moins Anna Nahowski, une jeune viennoise qu’il n’aimait cependant pas ; pour ce qui est de Katharina au début de leurs relations elle lui avait proposé d’être sa maîtresse, il en fut touché, mais il répondit dans un courrier du 14 février 1888 : « Notre relation […] doit demeurer dans l’avenir ce qu’elle a été jusqu’ici – enfin si elle doit durer, et il faut qu’elle dure, car elle me donne tant de bonheur. Vous dites que vous saurez contrôler vos sentiments, et j’essaierai d’en faire de même, ce qui ne sera pas toujours très facile pour moi. Mais je ne ferai rien de mal. J’aime ma femme et je tiens à ne pas tromper sa confiance et l’amitié qu’elle a pour moi. »
L’empereur deux mois après Mayerling ajouta à son testament un codicille au profit de son amie, on devait réserver sur sa fortune une somme de 500 000 florins à l’intention de « la comédienne de la cour Katharina Kiss von Itebbe (née Schratt) à qui je suis lié par l’amitié la plus profonde et la plus pure et qui a toujours été loyalement et fidèlement présente près de moi et de l’impératrice dans les moments les plus pénibles de notre vie ». Mais cette somme fut débloquée au profit de la bénéficiaire dès 1911. Voir à cet égard L’Empereur et la Comédienne de Joan Haslip.
L’importance de Katharina dans la vie de l’empereur se montre aussi dans tous les détails comme le relève Jean-Paul Bled dans son François-Joseph : ainsi et faire Eugen Ketterl, dont les mémoires furent publiées en 1929, « le dernier valet de chambre de l’empereur, observe la fébrilité de son maître lorsque la comédienne est annoncée à déjeuner. Dans les moments qui précèdent l’arrivée de son amie, François-Joseph ne peut s’empêcher de se lever plusieurs fois pour mettre de l’ordre dans sa tenue ou se brosser les cheveux et la barbe ».