Le 17 juillet 1998, 80 ans, jour pour jour après l’assassinat, entourés d’une imposante haie d’honneur de soldats, les neuf cercueils sont majestueusement transportés et exposés dans la nef de l’église de la forteresse St Pierre et Paul (photo 31).

Devant plus de 200 descendants des Romanoff venus du monde entier issus du grand-duc Nicolas Nicolaïevitch, fils de Nicolas 1er , du grand-duc Paul Alexandrovitch, fils d’Alexandre II,  et de la grande-duchesse Xénia Alexandrovna, fille d’Alexandre III et épouse du grand-duc Alexandre Mikhailovitch et réunis sous la présidence du prince Nicolas Romanovitch de Russie, président de l’Association de la famille Romanoff et chef de la famille impériale de Russie, un office solennel est célébré (photo 32).

Toutefois, refusant de reconnaître l’authenticité des restes pour d’obscures raisons de préséance et s’appuyant sur la thèse erronée de Sokolov selon laquelle tous les corps ont été détruits par le feu, la grande duchesse Maria Wladimirovna, prétendante au trône de Russie, ainsi le patriarche de toutes les Russies Alexis II refusent d’assister à la cérémonie. En revanche, le président Eltsine et son épouse viennent s’incliner respectueusement devant les cinq cercueils impériaux avant leur inhumation dans la chapelle Ste Catherine (photo 33).

En 2000, l’Eglise orthodoxe russe canonise solennellement tous les membres de la famille impériale exécutés à Iekaterinbourg en tant que martyrs ayant vécu la passion du Christ (photo 34).

La même année, à Ekaterinbourg, à l’emplacement de la maison Ipatiev, une imposante église dédiée à Tous-les-Saints-sur-le-Sang-Versé et financée par des dons de fidèles provenant de toute la Russie commence à s’édifier (photo 35).

Couronnée de cinq bulbes recouverts de feuilles d’or, elle est solennellement consacrée, trois ans plus tard, le 17 juillet 2003, jour anniversaire du massacre (photo 36).

Le lieu de l’inhumation des Romanoff au cœur de la forêt de Toptiaki devient lui aussi un lieu de pèlerinage (photo 37).

 

Il est confié à l’église orthodoxe qui en fait d’abord un lieu saint avant qu’à partir de 2002, elle n’édifie à son tour une église traditionnelle en bois comportant sept chapelles, une pour chacun des membres de la famille impériale (photo 38).

En 2007 enfin, sont découverts, à 70m seulement de la première fosse,les deux corps manquants : ceux du grand-duc Alexis Nicolaïevitch et de la grande-duchesse Marie Nicolaevna. Ils sont aussitôt authentifiés de manière indubitable par le même protocole scientifique de tests ADN mené à la fois en Russie, en Autriche et aux Etats-Unis. Mais pour les mêmes raisonsobscures de préséance, la grande duchesse Maria Wladimirovna et le patriarche de Russie s’arc-boutent tous deux sur la thèse erronée de Sokolov selon laquelle les corps ayant été brûlés à l’acide sulfurique, il n’en reste rien. Et cette situation rend hélas toujours à ce jour impossible leur inhumation auprès des autres membres de la famille impériale dans la chapelle Ste Catherine de la cathédrale Pierre-et-Paul (photo 39).

Depuis onze ans, les restes des deux derniers enfants impériaux reposent toujours ainsi dans l’anonymat de l’Institut médico-légal de St Pétersbourg.

 

En 2017, à un an des commémorations solennelles du centenaire de l’assassinat de la famille impériale, différentes manifestations se tiennent à Ekaterinbourg dont une exposition intitulée : « De la démolition à la repentance ». Y sont rassemblés tous les modestes souvenirs de la maison Ipatiev qui ont pu être retrouvés comme ce poêle qui figurait dans la salle à manger et qui put être arraché à la démolition (photo 40) ou ces quelques vestiges comme cette poignée de porte (photo 41).

 

Une reconstitution numérique fidèle des appartements de la maison Ipatiev est également mise en ligne.

Elle permet de découvrir les derniers lieux de vie de la famille impériale fidèlement reconstitués d’après des photos: ainsi la salle de séjour ou la famille passait le plus clair de son temps (photo 42), la chambre de l’empereur (photo 43) ou celle des grandes duchesses (photo 44).

La même année, est organisée par l’église orthodoxe une marche de nuit allant d’Ekaterinbourg jusqu’au lieu de l’exécution. Elle réunit plus de 50 000 personnes (photo 45).

La construction d’une nouvelle et immense église, dans le style de l’Eglise-sur-le-Sang-Versé de St Pétersbourg, devrait démarrer prochainement pour afin de disposer d’un lieu de culte de repentance permettant d’accueillir plusieurs milliers de fidèles (photo 46).

Dans quelques jours, les 16 et 17 juillet, vont commencer les cérémonies marquant le centenaire de l’assassinat de la famille impériale qui vont revêtir une dimension exceptionnelle.

Intitulées « les Journées du Tsar », elles mêleront offices religieux, processions et culmineront par une messe solennelle de 3h qui sera célébrée le 16 juillet à 23h30, heure à partir de laquelle la famille impériale avait été réveillée pour être conduite au supplice. De manière tout à fait exceptionnelle, y assisteront à la fois la grande duchesse Maria Vladimirovna, chef de la maison impériale de Russie, le patriarche Kyril, patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, de nombreux princes de la maison Romanoff ainsi que d’autres membres de maisons royales ou princières apparentées.

L’office se poursuivra par un immense pèlerinage de nuit de 15km jusqu’au monastère de Ganina Yama, édifié sur le lieu même où furent inhumées les dépouilles impériales le 17 juillet 2018 (photo 47).

Une messe sera alors chantée à 3h du matin dans l’église avant qu’une dernière prière ne soit récitée devant la statue des enfants impériaux (photo 48).Plus de 100 000 pèlerins sont attendus de toute la Russie pour cette journée anniversaire exceptionnelle.

Ainsi se conclura cette année du centenaire de l’assassinat du dernier empereur de Russie et de toute sa famille, une année qui aura vu se succéder manifestations, expositions, inaugurations d’églises et de statues et célébration d’offices religieux dans toute la Russie.

 

Ainsi se conclura également cette rubrique à la découverte de onze des palais et résidences des empereurs de Russie (le palais Alexandre de Tsarkoie Selo, le palais d’Hiver, le palais de Pavlovsk, le château St Michel,le palais de Livadia, le palais de Peterhof, le palais Catherine de Tsarkoie Selo, le palais Anitchkov, le cottage Alexandria de Peterhof, le palais de Gatchina et la maison Ipatiev) que j’ai souhaité faire découvrir aux lecteurs de Noblesse et Royautés tout au long des derniers mois en mémoire du martyr de l’empereur Nicolas II, de l’impératrice Alexandra Feodorovna, des grandes duchesses Olga, Tatiana, Marie, Anastasie Nicolaïevna et du grand-duc héritier Alexis Nicolaïevitch odieusement assassinés avec leurs serviteurs Anna Demidova, Evgeni Botkine, Alexis Trupp et Ivan Kharitonov, dans les sous-sols de la maison Ipatiev, il y aura 100 ans dans quelques jours, dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918 (photo 49).

Noblesse et Royautés remercie Néoclassique pour cette collaboration qui a permis de (re)découvrir des résidences impériales.