La princesse Clémentine de Belgique (1872-1955) est le quatrième enfant du roi Léopold II et de la reine Marie Henriette. L’attente de ce quatrième enfant après le décès du prince héritier Léopold fut un grand moment d’espérance pour le couple royal mais la naissance d’une fille mit un terme à une possible continuité dynastique du souverain. Le trône passant chez son frère Philippe, comte de Flandre et ensuite ses fils Baudouin et Albert qui devint le troisième roi des Belges.
La princesse Clémentine dut attendre la décès de son père et une période de deuil pour épouser le prince Victor Napoléon. Le 14 novembre 1910 à Montcalieri en Italie, la princesse âgée de 38 ans a finalement épousé le prince Victor Napoléon (1862-1926), fils du prince Jérôme Bonaparte et de la princesse Clotilde de Savoie.
Voici le menu du repas de mariage (source : « Clémentine, Princesse Napoléon », Dominique Paoli, Racine, 1998, p. 136) :
Risotto à la financière – Vin Chablis
Filet de bœuf sauce Madère – Vin Château Laffite
Galantine de foie gras
Faisans rôtis
Salade de truffes blanches – Mumm Cordon Rouge
Glace à la Dominicaine
Gâteau à l’ananas
Dessert
MIKA
17 septembre 2018 @ 06:58
La sauce Financière accompagne en general les vols au vent ou les quenelles.
Elle est faite d’une sauce à base de farine (roux), vin blanc, cubes de viande (veau, porc, poulet) et de champignons.
Un classique en cuisine.
Ce menu comporte beaucoup de viande, charcuterie, (signe de richesse) on n’y mentionne d’ailleurs pas les légumes.
Carolus
17 septembre 2018 @ 12:16
Ce menu me va très bien, je n’aime pas les légumes, ils ne risquent pas de me manquer 🙂.
Karabakh
17 septembre 2018 @ 12:34
C’est effectivement lourd en barbaque.
Mary
17 septembre 2018 @ 06:59
Belle femme.
LPJ
17 septembre 2018 @ 08:45
La Princesse, très grande, était en effet une très belle femme. Elle avait en outre une grande distinction. Pendant de nombreuses années elle tint un rôle de « première dame » auprès du roi Léopold II puisque sa mère s’était éloignée de la vie de la Cour.
On peut dire que la Princesse Clémentine fut une grande dame qui eut une conduite irréprochable, m^me si ses parents ne furent pas tendre avec elle.
Pour rappel, elle eut deux soeurs ainées avec lesquelles, compte tenu de leur différence d’age, elle ne fut pas élevée. Il y avait Louise, épouse d’un cousin Saxe-Cobourg-Gotha, qui divorça, fit des dettes et engagea des procès contre son père pour contester diverses successions. Il y avait ensuite Stéphanie qui aurait pu devenir impératrice d’Autriche si son époux Rodolphe n’était pas mort à Mayerling. Des trois soeurs Clémentine fut la seule même si elle dût attendre des années à connaître un mariage heureux.
Décédée en 1955, elle eut le temps de connaître les huit enfants survivants de sa fille ainsi que trois des quatre enfants du Prince Napoléon et d’Alix de Foresta.
r
18 septembre 2018 @ 15:32
Stéphanie fut très heureuse avec son second mari. Et Clementine qui était une femme pleine de prestance, élégante, avait tout de même un visage « difficile » avec le grand nez de son père. Clementine et Stephanie s’entendaient très bien mais les guerres les séparèrent pendant des années.
Mary
19 septembre 2018 @ 13:02
Merci de ces compléments d’information LPJ.
Menthe
17 septembre 2018 @ 10:21
… et joli prénom, celui de ma fille !
Baboula
18 septembre 2018 @ 08:36
Ca ne me surprend pas d’une amoureuse de la nature. Je pense à une très jolie chanson d’ Yves Montand un peu coquine mais où brillent toujours les yeux de Clémentine, de Clémentine…..🎶🎵🎶
Karabakh
17 septembre 2018 @ 12:37
Elle a une arrière-petite-nièce qui est très mignonne aussi. (Je ne parle pas d’Elisabeth ou Éléonore qui sont néanmoins très jolies.) De mémoire, ils ne sont pas spécialement laids dans cette famille. 😉
Robespierre
17 septembre 2018 @ 07:10
Le risotto semble incontournable en Italie mais le reste est très bien. Une salade de truffes blanches ? Aucune monarchie actuelle ne pourrait ou plutôt ne voudrait se permettre un tel plat. Peut-être quelque potentat oriental, quoique… Une prince du Golfe a fait la grimace quand on lui a dit quel animal allait débusquer les truffes. Et il a dit « non merci ».
En attendant, la truffe blanche on nous la sert parcimonieusement dans certains plats de pâtes et on peut rêver sur la munificence des cours italiennes d’autrefois.
Corsica
17 septembre 2018 @ 07:32
Dommage que la princesse n’ait pu profiter que de seize années de bonheur conjugal. Est-ce quelqu’un sait si la glace à la dominicaine est une glace au chocolat ?
Karabakh
17 septembre 2018 @ 12:40
J’aurais plutôt pensé à une glace à la noix de coco.
Le petit-neveu de la dame traîne dans le coin, il devrait pouvoir répondre, surtout qu’il s’y connait en glace. Sinon je me renseignerai pour vous apporter la réponse ; dans les couloirs des ambassades, il y a bien quelqu’un qui sait. 😄
Baboula journée de bonté
18 septembre 2018 @ 08:43
Karabakh, j’adore quand vous participez avec gentillesse. 😚
Corsica
18 septembre 2018 @ 13:39
Noix de coco, cela est effectivement une autre possibilité. Merci d’avance au petit-neveu.
L'Alsacienne
18 septembre 2018 @ 18:33
Glace à la Dominicaine. Je pencherais pour une glace avec du rhum.
Karabakh
19 septembre 2018 @ 13:13
Ah oui, aussi.
Patientons, je pense que l’information va nous parvenir.
(oui Baboula, j’aime bien aussi ^^)
Clément II
22 septembre 2018 @ 19:35
Je ne sais qui est ce mystérieux « petit-neveu » de la princesse Clémentine – mais ce doit être quelqu’un de sympathique puisque vous en parlez – mais en effet, il s’agissait bien d’une glace à la noix de coco ; plus précisément une bombe chocolat-coco, sur laquelle il convient de disposer un morceau de fruit exotique.
C’est fameux.
Leonor
18 septembre 2018 @ 09:38
D’après ce que je trouve, ça peut être noix de coco – citron vert, ou chocolat – pistache.
On est obligé de choisir ? ;-)
Clément II
22 septembre 2018 @ 19:37
On peut créer des bombes glacées à de nombreuses sauces. ;-)
LPJ
17 septembre 2018 @ 07:55
L’attente dont le Prince et la Princesse avant de pouvoir convoler est célèbre. Après le décès du roi Léopold II, son neveu et successeur le roi Albert 1er donna son accord au mariage.
L’union se déroula en Italie et plus précisément à Moncalieri ou résidait la mère du marié, née Princesse Clotilde de Savoie et fille du premier roi d’Italie.
En 1912 naquit leur premier enfant, la Princesse Marie-Clotilde. Puis en 2014 vint l’héritier tant espéré par les bonapartistes, le Prince Louis.
Robespierre
17 septembre 2018 @ 12:37
Le prince Napoleon attendit des années pour pouvoir épouser une princesse de famille régnante avec « des espérances ». Il etait d’autant plus patient qu’il avait une petite famille clandestine avec femme et enfants, mais pas sanctionnée par un mariage même civil.
LPJ
18 septembre 2018 @ 07:37
Certains auteurs ont avancé cette idée que le Prince était intéressé. Cette explication est fort fallacieuse car l’attente fut si longue que s’il n’avait pas réellement aimé la Princesse, il aurait pu aisément trouver une épouse fortunée ailleurs.
Il faut savoir aussi que ses partisans le pressaient de se marier pour donner un héritier à la dynastie. En effet en 1900 il n’y avait que deux Bonaparte dynastes : Victor (né en 1862) et son frère Louis (né en 1864). Et tous deux étaient célibataires.
Quant à la famille « clandestine » du Prince, c’était monnaie courante dans les familles du gotha ! Et les enfants nés de la liaison n’auraient pu en aucun cas prétendre à la succession impériale.
Robespierre
19 septembre 2018 @ 09:14
Oui, mais l’idée d’un prétendant à la main de n’importe qui qui a une famille de la main gauche avec des enfants, je ne pourrai jamais trouver cela joli joli. Les enfants il les a vus grandir, il les a élevés et l’hypocrisie du 19e Siècle à ce propos m’a toujours révulsé. Mais je persiste et signe, avoir une femme clandestine a aidé le bonhomme à patienter pour trouver LE parti.
Karabakh
17 septembre 2018 @ 12:41
Louis est né en 1914. Faute de frappe ? 😉
Roxane
17 septembre 2018 @ 13:46
Je pense que l’héritier est arrivé en 1914 ;-) ;-) et non pas 100 ans plus tard, ce qui eût été une attente tout de même un peu longue… !!!
LPJ
17 septembre 2018 @ 16:54
Lire bien sûr 1914 et non 2014 pour le Prince Louis.
Caroline
17 septembre 2018 @ 23:10
Pourquoi cette attente ‘ forcée ‘ ? L’ amoureux n’ est pas roturier !
Merci d’ avance !
LPJ
18 septembre 2018 @ 07:28
Le roi Léopold II ne voulait pas dit-on froisser la République française en prenant pour gendre le prétendant impérial. C’est la raison souvent avancée et qui parait plausible.
Peut-être aussi ne voulait-il pas tout simplement que sa dernière fille se marie. Elle était un peu son « bâton de vieillesse », d’autant plus que sur la dernière partie de son règne, l’absence de plus en plus fréquente puis le décès (en 1902) de la reine avait placé la Princesse Clémentine dans une position particulière à la Cour. Elle était en quelque sorte une Première dame de substitution.
De plus à ma connaissance le roi Léopold II n’ eut aucun projet d’union sérieux pour sa fille (à l’exception un temps d’avec son neveu Baudouin qui déclina cette perspective et de toutes façons mourut très jeune).
monica
21 septembre 2018 @ 23:04
LPJ je ne pense pas qu il avait besoin d un bâton de vieillesse car depuis 1899 il avait sa très jeune maitresse qu il epousat quelques mois avant de mourir
LPJ
22 septembre 2018 @ 17:08
Quand je parle d’un bâton de vieillesse je pense surtout à une présence féminine officielle auprès de lui à la Cour.
Robespierre
18 septembre 2018 @ 08:13
Officiellement, Leopold II ne voulait pas mécontenter la République Française avec laquelle il voulait garder de bons rapports. En réalité, il se peut qu’il n’aimait pas le prince Napoléon, ou sa famille.
Gérard
18 septembre 2018 @ 20:19
Pour des raisons politiques françaises, afin de ne pas mécontenter la république.
septentrion
17 septembre 2018 @ 08:46
Le gâteau ananas était accompagné de Pedro Ximénez.
Quatorze personnes pour le repas. La France et la Belgique avaient envoyé des fleurs.
La princesse Clémentine était heureuse.
Ma soeur m’avait offert cet ouvrage de Dominique Paoli, de nouveau, je l’en remercie .
Pierre-Yves
17 septembre 2018 @ 09:23
Quel couvre-chef !!! Au théâtre, on serait en droit, si on se retrouvait placé derrière dame ainsi chapeautée, de lui demander qu’elle vous rembourse le billet.
Esquiline
17 septembre 2018 @ 12:42
Pourquoi dénaturer un risotto avec une sauce farineuse?
Karabakh
17 septembre 2018 @ 12:44
Ce menu semblerait aujourd’hui « décalé », sans doute trop riche en viandes ; je crois toutefois me souvenir que les accompagnements de légumes ne sont pas forcément cités sur les menus. Si quelqu’un a des connaissances sur le sujet, ce serait intéressant d’avoir un petit accompagnement intellectuel. 😄
particule
17 septembre 2018 @ 14:57
C’est mon » truc à plumes » ! Au demeurant cette princesse est belle . Pour porter une telle tenue il ne faut pas être prise dans les couloirs du métro ni les embouteillages parisiens. La belle époque porte bien son nom.
LPJ
17 septembre 2018 @ 16:53
Une photo prise en 1949 où l’on voit la Princesse Clémentine, agée de 77 ans en compagnie de son fils et de l’épouse de celui-ci, Alix de Foresta.
https://www.gettyimages.fr/detail/photo-d'actualit%C3%A9/prince-napol%C3%A9on-louis-bonaparte-his-wife-countess-photo-dactualit%C3%A9/102680584#prince-napolon-louis-bonaparte-his-wife-countess-alix-de-foresta-and-picture-id102680584
Robespierre
18 septembre 2018 @ 08:14
La fille de Clémentine, Clotilde, eut beaucoup d’enfants et doit avoir laissé une nombreuse descendance.
Karabakh
19 septembre 2018 @ 13:15
Plus largement, la descendance de Léopold II (tout en ligne féminine) est assez conséquente. 🙃
monica
21 septembre 2018 @ 23:08
Rob en effet sa fille épousat un Witts et eut 10 enfants
LPJ
22 septembre 2018 @ 17:39
Le couple formé par la Princesse et le Comte de Witt eut en effet dix enfants dont deux moururent en bas age.
Baudouin-Napoléon qui a ouvert un musée napoléonien dans son chateau périgourdin s’est uni à une noble corse (Rocca Serra) d’où trois enfants (le Comte Jean-Emmanuel de Witt (d’ou deux fils), Alexandra de Montaudouin (un garçon et deux filles) et la Comtesse de Villelume (un garçon et une fille)).
Jean-Jérôme devenu belge suite à son premier mariage vit désormais en Suisse avec sa seconde épouse et a fondé une fabrique de montres. Il a trois enfants également (le Comte Alexandre a eu au moins un fils de chacun de ses deux mariages et Marie-Clotilde a un fils)
Wladimir, cadre de banque, est père d’un premier lit de trois enfants (né de son union avec Margherita Mautner von Markhof dont des membres de sa familles proche se sont unis dans le gotha) et de son second lit de trois enfants également. Seule la fille ainée Elena est actuellement mariée. Elle s’est unie avec le Baron Wendelin von Gravenreuth et a un fils.
Marie-Eugénie est sans postérité de ses deux mariages avec le Comte Pierre Chérémetieff et le Comte Hélie de Pourtales (qui je pense a dû succéder à sa mère, une Talleyrand-Périgord,au titre ducal de Sagan).
La Marquise du Lau d’Allemans a trois enfants et pour l’anecdote a été la belle-soeur de l’acteur Peter Ustinov. Le Comte du Lau d’Allemans a au moins deux fils, le Comte Alexandre a deux garçons et une fille. Quand à leur soeur Astrid elle est mère de deux enfants de son union Letourneur.
Véra a épousé le Marquis de Commarque, d’où deux fils. L’ainé est célibataire. Quant au cadet il a d’abord épousé la Princesse Cécile de Hohenlohe-Langenbourg (petite-nièce du Duc d’Edinbourg) puis Donna Ortensia Visconti di Modrone (petite-nièce du célèbre cinéaste italien).
Mme Remmert Laan a trois fils dont deux sont mariés d’où au moins trois petits enfants.
Enfin Anne, veuve d’Henry Robert de Rancher avec deux fils, s’est remariée il y a quelques années. L’ainé des fils est l’époux d’une dilplomate française en poste en Chine et a une fille Zénaïde.
Donc si on fait les comptes on obtient 10 enfants, 22 petits-enfants et au moins 23 petits enfants.