C’est devant les tribunaux de Coblence que va se trancher le sort du château de Rheinfels à Sankt Goar sur les bords du Rhin en Rhénanie-Palatinat. Le prince Georg Friedrich de Prusse revendique le foncier de même que la mairie. Outre les ruines, le site compte à présent un petit musée et un hôtel. (merci à Alberto)
Francois
25 septembre 2018 @ 02:54
Le Prince a bien raison
Mary
25 septembre 2018 @ 06:40
C’est qu’il a une famille à nourrir ,ce prince !
Jean Pierre
25 septembre 2018 @ 12:32
Oui, il faut bien manger un peu avec la bière qu’il fabrique.
jul
25 septembre 2018 @ 07:02
Je pense que le chef de la Maison de Hesse devrait aussi faire valoir ses droits.
Leonor
25 septembre 2018 @ 11:24
L’affaire est complexe. Alberto l’a bien résumée . Merci à Alberto , pour l’information. ( et, si vous avez besoin d ‘aide à la traduction, svp le dire ;-)
Le prince a des droits, en vertu de différents textes (*). L’hôtelier, mais aussi le Land et la commune en ont aussi . Plus exactement, ils ont investi dans le bâtiment pour en faire cet hôtel 5 étoiles, avec retombées économiques sur les alentours, bien sûr . Sauf qu’ils n’ont peut-être pas assez tenu compte des droits de la famille Hohenzollern sur le foncier en tout cas.
Ca peut s’appeler faire l’impasse sur un problème qu’on pense écarté pour de bonnes ou de mauvaises raisons tenant à l’Histoire, et bâtir sur du sable.
Une première passe de duel aura lieu devant la justice ces jours-ci.
M’est avis qu’ensuite, ça passera probablement par une négociation. Wait and see.
L’ensemble ruines + hôtel est énorme, et magnifiquement situé en surplomb sur une boucle du Rhin.
(*) détails disponibles pour ceux qui le souhaiteraient. La presse allemande a bien détaillé. Mais je n’ai pas le temps de vous faire la traduction précise aujourd’hui.
Corsica
25 septembre 2018 @ 16:02
Leonor, j’ai juste une question : comment se fait-il que le prince n’ait pas réagi immédiatement quand les travaux de construction ont commencé ?
Leonor
27 septembre 2018 @ 11:33
Pour l’instant, Corsica, je ne connais pas encore assez bien les tenants et les aboutissants de l’affaire car je n’ai pas eu le temps de lire la presse allemande assez en détail.
Rapidement pour l’instant :
– L’affaire est compliquée, car elle remonte à 1918, car y sont intriqués les
aléas et conséquences des deux guerres mondiales, ainsi que des textes successifs relatifs aux biens de l’ex-empereur, et aux relations Hohenzollern-successifs Etats allemands
– C’est en 1956 , que la Ville de St Goar a construit l’hôtel-restaurant , actuellement nommé Romantikhotel Schloss Rheinfels, sous le château lui-même.
Le prince actuel n’était donc pas né. Ce qui, j’en suis d’accord, n’explique pas l’inaction de son grand-père , son immédiat prédécesseur ( le père de Georg Friedrich est mort alors que ‘lenfant n’était qu’un bébé de un an).
Je pense aussi que, dans l’Allemagne d’après-guerre, il pouvait être très difficile pour un descendant de l’empereur Guillaume II, honni partout, de revendiquer des possessions. Je veux dire moralement, psychologiquement, quels qu’aient été ou que soient leurs droits juridiques. Encore aujourd’hui, à l’occasion de ce procès, des voix s’élèvent en Allemagne pour dire : » regardez comme ils sont rapaces « .
Ci-dessous, Michèle donne pas mal d’indications, qui permettent déjà de vous donner une bonne idée du sac de noeuds que représente l’ensemble de cette histoire.
Je vais tâcher d’y regarder de plus près aussi.
Corsica
27 septembre 2018 @ 23:25
Merci Leonor pour ces précisions mais apparemment cela n’a pas l’air très simple.
Roselilas
25 septembre 2018 @ 18:48
La restauration avant (cube sombre) aurait pu être mieux réalisée. L’effet n’est pas au top. Le prince a repris les rennes de son héritage. Il a bien raison.
Michèle
26 septembre 2018 @ 11:21
Érigé en 1245 par le comte Diether V de Katzenelnbogen à
St. Goar, Rheinfels représente aujourd‘hui la plus grande forteresse en ruine et le plus grand château du Rhin moyen.
En 1274 (la lignée du comte de Katzenellenbogen venait de s’éteindre) le „Rheinfels“ a été transmit au landgrave de Hessen, qui l’ont transformé en un pompeux château renaissance et avec ses dépendances en une des forteresses la plus puissante d’Allemagne, une des seules forteresse, qui résistera en 1692/93 à l’attaque des troupes de Louis XIV.
Sa période glorieuse se termine en 1794 lors de la capitulation sans combat devant les troupes de la révolution francaise. En 1796/97 les francais ont fait sauté les fortins et le château lui-même.
En 1843 le prince Wilhelm de Prusse acquérissait la partie médiévale de la ruine.
Depuis 1925 Rheinfels est en possession de la ville de St. Goar en Rhénanie-Palatinat et géré par le Hanseorden.
C’est le château le plus important dominant le Rhin. Il est transformé de nos jours en hôtel de luxe, en centre de remise en forme et en musée.
Choc à St. Goar: Le chef de la maison de Hohenzollern, Georg Friedrich, récupère le château Rheinfels en face du rocher de la Lorelei.
Les ruines du château de Rheinfels surplombent le Rhin en face du célèbre rocher de Loreley.
La maison Hohenzollern a acquis le château incontesté au 19ème siècle. Mais les Allemands avaient reconnu avoir adopté en 1918 Wilhelm II. de la maison de Hohenzollern comme le dernier empereur allemand et roi de Prusse.
Le successeur direct des rois de Prusse et du chef actuel des Hohenzollern, le prince Georg Friedrich, revendique toujours le château aujourd’hui.
Il a intenté un procès contre l’Etat de Rhénanie-Palatinat et le Romantik Hôtel Schloss Rheinfels, selon un porte-parole du tribunal, situé à côté des ruines. À son avis, il voulait corriger en tant qu’héritier, le registre foncier en sa faveur.
Le procès est complexe. La maison Hohenzollern était propriétaire du château depuis le 19ème siècle. Ses appels principaux actuels, selon le ministère de la Culture de Mayence sur une soi-disant Rückauflassungsvermerkung dans le registre des terres pour la Krongutsverwaltung prussienne de 1924, lorsque la ville de Saint-Goar, à leur avis, était le propriétaire du château. Le Krongutsverwaltung s’est occupé de la fortune de la famille royale prussienne après sa saisie. Selon le ministère, le prince se considère comme son successeur légal. Un Rückauflassungsvermerkung peut permettre la retransmission de la terre à un propriétaire précédent dans certains cas.
Le Krongutsverwaltung qui a ensuite pris en charge les actifs de la famille royale de Prusse après la saisie, sur le château Rheinfels appropria à la ville de Saint-Goar. La condition était que la ville ne vend pas le château. En 1998, la ville a conclu un accord de bail avec le chateau Rheinfels en tant qu’opérateur hôtelier pendant 99 ans.
Le tribunal de district de Coblence doit traiter la question le 25 octobre, qui est le propriétaire légitime du château de Rheinfels.
Michèle
Corsica
26 septembre 2018 @ 17:17
Merci Michële pour ces explications supplémentaires.
Michèle
26 septembre 2018 @ 22:16
Rückauflassungsvormerkung :
Avis de remise dans le registre foncier, accorder un droit de retour
Un avis de remise peut, dans certains cas, permettre la restitution d’un bien à un ancien propriétaire.qui s’occupait alors de la propriété de la famille royale prussienne après sa saisie, transféra le château de Rheinfels à la ville de St. Goar.
.
Krongutsverwaltung : Administration du domaine royal.
Krongut : Au Moyen Âge et au début de l’époque moderne, Krongut, signifiait domaine royal.
le comte Diether V de « Katzenellenbogen ».
Burg Rheinfels, St. Goar
Vidéo sous-titrée en allemand
https://www.youtube.com/watch?v=8p2vuVTbT2o
Michèle
Michèle
27 septembre 2018 @ 16:39
J’aurais mieux fait de ne rien corriger car je voulais écrire Katzenelnbogen et NON Katzenellenbogen.
Karabakh
26 septembre 2018 @ 20:18
« En 1274 (la lignée du comte de Katzenellenbogen venait de s’éteindre) le „Rheinfels“ a été transmit au landgrave de Hessen, qui l’ont transformé en un pompeux château renaissance »
De 1274 à la Renaissance, voilà un sacré grand-écart historique… et un arrangement bien étrange, puisque la lignée des comtes de Katzenelnbogen* s’est éteinte en 1479. Le dernier comte Philippe Ier (1402-1479), ayant survécu à ses deux fils, a transmis son patrimoine à sa fille Anna (1443-1494), épouse d’Henri III de Haute-Hesse (1440-1483). C’est ainsi que le château est entré dans la Maison de Hesse.
La conversion dans le style Renaissance eut lieu sur la période 1520-1540, sous la direction du landgrave Philippe Ier (1504-1567) qui n’a aucun lien de parenté avec les Katzenelnbogen – il est le fils de Guillaume II, landgrave de Basse-Hesse (1493-1500) puis landgrave de Hesse (1500-1509) et à ce dernier titre, successeur de son cousin Guillaume III de Basse-Hesse (1471-1500), fils de Henri et Anna ci-dessus.
Philippe Ier réunifia la Hesse sous son règne mais à sa mort, son landgraviat fut de nouveau partagé entre ses fils : Hesse-Cassel pour Guillaume, Hesse-Marbourg pour Louis, Hesse-Rheinfels pour Philippe, Hesse-Darmstadt pour Georges. Entre 1567 et 1583, le château de Rheinfels appartint donc à Philippe II (1541-1583), troisième fils de Philippe Ier.
Philippe II mourut sans enfant et ses possessions furent partagées entre ses trois frères. Le château de Rheinfels échut à Guillaume IV de Hesse-Cassel (1532-1592).
En 1649, Maurice de Hesse-Cassel (1572-1632), fils de Guillaume IV, conféra les terres de Rheinfels à son fils Ernest (1623-1693) qui devint donc le second landgrave de Hesse-Rheinfels. Le château lui revint et fut transmis dans sa descendance via son fils Guillaume de Hesse-Rheinfels-Rotenbourg (1648-1725) et jusqu’à Victor-Amédée de Hesse-Rheinfels-Rotenbourg (1779-1834), dernier landgrave.
Suite au décès de Victor-Amédée, le château de Rheinfels revint à Victor Ier Amédée de Hohenlohe-Schillingsfürst (1818-1893), duc de Ratibor et prince de Corvey – puis au fils de ce dernier, Victor II Amédée qui fut le dernier descendant des Hesse et au-delà, des Katzenelnbogen à posséder le lieu. Ce dernier capitula devant les troupes françaises en 1794 et le fort fut dynamité et démantelé par ces mêmes troupes en 1797.
Le propriétaire de la forteresse est la ville de St Goar depuis 1925.
* C’est bien la bonne orthographe.