Le château du Prieuré appartient à la ville « haute » de Conflans, avec son église Saint-Maclou et la tour Montjoie, donjon du XIe s.
Il se situe à l’emplacement d’un ancien prieuré de sainte Honorine (d’où son nom) fondé en 1080 par Ives III de Beaumont, dit “le clerc”. Seul le cellier du XIII ème siècle subsiste..
Dessin de F. Beaudouin paru dans B. Le Sueur, « L’Enfant au musée », Les Cahiers du Musée de la Batellerie, n°9, novembre 1983.
Le château lui-même prend place sur l’arête du coteau qui domine la Seine et le port batelier, face au sud et à la forêt domaniale de Saint-Germain-en-Laye (on notera que la Ville est propriétaire d’une partie de l’ancienne île située sur la rive gauche du fleuve, face au musée).
La rive de la Seine est occupée par des péniches désormais immobiles, appartenant à des mariniers retraités : c’est le port Saint-Nicolas. S’y trouve également la halte-patrimoine où sont présentés les bateaux de l’Association des Amis du Musée de la Batellerie : l’« A.A.M.B., le « Jacques » et le « Triton 25 ».
Deux terrasses publiques aménagées en terrasse-belvédère forment transition entre ce rivage et le prieuré. Le panorama sur la vallée de la Seine y est particulièrement agréable. De même le musée domine l’ensemble du site urbain de Conflans. Ses bâtiments sont situés en lisière d’un vaste parc public, et à proximité de l’église Saint-Maclou.
À noter qu’une partie du château est aujourd’hui occupée par certains services municipaux autres que le musée.
Bouchard a gagné la guerre et les Montmorency obtiennent des droits sur les revenus du fief de Conflans. Ils en deviennent donc coseigneurs laïcs, le prieur étant aussi seigneur pour une autre partie. Le comte de Beaumont, premier possesseur du lieu, reste le vassal de l’évêque de Paris.
Le seigneur de Montmorency devient, lui, vassal du comte et perçoit la moitié du péage fluvial. Le comte de Beaumont construit un château de pierre : la tour Montjoie. C’est un impressionnant donjon défensif qui domine le fleuve et fait du castrum de Conflans une véritable place forte entourée de murailles.
Au Moyen Âge, les restes des saints provoquent une dévotion particulière. La vénération des reliques des martyrs est l’occasion de pèlerinages et de célébrations. Les cités qui les accueillent ont une source de revenus non négligeable. Sainte Honorine est connue pour aider à la guérison des malades, à la délivrance des prisonniers et des femmes enceintes. Celles-ci, peu avant l’accouchement, venaient se faire imposer une des chaînes offertes en ex-voto par les prisonniers libérés. Le dimanche qui suit le 27 février, fête de la sainte, la châsse contenant les reliques est portée en procession dans les rues du village. Les moines du prieuré, tout en respectant la règle bénédictine de s’isoler du monde, la clôture, pratiquent aussi celle d’accueillir le pèlerin en l’hébergeant et le restaurant, peut-être dans une hôtellerie.
En 1271, Thibaud II de Beaumont décède sans héritier. Mathieu IV de Montmorency devient ainsi le seul homme-lige de l’évêque de Paris pour Conflans et unique seigneur laïc. Afin d’affirmer sa suprématie sur la Cité, le nouveau maître fait édifier un autre château, appelé comme il se doit, le Château Neuf, aujourd’hui disparu. Il sera, en 1393, la propriété de Guy de la Trémoille, futur chambellan et ministre du roi Charles VII.
Le nombre des moines va diminuer à partir de cette époque. Le nouveau régime de la commende, établi par le concordat de Bologne, est signé en 1516 entre le pape Léon X et François Ier. L’abbé des monastères n’est donc plus élu par la communauté des moines, mais nommé par le roi de France.
Il jouit ainsi des “bénéfices“ tandis que le pouvoir spirituel est exercé sur place par un prieur. Pour le prieuré de Conflans, il y a donc un “prieur commendataire “ et la communauté relève d’un “sous-prieur“. Le régime de la commende va affaiblir le prieuré financièrement, mais surtout spirituellement.
Le conflit entre catholiques et protestants, à partir de 1562, dévaste le royaume durant 36 années. L’opposition ouverte entre les Montmorency et les Guise amenuise la puissance des premiers. Un peu plus tard, en 1630, le duc Henri II de Montmorency entreprend un agrandissement de l’église afin d’en faire une nécropole familiale. Mais, il intrigue contre le tout puissant cardinal de Richelieu qui le fait arrêter et décapiter à Toulouse, le 30 octobre 1632. Ses biens sont confisqués en 1633 au profit du prince de Condé, époux de la soeur du duc. Ainsi, restée maîtresse de Conflans pendant trois siècles et demi, la branche aînée des Montmorency disparaît avec son exécution.
Le droit de travers nécessite l’arrêt des bateaux et la descente des marchandises sur des aires d’accostage avec des entrepôts, comme le grenier à sel. Bien évidemment, les représentants du ou des seigneurs, comme Guillaume, “receveur“ enterré dans l’église Saint-Maclou en 1542, sont là pour contrôler la cargaison et assurer la perception.
En janvier 1633, le roi Louis XIII supprime tous les péages sur la Seine donc le droit de travers à Conflans. Ce système très lourd est alors remplacé par des taxes perçues sur les marchandises.
Certains grands acteurs de théâtre du XVIIe siècle vont séjourner à Conflans. Hardouin de Saint-Jacques, le fameux Guillot-Gorju, farceur du Pont-Neuf, se marie à l’église Saint-Maclou le 26 octobre 1636.
Son beau-frère, Pierre le Messier, dit Bellerose, comédien de l’Hôtel de Bourgogne, y possède une maison et des terres. Du Croisy, créateur du Tartuffe de Molière, habitant du hameau de Chènnevières, y meurt en 1695. Entre temps, Charles de la Grange, seigneur de Neuville, village situé à proximité, achète en 1642 la baronnie de Conflans et ses droits au Prince de Condé.
La baronnie passe par succession à la marquise de Ménars, puis au marquis de Castellane en 1756. En 1775, le comte Florimond de Mercy-Argenteau, ambassadeur d’Autriche, acquiert la terre de Neuville et la baronnie de Conflans, ainsi que les droits féodaux attenants. Jouissant du droit de chasse, il s’adonne à ce plaisir réservé à l’aristocratie.
L’orage de l’été 1788 ruinant les récoltes et la rigueur de l’hiver suivant entraînent une grande famine en 1789. Le mécontentement gronde en France. Le roi convoque les États généraux et fait établir des Cahiers de Doléances.
Pour les rédiger, les Conflanais se réunissent dans l’église Sainte-Honorine du Prieuré, la plus grande salle de la paroisse, le lundi de Pâques 1789. La nuit du 4 Août, les privilèges sont abolis ; entre autre, le droit de chasse est autorisé à tous. Devant la tourmente révolutionnaire, Mercy-Argenteau quitte la France en 1790.
Les reliques, une nouvelle fois sauvées Le Prieuré est vendu en 1791 comme bien national, sauf son église revendiquée par la municipalité. Il est acheté par Marc-Flore Sabatier qui le garde jusqu’en 1804 ; dès son arrivée à Conflans, il fonde la Société populaire et devient un membre influent du Comité de surveillance.
En 1794, les reliques de sainte Honorine sont enterrées au cimetière par de fervents catholiques, échappant ainsi à une destruction prévue. L’année suivante, l’église du Prieuré est rachetée par un conflanais, Jean Penon, qui y replace temporairement les reliques, avant de les remettre à l’abri chez un particulier.
Quant à l’église, elle sera acquise en 1807 par un des propriétaires du Prieuré. Alors que Napoléon Bonaparte est Premier Consul, les reliques font leur entrée solennelle dans l’église paroissiale Saint-Maclou le 27 février1801, jour de la Sainte-Honorine. Elles sont déposées en la chapelle Saint-Nicolas qui sera agrandie en 1860 et dédiée à sainte Honorine.
Après plusieurs reventes, le Prieuré devient en décembre 1808 la propriété de Frédéric l’Héritier de Chézelles qui fait abattre une grande partie de ses deux ailes vétustes, les remplace par deux pignons de style Empire encore visibles, puis la vend à son frère Samuel, le 20 juin 1816. Ce dernier, baron d’empire en 1808 et général en 1809, devient maire de Conflans de 1821 jusqu’à sa mort en 1829. C’est à lui que l’on doit la construction de l’actuelle salle Bouyssel et l’aménagement du parc en jardin à l’anglaise.
En 1829, ses cinq enfants mineurs héritent de la propriété. L’aîné, émancipé, rachète la part de ses frères et soeur et lotit le Prieuré. Les terres cultivables (stade actuel) sont achetées par des cultivateurs conflanais en 1832. V
Vendu et amputé à nouveau, le domaine passe de 9 ha du temps de Lhéritier à 3 ha. Ces opérations immobilières auraient pu être fatales au Prieuré. Mais Marguerite Fardel, grande modiste parisienne, acquiert le château en 1838 et va le conserver 12 années, procédant à de nombreux aménagements.
Marguerite Fardel entreprend d’importants aménagements car l’heure est à la villégiature et la bonne bourgeoisie équipe avec modernité les belles vieilles demeures. Des installations sont implantées afin d’amener l’eau du fleuve jusqu’à la propriété.
En mai 1841, madame Fardel reçoit l’autorisation du service de la navigation de poser des tuyaux sous le chemin de halage afin de prendre l’eau de la Seine. Puis elle fait construire un manège, mû par des chevaux, pour actionner la pompe qui permettra d’alimenter le domaine. Elle va également construire une orangerie pour y entreposer l’hiver, comme il est d’usage, orangers, grenadiers, myrtes, lauriers et plantes fragiles en caisses. Ayant bien aménagé sa propriété, elle la vend en 1850 à une riche veuve, Joséphine Marchal.
Joséphine Marchal était l’épouse de Joseph Marin-Batard-Gévelot, fabricant de cartouches et fondateur de la Société Française des Munitions. Son fils Jules a repris avec succès les rênes de l’entreprise paternelle. Commence alors la reconstitution du domaine du Prieuré et même son agrandissement. Mère et fils rachètent les terrains qui ont été lotis à partir de 1832. lls acquièrent aussi des maisons vétustes voisines pour les démolir et les terrains des futures terrasses Gévelot.
À la mort de sa mère en 1864, Jules hérite du domaine qu’il continue à reconstituer. On est alors au coeur du second Empire. En 1873, il agrandit le château en lui adjoignant toute la partie occupée aujourd’hui par le musée de la Batellerie.
Dans le parc, il fait creuser un passage sous la rue aux Moines en 1881 pour accéder au Clos de Rome et à l’île du Devant qui lui appartiennent également. Il fait édifier la serre avant 1885. Un faux rocher avec cascade et un bassin sont construits dans le parc. Entré au conseil municipal en 1860, il sera maire de 1871 à 1881, alors qu’il est déjà député de l’Orne.
Le château de Jules Gévelot devient une demeure digne de la réputation et du rang de l’industriel-fabricant de munitions. Les modifications sont l’oeuvre de l’architecte Jean Alexandre Laplanche, celui du Bon Marché à Paris.
L’éclectisme est un style architectural qui mêle des éléments empruntés à différents styles ou époques de l’histoire de l’art et de l’architecture. Une verrière et une grande salle mauresque comblent le U de l’ancien bâtiment. La façade sud du château sera d’inspiration gothique et les tourelles de caractère moyenâgeux. Le corps du bâtiment va évoquer la seconde Renaissance et l’aile en retour sera de style Louis XVIII.
Pour parfaire la décoration, des éléments vont être posés et collés directement sur la pierre. Une balustrade en zinc simulera un balconnet et une gargouille se penchera sur la terrasse du château. Pour marquer l’empreinte des propriétaires, Jules et son épouse, Emma Boulard, mariés en 1865, sont immortalisés par deux médaillons en bas-relief sculptés sur la façade de l’aile nouvelle, du côté parc.
À la mort de Jules Gévelot en 1904, la ville de Conflans donne son nom à la place devant le château. Emma, nommée à la tête de l’entreprise, va vivre entre Paris et Conflans. Elle meurt en 1927, sans descendance. Son légataire universel, Albert Antoine Gillot, un cousin, met la propriété en vente. Le conseil municipal du 16 mai 1929 vote l’acquisition du château du Prieuré et de son parc. «
Conflans en devient définitivement propriétaire le 3 mars 1931. L’année suivante, un escalier monumental est édifié afin d’ouvrir le site sur la ville pour le plus grand bonheur des conflanais, petits et grands. En 1966, le musée de la Batellerie s’installe dans une aile du château.
Le musée de Conflans-Sainte-Honorine est à l’heure actuelle unique en France. Il a été l’un des premiers à s’intéresser à l’histoire fluviale de notre pays.
C’est à l’initiative de Louise Weiss, présidente de la « Société des Amis de Conflans » qu’est née l’idée de créer un musée de la Batellerie en cette ville. Il s’agissait de couronner ainsi l’activité pluri-culturelle de cette association, engagée dans le développement de bibliothèques locales ou de rencontres artistiques…
L’illustre journaliste et écrivain consulte alors Georges-Henri Rivière, conservateur du musée des Arts et Traditions Populaires de Paris, père des écomusées. Ce dernier confie de suite l’opération à l’un de ses élèves, François Beaudouin.
Ce jeune ethnologue est alors connu pour ses travaux scientifiques sur des bateaux maritimes et possède par ailleurs une sérieuse expérience de navigateur. Il est également historien et diplômé de l’École Pratique des Hautes Études. F. Beaudouin rencontre L. Weiss le 4 juin 1964.
Les travaux préparatoires doivent être menés avec célérité car il s’agit d’occuper rapidement l’espace laissé vacant au « château » et promis par la Municipalité. M. André Leroy-Gourhan, professeur au Collège de France, soutient également le projet.
« Ces locaux font partie d’une construction datant de la deuxième moitié du siècle dernier. Ce bâtiment, appelé « le château », est admirablement situé en bordure du plateau qui domine la Seine ; l’une de ses petites façades surplombe le fleuve, la façade principale donne sur une esplanade bien aménagée, l’autre sur un parc magnifique. Les locaux que la municipalité entend consacrer au musée sont les suivants : la salle d’apparat, dite « des lions », située au-dessus de l’entrée d’honneur ; elle compte de belles baies vitrées, mais peu de surface d’exposition. Ensuite, toute la partie du château située au sud de cette salle, vers la Seine, actuellement occupée par le dispensaire.» Telle est la description qu’en fait le futur conservateur quand il découvre le bâtiment.
Un pré-projet est élaboré dès juin 1964, puis un programme muséographique détaillé est publié, mettant en lumière la vaste ambition de F. Beaudouin. Il s’agit tout à la fois de rendre compte des divers aspects de la vie batelière, du rôle économique de la navigation intérieure et des principes de l’architecture fluviale. F. Beaudouin souhaite rassembler des objets très variés, répartis en trois catégories complémentaires : celle des représentations de bateaux avec dessins, peintures, gravures et surtout maquettes ; celle du matériel même de la batellerie d’hier et d’aujourd’hui ; celle du fond documentaire et historique.
Tout ce projet muséographique s’appuie sur la compréhension du phénomène technique. F. Beaudouin crée un musée des techniques original, dans la lignée du Conservatoire National des Arts et Métiers. Fort de son expérience antérieure, il place le bateau au cœur de son approche.
Conquis par cette entreprise d’envergure nationale, le conseil municipal adopte la délibération officielle créant le musée, le 23 juillet 1965. Après qu’une démarche ait été faite auprès de M. Jean Chatelain, directeur des musées de France, le ministère des Affaires culturelles avait donné son accord à ce projet en recommandant le titre-programme de « musée d’intérêt national de la Batellerie ».
Des appels sont lancés aux mariniers et à toutes les personnes susceptibles d’apporter leur concours à la récolte d’objets. Un mouvement d’enthousiasme se dessine et les collections prennent corps, enrichies par les premières reconstitutions scientifiques (maquettes), telles celles des bateaux de Loire.
Parallèlement, F. Beaudouin effectue pour Conflans ses premières études ethnologiques. Il produit un grand diorama sur la Dordogne avec, comme pièce centrale, un couajadour d’Argentat, ou gros gabarot, chargé de douves de tonneaux et de carassones (piquets de vignes). Ainsi trace-t-il les grandes lignes méthodologiques de l’ethnologie nautique qu’il entend développer. Pour lui, cette discipline « a pour but d’étudier les activités nautiques traditionnelles ; le bateau tient une place de choix dans l’éventail de ses objets d’études. Véritable organisme artificiel autonome, étroitement intégré aux systèmes d’activité, il évolue dans le temps, s’adapte au milieu où il travaille ; il porte inscrites dans son architecture les traces des innombrables facteurs qui l’ont façonné… »
Pour réaliser cet objectif, F. Beaudouin entend coupler trois démarches : une enquête de terrain pour relever des plans de petits gabarots et recueillir des témoignages oraux ; une étude attentive des publications existantes, telle celle d’Eugène Bombai intitulée La Haute-Dordogne et ses gabariers, parue en 1903 ; et enfin, une observation minutieuse de photos d’archives. Il est intéressant de noter que, dans le temps, ce travail débouchera au musée sur trois dioramas successifs, rendus nécessaires par les progrès de la connaissance scientifique sur cette batellerie. Le couple recherche-communication muséale est d’emblée affirmé.
Le projet est ambitieux, d’autant plus qu’il s’agit dès l’origine de sauver les « derniers témoins de la batellerie traditionnelle artisanale » et donc de créer une exposition de bateaux de plein air.
François Beaudouin affirme également très vite que le musée ne peut se désintéresser de la voie d’eau qui forme, avec le bateau, un couple indissociable… Il en fait un musée à vocation nationale dont le thème est « la navigation intérieure en France, sous toutes ses formes, dans toute sa durée, dans tous ses aspects ».
Musée de la batellerie et des voies navigables
3, place Jules-Gévelot,
78700 Conflans-Sainte-Honorine
Le musée est ouvert pour les visiteurs individuels munis d’un masque (sauf enfants en bas-âge) : mardi, jeudi, samedi et dimanche : 10 h – 12 h / 14 h – 17 h 30 -mercredi et vendredi : 14 h – 17 h 30
Lorsque le temps est dégagé, il est possible d’apercevoir le quartier de la Défense depuis les terrasses. (merci à Guizmo pour ce sujet)
Régine ⋅ Actualité 2020, Châteaux, Expositions, France 16 Comments
Charlotte (de Brie)
10 juin 2020 @ 08:04
Magnifique reportage comme toujours, merci Guizmo.
J’ignorais que Mercy Argenteau ait vécu à Conflans, il est vrai que Versailles n’est pas loin « à vol d’oiseau »
On voit dans ce Musée de la Batellerie dont Georges Henri Rivière a supporté le projet ( il a mieux réussi ici que dans sa gestion du Musée des Arts et Traditions Populaires de Paris…) comme vous le dites des « gabarres » du grec « Karabos » : coquille, ayant donné l’occitan « gabarra » ou « gabares » du latin « gabarus »: embarcations à fond plat sans mât, sans voiles, le courant de la Dordogne suffisant à les mener d’Argentat ou de Spontour à Bordeaux ou Libourne chargés comme vous le dites de merrains, lames de chêne, servant à la fabrication des tonneaux et des carassonnes, piquets de châtaigner ou d’acacia, servant de tuteurs à la vigne.
Ce chargement était complété par les fromages d’Auvergne, le charbon d’Argentat, les peaux tannées de Bort les Orgues, les châtaignes de Corrèze.
Arrivées au terme de leur voyage les gabares étaient la plus part du temps vendues comme bois de chauffage et les « gabariers » rentraient à pied en Dordogne : parfois plus de 300 km par les chemins de halage…
Pardonnez moi cette digression, mais il était trop tentant de parler de ces embarcations qui figurent en bonne place au Musée de la Batellerie de Conflans Sainte Honorine.
Laurent F
10 juin 2020 @ 12:51
Êtes-vous bien certain pour le charbon d’Argentat car il n’y a pas l’ombre d’une mine en Xaintrie ou alors c’est du charbon de bois. On allait à Spontour pour manger la friture il y a quelques années !!
Charlotte (de Brie)
11 juin 2020 @ 08:01
Bonjour Laurent F, oui il y avait bien des mines de charbon exploitées aux 18è, 19è et début du 20è siècle autour d’Argentat, on peut encore en voir les vestiges lors d’un circuit appelé « Sentier des mines » à travers bois et prairies, assez court ce circuit.
Pour plus d’informations il existe le livre : « Les mines de charbon d’Argentat, Corrèze » de Jacques Patureau.
Laurent F
11 juin 2020 @ 13:47
Eh bien vous m’apprenez quelquechose, je n’en avais jamais entendu parler et pourtant je suis originaire de St-Sylvain à côté d’Argentat ! Honte à moi
Françoise2
10 juin 2020 @ 08:11
Ma ville, merci pour ce magnifique reportage sur notre commune, en bord de Seine et Oise, si vous passez, dans la région, n’hésitez pas, la ville est accueillante et notre patrimoine bien mis en valeur, je m’y suis installé il y 33 ans et pour rien au monde je ne partirai, la douceur de vivre et son air de ville de province m’est trop important maintenant. Le musée est unique en son genre et faire une promenade sur les quais vous plongent dans ce monde particulier des mariniers.
Jean Pierre
10 juin 2020 @ 18:18
Vous aimez la ville où vous vivez et ça c’est très important. « It was the place for you ».
Aggie
10 juin 2020 @ 08:35
Un bien bel endroit à deux pas de chez moi, je vais revenir prendre le temps de lire ce très long sujet -merci Guizmo- et aller enfin visiter le musée de la batellerie.
Philibert
10 juin 2020 @ 09:53
« Cet article est sponsorisé par le syndicat d’initiative de Conflans-Sainte-Honorine ».
J’ignore si la phrase ci-dessus est exacte, mais l’article donne effectivement l’envie d’aller à la découverte de tout ce patrimoine.
Karabakh
10 juin 2020 @ 16:01
Je ne sais pas si le Syndicat d’initiative ou quelque autre institution sponsorise cet article mais l’entrée en matière est un magnifique copié-collé de la page d’histoire du site internet du Musée de la Batellerie. https://www.musee-batellerie-conflans.fr/fr/histoire-du-chateau-du-prieure/
Je n’ose pas imaginer un petit plagiat, donc je suppose que l’administration du musée, au moins elle, est partie prenante.
Antoine
10 juin 2020 @ 09:58
Article complet, très intéressant et qui apprend une foule de choses. J’aime l’histoire des maisons et je retiendrai quelques bases sur la battelerie. Merci.
Teresa2424
10 juin 2020 @ 14:55
Excelente articulo,muy interesante
Menthe
10 juin 2020 @ 10:01
Je pensais bien en entamant cette lecture que nous devrions ce complet reportage à Guizmo, merci beaucoup.
Le transport fluvial, à travers les âges, est un sujet intéressant à étudier.
Cosmo
10 juin 2020 @ 10:15
Passionnant ! Merci à Guizmo.
ciboulette
10 juin 2020 @ 11:08
Merci Guizmo , c’est d’autant plus intéressant pour moi que j’ai grandi au bord du canal de l’Est où passaient maintes péniches . Les mariniers , une fois leurs transports terminés , retournaient à Sainte-Honorine pour se retrouver . C’est un monde que j’ai bien connu , ayant même eu l’honneur d’être passagère chez l’un de ces mariniers .Merveilleux souvenir !
Kardaillac
10 juin 2020 @ 17:55
Super reportage sur Conflans Sainte-Honorine! Le Musée de la batellerie est très intéressant et les pièces présentées très proches du visiteur. En plus il y a un grand parking devant. L’ensemble du château Gévelot a été ravalé par le département à l’état de neuf, tout comme l’église Saint-Maclou qui lui tourne le dos. L’intérieur en est au stade des finitions. Le curé a relancé la cloche. Le « vieux Conflans » est très sympa.
Françoise2
10 juin 2020 @ 23:13
J’ai oublié de remercier l’auteur de ce magnifique reportage et article que je me suis permise de partager sur la page Facebook de notre ville, sortir à Conflans, merci Guizmo pour cet hommage.