Peint par François Fleury-Richard en 1817, ce tableau montre Madame Elisabeth dans son jardin de Montreuil, assistant à la distribution du lait.
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Antoine
15 juin 2020 @ 09:53
Le procès en béatification de Madame Elisabeth a été introduit à Rome en… 1953. Les postulateurs de la cause ne semblent pas très zélés. Elle mériterait pourtant d’être portée sur les autels : une vie sans tache d’abnégation, de simplicité et de charité portée par une foi ardente. De loin la personnalité la plus attachante et la moins vaine de toute la fratrie.
Gérard
16 juin 2020 @ 18:23
La Conférence épiscopale de France a donné en 2017, à l’unanimité, un avis favorable à la réouverture de la cause, et la Congrégation pour la cause des saints, son nihil obstat. L’archevêque de Paris (celui du lieu de sa mort) a donc pu rouvrir par décret du 15 novembre 2017 la cause et nommer les différentes commissions du « tribunal » début 2018.
Maintenant, la phase diocésaine du procès est en cours. Parallèlement, si un miracle lui est attribué, il sera étudié par l’évêque du lieu où il s’est produit. Si les conclusions des commissions sont positives, la positio (synthèse de leurs travaux) sera rédigée et transmise à Rome. La Congrégation pour la cause des saints statuera et si un miracle est reconnu, le pape pourra alors la proclamer bienheureuse.
Le motu proprio Maiorem hac dilectionem promulgué par le pape François en juillet 2017 sur la troisième voie de béatification, celle de l’offrande de la vie, peut aussi influer sur cette cause.
La servante de Dieu Élisabeth de France semble bien faire partie de cette catégorie, qui concerne les personnes mortes de mort violente suite à leur engagement pour les autres, et qui ne sont pas mortes en haine de la Foi, ce qui est le cas des martyrs. Élisabeth n’a pas été exécutée par haine de la Foi mais elle est restée auprès de sa famille, alors qu’elle savait qu’elle risquait sa vie et qu’à plusieurs reprises, son frère lui avait demandé de partir. Elle a refusé de s’en aller avec son frère Charles d’Artois dès 1789, puis successivement, avec ses tantes, son directeur spirituel, et son autre frère le comte de Provence, alors qu’elle était encore à Versailles ou aux Tuileries. Elle n’a quitté la famille royale ni lors du voyage à Varennes, ni lors du retour aux Tuileries après l’arrestation, ni le 10 août 1792, alors qu’à tout moment elle pouvait prendre un autre chemin. Au Temple même, où le chevalier de Jarjayes avait organisé son évasion ainsi que celle de la reine et des enfants, elle ne quitta pas Marie-Antoinette qui refusait de partir et resta avec elle dans la prison.
Elle ira même jusqu’à prendre soin de Madame Tison, sa geôlière, qui l’avait pourtant dénoncée à plusieurs reprises.
Le 2 août 1793, la reine part pour la Conciergerie. Madame Élisabeth n’apprend son exécution qu’au moment où elle-même séjourne dans cet antre de la mort, les 9 et le 10 mai 1794. Son procès est « préfabriqué » comme celui de bien d’autres sous la Terreur. Elle ne peut même pas s’entretenir avec son avocat, Chauveau-Lagarde. Condamnée à mort, elle fait partie d’un groupe de vingt-quatre personnes qu’elle va aider à se préparer à mourir, parmi lesquels l’ancien ministre Loménie de Brienne, Madame de Lamoignon, Madame de Montmorin et son fils, mais aussi va sauver la vie d’un innocent, faisant comprendre à la comtesse de Sérilly de déclarer sa grossesse. Cette dernière survécut à la Terreur et put élever le fils auquel elle donna le jour quelques mois plus tard.
Sur le passage de la charrette, « le peuple l’admire et ne l’insulte point », relate le municipal Moelle. Tous les condamnés se regroupent autour d’elle qui, à l’arrêt de la charrette, s’est levée la première, disant à ses compagnons, « nous allons tous nous retrouver au ciel ». Chacun à leur tour, les femmes l’embrassent, les hommes ploient le genou, tandis que la princesse récite le De Profondis. À son tour, la dernière, tête nue, elle gravit avec fermeté, les marches de l’échafaud, manifeste un dernier geste de pudeur en demandant qu’on la couvre de son fichu, avant de basculer sur la guillotine.
Toutes les relations et les Mémoires de ce temps s’accordent à dire qu’à l’instant où elle reçut le coup fatal, une odeur de roses se répandit sur toute la place Louis XV (Place de la Révolution). Son corps fut inhumé dans une fosse commune au cimetière des Errancis à Monceau. Cette fosse a disparu. Son corps n’a pu être retrouvé et identifié malgré les fouilles de 1817 et les indications d’un fossoyeur. Ses ossements doivent être de nos jours aux catacombes de Paris.
Les éventuels documents inconnus doivent être adressés au Président de la commission d’enquête pour cette cause, 17 rue des Ursins à Paris 4e.
L’abbé Xavier Snoëk, prêtre du diocèse de Paris, chapelain de l’Ordre de Malte, curé de l’église Sainte-Élisabeth du Temple à Paris, est le postulateur de la cause.
Antoine
17 juin 2020 @ 19:58
Merci, Gérard, pour votre longue réponse très intéressante. Il est donc permis d’espérer à nouveau.
PATRICIA
15 juin 2020 @ 11:54
C’est bizarre que le peintre ait voulu immortalisé la soeur du roi 23 ans après sa mort.
Cosmo
16 juin 2020 @ 18:44
Cela correspond à une action de réhabilitation de l’image de la monarchie au moment de la Restauration. Une propagande subtile.
Muscate-Valeska de Lisabé
15 juin 2020 @ 15:46
Il est vraiment beau,ce tableau.
J’aime beaucoup.
COLETTE C.
15 juin 2020 @ 16:28
Bien jeune pour mourir !
Kardaillac
16 juin 2020 @ 13:47
Jugée par des brutes épaisses, elle restera fille de France jusqu’au bout.
Son « procès » par ici :
http://louis-xvi.over-blog.net/article-10-mai-1794-50228729.html
Bernadette
16 juin 2020 @ 15:58
C’est aussi mon avis, mais on ne lui a pas demandé le sien ! Quelle horreur cette révolution..!