C’est donc dans ce genre de choses qu’on se sentait bien à l’époque ? Avec un tel tapis aux surprenantes couleurs à côté de meubles et tissus somptueux pour tendres jeunes filles?
Mais elles étaient aussi demoiselles de château. Noblesse oblige. Après tout le retour à la nature, au naturel n’avait pas cours, labourage et pâturage étant le paysage français dans presque son ensemble. Et l’attachement à la terre un caractère spécifique de la noblesse.
Mon commentaire me semble bien banal, pardonnez-moi. Je veux juste tenter de regarder avec les bons yeux sans déclarer d’emblée que c’est moche ou pas ce qui aurait encore moins d’intérêt.
Sans doute comme toujours, une très belle pièce mais » comme toujours » totalement anéantie par la technique de la prise de vue qui détruit toutes les proportions,commode liliputienne, lit de poupée , lustre qui touche le sol, plafond d’entresol, deux tableaux semblables, l’un petit l’autre surdimensionné etc..etc…
J’ai visité les appartements des ministres au second. Il me semble qu’ils étaient encore plus bas de plafond : je l’atteignais facilement en levant le bras. Ce qui dans un château aussi humide et froid que Versailles n’était certainement pas plus mal.
@Antoine
Je me souviens bien de la pièce au rez de chaussée, de la délicatesse des meubles et les tons pastels des tissus. A l’époque (autour de 2012-2015) le tapis technicolor n’etait pas posé. Surement c’est une production récente sur carton d’époque, mais à mon humble avis ca disfigure complètement l’ensemble.
Eh bien non , le portrait de la dame en rouge est celui de Madame Henriette jouant de la basse de viole peinte posthumément en 1752 après sa mort prématurée. À droite on peut voir celui de sa soeur jumelle, Louise-Élisabeth, Madame Infante , (1727-1759 )
Délicieux. Bien agréable de voir des photos de pièces du château de Versailles que l’on connaît moins. Serait-il possible de savoir si c’est une reconstitution. J’explique. Après octobre 1789, de nombreux meubles ont été dispersés, cette pièce fut-elle épargnée ? Les meubles sont-ils restés ou non ?
La restitution des appartements de Mesdames est absolument extraordinaire
et le joli mobilier qui y est présenté aussi .
Mesdames possedaient de tres tres beaux meubles dans leurs appartements .
C’est une joie à chaque fois que certains peuvent e^tre rachetés et remis
en ces lieux de chic et de bon gou^t inegalables
Les appartements de Mesdames sont symétriques à ceux du dauphin et de la dauphine. Ils ont également été transformés en salles de musée par Louis-Philippe et furent récemment, entre les années 1980 et 2013, restaurés dans leur état d’origine d’appartements princiers.
Les neuf pièces qui composent les appartements de Mesdames ont été restituées, grâce au travail de Pierre Lemoine et de Jean Dumont, avec leurs boiseries en partie d’origine, lors de la loi programme 1978-1982.
Mesdames de France, les huit filles de Louis XV, y vécurent à partir de 1752. Deux d’entre elles seulement, Adélaïde et Victoire, y restèrent jusqu’à la Révolution, aucune ne s’étant mariée, et vécurent jusqu’à un âge avancé.
Mesdames Victoire et Adélaïde furent donc installées dans l’appartement des bains, au rez-de-chaussée de l’aile nord. Adélaïde et Victoire s’entendaient très bien. Victoire était bonne, généreuse, aimable, pieuse, très scrupuleuse sur la religion (elle pratiquait le jeûne), mais aussi très gourmande.
Ces appartements ont une histoire assez complexe en raison des nombreux changements dans leur utilisation et leur disposition au cours du temps. Louis XIV construisit à l’origine le splendide appartement des bains ici, à l’emplacement duquel se trouvent les appartements de Madame Victoire.
Les appartements étaient composés de cinq pièces principales, dont un grand vestibule à colonnes (maintenant divisé en trois chambres plus petites : la chambre privée de Madame Adélaïde, la bibliothèque et la chambre privée de Madame Victoire), la salle de Diane ou chambre ionique (maintenant la chambre de Madame Victoire), la salle Octogone (maintenant la grande chambre de Madame Victoire), une salle de bains (deuxième antichambre) et une deuxième salle de bains (première antichambre). Cette dernière chambre contenait à l’origine une grande baignoire en marbre rouge de Rance ou Rouge de Flandres, actuellement dans l’Orangerie.
La chambre de Madame Victoire fut donc l’antichambre ionique de l’appartement des bains, ainsi nommée en raison des douze colonnes de marbre qui la décoraient. Puis ce fut la seconde antichambre du comte de Toulouse, puis de la comtesse de Toulouse, puis de Madame Adélaïde et enfin de Mesdames cadettes, et elle devint en 1767 la chambre de Madame Sophie et en 1769 celle de Madame Victoire.
Les belles boiseries sont l’œuvre d’Antoine Rousseau et la tenture d’alcôve en taffetas chiné à la branche posée en 1982 reproduit le « meuble d’été » de Madame Victoire. En 1769, Péridiez (je suppose Louis dit le jeune) livra les deux encoignures, qui furent vendues à la Révolution, passèrent en Russie, puis en Angleterre, où elles ont été rachetées en 1982.
La chambre de Madame Victoire est plus confortable que celles de ses parents. Les boiseries sont simples, sans dorures. Des tableaux sont présents et montrent Marie Leszczynska, Madame Adélaïde qui joue de la viole de gambe, et de l’autre côté du lit Madame Victoire puis Marie-Josèphe de Saxe, la dauphine. Le lit est à dossiers dit « à la turque », il date du XVIIIe siècle mais n’est pas celui de la princesse. Il a été donné à Versailles en 1965. Il a été associé à une impériale provenant du Mobilier national et recouverte du même chiné à la branche.
La pendule-cartel à ruban placée sur l’un des miroirs correspond au modèle qui a figuré dans la pièce de 1769 à la Révolution, a été déposée par le Mobilier national en provenance du palais de l’Élysée.
Sur la cheminée, trois vases de Sèvres constituent l’une des acquisitions majeures de ces dernières années par le château : ce sont des chefs d’œuvre de porcelaine peints par Charles Nicolas Dodin (1734-1803) et ils ont repris la place que leur avait donnée Madame Victoire après leur achat en décembre 1772. Cette acquisition faisait suite à celle du grand tapis de la Savonnerie, aux armes de France, dont le dessin avait été donné en 1738 par le dessinateur de la Manufacture de la Savonnerie, Pierre-Josse Perrot, et qui fut tissé à un nombre réduit d’exemplaires avant la Révolution. Celui-ci est conservé dans un état de fraîcheur remarquable et permet de juger de l’audacieuse harmonie des coloris au XVIIIe siècle.
Nini Plume 🌻
27 octobre 2020 @ 06:48
C’est donc dans ce genre de choses qu’on se sentait bien à l’époque ? Avec un tel tapis aux surprenantes couleurs à côté de meubles et tissus somptueux pour tendres jeunes filles?
Mais elles étaient aussi demoiselles de château. Noblesse oblige. Après tout le retour à la nature, au naturel n’avait pas cours, labourage et pâturage étant le paysage français dans presque son ensemble. Et l’attachement à la terre un caractère spécifique de la noblesse.
Mon commentaire me semble bien banal, pardonnez-moi. Je veux juste tenter de regarder avec les bons yeux sans déclarer d’emblée que c’est moche ou pas ce qui aurait encore moins d’intérêt.
Pimont
27 octobre 2020 @ 08:53
Sans doute comme toujours, une très belle pièce mais » comme toujours » totalement anéantie par la technique de la prise de vue qui détruit toutes les proportions,commode liliputienne, lit de poupée , lustre qui touche le sol, plafond d’entresol, deux tableaux semblables, l’un petit l’autre surdimensionné etc..etc…
ciboulette
27 octobre 2020 @ 17:49
Je partage votre avis , Pimont , c’est flagrant ici ! Dommage !
aubepine
27 octobre 2020 @ 09:30
C’est déjà un peu plus vieillot que le délicieux salon de Marie-Antoinette !
Denis
27 octobre 2020 @ 20:57
C’est sûr , ce n’est pas du mobilier comptant pour rien …et c’est d’ailleurs assez rafraîchissant à constater…
Antoine
27 octobre 2020 @ 10:29
Une pièce très élégante que je n’ai jamais vue. Dans quelle partie du château se trouve t-elle ? Sans doute au rez-de-chaussée ?
En visite
27 octobre 2020 @ 12:06
Je pense au contraire qu’elle se situe au deuxième étage, en raison de la hauteur du plafond, plus bas que pour les pièces des deux autres niveaux.
Laurent F
27 octobre 2020 @ 16:29
Cet appartement se trouve au rez-de-chaussée du corps central du château, juste en dessous du grand appartement de la Reine ou dans l’angle sud
Laurent F
27 octobre 2020 @ 16:33
bon c’est sur le parterre Nord, sous les grands appartements du Roi !!!
Baboula
27 octobre 2020 @ 17:54
Je crois que les demoiselles ont souvent déménagé ,pour laisser la place à une nouvelle bonne amie de papa.
Antoine
27 octobre 2020 @ 19:23
J’ai visité les appartements des ministres au second. Il me semble qu’ils étaient encore plus bas de plafond : je l’atteignais facilement en levant le bras. Ce qui dans un château aussi humide et froid que Versailles n’était certainement pas plus mal.
Robespierre
27 octobre 2020 @ 21:39
Moi, je me rappelle avoir visité les appartements des filles de Louis XV au rez-de-chaussée.
Iankal21
27 octobre 2020 @ 22:18
@Antoine
Je me souviens bien de la pièce au rez de chaussée, de la délicatesse des meubles et les tons pastels des tissus. A l’époque (autour de 2012-2015) le tapis technicolor n’etait pas posé. Surement c’est une production récente sur carton d’époque, mais à mon humble avis ca disfigure complètement l’ensemble.
Antoine
27 octobre 2020 @ 10:33
Sur le mur du fond il me semble reconnaître un des beaux portraits de Marie Leczinska par Nattier (robe rouge et mandoline).
Denis
27 octobre 2020 @ 13:39
Eh bien non , le portrait de la dame en rouge est celui de Madame Henriette jouant de la basse de viole peinte posthumément en 1752 après sa mort prématurée. À droite on peut voir celui de sa soeur jumelle, Louise-Élisabeth, Madame Infante , (1727-1759 )
Menthe
27 octobre 2020 @ 10:49
Superbe tapis, j’aime beaucoup.
ciboulette
27 octobre 2020 @ 17:51
J’ai bien envie de me rouler dessus ! ( qui ? Le chat ou Ciboulette ? C’est un mystère ! )
Phil de Sarthe
28 octobre 2020 @ 12:49
Ciboulette avec le chat….😉
En visite
27 octobre 2020 @ 11:59
Délicieux. Bien agréable de voir des photos de pièces du château de Versailles que l’on connaît moins. Serait-il possible de savoir si c’est une reconstitution. J’explique. Après octobre 1789, de nombreux meubles ont été dispersés, cette pièce fut-elle épargnée ? Les meubles sont-ils restés ou non ?
Robespierre
27 octobre 2020 @ 21:40
Bonne question.
Francois
27 octobre 2020 @ 12:30
La restitution des appartements de Mesdames est absolument extraordinaire
et le joli mobilier qui y est présenté aussi .
Mesdames possedaient de tres tres beaux meubles dans leurs appartements .
C’est une joie à chaque fois que certains peuvent e^tre rachetés et remis
en ces lieux de chic et de bon gou^t inegalables
Muscate-Valeska de Lisabé
27 octobre 2020 @ 16:34
C’est mignon comme tout. Un écrin .
Un cocon à cocooning.
Gérard
27 octobre 2020 @ 17:56
Les appartements de Mesdames sont symétriques à ceux du dauphin et de la dauphine. Ils ont également été transformés en salles de musée par Louis-Philippe et furent récemment, entre les années 1980 et 2013, restaurés dans leur état d’origine d’appartements princiers.
Les neuf pièces qui composent les appartements de Mesdames ont été restituées, grâce au travail de Pierre Lemoine et de Jean Dumont, avec leurs boiseries en partie d’origine, lors de la loi programme 1978-1982.
Mesdames de France, les huit filles de Louis XV, y vécurent à partir de 1752. Deux d’entre elles seulement, Adélaïde et Victoire, y restèrent jusqu’à la Révolution, aucune ne s’étant mariée, et vécurent jusqu’à un âge avancé.
Mesdames Victoire et Adélaïde furent donc installées dans l’appartement des bains, au rez-de-chaussée de l’aile nord. Adélaïde et Victoire s’entendaient très bien. Victoire était bonne, généreuse, aimable, pieuse, très scrupuleuse sur la religion (elle pratiquait le jeûne), mais aussi très gourmande.
Ces appartements ont une histoire assez complexe en raison des nombreux changements dans leur utilisation et leur disposition au cours du temps. Louis XIV construisit à l’origine le splendide appartement des bains ici, à l’emplacement duquel se trouvent les appartements de Madame Victoire.
Les appartements étaient composés de cinq pièces principales, dont un grand vestibule à colonnes (maintenant divisé en trois chambres plus petites : la chambre privée de Madame Adélaïde, la bibliothèque et la chambre privée de Madame Victoire), la salle de Diane ou chambre ionique (maintenant la chambre de Madame Victoire), la salle Octogone (maintenant la grande chambre de Madame Victoire), une salle de bains (deuxième antichambre) et une deuxième salle de bains (première antichambre). Cette dernière chambre contenait à l’origine une grande baignoire en marbre rouge de Rance ou Rouge de Flandres, actuellement dans l’Orangerie.
La chambre de Madame Victoire fut donc l’antichambre ionique de l’appartement des bains, ainsi nommée en raison des douze colonnes de marbre qui la décoraient. Puis ce fut la seconde antichambre du comte de Toulouse, puis de la comtesse de Toulouse, puis de Madame Adélaïde et enfin de Mesdames cadettes, et elle devint en 1767 la chambre de Madame Sophie et en 1769 celle de Madame Victoire.
Les belles boiseries sont l’œuvre d’Antoine Rousseau et la tenture d’alcôve en taffetas chiné à la branche posée en 1982 reproduit le « meuble d’été » de Madame Victoire. En 1769, Péridiez (je suppose Louis dit le jeune) livra les deux encoignures, qui furent vendues à la Révolution, passèrent en Russie, puis en Angleterre, où elles ont été rachetées en 1982.
La chambre de Madame Victoire est plus confortable que celles de ses parents. Les boiseries sont simples, sans dorures. Des tableaux sont présents et montrent Marie Leszczynska, Madame Adélaïde qui joue de la viole de gambe, et de l’autre côté du lit Madame Victoire puis Marie-Josèphe de Saxe, la dauphine. Le lit est à dossiers dit « à la turque », il date du XVIIIe siècle mais n’est pas celui de la princesse. Il a été donné à Versailles en 1965. Il a été associé à une impériale provenant du Mobilier national et recouverte du même chiné à la branche.
La pendule-cartel à ruban placée sur l’un des miroirs correspond au modèle qui a figuré dans la pièce de 1769 à la Révolution, a été déposée par le Mobilier national en provenance du palais de l’Élysée.
Sur la cheminée, trois vases de Sèvres constituent l’une des acquisitions majeures de ces dernières années par le château : ce sont des chefs d’œuvre de porcelaine peints par Charles Nicolas Dodin (1734-1803) et ils ont repris la place que leur avait donnée Madame Victoire après leur achat en décembre 1772. Cette acquisition faisait suite à celle du grand tapis de la Savonnerie, aux armes de France, dont le dessin avait été donné en 1738 par le dessinateur de la Manufacture de la Savonnerie, Pierre-Josse Perrot, et qui fut tissé à un nombre réduit d’exemplaires avant la Révolution. Celui-ci est conservé dans un état de fraîcheur remarquable et permet de juger de l’audacieuse harmonie des coloris au XVIIIe siècle.
Phil de Sarthe
28 octobre 2020 @ 12:52
Merci, Gérard de toutes ces précisions.
Gérard
29 octobre 2020 @ 21:13
Serviteur Phil.
Léa 33
27 octobre 2020 @ 20:37
Bonjour
Je me pose aussi la question au sujet des meubles. Sont-ils authentiques ?
Danielle
27 octobre 2020 @ 20:54
Une jolie pièce et un tapis aux belles couleurs.
Anaïs
27 octobre 2020 @ 22:47
Quel beau tapis ! Mais la photo est étrange, tout a l’air minuscule…