Très en vogue à la cour de France au XVIIIe siècle, les œufs dits « à surprise », issus de diverses volailles et parfois même d’autruches pour les plus gros, découpés délicatement et vidés de leur substance, étaient ensuite transformés en véritables objets d’art et offerts pour Pâques.
Une des filles du roi Louis XV, Victoire de France (1733-99), dite « Madame Victoire », reçut vers 1783 cette paire d’œufs à surprise conservée aujourd’hui au musée Lambinet de Versailles.
Ces deux objets très délicats se composent chacun d’une demi-coquille d’œuf posée sur un trépied de bois peint. Les couronnes des trépieds sont ornées de têtes de taureaux en porcelaine et leurs pieds sont fixés sur des socles en bois doré. L’autre moitié de la coquille, agrémentée d’une chainette en métal, permet de refermer l’objet et de reconstituer l’œuf pour y cacher la surprise.
Les œufs sont surmontés de minutieuses saynètes faites en matériaux légers : cartons peints, bois, cire, mousse, verre, velours. Elles racontent un fait divers bien connu à l’époque, puisqu’il fit notamment l’objet d’une pièce de théâtre.
Sur le premier œuf (ci-dessus), on peut voir le maréchal des logis, Louis Gillet, délivrer une jeune fille, dépouillée et attachée à un arbre par deux brigands dans la forêt d’Autun.
Le deuxième œuf nous montre le retour de la jeune fille chez ses parents. Ces derniers offrirent leur fille en mariage au maréchal pour le récompenser de sa bravoure. L’homme âgé de 70 ans refusa et fut par la suite reçu et récompensé par le Roi. (Merci à Aristocrate – Source : Musée Lambinet Versailles)
Phil de Sarthe
4 avril 2021 @ 06:59
Un miracle qu’ils aient survécu à la Révolution !
Vitabel
4 avril 2021 @ 07:02
Jolie découverte en ce jour de Pâques 🐣 Belle journée à vous tous !
Bambou
4 avril 2021 @ 07:35
Particuliers…..bof, bof.
Je préfère et de loin les magnifiques créations de Fabergé.
Gérard
5 avril 2021 @ 02:56
C’est tout de même très original et c’est le fruit d’un travail remarquable et minutieux.
BEQUE
4 avril 2021 @ 08:11
En 1791, après l’internement de Louis XVI au Temple, les pensionnaires de l’Académie de France accusaient leur directeur d’être « le plat courtisan des demoiselles Capet, tantes de Louis le dernier ». Madame Adelaïde et Madame Victoire, filles de Louis XV et tantes de Louis XVI, s’étaient réfugiées à Rome. Après l’offensive de Bonaparte sur la péninsule italienne, elles partirent pour Naples où régnait Marie-Caroline, sœur de Marie-Antoinette. Mais, après la proclamation par Championnet de la République parthénopéenne, elles durent s’exiler à Trieste, après une traversée dramatique. Elles y moururent toutes les deux, Madame Victoire, le 7 juin 1799 et Madame Adelaïde, le 27 juin 1800. Dans la cathédrale de Trieste sur une plaque funéraire en marbre est écrit en latin : « Ici reposèrent Louise-Victoire + MDCCIC, Marie-Adélaïde + MDCCC, de Bourbon « Mesdames de France » (écrit en français), filles de Louis XV, transportées en France en 1814″ [à Saint-Denis, par leur neveu Louis XVIII].
Rose
4 avril 2021 @ 08:26
Quelle délicatesse ! J’adore ces objets qui parlent,
J’adore un peu moins l’idée des parents qui offrent leur fille…
Menthe
4 avril 2021 @ 10:08
Je n’aime pas ces représentations, mais j’admire la minutie et la délicatesse du travail de l’artiste.
Francois
4 avril 2021 @ 10:49
Les filles de louis XV avaient un goût très sûr ;
elles aimaient tout ce qu’il y avait de plus beau pour leurs intérieurs
nombreux et variés .
Danielle
4 avril 2021 @ 11:28
Je n’aime pas du tout.
Ciboulette
4 avril 2021 @ 13:34
C’est un travail délicat . Mais quelle triste histoire , ces parents qui proposent leur fille en mariage ! Heureusement , le maréchal des Logis avait autant de sagesse que de bravoure !
Léa 33
4 avril 2021 @ 16:24
Bonjour
Ce sont de merveilleux objets plein de délicatesse. Les photos nous permettent de voir les détails et merci pour les légendes explicatives. Encore une fois j’admire le travail effectué pour ce joli résultat.
jul
4 avril 2021 @ 17:52
Merci Aristocrate
Très plaisante histoire.
nck
4 avril 2021 @ 22:33
Je n’ose même pas imaginer la fragilité de tels objets vieux de plus de 2 siècles.