Voici la carte postale de Vesoul par Guizmo. « Vesoul est une ville particulière, elle est mondialement connue grâce à la chanson de Jacques Brel sortie. En 1968, après un court séjour dans la ville, Jacques Brel entonne « T’as voulu voir Vesoul, et on a vu Vesoul » propulsant alors la ville dans la mémoire collective des Français.
Motte castrale occupée depuis la Préhistoire, ce n’est véritablement qu’à partir du XIe siècle que Vesoul se développe et agrandit son enceinte fortifiée. Dès le Haut Moyen-âge, la butte de la Motte est couronnée d’un château d’une grande importance stratégique.
C’est sur le bas des coteaux que vont s’accrocher les premières maisons qui donneront naissance au bourg. Du château fort, détruit au cours de la Guerre de Cent Ans et du siège de la ville par Louis XI en 1479, il ne reste que quelques pierres.
Au XIIe siècle, Vesoul va connaître un élan économique : grâce à la vigne mais aussi au commerce tenu par la communauté juive, la plus importante communauté juive de l’ancienne Franche-Comté.
Vesoul devient d’ailleurs à cette époque le plus important centre de commerçants et de banquiers juifs de France. La notoriété des commerçants vésuliens sera connue jusqu’en Allemagne et en Belgique.
La ville se reconstruit autour de l’Eglise Saint Georges et de belles maisons s’édifient sur un modèle encore médiéval, celui de la maison rectangulaire flanquée d’une tourelle d’escaliers. Elles s’ornent de fines décorations empruntées au vocabulaire gothique.
Vesoul est également un siège de justice seigneuriale : on vient de loin à Vesoul pour faire demander justice et tenir des procès. Frédéric Ier de Hohenstaufen, empereur du Saint-Empire romain germanique de 1155 à sa mort, surnommé Frédéric Barberousse en raison de son éblouissante barbe rousse y est venu pour assister à un procès.
Cette autorité juridique de la ville, surnommée alors « ville de gens de loi » et reconnue dans une large partie de l’Europe.
Comme le reste de la Franche-Comté, Vesoul sera définitivement rattachée à la France par le traité de Nimègue en 1678.
Au XVIIIème siècle, la Haute Saône connaît une période de fort développement économique et démographique. Les villages reconstruisent leurs églises et les édifices publics. Vesoul, à cette époque, vit la plus forte expansion de son histoire. La population quadruple et la ville prend un nouveau visage.
Les riches bourgeois modernisent les anciennes maisons de famille en construisant de nouveaux hôtels particuliers aux élégantes façades symétriques. La pierre calcaire est le principal matériau utilisé pour les constructions vésuliennes. Un calcaire beige et bleu cohabite avec un calcaire ferrugineux, aux nuances plus rouges. Le bois est également très présent dans les constructions, le plus souvent dans les arrières cours.
Pour permettre à la ville de respirer, les rues s’élargissent, des fontaines s’édifient et des places sont aménagées. Avec plus de 40 avocats, Vesoul est alors un très important centre judiciaire.
Le XIXème siècle voit Vesoul entrer dans l’ère industrielle. Ses activités évoluent : au milieu du siècle, les chemins de fer placent la ville au centre d’un important réseau ferroviaire, d’intérêt : national et local.
Les industries s’installent autour du centre-ville. Les faubourgs se développent entourant un centre historique qui sera toujours préservé. Vesoul est alors une paisible ville administrative et commerciale, abritant le Régiment du 11ème Chasseurs.
La place du palais de Justice : C’est à cet endroit qu’était située la halle de marché de Vesoul. Détruite à la fin du XVIIIème pour aménager une place, elle fut remplacée par l’actuel Palais de Justice. La construction de ce dernier fut le point de départ de la création d’un ensemble architectural, composé du palais de Justice, de l’hôtel Pétremand, et de l’hôtel de Salives.
C’est de cette place que démarre la visite à pieds du centre historique de Vesoul avec la statue « L’avocat allant plaider » de Pascal Coupot, la rue de Mailly pour découvrir la cour de l’hôtel Henrion de Magnoncourt, puis l’ Hôtel Thomassin du XVe siècle, le Passage des Annonciades, l’ancien couvent des Ursulines aujourd’hui maison du tourisme,
la maison Cariage, l’hôtel Baressols ou l’hôtel Simon Renard qui fut construit en 1525 par un ambassadeur de Charles Quint. Bien que remanié au XVIIIème siècle, on aperçoit encore ses gargouilles, sa tour hexagonale, sa porte gothique.
On y trouve aussi quelques belles façades ornées de fenêtres à meneaux, des maisons à pans de bois et même des vestiges des anciens remparts de la ville.
L’église Saint-Georges est un exemple très intéressant de l’architecture religieuse du début du XVIIIème siècle en Haute Saône. Si l’extérieur de l’église frappe par son originalité, l’intérieur est remarquable par sa décoration : l’abside, ornée de superbes boiseries rocaille, répond aux 3336 tuyaux du grand orgue, l’un des plus puissants de la région.
Saint-Georges est situé sur l’emplacement d’une ancienne chapelle dont l’origine remonte au XIe siècle. Construite de 1735 à 1745, très lumineuse, elle possède quelques œuvres remarquables, comme une Mise au tombeau et une Piéta du XVIe siècle, une statue singulière dénommée «La Foi», mais représentant en fait Vénus et l’Amour dans le style d’Antonio Canova, une magnifique Assomption en bois sculpté de la première moitié du XVIIe, des tableaux du XVIIIe ; enfin, une remarquable verrière réalisée à la fin du XIXe siècle et au début du XXe par plusieurs ateliers, notamment l’atelier parisien Gsell-Laurent et celui des Champigneulle père et fils, à Paris lui aussi.
La Chapelle de l’hôtel de Ville, d’une superficie de 158 m² est située dans l’aile gauche de la Mairie de Vesoul propose tout au long de l’année diverses expositions thématiques.
Jusqu’en 1938, l’hôtel de ville est installé dans un bâtiment datantde la fin du 15ᵉ siècle appartenant une famille de nobles dont l’un de ses membres, Jehan avait rempli les fonctions de lieutenant général du bailliage d’Amont en 1437. Il a ensuite été vendu en 1768 à l’administration municipale de Vesoul qui en a fait l’hôtel de la mairie.
L’actuel Hôtel de ville a été construit en 1619 et destiné à être le principal hôpital de Vesoul. Désaffecté, il devient hôtel de ville le 29 mai 1938 après d’importants travaux de rénovation réalisés à cette occasion Plusieurs parties de son mobilier sont classées monument historique :
Le musée Georges-Garret de Vesoul est avant tout consacré au peintre et sculpteur vésulien Jean-Léon Gérôme (1824-1904). Jean-Léon était l’un des plus célèbres peintres français dans la seconde moitié du XIXe siècle. Natif de Vesoul et vivant principalement à Paris, il n’oublia jamais sa ville natale et ceux qui l’avaient aidé au tout début de sa carrière. Ainsi son tableau «Saint Vincent de Paul» a été offert à la Congrégation des sœurs de la Charité à Vesoul .
Le musée de Vesoul possède une collection des œuvres de Jean-Léon Gérôme qui est sans égale en Europe. Il la doit à la générosité de l’artiste et à celle de ses héritiers (donation Morot-Dubufe en 1945).
Puis aux acquisitions que le musée a pu faire depuis lors. Plusieurs salles lui sont donc consacrées, avec tableaux et sculptures.
Et pour finir la visite, une note de verdure et de fraîcheur, le Jardin anglais, avec sa roseraie et ses parterres thématiques fleuris, au bord de la rivière à deux pas du centre ville. Ce jardin public, traversé par le Durgeon, présente une très grande variété d’espèces, dont plusieurs plantes rares.
Ce parc aménagé en 1863 n’a pris sa forme actuelle de jardin à l’anglaise qu’en 1976, lorsqu’une rocaille et une pergola ont été ajoutées. En 2013, il a été classé « Jardin Remarquable » en raison des quelques 850 variétés qu’il possède. »
Régine ⋅ Actualité 2021, Cartes postales, France 19 Comments
Alice
16 juillet 2021 @ 03:36
Merci pour ce reportage historique et architectural très intéressant et complet sur Vesoul et une région de France que je connais pas du tout. Cela donne envie de visiter.
Ciboulette
16 juillet 2021 @ 12:43
Merci pour cet article sur Vesoul , berceau d’une partie de ma famille , jolie ville où j’ai aimé travailler . Dans son architecture et même le nom de ses places , la Franche-Comté a gardé des traces de l’occupant espagnol : balcons de fer forgé , noms de famille et place Charles-Quint , ce qui fait bizarre quand on est plutôt habitué aux places François 1er .
JAusten
16 juillet 2021 @ 08:44
Il y a fort peu de chance que j’aille un jour à Vesoul. Je vous remercie d’apporter Vesoul à moi.
J’imagine que le bronze sur le trottoir c’est un notable homme de loi connu de la ville ?
Ciboulette
18 juillet 2021 @ 19:17
C’est » l’avocat allant plaider » de Pascal Coupot . Vous le sauriez si vous aviez lu tout l’article !
JAusten
19 juillet 2021 @ 11:45
C’est un grand honneur Grand Maître que d’avoir condescendu à me répondre :)
Ciboulette
20 juillet 2021 @ 19:32
Mais c’était tout naturel , mon enfant !
Vitabel
16 juillet 2021 @ 08:59
Mille merci pour ce beau reportage Guizmo, de Vesoul, je ne connaissais que la chanson de Brel, vous m’avez donné l’envie de découvrir cette ville qui n’est pas très loin de chez moi. 👍
Menthe
16 juillet 2021 @ 10:44
Merci Guizmo pour ce reportage exhaustif sur Vesoul, ville qui, de prime abord, n’attire pas spécialement le visiteur.
Vous m’avez donner envie de la découvrir, moi qui ne vit pas très loin de la Haute-Saône qui m’est pourtant totalement méconnue.
Menthe
16 juillet 2021 @ 12:42
Donné!!
Catherine
16 juillet 2021 @ 11:11
Guizmo, encore une fois merci pour votre reportage ,très complet et qui met
en valeur une ville que , personnellement je ne connais pas du tout .😘
Danielle
16 juillet 2021 @ 11:32
Une carte postale bien documentée qui donne envie de visiter Vesoul.
Merci Guizmo.
Marie DM
16 juillet 2021 @ 12:38
Merci de me faire connaître une ville dont j’ignorais totalement le passé historique intéressant, je vais la noter pour un voyage dans cette région.
J’adore quand N et R nous fait connaître des lieux inconnus ou peu connus, des évènements historiques. Un grand merci à Madame Salens à qui je souhaite de bonnes vacances.
Jean Pierre
16 juillet 2021 @ 13:14
J’étais sûr que la carte postale venait de Guizmo.
Brigitte - Anne
16 juillet 2021 @ 17:38
Merci beaucoup Guizmo, de nous faire découvrir des villes, des régions que pour ma part je découvre.
claudie
16 juillet 2021 @ 22:09
Merci pour ce reportage, ma famille maternelle était de Vesoul. Petite je me souviens avoir du défiler le régiment de cavalerie qui m’impressionnait beaucoup. Mon grand père mort à la guerre était lieutenant. Du haut de la Motte très belle vue. Il ne faut pas non plus oublier la cancoillotte qui est originaire de Vesoul
claudie Hezez
16 juillet 2021 @ 22:10
Merci pour ce reportage, ma famille maternelle était de Vesoul. Petite je me souviens avoir du défiler le régiment de cavalerie qui m’impressionnait beaucoup. Mon grand père mort à la guerre était lieutenant. Du haut de la Motte très belle vue. Il ne faut pas non plus oublier la cancoillotte qui est originaire de Vesoul
Mary
17 juillet 2021 @ 11:59
» T’as voulu voir Vesoul et on a vu Vesoul
J’ai voulu voir ta sœur et on a vu ta mère. .. »
Merci de rendre hommage à cette ville que la chanson de Brel connotait comme un « trou » sans intérêt .
Ciboulette
18 juillet 2021 @ 19:19
Ce que la ville n’est pas . . .
Pascal
20 juillet 2021 @ 08:43
Guizmo ,
L’office du tourisme de Vesoul vous doit au minimum de chaleureux remerciements.