Toujours lors de la vente chez Lempertz à Cologne de la collection de Bernard de Leye, ce bassin en argent doré aux armoiries de Madame de Pompadour.
En voici le descriptif : « Bassin ovale festonné sur une base plate, le haut corpus décoré de cannelures torsadées et de vrilles de roses finement ciselées en bas-relief, qui se poursuivent le long du bord moulé parmi des arcs, des rubans et des coquillages. Le centre du puits est orné des armoiries gravées de la Marquise de Pompadour, trois tours d’argent sur fond bleu, sous une grande couronne de margrave. H 6 ; L 39,5 ; P 27,9 cm, poids 1,285 g. Paris, marques de François-Thomas Germain, 1762. »
Madame de Pompadour, dont le nom complet était Jeanne-Antoinette Poisson, Dame Le Normant d’Étiolles, Marquise de Pompadour, Duchesse de Menars (née le 29 décembre 1721 à Paris ; le 15 avril 1764 à Versailles), était certainement la maîtresse et la favorite la plus célèbre du roi Louis XV.
En tant que maitresse officielle en titre, la première roturière née à la cour de France à avoir ce statut, le roi l’élève au rang de marquise de Pompadour avec sa propre résidence de campagne et ses propres armoiries, que l’on voit ici, en juillet 1745, quelques mois seulement après leur première rencontre. Peu de temps après, le 14 septembre 1745, elle est officiellement présentée à la cour de Versailles.
La marquise est une collectionneuse avertie qui aime et promeut les arts. Dotée par le roi de six palais au total, elle possédait une vaste collection d’argenterie, dont aucune ne subsiste à l’exception de deux pots à moutarde formés comme de petits amoretti poussant des barils de moutarde dans des charrettes (aujourd’hui conservés au musée Gulbenkian de Lisbonne) et d’un moulin à café en or massif conservé au musée du Louvre (inv. no. OA11950). Une partie importante de l’argenterie de la cour fut victime de la campagne de fonte ordonnée par le roi en 1759 afin de financer la guerre de Sept Ans.
L’inventaire dressé à la mort de la marquise en 1764 ne contenait pas moins de 315 kg d’argent. Ce bassin semble avoir appartenu à l’un des deux services de toilette mentionnés dans l’inventaire.
Ceux-ci se composaient du pichet et de la bassine habituelle et d’un assortiment de boîtes pour la poudre, les produits de beauté et d’autres articles. Les listes qui subsistent donnent un aperçu du volume d’argenterie de la collection de Madame de Pompadour, mais ne fournissent aucune mention de son aspect ou des noms des orfèvres chargés de sa production.
Les seuls noms que nous connaissons avec certitude sont Antoine-Séastian Durant, qui a produit les deux pots à moutarde, et Jean Ducrollay, fabricant du moulin à café du Louvre. Nous savons que François-Thomas Germain, orfèvre de la cour de Louis XV, comptait également sa maîtresse parmi ses clients distingués et qu’il a produit plusieurs paires de candélabres pour elle, dont malheureusement aucun n’a survécu.
Pour le service de toilette dans l’inventaire de la succession de 1764, voir Jean Cordey (ed.), Inventaire des biens de madame de Pompadour rédigé après son décès, Paris 1939. Cf. aussi Mabille, Madame de Pompadour et l’art de l’or et de l’argent, in cat. Madame de Pompadour, L’Art et l’Amour, Munich 2002, p. 271 et suivantes. Pour plus d’informations sur François-Thomas Germain, voir Hernmarck, The Art of the European Silversmith, Londres 1977, p. 110, et Frégnac, Les Grandes Orfèvres de Louis XIII à Charles X, Lausanne 1965, p. 174 et suivantes.
Estimation : 250.000 € – 300.000 €. (Merci à Hélène R)
Philppe Gain d'Enquin
12 juillet 2021 @ 14:01
Plutôt plat le bassin…
Ciboulette
12 juillet 2021 @ 17:54
Facétieux Philippe , vous n’avez rien perdu de votre esprit , et de votre capacité à me faire sourire , merci !
JAusten
13 juillet 2021 @ 11:31
mais celui-là n’est pas sédimentaire ….
Philppe Gain d'Enquin
13 juillet 2021 @ 13:02
« Oh, M…. »
pit
12 juillet 2021 @ 16:55
On espère que c’est un bassin de toilette, et non un bassin de lit :p