On pensait trouver des mots tendres et de l’amour, mais ce sont avant tout deux années de correspondance politique pour sauver un royaume et sa reine qui voient le jour. Remises chacune dans leur contexte, les quelque soixante lettres déchiffrées permettent de mieux appréhender les enjeux étatiques et politiques qui se profilaient en France à la fin du XVIIIe siècle, entre la Couronne et son royaume, mais également avec les autres puissances étrangères.
Au fil des échanges entre Marie-Antoinette et le comte de Fersen et des événements qu’elle commente, cette correspondance, pour la première fois révélée dans son intégralité, dresse le portrait touchant d’une reine isolée qui tente de comprendre, trop tardivement, le monde dans lequel elle évolue.
Amoureux mais surtout complice, Fersen ne ménage pas ses efforts pour faire renaître l’espoir dans le coeur d’une reine abandonnée de tous. Le destin ne laissera pas le temps aux deux amants de vivre la relation intime esquissée en secret dans ces lettres. » (Merci à Alberto et Pistounette)
« Marie-Antoinette et Axel de Fersen. La correspondance secrète », Isabelle Aristide Hastir, Michel Lafon, 2021, 256 p.
Robespierre
14 octobre 2021 @ 07:44
A part des phrases comme « je vous aime à la folie », on n’apprendra rien qu’on ne sache déjà. Oui Marie-Antoinette aimait follement Fersen. Lui, à l’époque des lettres susmentionnées vivait une liaison avec une dame Cruwford . Je pense qu’il avait des sentiments pour la Reine, qu’il admirait, et était fier d’être aimé par elle, mais il avait quand même sa petite intime sur le côté…
Ceci dit, le gentilhomme qu’il était aurait donné sa vie pour elle, et pour la libérer. C’est lui qui prêta de l’argent pour l’équipée qui finit à Varennes. J’ai lu que bcp plus tard à Vienne il demanda à Marie-Thérèse, la fille de la Reine, de le rembourser. Je ne sais ce qu’il advint de cette demande.
Les historiens s’interrogent encore pour savoir si la relation Fersen-Marie Antoinette fut platonique quoique passionnée. D’aucun pensent qu’elle « sauta le pas » après la Révolution. Dans un journal intime, Fersen dit qu’il passa la nuit aux Tuileries et le comte de Saint-Priest rouspeta quand il le vit sortir au petit matin des appartements de la Reine à Rambouillet. Une historienne qui a épluché les comptes de Versailles dit qu’il a pu loger dans un endroit secret dans le fromage de gruyere qu’étaient les petits appartements de Versailles, parce qu’elle trouva la facture d’un « poêle suédois ». Elle en déduisit qu’il passait parfois la nuit ds le Château. Madame Campan savait quelque chose. Elle censura quelques lignes de son récit de mémoires, qui concernait la vie intime de la Reine.
D’autres historiens parlent d’un « flirt poussé » qui n’alla jamais… plus bas.
Le comte de Saint-Priest était plus catégorique.
Dans sa lettre testament, Louis XVI dit qu’il pardonne à sa femme « si elle croit avoir quelque chose à se faire pardonner ». Il aurait pu aussi ne rien écrire du tout.
Bambina
14 octobre 2021 @ 12:44
Je suis convaincue qu’il y a eu liaison charnelle, une belle histoire d’amour digne d’un film dramatique mais je suis déçue de savoir qu’il ait demandé à être remboursé par M.Thérèse … De plus pour leur fuite, il a eu la bêtise de leur fournir une berline un peu trop bling bling !
Aldona
14 octobre 2021 @ 08:19
Sûrement intéressant à lire
Beque
14 octobre 2021 @ 08:43
Tout le monde connaît la fin tragique d’Axel de Fersen – accusé d’avoir empoisonné le prince héritier de Suède Charles-Auguste -, lapidé et piétiné, le 20 juin 1810.
Ce n’est que dans la nuit qu’on osera récupérer son cadavre, exposé sur la place du marché à Stockholm, pour l’emmener par bateau au château de Steninge, propriété de Fersen. En novembre 1810, le jugement du procès sur la mort du prince héritier innocentant Axel de Fersen, sa sœur organisa les funérailles de son frère. Le 2 décembre 1810, eut lieu une cérémonie solennelle dans l’église de Riddarholm, nécropole des souverains suédois, puis les restes d’Axel de Fersen furent acheminés dans le caveau familial de l’église de Ljung, dans le domaine du château de Ljung, construit par son père.
Catherine
14 octobre 2021 @ 22:55
Je l’ignorais. Sa mort est pourtant bien plus tragique et cruelle que celle de sa bien aimée. En ce moment aux Archives Nationales les visiteurs peuvent voir le fac-similé de l’une de ces lettres chiffrées. Marie Antoinette y parle politique. Ensuite elle rassure Fersen sur son amour inconditionnel.
Si on veut à tout prix continuer à se faire des illusions sur la nature de leur relation… Mais les restes de la pruderie que certains ont hérité du XIX siècle ne correspondent en rien aux hommes et femmes du siècle précédent. Et heureusement!
Elisabeth-Louise
14 octobre 2021 @ 09:33
Ainsi que de nombreux collègues et amis professionnels, nous avons suivi de près ces travaux; ils sont à la fois rigoureux et très bienvenus, après des années de délires énamourés sur la relation passionnée du Bel Axel et de notre Dernière Reine, bla bla, sanglots et hypothèses farfelues à tous les étages;
Le dommageable, souligné avec pertinence et fermeté dès cet article de présentation extrêmement bien rédigé, c’est que les légendes tenaces ont occulté l’essentiel = le tragique d’une femme impitoyablement ramenée à son destin de Reine = sauver la France des prédateurs sauver la Royauté, et la vie des siens;
On peut être républicain dans l’âme – ce que je suis- et être cependant touchée de compassion par ce combat sans espoir;
J’attends la lecture avec grande impatience….
Olivier AM de Tokyo
14 octobre 2021 @ 09:51
Certaines de ces lettres étaient présentées (avec leur « traduction ») lors de l’exposition « Marie-Antoinette » qui s’est tenue à Tokyo en 2016…
Certaines sont reproduites dans le catalogue d’exposition, que j’avais présenté ici dans un reportage sur l’expo.
Cela m’avait permis de sérieusement remettre en doute l’image clichée d’une reine écervelée et sans capacités intellectuelles que l’Histoire officielle nous a léguée de Marie-Antoinette.
Le système de code est particulièrement complexe, j’espère que ce livre le met en relief et en explique le fonctionnement… Ce qui permet de mettre en exergue, par la même occasion, que la reine était au contraire intelligente et à l’esprit très affuté.
Si mes souvenirs sont bons, c’est d’ailleurs elle qui avait mis au point le code qu’ils utilisaient.
Gérald
14 octobre 2021 @ 18:39
Tallandier a publié en octobre 2020 « Le grand amour de Marie-Antoinette: Lettres secrètes de la reine et du comte de Fersen » par Évelyne Lever.
4e de couverture :
Oui, Marie-Antoinette a vécu un véritable roman d’amour avec le comte de Fersen. Cette question, qui a bouleversé tous ceux qui se passionnent pour la reine, est enfin résolue grâce aux preuves irréfutables apportées par une technologie de pointe appliquée aux lettres qu’elle a échangées avec le gentilhomme suédois. La correspondance miraculeusement retrouvée en 1982 comportait des passages raturés illisibles. Soumis à la fluorescence des rayons X, ils ont révélé leurs secrets en 2020. Evelyne Lever, qui avait été l’une des premières à consulter ces précieux documents, a eu le privilège d’assister à leur « décaviardage ». En une dizaine de chapitres, elle retrace cette poignante histoire d’amour qui s’ébauche au début du règne de Louis XVI et se poursuit pendant la Révolution, avant de publier l’intégralité de ces lettres secrètes où se mêlent sentiments et projets politiques. La personnalité des deux protagonistes en sort considérablement enrichie. Une histoire fascinante. Historienne, chercheur au CNRS, Évelyne Lever est spécialiste de l’Ancien Régime. Elle a publié de nombreux ouvrages sur Marie-Antoinette : Marie-Antoinette, journal d’une reine (Robert Laffont, 2005), L’Affaire du collier (Fayard, 2004), Marie-Antoinette, la dernière reine (Gallimard, 2000), Marie-Antoinette (Fayard, 1991). Elle a dirigé l’édition complète de la correspondance de Marie-Antoinette, parue chez Tallandier en 2005.
Caroline
14 octobre 2021 @ 10:04
Un beau livre à offrir à nos proches à Noël !
Il y avait une émission de télévision ‘ Secrets d’ histoire ‘ sur ce sujet.
COLETTE C.
14 octobre 2021 @ 13:27
Quel est le propriétaire de ces lettres ?
Dumoustier
14 octobre 2021 @ 13:41
Pardon, mais qu’est-ce qui vous fait penser, en tant qu’historienne, que Marie-Antoinette voulait sauver la France des prédateurs ? Quelles preuves d’amour ou d’attachement à la France a-t-elle donné ?
Hervé J. VOLTO
14 octobre 2021 @ 14:50
Ils peuvent bien dire que Mme Royale fut la batarde de Fersen, que le Dauphin Louis-Jospeh fut le batard du Comte d’Artois, le seul dont on fut certain qu’il fut le fils Légitime de Louis XVII : ceci expliquerait les tentatives d’évasion et toute la littérature Survivantiste que nous connaissons en France.
Dans son remarquable ouvrage Le Sacre de Louis XVII (Editions NRF)
https://www.amazon.it/sacre-Louis-Am%C3%A9lie-Bourbon-Parme/dp/2070762033 ,
la Princesse Amélie de Bourbons Parme a résumé très poétiquement la situation:
–Louis XVII, figure Christique de la Révolution: on le dit mort mais personne n’a retrouvé son corps.
Dans un essai critique, Le coeur de Louis XVII , (Editions de Chiré) http://www.chire.fr/A-140056-le-coeur-de-louis-xvii-au-dela-du-doute-l-esperance.aspx
Claude Mouton-Rimbaud a tenté quand à lui de démêler toutes les thèses pour ou contre la Survivance de Louis XVII. Sa conclusion est qu’un doute subsistera, tant que les ADN du crâne exhumé au cimetière Sainte-Marguerite à Paris et des cheveux conservés à Pontoise n’auront pas été faites. Cependant, le doute ne saurait l’emporter sur l’espérance d’une vraie Restauration, dont le coeur du malheureux Louis XVII -qu’il soit ou non mort au Temple- demeure un symbole, en attendant que se réalisent les promesses du Sacré-Coeur à la France.
Gérard
14 octobre 2021 @ 15:39
Je n’ai pas très envie d’acheter cet ouvrage. Malgré les services rendus par Fersen je préfère ne rien savoir de ses relations éventuellement amoureuses avec la reine. Je ne souhaite pas violer l’intimité de la chère Marie-Antoinette.
kalistéa
15 octobre 2021 @ 10:04
André Castelot disait qu’il ne croyait pas à une relation charnelle entre les deux personnages. La reine, en dehors de ses convictions morales et religieuses, n’était jamais laissée seule : il aurait fallu trop de complicités (et c’était extrèmement dangereux pour les éventuels complices de favoriser un tel rapprochement ) pour que les amoureux puissent passer quelques instants seuls ensemble dans l’intimité de la nuit. L’imagination des romanciers est grande mais la réalité est tout autre !
Robespierre
16 octobre 2021 @ 12:00
Après le départ définitif de Versailles, quand la Reine était moins entourée de domestiques, les choses ont pu changer. On sait de plusieurs sources que Fersen a passé la nuit chez la Reine, aux Tuileries, à Rambouillet. Cela avait indigné le comte de Saint-Priest à Rambouillet. Mais on n’était pas là pour voir ce qui s’est passé pendant ces nuits