Cette huile sur toile du XVIIe siècle, marouflée sous Louis-Philippe à une toile au format rectangulaire, est estimée entre 3.000 € et 5.000 €.
Une marque au pochoir CM pour collection Montpensier figure au dos de la toile. Cette marque indique que le tableau a appartenu à la Grande Mademoiselle, fille de Gaston d’Orléans, cousine germaine de Louis XIV.
A sa mort ses collections sont transmises au Duc du Maine, fils légitimité de Louis XIV.
Le portrait est passé par succession au Prince des Dombes, puis au Comte d’Eu, puis au Duc de Penthièvre, puis à la Duchesse d’Orléans, puis au Roi Louis-Philippe, puis au Duc de Nemours puis au Duc d’Alencon, puis au Duc de Vendôme, l’époux de la Princesse Henriette de Belgique.
C’est un de leur descendant qui vend aujourd’hui ce souvenir qui provient des collections de la Grande Mademoiselle au château d’Eu. (Merci à Charles – photos : étude Castor Hara)
framboiz07
11 novembre 2021 @ 01:46
Espérons qu’il retournera à Eu !
Alice
11 novembre 2021 @ 02:07
Très beau portrait.
Beque
11 novembre 2021 @ 10:04
C’est grâce à Roger de Lorraine que le jeune Lulli fut introduit à la Cour de France. Giovanni-Battista Lulli, fils de Lorenzo di Maldo Lulli (meunier) et de Catarina del Sera (meunière) est remarqué vers 1645 par Roger de Lorraine, jeune Chevalier de Malte, qui avait passé son enfance à Florence à la cour de la grande-duchesse de Toscane, Christine de Lorraine, épouse de Ferdinand 1er de Médicis, lors de l’exil de son père par Richelieu en 1631. La Grande Mademoiselle avait prié Roger de Lorraine de rechercher un jeune Italien pour converser avec lui dans la langue italienne qu’elle apprenait. Arrivé en France en 1646, Lulli entre comme garçon de chambre au service de la Grande Mademoiselle qui, le trouvant laid, l’envoie aux Cuisines. La duchesse entretient un petit orchestre privé dont les six violons donnent de nombreux concerts. Lulli apprend ainsi le violon, le clavecin, la théorie et la composition musicales. Il se montre, par ailleurs, excellent danseur. Ses talents enfin reconnus, il crée pour sa protectrice la « Compagnie des violons de Mademoiselle ». En 1653, Lulli danse avec Louis XIV dans le Ballet royal de la nuit. En 1659, il triomphe avec le Ballet d’Alcidiane. Sa réputation est consacrée et il devient premier compositeur de la Cour.
Carole 007 - Carolus
11 novembre 2021 @ 12:44
Merci Beque.
Kalistéa
12 novembre 2021 @ 10:09
très intéressant votre paragraphe , chère Beque : Merci.
Beque
12 novembre 2021 @ 14:07
Merci, chère Kalistea, mais il me semble que vous ne vous êtes pas encore régalée à propos des Borromée ?
Baboula
12 novembre 2021 @ 16:08
Vous êtes une sympathique encyclopédie 😚
Beque
13 novembre 2021 @ 12:37
Si on ne connait pas bien un sujet on fait des recherches, ainsi on se cultive et plus on apprend, plus on a envie d’apprendre, c’est un puits sans fond.
Trianon
12 novembre 2021 @ 17:13
Merci beaucoup Beque.
Benoite
11 novembre 2021 @ 10:16
Le mérite de ces ventes aux enchères, et ici la parution des prochaines ventes par Charles qui relaie à Régine, c’est que l’on voit quantité d’oeuvres (vaisselle, tableaux, collections (bijoux) écrits documents, meubles (tous styles confondus) et que l’on y relève des titres que l’on ne connaissait pas. Prince des Dombes, et au chateau de Randan, un titre porté par le comte de Beaujolais, j’en ai sûrement d’autres encore, pas trop connus, mais là, ils ne me reviennent pas. Donc je fais compliments à tous ceux et celles qui chez NR, relaient les informations de ce type, en capitale ou ailleurs, car j’ouvre assez souvent et ma curiosité permanente, est toujours assez bien « récompensée », et ma foi c’est bien pour moi
HRC
11 novembre 2021 @ 10:29
La curiosité est mère du savoir et de son actualisation ☺️
Ciboulette
11 novembre 2021 @ 16:40
Un beau jeune homme , mort jeune , et un portrait qui a bien » voyagé » entre les mains de divers propriétaires . J’espère qu’un musée ( le château d’ Eu ? ) va l’acheter .
MlleGiuliana
12 novembre 2021 @ 13:42
La Dombes. C’est un féminin singulier.
Le titre de Prince de Dombes fut porté tout d’abord par la famille de Beaujeu (dès 1216), puis après être passée par mariage à la maison d’Albon-Forez (en 1265), elle échoit toujours suite à un mariage, dans la maison capétienne de Bourbon (1400).
Il fait toujours partie de la titulature théorique de la famille de Bourbon bien qu’il ne soit plus porté.
Beque
12 novembre 2021 @ 14:46
J’élargis sur le sujet Dombes, que cela plaise ou non. Le monastère Notre-Dame des Dombes fut fondé par l’abbaye d’Aiguebelle (Drôme) en 1863 « au beau milieu de l’empire de la fièvre ». Dès l’été suivant, 34 religieux (sur les 44) tombèrent malades.
En septembre 1940, la Trappe cacha tout le matériel roulant de la 7e division qui devait servir plus tard à la Résistance. Le Père Bernard fut arrêté, torturé, déporté et mourut à Bergen-Belsen en 1944. La même année, 100 SS envahissent l’abbaye et tuent deux moines. La Trappe a reçu la Légion d’honneur et la Croix de guerre avec palmes.
Karabakh
17 novembre 2021 @ 12:24
Histoire d’enfoncer le clou.
L’abbaye est bien « des Dombes » mais la région naturelle demeure la Dombes. C’est un abus de langage, une anecdote qui est régulièrement rapportée dans le coin.
Gérald
12 novembre 2021 @ 18:38
@Mlle Giuliana
Le titre, sinon la chose, est passé aux Orléans par le mariage d’Adélaïde, fille du duc de Penthièvre, avec le futur Égalité.
DEB
11 novembre 2021 @ 11:25
Vous avez raison Beque, on apprend énormément sur N&R.
Carole 007 - Carolus
11 novembre 2021 @ 12:43
Je suis étonnée par le montant de l’estimation…
Sans doute, cela ne vaut-il pas le dernier record de vente d’un Picasso pour 103,4 millions de $ « Femme assise près d’une fenêtre (Marie -Thérese) », le 13 mai 2021 chez Christie,s à NY. 😯🤯
https://www.lefigaro.fr/culture/un-tableau-de-picasso-vendu-103-millions-de-dollars-a-new-york-20210514
Robespierre
11 novembre 2021 @ 12:43
Je remercie Beque pour son topo sur Lulli. Je savais qu’il était devenu musicien par des chemins détournés et après un début dans un emploi très subalterne, mais maintenant je sais qu’il devait être drôlement doué en musique pour arriver à de tels sommets. J’aime apprendre.
Beque
12 novembre 2021 @ 14:16
Robespierre, moi aussi j’aime apprendre c’est pourquoi je reste – tant bien que mal – sur ce site que j’ai failli quitter, récemment, pour la 3e fois en moins d’un an, écoeurée par des commentaires.
Mayg
11 novembre 2021 @ 13:43
Beau portrait.
Beque
12 novembre 2021 @ 00:27
Louis-Auguste de Bourbon (1700-1755), fils de Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine, et d’Anne Louise de Bourbon-Condé, était prince des Dombes, comte d’Eu, prince d’Anet, comte de Dreux, Chevalier de l’Ordre du Saint Esprit, Gouverneur du Languedoc, Gand Veneur de France, Colonel-Général des Cent-Suisses de la maison militaire du roi. Il servit sous les ordres du prince Eugène de Savoie dans la guerre austro-turque et combattit pendant la guerre de Succession de Pologne et dans la guerre de Succession d’Autriche. Il parut très rarement à la cour de Louis XV, préférant une vie retirée à Anet qu’il continua d’embellir. Il fut tué en duel le 1er octobre 1755. Célibataire et sans enfants, c’est son frère, Louis-Charles de Bourbon (1701-1775), comte d’Eu, qui devint son héritier. Comme son frère, il se montra peu à la cour pour se consacrer au château d’Anet. En 1762, il échange avec Louis XV la principauté de Dombes pour le duché de Gisors et les terres de Pont Carré et de Gretz Armainvilliers. Comme son cousin le duc de Penthièvre, il fut populaire par ses nombreux dons attribués aux pauvres. En 1773, il renonce au duché d’Aumale et au comté d’Eu pour la somme de 12 millions de livres. Il meurt à Sceaux, en octobre 1775, à l’age de 73 ans, sans enfants. C’est son plus proche cousin, le duc de Penthièvre qui devint son héritier.
Bouclier
13 novembre 2021 @ 23:35
Un descendant de la Grande Mademoiselle qui est à 3.000 € près, quelle misère !
Beque
14 novembre 2021 @ 12:39
Bouclier, Roger de Lorraine n’était pas le descendant de la Grande Mademoiselle mais son oncle, le frère de sa mère. A ma connaissance elle n’a pas eu d’enfants. Elle se serait mariée, tard et secrètement à l’âge de 44 ans.