Le pont Charles, et ses célèbres statues baroques qui jalonnent les parapets, mène d’une moitié de la ville à l’autre, de Staré mesto à Mala strana. Passants, musiciens et vendeurs en tout genre se pressent sur cette promenade piétonne, féerique par temps de neige ou de brouillard.
Le pont Charles est un axe majeur de communication depuis sa construction : les processions qui acheminaient les rois au Château, pour un couronnement ou un enterrement, l’empruntaient rituellement. Les chevaliers y organisaient des tournois, les marchands s’y réunissaient pour traiter les transactions. Criminels et « hérétiques » y étaient pendus ou décapités.
Les troupes nazies y défilèrent en 1939, puis les milices communistes après le coup d’Etat de 1948. Les ménestrels d’autrefois ont cédé le pas aux musiciens de jazz ou de rock, mais la magie du pont Charles opère toujours, lorsque sonnent les douze coups de minuit.
Les crues hivernales de la tumultueuse Vltava ont éprouvé durement les ancêtres du pont Charles.
Appuyé sur de puissantes piles, il est aujourd’hui protégé par des brise-glace en bois. Pour l’anecdote, tous les points blancs que l’on voit sont des cygnes : il y en a des centaines, car c’est l’un des seuls endroits où l’accès à l’eau est facile pour eux.
Le plus ancien pont connu (10è siècle) n’est qu’une passerelle en bois, fréquemment emportée par les flots.
En 1170, le roi Vladislav Ier fait bâtir le premier pont en pierre, le baptisant du nom de sa femme, Judith, mais il ne résiste guère mieux aux intempéries pragoises. Il fut en son temps le deuxième pont de pierre d’Europe centrale par l’ancienneté, après celui de Ratisbonne.
Charles IV, roi de Bohême, couronné empereur en 1355, trouve le pont en ruine. En 1357, il demande à son architecte, Petr Parlér, alors âgé de 27 ans, de dessiner les plans d’un pont qui défierait le temps.
Pour ce technicien de génie, les 16 arches du pont ne sont évidemment qu’un jeu d’enfant. Construit légèrement en aval du pont Judith, le nouveau pont, long de 516m et large de 10m, édifié en blocs de grès, utilise certaines fondations de son prédécesseur, ce qui explique qu’il ne soit pas parfaitement rectiligne.
Il faudra attendre 1870 pour que l’ancien « pont de Pierre » soit rebaptisé du nom de son illustre commanditaire, Charles IV.
Avec son abrupte toiture, ses tourelles d’angle et sa galerie crénelée, la tour de garde est haute de 40m. Dotée à l’origine d’une herse, elle était destinée à défendre la ville ou le château d’une attaque ennemie.
En 1648, à la fin de la guerre de Trente Ans, elle essuya le feu de l’artillerie suédoise au cours de son dernier assaut contre la ville. Tout en haut, on voit les statues de Saint Adalbert et saint Procope, patrons de la Bohême. Au-dessous d’eux, saint Guy est encadré de Charles IV et de son fils, Vaclav IV. Au-dessus de la porte, se trouve un bandeau orné des armoiries des pays qui faisaient partie de l’empire de Charles IV.
Inspirés par les statues du Bernin et de son atelier pour le pont Saint-Ange à Rome, les sculpteurs baroques tchèques réalisèrent 25 statues. Aux 19è et 20è siècles, la série fut complétée de 6 nouvelles statues et de copies : les originaux baroques, en très mauvais état, sont abrités dans les anciens cachots du château de Vysehard.
A l’origine, une croix en bois, installée près de l’extrémité est, ornait le pont. La première statue, érigée en 1683 à l’initiative des Jésuites, représente saint Jean Népomucène (saint patron des ponts), religieux tchèque jeté du pont dans la Vltava, en 1393, sur l’ordre de Venceslav IV. La statue est surmontée d’une auréole dorée ornée de cinq étoiles.
Le groupe de Sainte-Barbe (patronne des mineurs d’argent), sainte Marguerite et sainte Elisabeth provient du célèbre atelier de la famille Brokoff.
Cette sculpture, créée en 1714 par Ferdinand Maxmilian Brokoff, représente Jean de Matha, Felix de Valois et Ivan. Jean et Félix sont les deux fondateurs de l’Ordre des Trinitaires, qui supervisait le rachat des Chrétiens tombés aux mains des turcs. Ainsi, leur mission est bien représentée ici puisque Jean tient de l’argent et une paire de menottes brisée, alors que Félix libère un prisonnier. En dessous des trois Saints, un chien et un turc gardent les trois prisonniers.
Statue de Saint Augustin sculptée en 1708 par Jeronym Bedrich Kohl : il tient le cœur de son ordre et marche sur des livres hérétiques que ses enseignements ont vaincus, avec son pied droit.
Sculpture de la Madone et Saint-Bernard réalisée en 1709 par Matej Vaclav Jäckl. La Vierge Marie porte Jésus dans ses bras avec un sceptre et Saint Bernard, fondateur de l’Ordre Cistercien, est à genoux.
Du pont Charles on a une magnifique vue sur la vieille ville de Prague dominée par le château au sommet de la colline. (merci à Pistounette)
Actarus
1 janvier 2022 @ 02:26
Bonne année, Charles ! 🥳🥂🐬
JAusten
1 janvier 2022 @ 03:03
Praha la romantique ❤ j’aime cette ville.
Muscate-Valeska de Lisabé
1 janvier 2022 @ 20:05
J’adore absolument aussi .
C’est un lieu particulier à mon Coeur.
Ciboulette
1 janvier 2022 @ 03:14
Le Pont Charles , si ancien , si beau . . .Il me semble que la tour à gauche présente une horloge astronomique . Prague est un de mes plus beaux souvenirs de voyage .
Marie
1 janvier 2022 @ 03:55
Superbe endroit et très belle ville que je connais bien et qui me manque beaucoup !
Ludovina
1 janvier 2022 @ 08:04
Notre premier périple à l’étranger, magnifique capitale et excellent souvenir.
Ciboulette
1 janvier 2022 @ 20:19
Ludovina , je vous souhaite paix et bonheur pour cette nouvelle année , et surtout une meilleure santé .Je me permets de gros bisous ( autorisés ) à vous et votre famille .
Ludovina
2 janvier 2022 @ 16:40
Merci : mon petit cœur rafistolé va bien.
A vous chère Ciboulette le meilleur pour 2022, une santé de fer notamment.
Je vous embrasse affectueusement et câlin à Image.
GUY
1 janvier 2022 @ 08:08
Aller a Prague , ville romantique, et ne pas traverser le pont Charles, c’est comme aller a Paris sans voir la Tour Eiffel, il est incontournable, piéton et trés fréquenté
Sur la place en haut de la colline ou se trouvent le château et la cathédrale Saint Guy, le panorama sur la ville fait un peu penser a celui de Paris vu du sacré cœur, mais il va falloir attendre encore un peu pour y revenir un jour…
Avec tous mes souhaits aux fidéles lecteurs
Ciboulette
1 janvier 2022 @ 20:21
Cher Guy , tous mes voeux de bonne et heureuse année ! Je vois avec joie que vous revenez parfois , tant mieux !
Beque
1 janvier 2022 @ 09:55
Chère Pistounette, vous avez une grande culture religieuse, d’après ce que je lis.
Jean Nepomucène était le vicaire général de la cathédrale Saint-Guy. Il fut jeté du Pont Charles dans la rivière en 1393, après avoir été torturé, pour avoir refusé de trahir le secret de la confession de la reine Sophie à son époux le roi de Bohême Venceslas IV. Il fut canonisé en 1729 comme martyr du secret de la Confession. Sur la rambarde du pont, à l’endroit où il fut jeté à l’eau, on a fixé une petite croix en laiton à cinq branches. Les gens viennent toucher ces étoiles avec leurs cinq doigts dans le but que leurs voeux soient exaucés.
A propos de l’Ordre des Trinitaires fondé en 1194, Miguel de Cervantes, capturé, alors qu’il regagnait l’Espagne après la bataille de Lépante (1571) où il avait perdu sa main gauche, en compagnie de son frère Rodrigo, fut racheté par cet Ordre, après quatre tentatives d’évasion et quatre années de prison à Alger.
Jeanne-Marie
1 janvier 2022 @ 10:13
Merci Pistounette pour ces commentaires intéressants sur le pont Charles. Prague est l’une des plus belles villes d’Europe. J’y suis allée en 1995. A cette époque elle gardait les stigmates de la période communiste. Pourtant, ceux-ci, qui voulaient en faire leur vitrine, ont entretenu et sauvegardé les monuments anciens, ce qui n’a pas été le cas dans d’autres villes de l’Europe de l’est.
Ciboulette
2 janvier 2022 @ 21:48
Mes souvenirs remontent à 1967 , et je peux vous assurer que c’était une belle ville .
Antoine BP
3 janvier 2022 @ 08:44
C’est sûr que l’on ne peut pas en dire autant de Bucarest, ravagée par la folie des Ceausescu…
Montferrat
1 janvier 2022 @ 10:31
L’une de mes vues préférées en Europe. Beau pont, beau quartier et belle ville!
Jean Pierre
1 janvier 2022 @ 18:50
Mais pas belle gastronomie.
HRC
1 janvier 2022 @ 19:04
Excellente vodka par contre. Ça m’aidait à parler allemand pour écouter leurs récriminations contre l’emprise en cours de l’industrie allemande sur la leur.
HRC
1 janvier 2022 @ 19:08
Des gens qui parlent avec une femme comme avec un interlocuteur mais tendent leur briquet pour allumer mes cigarettes en continuant à parler.
HRC
3 janvier 2022 @ 14:18
Début des années 90 évidemment.
Leonor
2 janvier 2022 @ 15:01
Délicat de parler allemand à Prague, en République tchèque et Slovaquie .
Il faut commencer par préciser qu’on est français. Après, tout va bien.
HRC
3 janvier 2022 @ 13:44
Oh si c’était facile.
Avec quelle langue parler avec une française (avec ses enfants et mari) qui ne parle pas le russe ?
Le russe imposé récemment pour eux, l’anglais en cours d’apprentissage imposé, le vieil allemand de l’empire a fait son office. Surtout quand on annonce la couleur.
C’est mon métier annoncé et la solidarité contre les divisions d’hommes d’affaires venu faire leur marché de leurs entreprises qui a facilité les choses. 2 fois assez longues.
HRC
3 janvier 2022 @ 13:54
J’ai quelques notions de l’histoire et chaque fois j’ai expliqué l’état de mon allemand par l’ancienneté de mon apprentissage au lycée. Et surtout je faisais une sale tête devant des comportements de porteurs de Marks.
C’est vraiment une cigarette que j’avais sortie nerveuse, et un briquet tendu qui m’a invitée à la conversation.
HRC
3 janvier 2022 @ 14:11
Leonor, je viens de vous relire plus attentivement. Je n’avais pas besoin de dire mon origine puisque nous parlions français évidemment.
Mais je rajoute que des Allemands de 50 ans suivis de filles tchèques de 17, il y en avait tellement que ça ne pouvait que faire réagir… 1938 était bien loin pour eux. Je n’ai vu que la Tchéquie. Et encore Prague et quelques points.
Hôtel dominés par des Americains..
J’arrête là. Souvenirs..
Ciboulette
3 janvier 2022 @ 19:57
Oui , Léonor , les Pragois n’ont pas oublié un certain Heydrich .
Ciboulette
3 janvier 2022 @ 01:53
Merci pour le fou-rire , HRC ! On boit une vodka et on parle mieux allemand ( ou autre ) ? Sensationnel , comme recette !
HRC
3 janvier 2022 @ 13:55
Classique pourtant.
Leonor
3 janvier 2022 @ 14:51
Si, si, Ciboulette, je vous assure que ça marche. Sans plaisanter 😄😄.
Vodka ou autre chose. Allemand ou autre chose.
Tout simplement, parce que l’alcool ( en quantité raisonnable) lève les inhibitions.
Or, se lancer à parler une langue qu’on ne maîtrise pas équivaut à sauter dans une piscine en ne sachant nager que moyennement.
Un jour, » quelque part », mon mari m’a sorti :
– Il faut que tu trouves le caïd , et que tu lui expliques la situation.
– Euh…. ça va la tête ? Je ne suis pas supposée parler l’arabe.🤔
– Mais si, mais si, tu y arriveras. Tiens, bois ça ….
Ben , j’ai trouvé le caïd et lui ai expliqué des tas de trucs mécaniques dont je ne savais même pas comment ça s’appelait en français. 🙄
Je vous assure, je vous assure, Ciboulette ! Essayez ! 🤗Au vin de Moselle, ça marche aussi !
HRC
3 janvier 2022 @ 23:32
Quand on a de bonnes notes en traduisant par écrit pendant 7 ans, ma génération voulait parler comme elle avait écrit. Difficile , inhibition, et pour combattre l’immersion un temps plus ou moins long, ou une aide express.
Le guide bleu et ma famille étant francophone….
Menthe
1 janvier 2022 @ 19:53
Et c’est bien dommage, JP.
Car quoi qu’en pensent certains, la gastronomie fait partie intégrante d’un voyage réussi.
Menthe
1 janvier 2022 @ 19:56
La BONNE Gastronomie.
Gérard
2 janvier 2022 @ 02:44
Il faut chercher un peu pour une bonne gastronomie à Prague et en tout cas les prix sont bien inférieurs à ceux des grandes villes françaises. Les Pragois sont charmants et très respectueux des piétons. La musique est partout. Les toits sont magnifiques. Les parcs nombreux.
Les églises sont magnifiquement entretenues.
Gérard
2 janvier 2022 @ 02:46
Et puis il y a les souvenirs de Charles X et de Chateaubriand et tous ceux des Habsbourg.
Beque
2 janvier 2022 @ 10:06
Il y a aussi la superbe bibliothèque vieille de plus de huit cents ans du Strahov. Ce couvent, fondé en 1140 par Vladislas II et l’Ordre des Prémontrés, abrite le fondateur de cet ordre, Saint Norbert. Dans la bibliothèque aux plafonds ornés de fresques environ 200.000 volumes, des manuscrits, des incunables, des globes astronomiques du XVIIe siècle. Sous le régime communiste le couvent fut confisqué et les Prémontrés déportés. Les religieux de cet ordre ont pu revenir en 1994.
Beque
2 janvier 2022 @ 21:35
En 1833, Chateaubriand, rendit deux fois visite au roi Charles X, exilé à Prague au château du Hradschin avec son fils et son petit-fils. Il dira de cette visite : « Après avoir exploré des ruines mortes, j’étais appelé au spectacle des ruines vivantes ».
Le 24 mai, il dit au roi être porteur d’une lettre de la duchesse de Berry adressée à la Dauphine pour lui confier le soin de ses enfants et une lettre pour les enfants. « Le roi me répondit : « Ne la leur remettez pas ; ils ignorent en partie ce qui est arrivé à leur mère ; vous me donnerez cette lettre. Au surplus, nous parlerons de tout cela demain à deux heures ». Le lendemain, Chateaubriand remonte au Hradschin, salue les deux enfants et s’avance vers le duc de Bordeaux : « Henri V me veut-il permettre de déposer à ses pieds l’hommage de mon respect ? Quand il sera remonté sur son trône, il se souviendra peut-être que j’ai eu l’honneur de dire à son illustre mère : Madame, votre fils est mon roi ». (…)
Chateaubriand est reçu, à nouveau, par Charles X et écrit « Voici le détail de notre conversation : « Sire, madame la duchesse de Berry m’a ordonné de venir vous trouver et de présenter une lettre à madame la dauphine. J’ignore ce que contient cette lettre, bien qu’elle soit ouverte ; elle est écrite au citron, ainsi que la lettre pour les enfants (…) Marie-Caroline m’explique sa pensée. Elle remet, pendant sa captivité, comme je l’ai dit hier à Votre Majesté, ses enfants sous la protection particulière de madame la dauphine. Madame la duchesse de Berry me charge en outre de lui rendre compte de l’éducation de Henri V, que l’on appelle ici le duc de Bordeaux. Enfin, madame la duchesse de Berry déclare qu’elle a contracté un mariage secret avec le comte Hector Lucchesi Palli, d’une famille illustre (…) Madame la duchesse de Berry demande à conserver son rang de princesse française, la régence et la tutelle. Quand elle sera libre, elle se propose de venir à Prague embrasser ses enfants et mettre ses respects aux pieds de Votre Majesté. »
« Eh bien, monsieur l’ambassadeur, dit le roi avec une emphase bienveillante, que madame la duchesse de Berry aille à Palerme ; qu’elle y vive maritalement avec M. Lucchesi, à la vue de tout le monde ; alors on dira aux enfants que leur mère est mariée ; elle viendra les embrasser. »
(sources « Mémoires d’outre-tombe »)
Antoine BP
3 janvier 2022 @ 08:50
Une ville absolument magnifique, mais je ne garde pas un bon souvenir des Pragois (sauf les jeunes!). De très loin ma moins bonne expérience sur le plan humain tant j’ai eu affaire à des gens durs et désagréables.
Une amie y est d’ailleurs allée peu de temps après moi, et la première chose qu’elle m’a dite fut « Toi aussi t’as trouvé qu’ils étaient hyper désagréables? »
La magnificence de cette cité me les font oublier, ou pas.
Leonor
2 janvier 2022 @ 14:55
Il faut aller se gaver de goulash dans les troquets , caves et brasseries. C’est là que ça se passe, et que c’est bon.
Jean Pierre
3 janvier 2022 @ 13:46
Le virus vous a fait perdre le goût ou le sens commun. C’est terrible !
J’avais déjà des inquiétudes quand vous nous aviez parlé de vos préparatifs culinaires pour Noël, ceux qui auront survécu auront donc droit à du goulash….vous achevez vos invités dans d’atroces souffrances inutiles. 😜
HRC
3 janvier 2022 @ 14:13
😊
Severina
1 janvier 2022 @ 10:33
Merci, Pistounette, un jolie voyage dans une ville magique, en attendant de pouvoir y aller de nouveaux.
l'Alsacienne
1 janvier 2022 @ 10:37
Merci Pistounette pour ce beau reportage.
Je pense que tous les visiteurs de Prague, ont non seulement emprunté le pont Charles, mais gardent un souvenir particulier de cette ville.
Leonor
2 janvier 2022 @ 15:01
A quel point, vous ne pouvez pas savoir.
Oscar
1 janvier 2022 @ 10:46
Merci pour cet article passionnant. Prague est une capitale avec une « atmosphère ». J’ai adoré y déambuler.
Ciboulette
1 janvier 2022 @ 20:22
Le quartier des alchimistes !
Cosmo
1 janvier 2022 @ 11:31
Le pont Charles est superbe mais il faut choisir son jour de l’année pour le traverser- soit en plein cœur de l’hiver – sinon, c’est comme pour le Ponte Vecchio à Florence, ou le Rialto à Venise, on se croirait dans une station de métro à l’heure de la plus grande affluence.
Danielle
1 janvier 2022 @ 12:06
J’aimerais beaucoup visiter cette ville ainsi que Budapest, merci Pistounette de m’en donner un avant goût.
limaya
1 janvier 2022 @ 12:11
Avis strictement » perso » Prague une des villes les + attachantes de l’Europe
centrale avant Vienne et Budapest . L’Europe centrale à visiter mais pas au galop de la cavalerie , – bien mieux -en prenant son temps
Agnese
1 janvier 2022 @ 12:33
Très beau pont bien que célèbre. Prague est une ville charmante et mystérieuse dont on rentre toujours enchanté.
Hervé J. VOLTO
1 janvier 2022 @ 13:39
Jour de l’An à Pragues : flutte de champagne Français à la main, la magie du pont Charles opère toujours, lorsque sonnent les douze coups de minuit.
Hervé J. VOLTO
1 janvier 2022 @ 13:55
Quand vous êtes à Pragues, à l’Eglise Sainte Marie des Victoires, à l’intérieure de laquelle se trouve l’Enfant Jésus de Pragues, à la sortie de l’Eglise vous tournez à gauche, vous marchez jusqu’au Café 22 (à droite de la très belle Eglise Saint Nicolas d’inspiration baroque) et vous tournez à droite : Si vous allez tout droit, vous traversez le Pont Charles. Vous traversez toit le Pont Charles jusqu’au bout, vous passez sous la Tour de la Vieille Ville et vous débouchez sur… la Place des Chevaliers de la Croix (Krizovnicke Namesti), au centre de laquelle se trouve une statut en bronze de l’Empereur Charles IV ! et sur cette petite place, à votre gauche se trouvent le Monastère des Chevaliers de la Croix , avec la Galerie Krizovnikou où est concervé le Trésor des Chevaliers de la Croix et l’Eglise Saint François (Kostel vs. Frantiska), où sont donnés de plaisants concerts d’orgues et de musique baroque. Laissez tomber le Clementorum voisin : visitez avant tout la Galerie Krizovnikou et le Trésor des Chevaliers de la Croix, tout le pratimoine culturel et spirituel de l’Ordre y est concervé !
https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/05/02/un-grand-ordre-de-chevalerie-oublie-lordre-de-la-croix/
Beque
1 janvier 2022 @ 23:31
Hervé, en tant que catho pratiquante assumée, je rêvais de voir la statue du Petit Jésus de Prague. En voici l’histoire si vous ne la connaissez pas.
A Prague vivait une petite communauté de Carmes déchaussés. Au début du 17e siècle, la capitale de la Bohême vit en pleine guerre de religion (Guerre de Trente Ans). Les protestants tchèques, héritiers de Jan Huss, appuyés par les Allemands, ne supportent pas la mainmise autoritaire des Habsbourg, défenseurs acharnés du catholicisme. Ceux-ci remportent la victoire de « La Montagne Blanche » (1621) et ce, grâce entre autres, à la collaboration très active du supérieur général des Carmes déchaussés, l’espagnol Dominique de Jésus-Marie. Pour le remercier, l’empereur d’Autriche donne aux Carmes (1624) un temple qui sera aussitôt baptisé église Notre-Dame-de-la-Victoire.
Le prieur des Carmes cherchait pour son couvent une statue de Jésus enfant. En 1628, l’épouse du grand chancelier du royaume, la princesse Prolixénie de Lobkowicz, lui offre une émouvante statue en cire représentant l’enfant Jésus revêtu d’un habit de roi : « Je vous offre, dit-elle, ce que j’ai de plus précieux au monde. C’est un cadeau reçu de ma mère qui le conservait comme le plus cher souvenir de sa famille espagnole. Puissiez-vous toujours l’honorer et l’offrir à la vénération de tous ». Les Carmes placent ce généreux cadeau sur l’autel de l’église Notre-Dame-de-la-Victoire.
Trois ans plus tard, l’armée protestante est, à nouveau, aux portes de Prague. Les religieux sont dispersés, les églises et les couvents saccagés ou pillés, la petite statue, les deux mains tranchées, est jetée sous les décombres de l’église, derrière l’autel.
Elle y reste enfouie sept ans jusqu’au jour où un père carme la retrouve et la fait restaurer. Peu de temps après, se produit le miracle qui va marquer le début du culte du « Petit Jésus de Prague ». Le père prieur reçoit un soir la visite d’un homme au bord du désespoir. C’est le cousin par alliance de la princesse de Lobkowicz : « Ma femme est mourante, mon père, et les médecins ne peuvent plus rien pour elle. Le seul espoir qui nous reste c’est l’Enfant Jésus. Je vous en prie, ne pourriez-vous pas amener la petite statue à son chevet ? » A la vue de l’Enfant-Roi, la mourante revient à la vie.
Après ce miracle, les pèlerins affluent de toutes parts, les offrandes également. En 1655, la petite statue miraculeuse est solennellement déposée en l’église N.D. de la Victoire, dans un tout nouvel écrin d’or au centre du grand autel baroque. L’évêque de Prague place une couronne d’or sur la tête du petit roi. La dévotion à l’Enfant Jésus de Prague se répand dans le monde entier.
Près de trois siècles plus tard, la Tchécoslovaquie passe pendant quarante ans sous le joug soviétique. En 1989, souhaitant rétablir la présence des Carmes et la dévotion à l’Enfant Jésus dans l’église N.D. de la Victoire, le cardinal Vlk, nouvel archevêque de Prague, fait appel au carmel italien d’Arenzano et, le 15 janvier 1994, deux jeunes Carmes reprennent la garde du sanctuaire où ils sont bientôt rejoints par des frères tchèques puis par de jeunes carmélites polonaises dont la congrégation est directement liée à l’Enfant Jésus.
La statue en cire du Petit Jésus de Prague est haute de 47 cm. Dans l’église même, dans un petit musée, sont exposées certaines des 60 petites robes décorées d’or, de diamants et de perles offertes par divers pays (Chine, Brésil, Philippines, Vietnam…). La plus célèbre a été cousue par l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche.
Ciboulette
2 janvier 2022 @ 21:52
J’ai pu admirer la statue et ses différents vêtements . Son culte est encore très répandu en France , où des neuvaines sont organisées pour des enfants malades .
Beque
3 janvier 2022 @ 13:39
Merci, Ciboulette. Je ne savais pas que son culte était encore répandu en France. J’avais vu cette petite statuette chez des personnes très religieuses dont ma grand’mère.
Beque
3 janvier 2022 @ 14:16
A Prague, j’ai vu cette petite statue en 2012. Les Carmes déplorent le fait que les touristes doivent traverser l’église Notre-Dame de la Victoire, alors que les fidèles sont en prière, pour accéder en haut à droite au petit musée où sont exposées les petites robes de l’Enfant Jésus de Prague.
Charlotte (de Brie)
2 janvier 2022 @ 23:55
Merci Beque pour l’histoire de cette statue de l’Enfant Roi offert par Polyxène de Lobkowicz aux Carmes de Pragues.
Paris a un lien avec cette petite statuette. En 2013 l’Ambassadrice de la République Tchèque en France, Maria Chatardovà , qui avait l’habitude de se rendre à la messe en l’église Saint François Xavier dans le VIIè, remarqua que la chapelle dédiée à Sainte Thérèse de Lisieux, ne comportait aucune statue. Elle décida donc de faire don d’une reproduction de la statue de l’Enfant Jésus ce qui donna lieu à une belle cérémonie
Charlotte (de Brie)
2 janvier 2022 @ 23:55
« offertE »
Beque
3 janvier 2022 @ 13:35
Charlotte, cela me fait plaisir ce que vous me dites. Merci.
Beque
3 janvier 2022 @ 14:21
Charlotte, assistiez-vous à cette cérémonie ? Je lis ceci sur le site Zenit : « Près de 900 fidèles ont assisté à cette cérémonie présidée par Mgr Luigi Ventura, nonce apostolique en France, en présence de Mgr Patrick Chauvet, du P. Olivier-Marie Rousseau, Provincial des Carmes de la Province de Paris, du P. Anastasio Roggero des Carmes Déchaux de Prague, du président de l’association des amis de l’Enfant Jésus ainsi que d’autorités civiles et militaires ».
Charlotte (de Brie)
4 janvier 2022 @ 12:27
Oui, Beque et c’était très émouvant.
Belle journée.
Charlotte (de Brie)
5 janvier 2022 @ 08:24
Un petit mot, Beque, pour ajouter que c’est ç travers ce type d’évènement, entre autres, que le mot « Europe » prend tout son sens.
COLETTE C.
1 janvier 2022 @ 15:16
Je connais Prague, un bon souvenir, toutes ces photos de la ville.
Gérard
1 janvier 2022 @ 15:33
Merci à vous et à Pistounette. C’est toujours une grande joie de revoir le pont Charles.
Baboula
1 janvier 2022 @ 15:57
Je préférerais les cartes postales où les expéditeurs racontaient leurs découvertes ,certes avec plus de maladresses et d’imprécisions que la copie d’un texte impersonnel .Par ailleurs Sainte Barbe est la patronne de tous les mineurs mais aussi des pompiers et des artilleurs .
Ciboulette
2 janvier 2022 @ 21:55
Et , forcément , des démineurs et des sapeurs ( qui font un travail de sape ) et aussi des artificiers . Au pays des Cyclopes ( vous voyez ce que je veux dire ) , sa fête est toujours une grande cérémonie .
Claudia
1 janvier 2022 @ 18:11
Ce pont est majestueux, étonnant et fort intéressant. Mais pratiquement toujours plein de monde, ce qui empêche d’en voir les détails. Dommage, mais c’est le lot de beaucoup d’endroits chargés d’histoire.
Guizmo
1 janvier 2022 @ 19:05
Merci Pistounette, vraiment un très bel endroit où je retournerais volontiers. Je vous souhaite de bonne et heureuse année.
Muscate-Valeska de Lisabé
1 janvier 2022 @ 20:08
Je croyais que c’était le Pont St Charles. Je me trompais .
Merci Pistounette .😘😍
C’est un article digne de notre Guizmo .
Baboula
2 janvier 2022 @ 14:12
Non c’est la copie d’un guide touristique .
michelle
1 janvier 2022 @ 21:17
Aussi à voir à Prague le musée D’Anton DVORAK compositeur tchèque : symphonie du Nouveau Monde – sérénade pour corde – valses – Russalka – etc… ce que les agence de voyage ne propose Pas ; curieux ?
Leonor
2 janvier 2022 @ 15:03
Pas la peine d’y aller avec une agence de voyages; Il y a maintenant des B&B partout.
Natouchka
1 janvier 2022 @ 22:08
Merci pour ce beau reportage sur une de mes villes préférées. Prague est magnifique, romantique et pleine de charme.
Michelle
1 janvier 2022 @ 23:46
Merci Pistounette de nous divertir en nous faisant voyager en temls de confinement, c est toujours interessant de vous lire.
Bonne année remplie de plein de petits bonheurs.
Aldona
2 janvier 2022 @ 09:41
Merci Pistounette, Prague est une ville féerique
Mireille
2 janvier 2022 @ 09:55
Merci à Pistounette et aux autres commentateurs pour ces informations passionnantes. Mon unique voyage à Prague, il y a fort longtemps, sous le régime communiste, était professionnel. L’ambiance était pesante. Mes collègues et moi étions suivis pas à pas par un « politique », sorte de commissaire du peuple, qui nous empêchait de parler librement à nos homologues. J’aimerais bien y retourner maintenant, malgré le tourisme de masse.
Ciboulette
3 janvier 2022 @ 20:02
En 1967 , l’ambiance était moins pesante qu’à Varsovie , complètement ravagée , elle , par les combats , et pourvue par Staline d’ un » palais de la culture » hideux et détesté des habitants .
Hervé J. VOLTO
2 janvier 2022 @ 10:47
Chère Beque,
je connaissait évidemment l’histoire du Petit Jésus de Pargues, mais vous en avez fait une parfaite synthèse.
Bonne Année 2022 à vous et votre famille ! Et tous ceux qui lisent ces lignes…
Beque
3 janvier 2022 @ 13:36
Merci, Hervé. J’avais vu la petite statue en France dans des foyers religieux mais je me demandais comment elle était, vraiment.
Bonne Année à vous et à votre famille.
Leonor
2 janvier 2022 @ 14:58
Prague, Prague, Prague …
Sans musique, impossible.
https://www.youtube.com/watch?v=3G4NKzmfC-Q&ab_channel=RichardBrittain
Ma Vlast ( La §Moldau), Dmetana.
Seigneur, c’est beau à en pleurer.
Leonor
5 janvier 2022 @ 17:23
Pour cette fois, je tiens à corriger.
Il fallait bien sûr lire Smetana, et non Dmetana.
luigi
2 janvier 2022 @ 23:58
Ma grand-mère était originaire de Prague, merci pour l’émotion Pistounette.
Hervé J. VOLTO
4 janvier 2022 @ 15:55
Oh ! Leonor, comme vous avez raison !
Traverser le Pont Charles avec cette musique dans un baladeur, en prenant soin de profiter de toutes ces merveilles artistiques…