La caricature souvent dessinée de ce mandat méritait d’être corrigée. Au cours de ses quatre années d’exercice, Louis-Napoléon Bonaparte a inventé la première magistrature de la France moderne, tant par l’exemple que par le contre-exemple, et initié des discussions essentielles sur le pouvoir exécutif, les modalités de l’incarnation du peuple en un homme ainsi que les conditions du suffrage populaire.
Premier président et premier candidat à sa propre réélection, mais aussi dernier héritier et dernier souverain de la France, Louis-Napoléon Bonaparte résume dans son mandat les paradoxes et les polémiques du XIXe siècle.
Les échos contemporains sont nombreux, et c’est à une relecture de notre présent que nous invite cette enquête dans le passé. Les qualités, les faiblesses, les triomphes et les échecs de la Ve République ont pour reflet ceux de la présidence de Louis-Napoléon Bonaparte. »
« L’invention de la présidence de la république », Maxime Michelet, Passés/composés, 2022, 400 p.
Roxane
20 avril 2022 @ 07:04
Très intéressant. Eh oui, on oublie souvent que Napoléon III fut le premier président de la République, avant de devenir le dernier monarque de la France. Un parcours peu banal. Belle journée à tous ☀️
Gilles de Bise
20 avril 2022 @ 08:03
En France, on dit, et encore plus fréquemment ces temps, que le président de la république est un roi élu. Ce n’est pas tout faut, rien que par le pouvoir immense qu’il exerce (chef des armées, choix des ministres, désignation de membres du conseil constitutionnel, possibilité de dissoudre l’assemblée nationale (aberration), présidence du conseil des ministres, etc. Et de surcroît, il ne représente, en général, pas 30 % des électeurs (le deuxième tour n’est pas représentatif). C’est comme si un match de football était arbitré par l’entraîneur d’une des deux équipes! Je préfère, et de loin, les monarchies d’Europe ou le souverain assure la continuité, en régnant, sans gouverner, tout en y participant activement.
Jean Pierre
20 avril 2022 @ 08:48
Cela sert (servait) de s’appeler Bonaparte dans une élection.
Charlotte (de Brie)
20 avril 2022 @ 11:39
Maxime Michelet est un spécialiste du Second Empire dont il est également un ardent défenseur.
La publication de ce livre le 6 avril 2022 n’est pas un hasard de calendrier.
Dans une interview récente au Figaro Vox, il établissait un parallèle entre le coup d’Etat de 1852 et 1958 où le Général De Gaulle établissait un « parlementarisme raisonné », le législatif au Parlement, les pouvoirs régaliens : diplomatie et militaire au chef de l’Etat, adoubé par le suffrage universel.
Ce que François Mitterrand dénonçait en 1964 dans « Le coup d’Etat permanent » soulignant « une solide permanence du bonapartisme » où selon lui, la place des délibérations parlementaires est considérablement diminuée : « le parlementarisme humilié »
Ce qui ne l’a pas empêché de s’en servir abondamment durant les quatorze années de son mandat, années de cohabitation mises à part, encore que…
Je n’ai pas lu le livre, mais il ressort de cet interview qu’il juge qu’il ne suffit pas de sauter comme un cabri en répétant « la France, la France, la France » ou de se revendiquer d’européisme en se soumettant à des directives supranationales pour être président(e) de la Rébublique. Il ne fait toutefois pas allusion à Jean-Christophe…
Pascal Hervé 🍄
21 avril 2022 @ 11:47
Et bien je pense qu’il n’a pas tort .
Le bonapartisme n’est pas une idéologie créée ex nihilo ,il est une mise en forme pragmatique des nécessités du moment et des contingences.
Il n’est peut-être pas ”fun” mais il est souvent le moindre mal.
Charlotte (de Brie)
21 avril 2022 @ 20:34
C’était évidemment un « rajout » de ma part, concernant Jean-Christophe.
Rien à voir avec Michelet
Leonor
20 avril 2022 @ 13:45
Au point de vue politique, la France est un pays profondément instable. Quand on pense à tous les régimes qui se sont succédé depuis 1789 …
Vous me direz qu’ailleurs, ça n’a pas été forcément mieux.