Le musée des Arts décoratifs de Paris présente jusqu’au 22 janvier 2023 l’exposition « Shocking ! Les mondes surréalistes d’Elsa Schiaparelli ».
C’est en septembre 1890 qu’Elsa Schiaparelli voit le jour au sein d’une famille aristocratique italienne au Palais Corsini à Rome. Sa mère est d’ailleurs une descendante des Medicis.
Au cours d’un voyage à Paris, elle fait la connaissance du comte William de Wendt de Kerlor qu’elle épouse en 1914. Le couple part s’installer aux Etats-Unis d’abord à New York puis à Boston. Elsa Schiaparelli et son époux auront une fille unique Maria Luisa dite Gogo.
En 1922, elle se sépare du comte de Wendt de Kerlor qui vit à ce moment-là avec l’actrice Isadora Duncan.
Elsa et sa fille rentrent en Europe et s’établissent à Paris. C’est après une visite chez le couturier en vogue du mode Paul Poiret qu’elle commence à se passionner pour le monde de la mode. Elle se lie d’amitié avec de nombreux artistes issus du courant dadaïste.
En 1927, le magazine « Vogue » parle de ses pulls avec de grands nœuds au trompe-l’œil qui connaissent un grand succès. En 1935, c’est un nouveau tournant : elle quitte son appartement de la rue de la Paix à Paris pour un hôtel particulier au n°21 de la place Vendôme. L’hôtel Fontpertuis compte pas moins de 98 pièces sur cinq étages. 500 personnes y travaillent.
En 1936, elle collabore avec l’artiste Salvador Dali et crée une robe du soir en organdi blanc avec un grand homard qui sera porté par Wallis Simpson avant que cette dernière ne devienne la duchesse de Windsor suite à son mariage avec l’ex-roi Edward VIII d’Angleterre.
Les actrices Greta Garbo, Lauren Bacall et Marlene Dietrich figurent parmi ses clientes fidèles. Jean Cocteau, Alberto Giacommeti font aussi partie de son cercle d’amis.
Pour Elsa Schiaparelli, la tenue complète d’une dame se compose d’un tailleur/robe, d’un sac et des gants sans oublier le parfum. Elle lance avec succès en 1937 « Shocking ». En 1940, elle quitte la France pour les Etats-Unis où elle passe toute la Seconde Guerre mondiale.
Elle présente une nouvelle collection à Paris en 1945 mais la concurrence est rude. La maison Dior fait beaucoup d’ombre à celle d’Elsa Schiaparelli. En 1947, elle engage Hubert de Givenchy pour donner un nouveau souffle au style de sa maison. Celui-ci deviendra plus tard l’un des couturiers les plus élégants de sa génération.
Accablée par les dettes, l’émergence de nouveaux talents, Elsa Schiaparelli ferme sa maison de couture en 1954 après un dernier défilé en février. Elsa Schiaparelli écrit ses mémoires puis disparaît des radars jusqu’à sa mort dans son sommeil le 13 novembre 1973. Elle repose au cimetière de Frucourt dans la Somme, près du château de son ami Philippe de Forceville.
L’exposition au Musée des Arts décoratifs dont la scénographie très soignée a été confiée à Nathalie Crinière, met en lumière les thématiques chères à Schiaparelli : la Renaissance italienne, la nature et la musique.
520 pièces sont exposées dont 272 costumes dont la créatrice avait fait don avant sa mort à l’Union française des Arts du costume, dont le Musée des Arts Décoratifs conserve les fonds.
Des bijoux très avant-gardistes, des flacons de parfum, des affiches, des sculptures et des dessins complètent l’exposition. La première salle est ornée de croquis de tenues qui ont parfaitement vieilli et qui pourraient se porter à l’heure actuelle.
Gogo, la fille d’Elsa Schiaparelli, lui a donné deux petites-filles Marisa et Berry Berenson. La première est une célèbre actrice et mannequin, la seconde fut mariée à l’acteur Anthony Perkins. Elle est morte dans les attentats du 11 septembre, étant à bord d’un avion qui s’écrasa sur les tours jumelles à New York.
En 2007, Diego Della Valle, directeur du groupe Tod’s racheta les droits sur la maison Schiaparelli ainsi que sur sa branche parfums. Il chargea le couturier Christian Lacroix de créer une collection présentée en 2013.
La maison Schiaparelli reprit vie. Le directeur artistique actuel est Daniel Roseberry. Plusieurs de ses tenues sont exposées, on y retrouve le style d’Elsa Schiaparelli.
La maison de couture qui connaît à nouveau l’engouement chez les stars, a habillé Lady Gaga pour sa prestation lors de l’investiture du président Joe Biden.
La maison Schiaparelli est retournée à son adresse originelle du 21, place Vendôme
Régine ⋅ Actualité 2022, Expositions, France, Italie, Mode 18 Comments
Baboula
2 septembre 2022 @ 03:23
Elsa Schiaparelli créait elle même les bijoux de ses collections.voici un lien en complément à cet excellent article .https://www.diamantiques.com/les-bijoux-delsa-schiaparelli/
Carole 007 - Carolus
4 septembre 2022 @ 12:45
Merci pour ce lien Baboula.
Michelle R.
2 septembre 2022 @ 04:44
Tres beau reportage, merci.
J ai ainsi connu l origine des soeurs Berenson.
Guizmo
2 septembre 2022 @ 06:14
Merci beaucoup Régine. Une exposition que je ne vais pas manquer.
Olivier Kell
2 septembre 2022 @ 07:32
Très belle expo et c’est le commentaire de quelqu’un qui ne s’intéresse pas particulièrement à la mode
JAusten
2 septembre 2022 @ 07:46
Très bon article et reportage. L’expo me semble très intéressante.
C’est une expo pour Danielle 🙂
Danielle
2 septembre 2022 @ 18:04
Jausten, en effet j’irai après avoir lu ce reportage car hier en voyant les affiches rue de Rivoli, cette exposition ne me tentait guère.
Zulma
2 septembre 2022 @ 08:27
Merci article intéressant ! Je passerai jeter un œil au numéro 21 !
Ciboulette
2 septembre 2022 @ 16:46
Des réalisations originales , mais qui ne m’iraient pas du tout . J’aime les couleurs et . . .Marisa Berenson .
particule
2 septembre 2022 @ 11:38
Les femmes étaient alors « sublimées » par les couturiers du moment tous plus créatifs les uns que les autres.
La nostalgie d’avant n’est pas mon ADN mais il faut quand même reconnaitre que la mode était alors faite pour embellir et non pour provoquer …. justement à l’époque où les féministes même un combat pour moi d’arrière garde.
Caroline
2 septembre 2022 @ 11:58
Très beau !
Mais, je n’ ai pas aimé lire des détails sur Mme Wallis si détestée par ma grand- mère l’ ayant rencontrée fort ivre dans un restaurant parisien.
PRINCE DE LU
2 septembre 2022 @ 12:34
Elsa Schiaparelli fût la reine de la mode Parisienne entre les années 30 à 50, bien devant son adversaire la très jalouse Gabrielle Chanel.
Elle fut un génie, inventa toutes les modes contemporaines et inspira très directement les grands créateurs des années 70 à aujourd’hui que sont: Yves Saint Laurent, Christian Lacroix, Jean Paul Gaultier ou aujourd’hui Olivier Rousteing. Vous pouvez visiter le site de sa maison qui par bonheur a reouvert il y a environ 10 ans et le fomidable travail de son directeur artistique actuel, l’américain Daniel Roseberry, qui realise des merveilles !!!
Clarisse
2 septembre 2022 @ 15:13
Je dois passer 8 jours chez une amie à Paris en octobre, je pense que ce sera l’une de nos sorties. Je vais aller voir au cas où il faudrait réserver sur internet comme beaucoup d’évènements en ce moment.
Guillaume
2 septembre 2022 @ 21:29
Il y a des années.
Je suis allé voir une exposition Schiaparelli aux arts décoratifs
Je vais essayer d’aller voir celle ci
Elizabeth
3 septembre 2022 @ 15:31
Magnifique! Un petite correction: Isadora Duncan, elle a été la danseuse fameuse.
Ciboulette
3 septembre 2022 @ 18:26
Tout à fait , elle dansait entourée de voiles et c’est ce qui causa sa perte : elle monta un jour en voiture et la longue écharpe qu’elle portait autour du cou se prit dans un pneu et lui rompit le cou.
Carole 007 - Carolus
4 septembre 2022 @ 12:28
Très beau reportage.
Je ne manquerai pas d’y aller.
Lili.M
26 novembre 2022 @ 10:57
J’y suis allée : magnifique. On y passe presque deux heures sans problème.