Le musée Guimet, musée national des arts asiatiques à Paris, présentera du 26 octobre 2022 au 6 février 2023 l’exposition « Afghanistan. Ombres et lumières » à l’occasion du centenaire de la Délégation archéologique française en Afghanistan.
En voici le descriptif : « Grâce aux partages des objets issus des fouilles, se sont ainsi constituées à Paris les collections afghanes les plus belles d’Occident.
L’exposition offre au public un panorama des recherches menées sur ce territoire tout en soulignant l’importance du patrimoine archéologique et des collections muséales, mais aussi du patrimoine bâti de ce pays sur lequel pèse toujours une menace depuis la prise de pouvoir des talibans le 15 août 2021″.
Antoine BP
13 octobre 2022 @ 01:31
Tout ce qui concerne ce pays malchanceux m’intéresse. J’ai hâte d’y aller.
On l’oublie, mais l’Afghanistan a été un carrefour culturel important, et un carrefour d’échanges tout aussi important, avec des fouilles qui ont permis de retrouver par exemple des objets… romains. En ce sens, la DAFA a joué un rôle essentiel dans les recherches archéologiques, la France ayant été perçue comme l’une des seules grandes puissances à ne pas vouloir s’imposer dans le pays, contrairement à l’URSS ou l’Empire britannique. Un gage de confiance, en somme.
Mais les Talibans constituent toujours une menace teintée d’une certaine hypocrisie. Après avoir dynamité les buddhas géants de Bamiyan, voilà qu’ils prétendent dorénavant protéger le site. Personne n’est dupe…
Après guerres, invasions, catastrophes naturelles, fanatisme religieux, perfusions aux aides internationales, j’espère que ce passionnant pays parviendra à avoir des jours meilleurs. Un jour. Peut-être.
Je conseille d’ailleurs de lire « Les 15 jours qui ont fait basculer Kabul » de David Martinon, Ambassadeur de France en Afghanistan ou, sur une touche plus légère, « Un Afghan à Paris », du très sympathique Mahmud Nasimi. Tout comme je conseille de goûter la cuisine afghane, délicieuse et gourmande…
Bambou
13 octobre 2022 @ 05:22
Quant on voit ce qu’est devenu ce pays…. !
Marnie
13 octobre 2022 @ 07:15
De petits malins vont bien réclamer une restitution de ces oeuvres à ces hérauts de la culture que sont les talibans…
Leonor
13 octobre 2022 @ 09:44
Que dire ?
Guimet a un fonds « Afghanistan ».
D’une manière générale se pose un peu partout la question de la légitimité des collections archéologiques des musées européens .
Bien des Etats d’origine de ces oeuvres réclament leur retour à cor et à cri, les qualifiant d’oeuvres volées .On peut le comprendre . Encore faut-il voir que ce sont la plupart du temps des missions archéologiques françaises, britanniques, allemandes qui ont découvert, révélé, mis en valeur ces trouvailles, en toute bonne foi selon les critères de l’époque.
A y bien regarder, ces oeuvres transportées dans les grands musées ont ainsi été mises à l’abri des pilleurs , trafiquants, iconoclastes , et des effets des guerres .
Comment trancher entre la légitimité de la requête des pays d’origine, et le danger qu’encourent les oeuvres restées sur place dans des pays instables ?
L’Europe occidentale a elle aussi traversé des périodes d’iconoclasme, des guerres dévastatrices.
Je sais. La chose est encore bien plus complexe que cela . Mon post n’est qu’une introduction à la réflexion.
Une exposition sur l’Afghanistan, c’est le moment.
Marnie
14 octobre 2022 @ 08:25
Vous avez totalement raison Leonor, malheureusement, la plupart des gens ne savent pas cela et s’imaginent que toutes les oeuvres étrangères appartenant à nos musées sont issues de pillages…
Pour trancher, en droit, c’est facile : les collections muséales sont inaliénables en France. Mais notre président ne semble pas le savoir ou, en tout cas, en fait fi.
Et moralement, pour moi ce qui doit dominer c’est la protection des oeuvres, leur mise en valeur et leur étude scientifique, peu importe si elles se trouvent dans leur pays d’origine ou non.
Par ailleurs, je ne suis ni aveugle ni naïve sur la réalité de la conservation du patrimoine en France : je sais qu’on y laisse croupir des oeuvres dans certaines caves ou réserves de musées (c’est du vécu), dans certaines églises, et qu’on laisse un grand nombre d’éléments patrimoniaux partir en ruine, quand on ne les démolit pas directement (souvent les maires). C’est pour ça que je ne diabolise pas le marché de l’art, l’Etat n’étant pas toujours le meilleur protecteur du patrimoine, des collectionneurs éclairés et passionnés sont les bienvenus et s’occupent bien souvent mieux des oeuvres que certaines institutions étatiques.
Caroline
13 octobre 2022 @ 17:31
Avec les talibans, il est très difficile de sauvegarder les vestiges de la civilisation afghane ! Ils ont déjà détruit quelques monuments et des statues ‘ humaines ‘ interdites par le Coran.
JAusten
14 octobre 2022 @ 08:01
Chez eux, ce qui existait avant la civilisation musulmane ne compte pas et peut être détruit sans état d’âme.
Framboiz07
14 octobre 2022 @ 05:41
Hélas !Le prix de la bétise , de l’inculture !
Leonor
14 octobre 2022 @ 12:09
Comme les révolutionnaires français , qui ont mutilé des quantités de statues des cathédrales, vidé et transformé des couvents en carrières de pierres disponibles à volonté, etc.
Les ayatollahs en tous genres sont rarement des lumières.
Beque
14 octobre 2022 @ 23:22
Leonor, et ont confisqué les bâtiments religieux qui sont devenus universités, lycées, musées, préfectures, mairies, sièges des conseils régionaux etc…
Bénédicte Savoy, historienne de l’art à l’université technique de Berlin, est l’auteur avec Felwine Sarr, universitaire sénégalais, du rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain, demandé par Emmanuel Macron. J’ai suivi ses cours, passionnants, au Collège de France sur les oeuvres d’art des musées européens et ai été assez déçue de ses conclusions car, comme vous l’avez écrit, beaucoup d’oeuvres ont été mises à l’abri parce que transportées (et non volées) dans ces musées.