Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998, le site des Météores en Thessalie est l’un des sites les plus mystérieux de la Grèce.
Le site des Météores représente un périmètre d’environ 20 kilomètres. Ils surplombent la ville de Kalambaka et leur nom vient tout droit de la mythologie grecque. En effet, ils auraient été envoyés du ciel par la Providence afin d’offrir un lieu de recueillement et de prière aux ascètes.
Juchés sur la grande plaine de Thessalie, dans la vallée du Pénée, les Météores sont au départ d’importants blocs de grès qui se sont formés sous la mer il y a plusieurs millions d’années. Le niveau de la mer ayant baissé, ils forment aujourd’hui d’imposantes falaises vertigineuses. .
S’ils constituent un paysage aussi splendide que surprenant, ce sont les monastères qui ont été bâtis aux sommets de ces pitons rocheux entre le XIVe et le XVe siècle qui impressionnent encore davantage.
Les historiens ont découvert aux Météores des traces d’occupation datant de l’Antiquité : les bergers et habitants locaux s’y seraient en effet réfugiés à plusieurs reprises pour échapper aux fréquentes invasions celtiques, gothiques, slaves, bulgares et turques. A partir de 985, les premiers ermites occupent des grottes dans ces pitons rocheux. Ce n’est qu’à partir du XIVème siècle que l’on voit apparaître des édifices.
Jusqu’à ce que des escaliers et des routes soient construites pour faciliter l’accès aux monastères, on y accédait difficilement, par des cordes, échelles et d’astucieux systèmes de filets accrochés à des poulies.
Malheureusement, au XVIIIème siècle, la plupart des monastères tombent en ruine. Les anciens systèmes de poulies ont pour la plupart été conservés et automatisés et servent toujours à hisser les provisions. Leur construction reste donc relativement énigmatique.
Sur les 24 monastères chrétiens orthodoxes construits historiquement, aujourd’hui, la plupart ne sont que ruines, et seuls 6 d’entre eux sont encore en activité et accessibles.
Le monastère Megalo Meteoro (ou Grand Météore) est perché sur un rocher de 536 mètres de haut.
Le Monastère de la Transfiguration est le plus imposant de tous les bâtiments du site.
Il fut fondé en 1380 par Saint Athanase qui bâtit tout d’abord une église entourée de quelques cellules destinées à accueillir les moines. Il érigea ensuite une nouvelle église qu’il consacra à la Transfiguration du Christ.
Son successeur, le moine Saint-Joseph, rénova le Grand Météore à la fin du 14e siècle. Il construisit alors une citerne, des cellules supplémentaires et un hôpital. En 1541 avec le moine Syméon, le couvent est majestueux et imposant.
Le Monastère de la Transfiguration connut ses plus beaux jours au 16e siècle, grâce aux nombreuses donations impériales. Il s’agit du seul Monastère des Météores à n’avoir jamais cessé d’être occupé depuis sa création.
Un petit musée évoque la guerre d’indépendance et le rôle joué par les monastères durant cette période. On visite également la reconstitution d’une cuisine, salle à manger, atelier du charpentier datant du début du XXème. Dans la bibliothèque se trouvent environ 600 volumes d’éditions anciennes.
Jusqu’en 1913, la montée au couvent se faisait par des échelles en corde successives et par un filet.
Le monastère de Varlaam : Il abrite un couvent. Situé très en hauteur, sur un promontoire assez vaste il jouit d’une grande terrasse dégagée et d’une superbe vue sur les monastères voisins.
Construit en 1518, il possède également une église de forme cruciale et à coupole décorée par le grand artiste Franco Catellano tandis que le narthex fut décoré en 1566 par le prêtre Georgios de Thèbes. On y conserve l’Evangile qu’on attribue à l’Empereur Constatntin Porphyrogenète (959 après JC) ?
Les premiers ascètes montaient sur le rocher avec des échafaudages successifs appuyés sur des poutres placées dans des trous du rocher. Ici un baril pour stocker la pluie.
Le monastère de Agios Nikolaos : il est très petit mais c’est un des plus authentiques. La reconstitution d’une cellule, les salons permettent d’imaginer plus facilement la vie monastique, ainsi que l’intérieur une très jolie chapelle. La vue de la terrasse est superbe.
Le couvent Roussanou est relativement accessible par rapport aux autres On y entre notamment en passant au-dessus d’un charmant petit jardinet à l’anglaise. Les sœurs qui tiennent le couvent n’ouvrent qu’une toute petite partie au public. La chapelle possède de belles fresques datant de l’école crétoise.
Le monastère Aghia Triada – Sainte Trinité on y accède par les escaliers le long de la falaise par une impressionnante ascension (147 marches). Dans ce monastère que l’on a vraiment la sensation du “rocher”. Ses jardins s’étendent jusqu’aux extrémités de la falaise sur laquelle il a été bâti.
La création du Monastère de la Sainte Trinité demeure un mystère pour les historiens. L’on sait toutefois qu’il faisait partie des Monastères les plus prestigieux des Météores puisqu’on y retrouva des manuscrits anciens ainsi que des pierres précieuses qui disparurent malheureusement lors de la visite des nazis durant la Seconde Guerre Mondiale.
C’est ici que furent tournées certaines scènes d’un James Bond “For your eyes only”.
Le monastère Agios Stefanos (Saint-Étienne) Dédié à Saint-Étienne, le monastère Agios Stefanos est l’un des deux monastères encore en activité à abriter une communauté de moniales.
C’est le plus riche de tous les monastères des Météores, c’est aussi le plus accessible pour les touristes. De loin, il ressemble à un château fort.
Il se dresse sur un rocher séparé de la montagne par un ravin. On y accède par un pont de pierre.
A l’entrée du monastère, une épigraphe mentionne la présence, en 1180, de l’ermite Jérémie et la construction, en 1192, des premiers bâtiments sur le promontoire. L’histoire du monastère est par la suite marquée par la visite, en 1333, de l’empereur byzantin Andronikos Paléologue
En 1545, le monastère obtint son indépendance de l’évêché de Staghi. Le monastère fut en partie détruit pendant la Seconde Guerre Mondiale. En 1960, le monastère, presque désert, fut transformé en monastère de moniales qui l’ont restauré, et il prospère depuis lors.
La petite chapelle construite dans la partie orientale du couvent, possède de très belles fresques, même si certaines ont été très endommagées par le temps et quelques envahisseurs sans pitié. De chaque côté de la porte du narthex se tiennent les anges Gabriel et Michael en compagnie des fondateurs du monastère : Antoine Catacuzène et Phlotéos. L’église abrite également un trône épiscopal et un templum, tous deux en bois sculpté.
Pour la petite histoire, son nom est évoqué dans une scène du film Tintin et le Mystère de la Toison d’or bien que la scène ait en fait été tournée au monastère Aghia Triada.
Kalambaka se niche aux pieds des Météores. Elle a été construite sur l’ancienne ville d’Eginio qui doit sa renommée à sa résistance héroïque face aux Romains. Après avoir subi nombre d’invasions et d’occupations Kalambáka est rattachée à la Grèce moderne en 1913, à l’issue des guerres balkaniques qui voient les Turcs quitter la Grèce.
Là où il y avait un temple d’Apollon, s’élève aujourd’hui une Cathédrale, l’église de la Dormition de la Vierge, construite à partir du 12ème siècle d’inspiration antique et paléochrétienne. Elle renferme de magnifiques fresques d’école crétoise des 12ème et 14ème siècles, et d’autres du 15ème de la main du moine Neophitos, fils du grand Théophane le Crétois, des enseignes et des colonnes en marbre.
Elle possède un exceptionnel ambon, (le pupitre d’où sont effectuées les lectures) unique en Grèce. Il se trouve au milieu de la nef, et est accessible par deux escaliers opposés. (Merci à Guizmo)
😀Pistounette
29 novembre 2022 @ 01:53
Magnifique reportage sur une partie de la Grèce que je ne connais pas encore, avec de très belles photos. Vous donnez vraiment envie d’y partir dès demain ! 😊
Merci Guizmo
Actarus
29 novembre 2022 @ 04:30
Ça me donne envie d’y aller. Merci Guizmo.
Caroline
29 novembre 2022 @ 09:43
Actarus,
Comme vous !!! La Grèce est un très beau pays à visiter !
Lorelei
29 novembre 2022 @ 06:38
J y suis allée en 1977. Je m en souviens bien. Il n y avait que les poulies pour monter. C’était extraordinaire.
Pelikan du Danube
29 novembre 2022 @ 07:33
Je suis content que Guizmo ait aujourd’hui consacré son talent habituel pour nous parler de ce site que je ne connais que de renom .
Je viens de commencer un livre de Jean-Claude Larchet relatant ses différents séjours au mont Athos .
A une certaine époque l’afflux touristique (j’ai même entendu parler de boîte de nuit ?) a incité certaines communautés monastiques à quitter les Météores pour la ” Sainte Montagne ” participant au renouveau spirituel de l’Athos qui connaissait un net déclin ,notamment du fait que les échanges avec les pays orthodoxes de l’Est de l’Europe étaient stoppés par ”le rideau de fer ” mais aussi pour d’autres raisons.
La fresque de la Dormition (9) est très belle .
En voyant ces images j’ai aussi pensé à ce monastère du Boutan que l’on voit souvent représenté sur les pages touristiques, puissance et convergence du monachisme…
JAusten
29 novembre 2022 @ 07:41
Superbe !
;Gisèle T
29 novembre 2022 @ 07:42
Tout simplement Merci
mousseline
29 novembre 2022 @ 08:35
un grand merci Guizmo pour ce reportage. Je suis allée sur le site des météores dans les années 90 mais je n’ avais pas visité les monastères. Ce site est magnifique
Aldona
29 novembre 2022 @ 08:42
Magnifique reportage, un voyage qui reste inoubliable dans ma mémoire
rubis
29 novembre 2022 @ 09:27
*je suis allée j’ai aimée
aubepine
29 novembre 2022 @ 09:41
Magnifique et impressionnant reportage , merci .
Jean Pierre
29 novembre 2022 @ 10:00
Y aller tôt le matin afin d’éviter la chaleur et les autocars transportants les groupes.
Il faut ensuite s’enfoncer dans les montagnes vers Metsovo.
Singh
29 novembre 2022 @ 10:16
Superbe. Un grand merci.
Menthe
29 novembre 2022 @ 11:06
J’y suis allée au printemps 98 et honteusement ne me souviens plus quel monastère nous avions visité. Ce devait être le plus accessible à savoir Saint-Stéphane. Un des souvenirs cocasses est que les visiteuses femmes devaient porter robe ou jupe, j’avais passé une longue jupe paréo sur mon pantalon. 😄
KAYLEEN
29 novembre 2022 @ 11:20
Reportage très intéressant, superbes photos, merci
Bambou
29 novembre 2022 @ 11:24
Quelles merveilleuses constructions… comment des hommes ont ils pû construire ces citadelles du vertige ? Très belles photos qui font rêver….
kalistéa
29 novembre 2022 @ 11:26
votre reportage est très très intéressant cher Guismo : merci pour cette friandise.
Alix-Emérente
29 novembre 2022 @ 14:01
J’ai toujours été très impressionnée par ces constructions magnifiques qui « grattent » les nuages ! Surtout à une époque où les moyens matériels étaient bien plus « laborieux » qu’actuellement ! J’ai vu, à la TV, il y a quelques jours, l’était d’avancement du chantier de reconstruction de Notre-Dame à Paris : eh bien, même avec les outils actuels, des techniciens très expérimentés, la volonté de refaire à l’identique est d’une extrême complexité !
Nicole C34
29 novembre 2022 @ 14:18
En 1969 vacances à Corfou au Club Med , la même année que les premiers pas sur la lune , retransmis en direct en pleine nuit sur des téléviseurs ! c’était magique ! une belle visites des célèbres Météores , un souvenir inoubliable , merci pour ce beau reportage .
Juliette d
29 novembre 2022 @ 14:48
Uelqu’un a rencontré les moines lã-haut? Mieux vaut ne pas être femme.
Juliette d
30 novembre 2022 @ 03:44
Quelqu’un.
Gauthier
30 novembre 2022 @ 11:49
« Mieux vaut ne pas être femme »: pourquoi donc?
Claudia
29 novembre 2022 @ 14:55
Merci pour ce reportage très complet, qui me rappelle des souvenirs, même si je n’avais pas vu les monastères. J’ai vraiment envie d’y retourner maintenant !
Calliopé
29 novembre 2022 @ 16:48
Très complet et spectaculaire, merci beaucoup !
Nivolet 🇺🇦 🦝🐈🐕
29 novembre 2022 @ 16:52
Remarquable, merci Guizmo.
Florence-Marie
29 novembre 2022 @ 18:48
Merci beaucoup Guizmo. Votre texte et vos photos ont fait remonter de mémorables souvenirs de la visite à pied des Météores; un séjour dont, d’une certaine manière, je ne suis jamais revenue tant les lieux et l’ambiance m’ont imprégnée.
Roxane
29 novembre 2022 @ 20:06
J’y suis allée à plusieurs reprises, ayant vécu en Grèce. Très beau en effet…
Danielle
29 novembre 2022 @ 20:42
J’ai toujours rêvé de découvrir ce site.
Merci Guizmo pour ce reportage très complet.
Bambina
29 novembre 2022 @ 21:33
j’y suis allée en il y a trente ans, c’est à voir, c’est magnifique !
Evelyne B
29 novembre 2022 @ 21:51
Merci pour ce très intéressant reportage, très documenté !
Gilles de Bise
29 novembre 2022 @ 22:59
Splendide, merci Guizmo! Comment donc les bâtisseurs des XIV et XVe siècles ont-ils pu transporter ces pierres, pouvant peser chacune des centaines de kilos?
Iris Iris
1 décembre 2022 @ 08:40
J’ ignorais l’ existence, là-haut, d’ un couvent, de femmes donc. Je pensais que ces lieux n’ étaient habités que par des hommes.