Au début des Années folles, Charles de Beistegui se lie à une poignée de jeunes privilégiés – les Noailles, les Faucigny-Lucinge, les Pecci-Blunt – qui veulent participer au renouveau créatif de l’avant-garde artistique.
Passionné par les arts décoratifs, il entreprend de créer plusieurs résidences. Son appartement des Champs-Élysées, son hôtel particulier, son château de Groussay deviennent la vitrine de son goût audacieux, à mi-chemin entre le XVIIIe siècle français et le XIXe anglais et imprégné de références revisitées, qui influencera les créateurs.
En 1948, il fait l’acquisition du palais Labia à Venise, le restaure, le réinvente et, en 1951, y organise le « bal du Siècle » où 1500 invités – aristocrates européens, milliardaires sud-américains, socialites new-yorkais, artistes, couturiers et mondains – sont conviés. Cette fête restera dans les annales comme la plus fastueuse du XXe siècle.
Dandy épris de beauté et d’absolu, metteur en scène de son existence, Charles est devenu un personnage mythique et, au-delà, l’incarnation d’un style, qui suscite plus d’admiration et de notoriété que de son vivant. Longtemps hors du temps, Charles de Beistegui est désormais de notre temps. »
« Charles de Bestegui. Le prince des esthètes », Thomas Pennequin, Tallandier, 2023, 224 p.
Jean Pierre
23 janvier 2023 @ 09:20
Une vie si riche tient au fond en très peu de pages.
Lire « Venises » de Paul Morand sûrement son meilleur roman. Il évoque le sujet mais pas que !
Pelikan du Danube
23 janvier 2023 @ 09:27
N’est-ce pas lui qui n’hésitait pas à mélanger des objets ”d’époque” et des copies ”modernes” ?
Dans ce cas il n’avait pas forcément tort .
Pastelin
23 janvier 2023 @ 09:37
Si, et il soulignait que les copies lui coûtaient plus cher que le pendant original.
Que reste-t-il de sa vie?
Une fin solitaire, abandonné de tous, hormis ses domestiques…
kalistéa
24 janvier 2023 @ 11:10
Pastelin , c’est souvent le cas , pour ces gens « pleins aux as » qu’on n’entoure quand ils sont jeunes que pour leur »fric » ou par snobisme pour se montrer à leurs côtés .Ils ont des châteaux et des « objets » mais pas d’affection autour d’eux>. Généralement ils ont été incapables de fonder une famille ou s’ils ont eu des enfants , de les élever correctement.
Nini Plume
23 janvier 2023 @ 09:55
Je voudrais m’adresser aux personnes qui ne dédaignent pas ce site, aux personnes qui auraient ne serait-ce que quelques poussières de ce personnage haut en couleurs, mais pas que. Sur le site, ces personnes prennent. Mais se tiennent à distance. Pourtant elles peuvent être utiles. Elles peuvent avoir la joie d’offrir et de s’offrir l’occasion d’un partage.
Qu’en toute simplicité elles nous disent un petit quelque chose qui pourrait nous éclairer, nous distraire. Je les en remercie.
Pacific
23 janvier 2023 @ 15:28
Il m’arrive de laisser des commentaires qui ne passent pas. Je ne sais pourquoi. Je viens d’en laisser un plus bas, j’espère qu’il sera visible.
Tous les avis sont intéressants, ils nous permettent de relativiser et de s’enrichir en connaissances.
Baboula
24 janvier 2023 @ 10:57
Nini,ça ne dépend pas que de nous . Personnellement j’ai cessé d’envoyer des articles qui visiblement n’intéressaient que moi .
Passiflore
23 janvier 2023 @ 10:22
Ce genre de personnages est assez fascinant, comme devait l’être Boni de Castellane : je vais peut-être acheter ce livre. Je ne sais plus si j’ai « Venises » dans ma bibliothèque ?
Michelle R.
23 janvier 2023 @ 10:52
J aime les biographies et je pense que ce livre doit etre interessant. Il est toujours fascinant de lire sur les personnes libres ď argent et d esprit.
Antoine1
23 janvier 2023 @ 10:57
La comtesse de Ribes, qui était une de ses intimes, assurait que le drame de Charles de Bestegui était son incapacité à se fixer où que ce soit. Il achetait de belles maisons, les restaurait à grand prix avec beaucoup de goût, y donnait une ou deux fêtes somptueuses puis s’en désintéressait pour se consacrer à une nouvelle acquisition. Rattrapé par l’âge, les ennuis de santé et une fortune amoindrie il s’est cloîtré à Groussay pour y finir ses jours mais s’y ennuyait copieusement et, ses dernières années, sombrait dans la misanthropie. Il est souvent vrai que « l’argent ne fait pas le bonheur ». De nos jours, on entend souvent ce ponsif : « il faut profiter » ! C’aurait pu être la devise de Charles de Beistegui qui a beaucoup « profité » sans que je sois certain qu’il ait connu des bonheurs autres qu’éphémères.
Menthe
23 janvier 2023 @ 14:08
« Atteindre l’inaccessible étoile »
Retenir et comprendre « inaccessible » est déjà un début de sagesse, une des conditions du bonheur.
Baboula
24 janvier 2023 @ 10:59
Chercher son bonheur dans ce que l’on a déjà .
Agnese
23 janvier 2023 @ 11:17
Il n’a pas mené une vie reluisante ni exemplaire durant l’occupation mais aucune preuve de collaboration.
Donc je laisse ce milliardaire esthète au milieu de ses œuvres d’art toutes dispersées.
Pacific
23 janvier 2023 @ 14:52
Pendant la guerre, CB a caché des personnes recherchées par les nazis. Certaines ont pu quitter la France, d’autres sont cachées toute la guerre chez lui et il en connaissait les risques.
Il n’a pas hésité à protéger des personnes qui se présentaient chez lui en pleine nuit.
Quel était le nom de sa villa à Cannes ?
Francois
23 janvier 2023 @ 14:36
Un personnage hors du commun dont notre triste Monde aurait besoin .
Les oisifs aux goûts un peu extravagants sont beaucoup plus utiles qu’il n’y paraît
Ils donnent au Monde une idée de la Vie hors du quotidien ils permettent de se dire ouî une Vie excentrique est possible.
Ces personnes sont rarement heureuses mais fascinent !!!!!!
Leur Vie est une œuvre d’art !!!!!
Leur quotidien souvent assez routinier contrairement aux apparences .
Ces personnes restent passionnantes . De plus elles ont osé.
Oser ne pas rentrer dans le moule étroit des moutons .
Oser ne pas s’inventer un travail pour faire semblant de venger leur Vie .
Ces vies d’esthètes étaient des repères, leur compagnie inoubliable
.
Lunaforever
23 janvier 2023 @ 22:36
Ne pas s’inventer un travail…comme le comte de Pais actuel ? Un esthète ignoré !🤣
Francois
24 janvier 2023 @ 16:09
Je ne compare pas le comte de Paris à Besteigui …
Il n’a ni la fortune ni le physique ni le mental
ni une Famille ni ni ni ….
Pourquoi lier le Prince à Bestegui ?????
Tous ceux et celles qui s’inventent une activité alors qu’ils vivent de leur patrimoine ne sont pas des esthètes.
Je voulais dire qu’il était cash pour parler jeun’s
Collectionneur etc .
Je n’imagine pas Jean de France mener la vie de celui dont nous discutons un peu à bâtons rompus .
Bien à vous
particule
23 janvier 2023 @ 18:56
Les oisifs sont de retour … hélas ils n’ont plus de goûts extravagants , même pas de goût du tout … et comme ils n’ont pas de fortune … ils vivent sur le dos de la Société … qui elle non plus n’a rien avoir avec la « High Society » .
Les personnages, haut en couleur, qui ont laissé des traces de Dandy ou de demi mondaine, sont remplacés par les « ‘influenceurs » qui débitent des inepties à longueur de journée et formatent le cerveau de nos enfants abandonnés par leurs parents ou l’Education Nationale
Francois
24 janvier 2023 @ 16:11
Helas quel bon résumé !!!!
Marquis de Caramba
23 janvier 2023 @ 23:31
Oui, il s’agit d’une famille mexicaine bien connue, liée aux Yturbe, datant de l’époque de Charles III. Charles de Bestegui, était un membre de cette grande famille, qui a frayé de Madrid à Paris, et Rome, Charles de Bestegui, le cousin de Max Hohenlohe, il a brillé, comme d’autres expatriés étrangers, dans cette Europe blessée de l’après-guerre, comme, Porifirio Rubirosa, Doris Duke, Danele Darieux, etc. Ces capitales européennes blessées, avec leurs bâtiments sales et délabrés, gémissaient comme des animaux blessés, poursuivis par le providentiel Maigret et attirés par les événements des procès du Dr Landru. Qui aurait pu imaginer qu’un demi-siècle plus tard, Victoria de Hohenlohe Langeburg, détiendrait les titres espagnols les plus convoités…..
Pacific
26 janvier 2023 @ 19:31
Comment Max Hohenlohe est-il cousin avec Charles de Beistegui ?
Marquis de Caramba
24 janvier 2023 @ 00:53
Sorry, I misnamed : » Dr. Landru » instead of « Dr. Petiot » Both nefarious doctors, yet from a different period in history.
Pelikan du Danube
24 janvier 2023 @ 09:19
François,
Bravo 👏👏👏