Une machine de 500 cv entraînant des roues à aubes lui permet d’atteindre une vitesse de plus de 14 nœuds, ce qui en fait un des meilleurs marcheurs de la flotte d’avisos de la marine française. Son aménagement luxueux est confié à Alexandre Fourdinois, l’ébéniste préféré de l’Empereur et de l’Impératrice.
Point d’orgue de sa carrière, l’Aigle ayant à son bord l’Impératrice Eugénie, sera le premier bâtiment à emprunter le canal de Suez, lors de son inauguration.
Depuis plusieurs années, les modélistes ont exprimé le souhait de pouvoir disposer d’une documentation traitant des navires à propulsion mixte du XIXe siècle. Avec cette monographie, les éditions ANCRE apportent une première réponse à leurs attentes.
Fruit de ses travaux de recherches menés dans les années 1990, en particulier auprès du Service historique de la Défense, Châtellerault, le modèle présenté est l’œuvre de Tola Ponedelnik (1934-2016).
Il a reçu la médaille d’or des championnats du monde de modélisme naval 2006. Le Musée national de la Marine possède également un modèle d’époque de ce navire dans sa version 1859. Son étude contribua à apporter de précieux renseignements complémentaires sur son accastillage et son gréement. L’Aigle est désormais exposé à titre permanent au Palais impérial de Compiègne.
Cette monographie vous permettra de réaliser un magnifique modèle, d’une rare élégance, mariage parfait de la technique et du raffinement français de l’époque. Pour qu’il reste dans des dimensions raisonnables, les 10 plans sont à l’échelle du 1/100ème. Le modèle sera construit selon la méthode traditionnelle, bordé sur membrure, coque fermée.
L’ouvrage comprend également le plan détaillé et la description complète de la chaloupe à vapeur entrée en service en 1869 et de sa machine. »
« Aigle. Yacht impérial de Napoléon III. 1857-1892 », Tola Ponedelnik, Alain Degny, Ancre, 2022, 108 p.
Laurent F
7 février 2023 @ 07:43
Qu’est devenu ce yacht impérial ?
Cosmo
7 février 2023 @ 07:56
Je crois que c’est à bord de L’Aigle qu’eut lieu la fameuse croisière racontée avec tant d’humour par la princesse Metternich.
Passiflore
7 février 2023 @ 10:32
L’Impératrice Eugénie était arrivée en train à Venise, le 2 octobre 1859. Le contre-amiral de Surville commandant de « l’Aigle » l’attendait sur le quai pour la conduire à son yacht. Sa chambre était tendue de soie verte et meublée par la maison Fourdinois. Napoléon III lui envoie un télégramme, le soir même : « Merci de ton télégramme de Magenta. J’apprends ton heureuse arrivée à Venise. J’en fais part à ta mère (…) Louis demande à chaque instant de tes nouvelles. Saint-Cloud est bien triste sans toi ». Le 10 octobre, « L’Aigle», qui vient de parcourir 425 lieues depuis Venise, mouille dans le port du Pirée où l’impératrice est accueillie par le roi Georges et la reine Olga. Le 13 octobre, « L’Aigle » relâche devant Beylerbey, le palais qu’Abdul Aziz a mis à la disposition d’Eugénie. L’Empereur envoie un télégramme, le 15 octobre : « Nous jouissons du plaisir que tu éprouves en voyant tant de merveilles. Je te prie de dire à S.M. le Sultan combien je suis touché de l’accueil qu’il te fait ». Elle y séjourne du 13 au 19 octobre. Elle a pu assister à la messe dans l’église arménienne de Pera où Mgr Hassoun était entouré de 24 évêques. Elle envoie un télégramme à ‘Empereur, le 19 : « Je vais partir à l’instant et suis dans une bien triste situation. Une de mes femmes, Marie Adam, atteinte de la fièvre typhoïde avec une rapidité effrayante, ne passera probablement pas la journée ».
Passiflore
7 février 2023 @ 10:37
Le 22 octobre, « L’Aigle » mouille dans le port d’Alexandrie. Eugénie a tout juste le temps de prendre le train pour Le Caire. Après une très longue visite de la Haute-Egypte, elle fête la Sainte Eugénie, le 15 novembre, à bord de « L’Aigle » avec ses marins. Le 16, L’Aigle » arrive à port-Saïd. Il se range à gauche du « Marroussia », le yacht d’Ismaïl à la droite duquel le « Greif » de l’empereur d’Autriche a jeté l’ancre. La bénédiction du Canal a lieu dans l’après-midi sur la plage par un ministre chrétien, chapelain des Tuileries, et un ministre égyptien. Le 17 novembre, « l’Aigle », en tête des 75 bâtiment inscrits pour faire cette première traversée, s’engage entre les deux rives du canal au bruit des salves d’artillerie. Lesseps et ses collaborateurs ont pris place à bord. Le 18, l’impératrice débarque à Ismaïlia aux côtés de François-Joseph. Le soir, bal au palais du khédive. Le 20, les bateaux arrivent à Suez et mouillent dans la Mer Rouge. Le 22 novembre, « L’Aigle » reprend le canal en sens inverse pour regagner Toulon.
sources : d’après « l’impératrice Eugénie », de Christophe Pincemaille (Payot)
Passiflore
7 février 2023 @ 11:04
erreur d’année sur le premier post : 1869 et non 1859
Caroline
7 février 2023 @ 23:51
Passiflore,
J’ ignorais totalement l’ existence de ce bateau impérial ! 😳
Merci pour vos explications ! 🤓
Passiflore
8 février 2023 @ 09:01
Merci, Caroline
JAusten
7 février 2023 @ 12:11
Le résumé donne l’impression que ce navire n’a jamais été plus qu’une maquette. Je suis donc allé regarder. Et je pense au commentaire de Cosmo sur le Danebrog. Ce navire a mal fini de L’Aigle il est passé à Le Rapide puis à fini vendu. Mais pourquoi ? parce qu’il était sur le point de couler ? parce qu’il était une représentation d’un ordre qu’on ne voulait plus ? Pour reflouer des finances ?
Bref encore une success story à la française.
Sébastien
7 février 2023 @ 12:53
Le mobilier n’en était pas moins sobre et ergonomique, comme en témoigne celui de la cabine du Prince Impérial qui a été conservé ;)
Sébastien
7 février 2023 @ 12:55
Pour découvrir ledit mobilier conservé à Compiègne :
https://youtu.be/rxb4ZZmvTTU
Passiflore
8 février 2023 @ 09:01
Merci, Sébastien, pour cette video.