La torchère dite candélabre ananas, attribuée aux frères Jacob, et la statue intitulée Le Silence, donnée à Joseph Chinard, constituaient les seuls éléments de la chambre restés en mains privées jusqu’à ce jour. Ces pièces sont exposées en salle 556 de l’aile Richelieu.
Juliette Récamier (1777-1849) est une femme de lettres qui fut désignée comme faisant partie des Trois Grâces sous le Directoire avec Joséphine de Beauharnais et Madame Tallien. (Copyright photos : Musée du Louvre)
Dagobert 1er
9 février 2023 @ 08:09
Une sobriété toute monacale…
Marnie
9 février 2023 @ 11:00
Ne s’agissant pas de la chambre de mère Angélique Arnauld, qui certes, vivait au XVIIe siècle, votre remarque est parfaitement hors de propos…
Philibert
10 février 2023 @ 04:12
Nous ne devons pas fréquenter les mêmes monastères…
Bambou
9 février 2023 @ 10:31
Ces pièces ont elles réellement appartenues à Juliette Récamier ???
Marnie
9 février 2023 @ 10:54
Pour du mobilier d’une époque aussi récente, il existe des documents, archives (factures, commandes, livres de comptes, inventaires après décès, catalogues de ventes, descriptions, écrits privés…, etc), estampilles, marques de fabrique… qui permettent de retracer son origine et son parcours. Pour peu que ces documents aient été conservés, ce qui peut être aléatoire, et que le travail de recherche ait été mené, on peut parfaitement assurer la provenance du mobilier en question. C’est le travail des historiens et des historiens de l’art.
Marnie
9 février 2023 @ 11:24
J’ajouterai qu’on ne parle pas là d’obscurs objets de brocante ayant appartenu à un quidam… la célébrité du personnage, l’excellence des artistes/artisans, le sérieux de l’institution, le coût de l’opération incitent à penser que ces oeuvres d’art ont une « traçabilité » connue et reconnue. Il ne s’agit pas non plus de reliques type « dernière chemise de… » ou « mèche de cheveu de… » dont le parcours est toujours bien davantage sujet à caution.
Si vous voulez en savoir plus :
https://www.gazette-drouot.com/article/le-silence-de-madame-recamier-donne-au-sculpteur-joseph-chinard/39695
https://www.gazette-drouot.com/article/record-mondial-pour-chinard/40865
Le 2e lien parle aussi de la torchère.
Passiflore
9 février 2023 @ 10:32
L’hôtel particulier de la rue du Mont-Blanc, dans le quartier en vogue de la Chaussée-d’Antin, avait été acquis par les Récamier en 1798 et réaménagé par Berthault et Percier. Quand on avait admiré les deux magnifiques salons meublés par Jacob, Juliette disait à ses hôtes : « voulez-vous voir ma chambre ? » et ses admirateurs s’asseyaient autour du lit où s’installait Juliette mi-allongée. Joséphine de Beauharnais, avant son mariage, avait habité dans cette actuelle rue de la Chaussée d’Antin. En 1820, Madame Récamier s’installa dans un appartement de l’Abbaye aux bois, un ancien couvent (l’immeuble se trouve rue de Sèvres) où son salon fut tout aussi célèbre.
Marnie
9 février 2023 @ 11:02
Ce qui montre la différence entre « chambre d’apparat » et « chambre à coucher », question posée par un commentateur sous je ne sais plus quel article.
Robespierre
9 février 2023 @ 11:16
La ruine de son mari l’obligea de vivre bcp plus modestement. Mais je suppose qu’elle emmena ses meubles à l’Abbaye aux Bois ou au Bois, je ne sais plus.
Ce qui montre la qualité de cette dame, c’est que ses amis ne l’abandonnèrent pas et allèrent la voir dans sa plus modeste demeure. Vu qu’à ma connaissance elle n’a jamais rien écrit, je ne pense pas qu’on puisse parler d’elle comme d’un écrivain. Mais elle devait avoir une conversation agréable et elle parvint à réunir dans son salon les beaux esprit de l’époque.
On retrouva des lettres dans les années 60 qui tendraient à prouver que sa liaison avec Chateaubriand fut platonique, quoique passionnée du côté du monsieur. Comme pour les précédentes liaisons.
Robespierre
9 février 2023 @ 11:17
pardon… l’obligea à vivre plus modestement.
Passiflore
9 février 2023 @ 21:31
Après la faillite de la banque de Jacques Récamier, l’hôtel de la rue du Mont-Blanc est mis en vente, en 1806, mais vendu seulement en 1808. Juliette Récamier s’installe avec son mari et son associé, rue Basse-du-Rempart (actuelle rue Cambon). Très proche de Mme de Staël, proscrite par Napoléon, elle doit quitter Paris sur ordre de l’Empereur et, entre 1811 et 1814, elle séjourne à Chalons sur Marne, à Lyon et en Italie. En 1818, elle doit vendre l’hôtel de la rue Basse-du-rempart pour en acquérir un plus simple, rue d’Anjou-Saint-Honoré, mais dont elle doit se séparer l’année suivante, son mari l’ayant ruinée par ses imprudences. C’est alors qu’elle loue une modeste « cellule » au troisième étage du couvent de l’Abbaye aux bois.
Il semble que le coup de foudre entre Juliette et Chateaubriand ait eu lieu lors d’un dîner à Coppet chez Mme de Staël, le 28 mai 1817. Dans la seule lettre connue de Mme Récamier à Chateaubriand elle lui écrit, le 22 mars 1819 : « Vous aimer moins ! Vous ne le croyez pas, cher ami. Il ne dépend plus de moi, ni de vous, ni de personne, de m’empêcher de vous aimer ; mon amour, ma vie, mon cœur, tout est à vous ! »
Hélène R
9 février 2023 @ 16:18
Que je sache la famille Jacob est une grande famille d’ébénistes du XIXe, mais pas de bronziers. Le appliques, la torchère etc… sont de Pierre-Philippe Thomire. Ces deux nom sont pratiquement indissociables à cette époque.
Hélène R
9 février 2023 @ 16:21
* bronzier…
Marnie
10 février 2023 @ 11:39
La torchère est en bois peint et doré avec une girandole en bronze doré. Donc la torchère est bien l’oeuvre d’un ébéniste, Jacob ou autre, avec des bronzes de Thomire ou autre bronzier. Je ne vois pas d’appliques, ni sur la photo de la chambre, ni dans le texte.
Hélène R
11 février 2023 @ 17:41
Merci Marnie pour la torchère, vous pensez que le décor du lit est aussi en bois doré ?
Nivolet ⛸️🦝🐼🐸
12 février 2023 @ 16:26
Soit, sorry
Marnie
13 février 2023 @ 10:30
Non, le décor du lit est en bronze doré. C’est ce que je supposais et voici la fiche du lit sur le site du Louvre qui nous le confirme :
https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010101256
Hélène R
14 février 2023 @ 16:08
Oui ils sont en bronze doré au mercure comme cela se faisait à l’époque, mais je ne voulais pas paraître pédante. Il y avait une chambre identique estampillée Jacob-Desmalter dans ma belle famille..
Robespierre
10 février 2023 @ 11:46
Merci pour vos précisions. Cela fait plaisir à quelqu’un comme moi qui aime les meubles anciens.
particule
9 février 2023 @ 17:16
Juliette Récamier qui passait son temps au lit ou sur un canapé où elle tenait » salon ».
Le » service de chambre » a accueilli les plus grands noms de l’époque.
JALINE
9 février 2023 @ 19:44
MAGNIFIQUE ACQUISITION –
Gérard
9 février 2023 @ 22:51
Ce salon n’est-il pas celui qui a fait l’objet d’un don au Louvre par M. et Mme Pastor en 1993 ?
Passiflore
11 février 2023 @ 12:29
Gérard, c’est exact, Victor Pastor, richissime homme d’affaires monégasque, a bien fait don, en 1994, des meubles (une partie ?) de Mme Récamier. Je ne sais pas comment il les avait acquis ?
Gérard
12 février 2023 @ 16:02
Merci Passiflore.
Danielle
10 février 2023 @ 17:19
Ce lit est beau, quels artistes que ces ébénistes !