L’abbaye de Westminster a été le théâtre du couronnement de 39 souverains, chacun constituant une page de l’histoire de la monarchie britannique. Avec le roi Charles III, ce sera donc le 40ème.
Le premier couronnement authentifié est évidemment celui de Guillaume Ier en décembre 1066, une cérémonie commémorée par la tapisserie de Bayeux qui, selon la légende française, a été créée par l’épouse de Guillaume, Mathilde. Guillaume était duc de Normandie et fut présenté à la noblesse d’Angleterre par Aldred, l’archevêque d’York, qui s’exprimait en anglais, et par l’évêque Geoffrey de Coutances, qui s’exprimait en français.
Les noms de ceux qui ont été couronnés dans l’abbaye de Westminster depuis lors résonnent à travers les années : parmi eux, les géants : Henry VIII, Elizabeth II. Sa Majesté le roi Charles III rejoindra la liste ce samedi 6 mai 2023.
L’abbaye de Westminster est également devenue le cadre de mariages royaux. La princesse Patricia de Connaught a ainsi choisi l’abbaye de Westminster pour son mariage avec l’honorable Alexander Ramsay en 1919.
C’était la première fois en plus de 500 ans que l’abbaye était utilisée pour un mariage royal, et la première fois depuis le mariage de Richard II.
L’abbaye de Westminster a également été choisie pour le mariage de la fille du roi George V, Mary, la princesse royale, avec le vicomte Lascelles en 1922 et pour celui du duc d’York avec Lady Elizabeth Bowes-Lyon en 1923.
L’abbaye de Westminster a également été le théâtre du mariage de la princesse Elizabeth et du duc d’Édimbourg en 1947, faisant d’elle le 11e membre de la famille royale à s’y marier. Plus récemment, William et Kate, le prince et la princesse de Galles ont choisi l’abbaye de Westminster pour leur cérémonie de mariage en avril 2011.
L’abbaye de Westminster a été fondée le jour de la Sainte Innocence, le 28 décembre 1065, lors de la consécration de l’église d’Édouard le Confesseur dédiée à Saint-Pierre. Le Confesseur a été enterré devant le maître-autel, mais après sa canonisation en 1161, a été transféré dans une châsse préparée par Henri II.
En 1269, son corps fut inhumé dans une châsse encore plus splendide commandée par Henri III, qui fut chargé de reconstruire l’abbaye de Westminster dans le style gothique français.
Marie Tudor en fit un monastère bénédictin en 1556. Elizabeth I a fondé l’église collégiale actuelle en 1560.
Il reste peu de choses des vitraux médiévaux d’origine, qui constituaient autrefois l’une des gloires de l’abbaye de Westminster, bien que certains panneaux du XIIIe siècle soient visibles dans les galeries du jubilé de diamant de la Reine.
La grande fenêtre ouest et la rosace du concept nord datent du début du XVIIIe siècle, mais le reste des vitraux date du XIXe siècle.
La création le plus récente en l’honneur d’Elizabeth II fut conçue par David Hockney. La dernière partie de Westminster est là pour être complétée où vers l’ouest au 18ème siècle.
Chef-d’œuvre architectural, l’Ave de Westminster reste une attraction touristique majeure, attirant des visiteurs du monde entier, fascinés par son architecture, son histoire et ses associations royales.
Au total, 17 monarques et 11 consorts sont enterrés dans l’abbaye de Westminster. Les tombes de nos rois et reines ne sont pas en reste par rapport aux monuments commémoratifs des géants de la littérature, des grands musiciens et des scientifiques.
L‘abbaye de Westminster reste avant tout une église dédiée au culte régulier et à la célébration de grands événements. (Merci à Bertrand Meyer)
Aristocrate
6 mai 2023 @ 12:22
Article fort intéressant. Dommage qu’il passe un peu inaperçu au milieu de toute l’actualité du couronnement. Il faudrait peut-être le mettre de côté et le reposter le 28 décembre 2065 pour marquer le premier millénaire de l’abbaye.
Passiflore
7 mai 2023 @ 08:17
Aristocrate, mon post va probablement, aussi, passer inaperçu mais je ne vois pas où le placer.
Pour la première fois depuis la Réforme anglaise de 1534, deux représentants du pape et du Saint-Siège étaient présents au Couronnement.
Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, a représenté le pape François. Le prélat espagnol Monseigneur Miguel Maury Buendía, nonce apostolique en Grande-Bretagne depuis le 13 avril dernier, représentait le Saint-Siège.
Lors du couronnement de la reine Elizabeth II en 1953, en raison de l’interdiction pour les catholiques d’assister à ces cérémonies, aucun catholique n’était entré dans la basilique. Mgr William Godfrey, le premier nonce depuis la Réforme, avait assisté à la procession jusqu’à l’abbaye de Westminster mais n’y était pas entré. L’archevêque catholique de Westminster avait, quant à lui, célébré une Messe pour la reine la veille de la cérémonie.
Aristocrate
8 mai 2023 @ 13:20
Merci pour ces précisions!
Calliopé
8 mai 2023 @ 17:54
Merci, Passiflore, pour cette très intéressante information.
Passiflore
9 mai 2023 @ 13:04
Merci, Calliopé
Wilhelmine
7 mai 2023 @ 12:49
Très bonne idée ,Aristocrate , je me réjouis déjà de cette lecture et nous commencerons….ahaa !!
Jean Pierre
7 mai 2023 @ 06:52
En France les protestants ont poussé à la destruction des jubés.
Les anglicans ont gardé celui de Westminster.
Aldona
7 mai 2023 @ 08:45
Merci à Mr MEYER, j’ai visité l’abbaye, mais avec mon anglais très limité, je lis votre article qui m’instruit .
Carolibri
7 mai 2023 @ 09:29
Très intéressant 🙏🏻😻
Sheiley
7 mai 2023 @ 12:29
Encore une fois Felipe très bel homme peut-être fier de son épouse une robe fin années trente avec une broche noeud magnifique et un bracelet art deco . Un sans faute. Beaux et cultivés quelque chose de plus que William et Kate.
Wilhelmine
7 mai 2023 @ 12:51
Merci pour cer article très instructif . Comme l.a propose Aristocrate il.faudrait le remettre une autre fois mais s il vous plaît n attendez pas trop longtemps ; )
Pelikan du Danube
7 mai 2023 @ 13:24
On voyait derrière les couronnes et autres regalia de belles pièces d’orfèvrerie sans doute sorties du trésor de l’abbaye .
Quelqu’un sait-il si elles ont une signification particulière où si elles étaient placées là pour meubler joliment l’arrière-plan ?
Gatienne
7 mai 2023 @ 18:23
Ces pièces d’orfèvrerie sont appelées des « assiettes de banquet. »
Ces objets sont considérés comme faisant partie des joyaux de la couronne, en plus des insignes utilisés par le monarque lors du couronnement.
Elles ont leur place habituelles tout comme les joyaux de la couronne, à la Tour de Londres.
Traditionnellement, le banquet du couronnement se tenait à Westminster Hall à quelque pas de l’abbaye.
Pelikan
9 mai 2023 @ 12:15
Merci Gatienne.
Caroline
7 mai 2023 @ 23:54
Merci pour cette belle lecon ‘ d’Histoire de Grande- Bretagne ‘ sur l’ Abbaye de Westminster !
Fort intéressant et impressionnant à la fois !
Hervé J. VOLTO
7 mai 2023 @ 14:06
D’accord avec Aristrocrate.
Ce chef-d’œuvre architectural qu’est Westminster reste une attraction touristique majeure, attirant des visiteurs du monde entier, fascinés par son histoire, son architecture, ses scupltures, comme les monuments commémoratifs de leurs géants de la littérature, de leurss grands musiciens et de leurs scientifiques.
Joelle Iemma
8 mai 2023 @ 19:21
J’ai regardé récemment les photos du mariage de Félipe VI d’Espagne. Surprise : la Reine fade, menue il y a 20 ans. Aujourd’hui : une femme rajeunie, éclatante de beauté, sûre d’elle. C’est fabuleux ! On ne la reconnait pas. Le pouvoir, les hommages valent mieux que toutes les opérations esthétiques.